Qui a peur de l'euro fort ?

[politicien]

Bonjour,

C'est un serpent de mer qui a désormais une décennie. Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif, a plaidé, mardi 29 octobre, pour une dépréciation de 10 % de l'euro par rapport au dollar. "Dix pour cent, c'est 13 centimes, ce n'est pas la mer à boire, et ce n'est pas une dévaluation, c'est le taux de change à l'équilibre par rapport à ce qu'est la réalité de la zone euro", a-t-il déclaré lors d'un débat avec des dirigeants de la principale organisation patronale française, le Medef.

Une position partagée par le commissaire européen à l'industrie, Antonio Tajani. Ce dernier, qui participait lui aussi au débat, a concédé que l'euro était "trop fort", précisant toutefois que c'était une "position personnelle", et non celle de la Commission.

(...)

Pourquoi l'euro est-il fort ?
Pourquoi, alors que l'Europe est en crise depuis près de cinq ans, l'euro reste-t-il à un niveau qui semble décorrélé des performances économiques de l'Union monétaire ? "La réponse est assez simple : son offre est limitée. L'euro est rare. Si l'euro ne s'est pas effondré depuis le début de la crise européenne, c'est parce que les comptes extérieurs de la zone euro sont équilibrés", expliquait en janvier Evariste Lefeuvre, économiste chez Natixis.

C'est aussi (et surtout ?) parce que le dollar américain est faible. Vendredi, le "dollar index"– composé d'un panier de six monnaies étrangères, dont l'euro – a touché un plus bas à 79 points, avant de légèrement remonter la pente. En cause : la crise budgétaire que les Etats-Unis ont traversée durant trois semaines, à laquelle s'ajoute la politique monétaire largement accommodante de la banque centrale américaine, qui devrait se poursuivre encore quelques mois, selon les analystes.

A partir de quel seuil parle-t-on d'euro (trop) fort ?
Cet équilibre se paie sur le marché des changes : à plus de 1,38 dollar, la monnaie unique a atteint la semaine dernière son plus haut niveau depuis novembre 2011. Depuis le printemps, l'euro a gagné près de 9 %. Ce niveau reste cependant loin de son record de 2008, à 1,59 dollar.

Pour les analystes de la Deutsche Bank, le "seuil de douleur" pour la zone euro se situe à 1,37 dollar pour 1 euro. Cependant, l'impact n'est pas le même pour tous les pays membres. L'Allemagne, en situation de plein emploi et dotée d'une force de frappe unique en Europe sur les exportations, peut résister à un euro à 1,79 dollar. Tandis qu'avec un seuil fixé à 1,24 pour l'une et 1,17 pour l'autre, la France et l'Italie souffrent déjà du niveau actuel de la monnaie unique. "Cela dépend de la capacité de chacun à dégager de la compétitivité intrinsèque", résumait en février au Monde Gilles Moëc, auteur de l'étude de la Deutsche Bank.


Pourquoi l'euro fort fait-il peur ?
Une monnaie solide renforce avant tout le pouvoir d'achat des acteurs économiques sur les produits et les services facturés dans des monnaies plus faibles : c'est le cas à l'heure actuelle de certaines matières premières. La force de l'euro a ainsi contribué, ces dernières années, à considérablement alléger la facture énergétique de l'Europe. L'Europe importe en effet l'essentiel de son pétrole, dont le prix est négocié en dollars, ce qui lui permet de réaliser des économies lorsque l'écart entre les deux monnaies est fort.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

Qu'en pensez vous ?

[Jeff Van Planet]

10 de dévaluation=carburent 10% plus cher.
Mais aussi vêtements(le coton se paye en dollars)

En suite à partir de quand une monnaie est-t-elle trop forte? à partir du moment où elle se dévalue d'elle même.

[Nombrilist]

"10 de dévaluation=carburent 10% plus cher."

Si les taxes suivent, alors c'est plutôt 5% plus cher.

[albert]

Une dévaluation de l’euro profiterait à certains pays, dont la France, mais moins à d’autres…

Il faut en effet prendre en compte plusieurs facteurs :
-le degré d’intégration dans la zone euro. Pour un pays comme l’Italie qui commerce à 73 % à l’intérieur de la zone euro, l’impact positif de la dévaluation serait limité. Alors que la France (49 %) en bénéficierait davantage ;
-l’impact sur l’inflation. Là aussi la France serait avantagée car grâce au nucléaire, elle importe moins d’énergie que ses voisins.

Cela dit, un peu plus d’inflation ne serait pas un mal à l’heure actuelle où le danger pour la zone euro, c’est une désinflation trop rapide.

[El Fredo]

1€ = 1.375 $ aujourd'hui. C'est beaucoup trop. Et puis l'impact sur le prix de l'énergie est tout relatif, nos contrats avec la Russie sont en euros si ma mémoire est bonne.

[wesker]

"10 de dévaluation=carburent 10% plus cher."

Si les taxes suivent, alors c'est plutôt 5% plus cher.

tu te trompes, la dévaluation, appliquée avec modération n'aura qu'un impact réduit sur le prix énergétique, à la fois parce que la croissance obtenue par cette mesure se traduira par des recettes qui financeront une réduction des taxes, mais aussi parce que les spéculateurs iront vers le dollar, n'oublions pas qu'à l'introduction de l'euro, sa valeur était amplement inférieure à celle d'aujourd'hui sans que nous ayons souffert d'une envolée des tarifs.

Enfin, cette mesure aurait comme incidence de rétablir partiellement la compétitivité de notre économie sans pénaliser les travailleurs sans pratiquer une austérité ou une politique de déflation qui plonge le pays dans la récession et la paralysie, en revanche, c'est vrai certains investisseurs verraient la valeur de leur créances s'éroder sensiblement étant entendu qu'ils doivent participer, eux aussi, à l'effort budgétaire car la spéculation sur la dette a une responsabilité sur les difficultés que nous rencontrons.

[Nombrilist]

"tu te trompes, la dévaluation, appliquée avec modération n'aura qu'un impact réduit sur le prix énergétique"

Oui c'est ce que je dis !

[Jeff Van Planet]

En même temps ce n'est pas l'euro qui est fort(enfin oui il l'est) mais le problème est plus le dollar qui est faible à cause de la politique laxiste de Bernanke.

Après vouloir de l'inflation est une idée de pure égoïsme. Les personnes qui veulent une telle "politique" sont des gens qui ont des crédits sur le dos et qui veulent voler la banque. çà aux dépends de leurs enfants qui, eux, ne sont pas encore endettés et vont payer des taux qui compenseront les pertes des banques.

[Nombrilist]

"Après vouloir de l'inflation est une idée de pure égoïsme."

En général, ce sont les enfants qui sont endettés et les vieux qui profitent d'une inflation faible. N'inverse pas les rôles stp.

[Jeff Van Planet]

leurs enfants qui, eux, ne sont pas encore endettés et vont payer des taux qui compenseront les pertes des banques

des questions?

[Nombrilist]

Bon OK, les enfants des vieux ^^. Les petit-enfants ont encore un peu de temps avant de s'endetter. Le fait est que l'inflation faible profite exclusivement aux vieux. C'est un fait.

[Jeff Van Planet]

ou simplement ceux qui n'ont pas encore eu la chance de s'endetter.
Mais l'inflation ne pénalise en rien les vieux. Bien au contraire! ceux qui possèdent attendent l'inflation.
Ils attendent car aucun possèdent ne détient d'argent, mais des biens. Avec de l'inflation, ces bien vont prendre de la valeur. et çà c'est vraiment un fait!
Par contre le pauvre qui lui met de coté pour se constituer un apport, lui, il est clairement perdant, car son apport, en plus de perdre de la valeur, devient moindre proportionnellement à la hausse des prix.

[Nombrilist]

L'inflation se fait au détriment aux rentiers, et notamment à ceux qui profitent des revenus d'une retraite par capitalisation par exemple. C'est pour ça que les allemands ne veulent pas risque d'inflation.

[Jeff Van Planet]

çà c'est la propagande qui le dit. La vérité est que les pensionnaires en général y perdent(rentes d'accidents du travail, retraités, chômeurs)

Et les salariés ne sont pas en reste. la preuve: comparez la hausse de l'inflation au portugal avec la hausse du SMIC

ALors? qui y gagne?
vous avez deux heures icon_mrgreen

[El Fredo]

Si on exclut ceux qui n'ont pas les moyens d'être propriétaires et se contentent d'un livret d'épargne protégé de l'inflation (livret A, LEP etc), le seul capital des pauvres est en général leur logement. Et l'inflation n'a aucune incidence directe sur le prix de l'immobilier. D'ailleurs la plupart des indices de prix servant au calcul de l'inflation excluent le logement car le marché de l'immobilier est décorrélé de celui des biens de consommation.

Donc l'inflation menace principalement les rentiers (dont les bénéficiaires d'épargne retraite), pas les détenteurs de biens immobiliers, et encore moins les pauvres.