Sapir explique (voir son article « Dépréciation ou dissolution de l’euro? ») pourquoi une dévaluation de l’euro profiterait à certains pays (la France, l’Allemagne, la Grèce) mais pas (ou pas beaucoup) à d’autres (l’Italie, le Portugal, l’Espagne).Papibilou a écrit :Ce n'est pas ce que dit Sapir, selon moi. Il dit qu'une dévaluation de 20% profiterait à la France mais que ce serait insuffisant pour relancer les pays du sud, ce qui l'incite à penser qu'il faut non un euro du sud mais que chacun ait sa monnaie.Nombrilist a écrit :Plus précisément, après relecture, d'après Sapir (économiste), une dévaluation de l'euro profiterait à la France, mais pas aux pays du Sud. C'est vrai que c'est pas cool.
Il y a plusieurs raisons : d’abord le taux d’intégration dans la zone euro : plus il est élevé, moins une dévaluation produira des effets bénéfiques. L’Italie, qui commerce à 73% avec la zone euro ne tirerait pas un grand avantage, alors que la France (49%) et la Grèce (44 %) en bénéficieraient.
Ensuite, l’impact de la dévaluation sur l’inflation. La France, dont l’énergie représente une part moins importante dans ses importations que ses voisins, serait là encore avantagée.
Il y a dans l’article de Sapir deux graphiques intéressants : le taux de change réel (taux de change de l’euro corrigé de l’inflation) pour chaque pays, et les effets de la dévaluation sur la croissance pour chaque pays.
Ces écarts d'inflation obligeraient les pays du Sud à baisser encore plus leur demande intérieure, ce qui compte tenu du multiplicateur budgétaire important annulerait les effets positifs de la dévaluation.