Ramdams a écrit :Pas seulement : les grandes surfaces sont pour beaucoup dans la mise à mort de l'agriculture française.
Mais la grande distribution profite des traités de libre-échange pour étrangler ses fournisseurs. En effet, dans le cadre de négociations commerciales avec tel ou tel groupe agricole français, elle menace d'aller de fournir à l'étranger, et cela suffit pour faire baisser les prix...
De même, il serait tentant de vouloir réguler les rapports entre la grande distribution et ses fournisseurs, avec des accords commerciaux du genre : les centrales d'achat s'engagent à acheter tel ou tel produit à tel prix minimum. Sauf qu'il s'agit d'une entente commerciale prohibée par le droit européen. Faute de pouvoir imposer un tel accord commercial, le gouvernement en est réduit à espérer la bonne volonté des représentants de la grande distribution...
Les traités internationaux signés par la France, en ce qu'ils exposent nos producteurs à la concurrence internationale et interdisent toute régulation du marché qui serait perçue comme une atteinte à la libre concurrence, empêchent donc de prendre des mesures adéquates et durables pour protéger nos producteurs. Ces traités condamnent nos gouvernements à l'impuissance...
Nombrilist a écrit :"Au-delà du débat entre viande et protéines végétales, il y a surtout le problème de la mondialisation."
Non, le problème majeur est qu'en donnant des protéines à des animaux, il y a de grosses pertes en ligne (les fameux nitrates), par rapport à si on les mangeait nous directement. De plus, l'Europe aide déjà considérablement la filière avicole. Le groupe Doux recevait 200 millions d'euros par an. Simplement, ce groupe a été dirigé par des branquignoles qui ont exporté du poulet de m.... pendant qu'on importait du poulet de qualité (dixit un rapport que j'ai déjà posté ici il y a un moment déjà).
Ce que tu dénonces est lié à la mondialisation. Dans un système mondialisé, nos producteurs sont obligés de jouer le jeu de la concurrence internationale, faute de pouvoir écouler leur production sur le marché intérieur, et perçoivent pour ce faire des subventions à l'export. Mais de telles subventions ne suffisent pas : les prix sont tellement bas que, même avec des subventions, nos agriculteurs ont du mal à vivre. Sans doute le groupe Doux a-t-il été mal géré, mais quand on est dans une stratégie de prix bas nécessaire pour écouler la production, les marges financières sont moindre, et la fragilité plus importante.
Il est donc nécessaire, en effet, de miser sur la qualité. Mais il ne suffit pas d'affirmer cela. Tu as toi-même affirmé qu'on importe du poulet de qualité. Cela montre bien que le bio et le Label Rouge sont eux aussi victimes de la concurrence internationale. Pour inciter les agriculteurs à miser sur ces créneaux, il est donc important de les protéger de cette concurrence internationale, de les assurer contre toute chute intempestive des cours.
On ne peut pas raisonner sur la qualité sans faire abstraction de la contrainte que constitue la concurrence internationale. Les deux vont ensemble.