Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

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artragis
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par artragis » 10 nov. 2013, 10:12:45

Ils deviennent créancier donc bon...
Et je n'ai jamais prétendu que le taux était de 0...
http://zestedesavoir.com une association pour la beauté du zeste.

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albert
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par albert » 10 nov. 2013, 10:42:21

Une banque centrale n’est pas une banque commerciale, elle n’a pas de passif exigible, elle ne peut faire faillite. Il n’y a donc aucune raison de lui appliquer les mêmes règles comptables qu’une banque privée. Si elle réalise des pertes sur les actifs qu’elle détient, il lui suffit de créer une provision correspondante dans son bilan. La seule limite est économique : il ne faut pas que les investisseurs se détournent de sa monnaie.

Il est parfaitement possible pour une banque d’abandonner les créances qu’elle détient. Le seul problème aujourd’hui, c’est que les règles comptables que l’on a imposées à la BCE l’oblige, si sa situation nette est dégradée, à être recapitalisée par ses actionnaires, les états européens. Mais il s’agit d’une contrainte purement comptable qu’il serait possible de lever en changeant les normes comptables de la BCE. Cependant je vous accorde que l’Allemagne refusera d’aller dans ce sens. C’est cependant techniquement possible.

Lorsque la FED rachète de la dette publique américaine, c’est en fait l’état qui rachète sa propre dette puisque la FED appartient à l’état fédéral et que ses profits sont reversés au Trésor américain. Dans le cas de la BCE, c’est différent puisque c’est une banque européenne qui n’appartient pas à un état en particulier.

Donc ce qui est proposé par Patrick Artus, c’est de choisir un haircut « doux » pour éviter un haircut « brutal ». Car si la dette devient insupportable, il faudra bien choisir entre l’une ou l’autre solution, et dans ce cas il vaudrait mieux choisir l’alternative la moins douloureuse et la moins risquée.
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Jeff Van Planet
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par Jeff Van Planet » 10 nov. 2013, 11:22:17

albert » 10 Nov 2013, 11:42:21 a écrit :Une banque centrale n’est pas une banque commerciale, elle n’a pas de passif exigible, elle ne peut faire faillite. Il n’y a donc aucune raison de lui appliquer les mêmes règles comptables qu’une banque privée. Si elle réalise des pertes sur les actifs qu’elle détient, il lui suffit de créer une provision correspondante dans son bilan. La seule limite est économique : il ne faut pas que les investisseurs se détournent de sa monnaie.
Il y à une raison pour ne pas purement et simplement effacer, comme par magie, l'actif de la BC.
C'est que pour une banque(qu'elle soit centrale ne la rend pas surnaturelle) le passif émis(la monnaie) est compensé par l'actif qui rentre. Notez que l'actif rentre momentanément. Les bons du trésor(on parle de çà dans le cas présent) rentrent dans l'actif jusqu'au moment où ils arrivent à maturité, et par pure mécanique, le passif(monnaie) ne circule que temps que l'actif existe. au fur et à mesure que l'actif est remboursé le passif(monnaie) diminue.
Bien sûr l'actif diminue moins vite que le passif(dû aux intérêts) ce qui permet aux banques(qu'elle soient centrales ne les rend pas surnaturelles) d'augmenter, d'année en année, son bilan.
Il est parfaitement possible pour une banque d’abandonner les créances qu’elle détient. Le seul problème aujourd’hui, c’est que les règles comptables que l’on a imposées à la BCE l’oblige, si sa situation nette est dégradée, à être recapitalisée par ses actionnaires, les états européens. Mais il s’agit d’une contrainte purement comptable qu’il serait possible de lever en changeant les normes comptables de la BCE. Cependant je vous accorde que l’Allemagne refusera d’aller dans ce sens. C’est cependant techniquement possible.
J'ai bien compris ce que vous voulez dire.
Mais je ne vois pas pourquoi on devrait faire çà. Même du temps des trente glorieuses(très souvent cités par les adeptes de la planche à billets) la Banque de France ne faisait pas disparaître la dette.
La BDF la gardait très sagement en attendant qu'elle arrive à maturité. Certes, je vous l'accorde, quand les titres arrivaient à maturité, le gouvernement éditait exactement la même quantité ce qui revient, de facto, à vous emprunter 10€ et le lendemain vous remprunter un autre billet de 10€ pour vous rembourser la dette de la veille.
Mais l'idée principale est que la dette ne disparaît pas purement et simplement du bilan.
Lorsque la FED rachète de la dette publique américaine, c’est en fait l’état qui rachète sa propre dette puisque la FED appartient à l’état fédéral et que ses profits sont reversés au Trésor américain. Que la FED détruise ou conserve cette dette, dans tous les cas cela revient au même, car lorsque l’état fédéral rembourse la FED, il se rembourse lui-même. C’est une opération neutre. Dans le cas de la BCE, c’est différent puisque c’est une banque européenne qui n’appartient pas à un état en particulier.
Petit nuance, la FED appartient à ses banques commerciales. Toutes les banques détiennent l'équivalant de leurs fonds propres en actions non cessibles de la FED. Ces actions sont rémunérées à 5% par an.
Par contre, et c'est 100% vrai, que le reste des bénéfices sont reversés au gouvernement fédéral, qui contrôle de facto la FED.

Encore une dernière nuance: çà ne revint pas exactement au même. car l'état vend en premier lieux ces bons du trésor, la FED les rachètent. Mais ne me faites pas croire que la personne ou l'institution qui à acheté en premier lieux les bons ne fait pas une marge dessus. Et n'essayé pas de me faire croire que la personne ou institution qui à revendu ses bons ne va pas en racheter et ce refaire une marge en les revandant une deuxième fois à la FED.
Donc ce qui est proposé par Patrick Artus, c’est de choisir un haircut « doux » pour éviter un haircut « brutal ». Car si la dette devient insupportable, il faudra bien choisir entre l’une ou l’autre solution, et dans ce cas il vaudrait mieux choisir l’alternative la moins douloureuse et la moins risquée.
soyons honnêtes les uns avec les autres. D'après vous, que ce passera-t-il si on adopte la faillite douce? est-ce que les gouvernements vont devenir responsables et dépenser notre argent avec parcimonie? ou alors est-ce qu'ils vont se dire que le temps de la fête du slip est revenue et qu'ils peuvent à nouveau faire des dépenses démagogique/électoralistes comme si de rien n'était?
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par albert » 10 nov. 2013, 12:27:06

Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 11:22 a écrit : Il y à une raison pour ne pas purement et simplement effacer, comme par magie, l'actif de la BC.
Il ne s’agit pas de faire disparaître un actif par magie, il s’agit d’écritures comptables.
Si une créance devient irrécouvrable, le créancier la solde en constatant en contrepartie une perte dans son compte de résultat. Du coup, son résultat sera moins bon, voire mauvais. Mais dans le cas d’une banque centrale, la dégradation de son bilan n’a pas d’importance car elle ne peut pas faire faillite. Il n’est donc pas obligatoire de lui imposer les règles comptables des banques privées en obligeant ses actionnaires à la recapitaliser. La seule limite, je l’ai dit, est qu’elle doit conserver une certaine crédibilité vis-à-vis des investisseurs.
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 11:22 a écrit : J'ai bien compris ce que vous voulez dire.
Mais je ne vois pas pourquoi on devrait faire çà. Même du temps des trente glorieuses(très souvent cités par les adeptes de la planche à billets) la Banque de France ne faisait pas disparaître la dette.
Du temps des 30 glorieuses, la France disposait de sa monnaie, avait une forte croissance et davantage d’inflation qu’aujourd’hui. C’est ainsi que l’on a pu se désendetter au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 11:22 a écrit : soyons honnêtes les uns avec les autres. D'après vous, que ce passera-t-il si on adopte la faillite douce? est-ce que les gouvernements vont devenir responsables et dépenser notre argent avec parcimonie? ou alors est-ce qu'ils vont se dire que le temps de la fête du slip est revenue et qu'ils peuvent à nouveau faire des dépenses démagogique/électoralistes comme si de rien n'était?
Vous préférez donc un défaut brutal accompagné d'une crise financière mondiale ?
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par El Fredo » 10 nov. 2013, 14:44:54

La dernière fois qu'on a voulu faire un exemple en laissant couler une banque, c'était Lehman Brothers, et le monde ne s'en est toujours pas relevé. Ça vaut le coup de le répéter, mais l'économie n'est pas une affaire de morale.
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par albert » 10 nov. 2013, 15:18:10

El Fredo » 10 Nov 2013, 14:44 a écrit :La dernière fois qu'on a voulu faire un exemple en laissant couler une banque, c'était Lehman Brothers, et le monde ne s'en est toujours pas relevé. Ça vaut le coup de le répéter, mais l'économie n'est pas une affaire de morale.
D'ailleurs le coup de l'aléa moral est soulevé lorsqu'il s'agit des états mais jamais lorsqu'il s'agit de sauver les banques... curieux, non ? Là, on trouve normal que la BCE fabrique des milliards pour prêter aux banques.
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par Jeff Van Planet » 10 nov. 2013, 17:05:57

albert » 10 Nov 2013, 13:27:06 a écrit :
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 11:22 a écrit : Il y à une raison pour ne pas purement et simplement effacer, comme par magie, l'actif de la BC.
Il ne s’agit pas de faire disparaître un actif par magie, il s’agit d’écritures comptables.
un actif est toujours écrit dans la comptabilité.
blagues à part: il s'agit de faire disparaît, comme par magie, un actif. Que cette actif soit comptable est une évidence, mais il reste la contrepartie pour la création monétaire.
Autrement, autant envoyer dans l'économie des tonnes de billets sans aucune contreparties. Autrement dit: supprimons l'impôt et finançons l'état par la planche à billets.
Si une créance devient irrécouvrable, le créancier la solde en constatant en contrepartie une perte dans son compte de résultat. Du coup, son résultat sera moins bon, voire mauvais. Mais dans le cas d’une banque centrale, la dégradation de son bilan n’a pas d’importance car elle ne peut pas faire faillite. Il n’est donc pas obligatoire de lui imposer les règles comptables des banques privées en obligeant ses actionnaires à la recapitaliser. La seule limite, je l’ai dit, est qu’elle doit conserver une certaine crédibilité vis-à-vis des investisseurs.
Mais là, est-ce vraiment le cas? ces dettes d'état sont elles réellement irrécupérables?

La dégradation du bilan à une importance. Certes, çà ne met pas réellement en jeu la survie de la BC, mais çà à une importance.
Ce qui fait aussi bien la quantité que la valeur d'une monnaie, c'est l'actif sur le quel elle à était émise.
Si d'un simple trait de plume vous supprimez tout une partie de ces actifs, vous remettez en jeu la valeur de cette monnaie.
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 11:22 a écrit : J'ai bien compris ce que vous voulez dire.
Mais je ne vois pas pourquoi on devrait faire çà. Même du temps des trente glorieuses(très souvent cités par les adeptes de la planche à billets) la Banque de France ne faisait pas disparaître la dette.
Du temps des 30 glorieuses, la France disposait de sa monnaie, avait une forte croissance et davantage d’inflation qu’aujourd’hui. C’est ainsi que l’on a pu se désendetter au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Et les accords de bretton Woods, vous connaissez?
Les devises avaient un taux de change fixe par rapport au dollar et ce dernier était convertible à 35 pour une once d'or. Donc les banques centrales n'avaient pas un open bar de la planche à billets, bien au contraire.
Le rapport avec l'inflation? ne me dites pas que vous pensez que c'est une aubaine?
Une dernière chose: Le gouvernement n'était pas désendetté car Plus de la moitié de notre dette est un héritage des trente glorieuses
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 11:22 a écrit : soyons honnêtes les uns avec les autres. D'après vous, que ce passera-t-il si on adopte la faillite douce? est-ce que les gouvernements vont devenir responsables et dépenser notre argent avec parcimonie? ou alors est-ce qu'ils vont se dire que le temps de la fête du slip est revenue et qu'ils peuvent à nouveau faire des dépenses démagogique/électoralistes comme si de rien n'était?
Vous préférez donc un défaut brutal accompagné d'une crise financière mondiale ?
Il n'y à pas deux millions d'options:
-Faire carotte comme de vrais voyous (faire défaut)
-faire marcher la planche à billets et ruiner le peuple qui est forcé d'utiliser une monnaie de singe.
-réduire les dépenses, les impôts et laisser les citoyens s'en tirer plutôt que de leurs mettre des bâtons dans les roues.

Bon la dernière n'est pas très glamour, çà fait pas lendemain qui chantent, c'est très, mais très douloureux, mais çà marche(voir chiffres de la croissance du Portugal par exemple)
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par albert » 10 nov. 2013, 18:09:14

Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 17:05 a écrit :Et les accords de bretton Woods, vous connaissez?
Les devises avaient un taux de change fixe par rapport au dollar
Mais l'on pouvait dévaluer (et nous l'avons souvent fait) et les taux d'intérêt réels étaient faibles, parfois négatifs compte tenu de l'inflation.
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 17:05 a écrit : Une dernière chose: Le gouvernement n'était pas désendetté car Plus de la moitié de notre dette est un héritage des trente glorieuses
La dette publique est passée d'un peu moins de 20 % du PIB en 1978 à 93 % du PIB aujourd'hui.
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 17:05 a écrit : Il n'y à pas deux millions d'options:
-Faire carotte comme de vrais voyous (faire défaut)
-faire marcher la planche à billets et ruiner le peuple qui est forcé d'utiliser une monnaie de singe.
-réduire les dépenses, les impôts et laisser les citoyens s'en tirer plutôt que de leurs mettre des bâtons dans les roues.

Bon la dernière n'est pas très glamour, çà fait pas lendemain qui chantent, c'est très, mais très douloureux, mais çà marche(voir chiffres de la croissance du Portugal par exemple)
Les prévisions concernant le Portugal, pour 2013, sont une récession estimée entre -1.76 (FMI) et -2.72 (OCDE). Pour 2014, les prévisions de croissance sont comprises entre +0.18 (OCDE) et +0.77 (FMI), soit moins que la France. Or le Portugal sort de plusieurs années de récession. D'autre part, si ce pays est sorti de récession au 2e trimestre, c'est parce que Bruxelles lui a accordé des délais et qu'il a pu relâcher ses efforts en matière de réduction de ses déficits, et parce que la désinflation a soutenu le pouvoir d’achat. Seulement cette reprise risque de n’être pas durable pour deux raisons :
- l’effort de consolidation budgétaire, qui a été stoppé en 2013, devra être repris tôt ou tard….
- La désinflation conduit à une forte hausse des taux d’intérêt réels qui deviennent considérablement supérieurs au taux de croissance. C’est une situation déflationniste.
Je ne partage donc pas votre optimisme concernant le Portugal.
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par Jeff Van Planet » 10 nov. 2013, 19:44:24

Mais l'on pouvait dévaluer (et nous l'avons souvent fait) et les taux d'intérêt réels étaient faibles, parfois négatifs compte tenu de l'inflation.
une dévaluation est un aveu d'échec.
Quant aux taux, je pense que vous parlez des taux directeurs, ils sont négatif aussi actuellement.
La dette publique est passée d'un peu moins de 20 % du PIB en 1978 à 93 % du PIB aujourd'hui.
Mais moi je parle de la dette de 1973, celle précisément que nous avons hérité des trente glorieuses.

Les prévisions concernant le Portugal, pour 2013, sont une récession estimée entre -1.76 (FMI) et -2.72 (OCDE). Pour 2014, les prévisions de croissance sont comprises entre +0.18 (OCDE) et +0.77 (FMI), soit moins que la France. Or le Portugal sort de plusieurs années de récession. D'autre part, si ce pays est sorti de récession au 2e trimestre, c'est parce que Bruxelles lui a accordé des délais et qu'il a pu relâcher ses efforts en matière de réduction de ses déficits, et parce que la désinflation a soutenu le pouvoir d’achat. Seulement cette reprise risque de n’être pas durable pour deux raisons :
- l’effort de consolidation budgétaire, qui a été stoppé en 2013, devra être repris tôt ou tard….
- La désinflation conduit à une forte hausse des taux d’intérêt réels qui deviennent considérablement supérieurs au taux de croissance. C’est une situation déflationniste.
Je ne partage donc pas votre optimisme concernant le Portugal.
Alors, au Portugal la croissance reprend et elle sera durable, car ils ont réduit leurs dépenses, ils ont fait beaucoup de dégâts, oui, mais çà commence à porter ses fruits vu que les PO commencent à diminuer. Et j'espère quand même qu'ils vont comprendre la leçon et continuer dans cette voie.
Sinon on pourrait parler de l'Irlande, de l'Espagne, qui selon les frontistes de tous bord, devraient être par terre mais qui ont une croissance qui repart... la réalité est plus têtue que les théories.
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par albert » 10 nov. 2013, 20:03:41

Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 19:44 a écrit :une dévaluation est un aveu d'échec.
Non, une dévaluation est simplement la prise en compte d’une situation. Aujourd’hui à cause de l’euro, des pays sont en situation de grave échec parce qu’ils ne peuvent plus dévaluer pour adapter leur économie à l’environnement international.
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 19:44 a écrit :Quant aux taux, je pense que vous parlez des taux directeurs, ils sont négatif aussi actuellement.
Non, je parle des taux sur les dettes publiques, et ces taux ne sont pas du tout négatifs.
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 19:44 a écrit : Mais moi je parle de la dette de 1973, celle précisément que nous avons hérité des trente glorieuses.
Si la dette était de 20% en 1978, elle ne pouvait pas être de 50% en 1973, voyons ! Même si en 1973 il y a eu le désastreux emprunt Giscard.
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 19:44 a écrit :Alors, au Portugal la croissance reprend et elle sera durable
Nous verrons, nous verrons… Pour l’instant il n’y a pas de quoi pavoiser.
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par Jeff Van Planet » 10 nov. 2013, 20:09:09

Non, une dévaluation est simplement la prise en compte d’une situation. Aujourd’hui à cause de l’euro, des pays sont en situation de grave échec parce qu’ils ne peuvent plus dévaluer pour adapter leur économie à l’environnement international.
La dévaluation, surtout dans le système de Bretton Woods, est un aveu d'échec. çà revient à dire que nous ne savons pas gérer un budget, et qu'il faut rallonger.
Si la dette était de 20% en 1978, elle ne pouvait pas être de 50% en 1973, voyons !
on s'est très mal compris, de la dette actuelle, plus de la moitié provient de la dette des années 50. comme on ne rembourse pas, et qu'on la fait rouler, les intérêts s'accumulent. c'est l'effet boule de neige de la dette.
Allez sur le lien que je vous ai donné, il y à un commentaire où vous pourrez télécharger le tableau excel de l'auteur.
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par albert » 10 nov. 2013, 20:23:29

Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 20:09 a écrit :
La dévaluation, surtout dans le système de Bretton Woods, est un aveu d'échec. çà revient à dire que nous ne savons pas gérer un budget, et qu'il faut rallonger.
Je ne vois pas le rapport entre dévaluation et budget.
Jeff Van Planet » 10 Nov 2013, 20:09 a écrit :
on s'est très mal compris, de la dette actuelle, plus de la moitié provient de la dette des années 50. comme on ne rembourse pas, et qu'on la fait rouler, les intérêts s'accumulent. c'est l'effet boule de neige de la dette.
Dans ce cas, vous ne pouvez pas dire que c’est la gestion des 30 glorieuses qui est responsable de la dette, c’est bien la période suivante où l’on a prorogé la dette au lieu de la rembourser à échéance, qui est à incriminer.
Mais votre démonstration confirme que, sans la réforme de 1973 qui nous a interdit d’emprunter à la Banque de France à taux zéro, nous ne serions pas endettés aujourd’hui.
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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par Papibilou » 11 nov. 2013, 10:10:12

Jeff Van Planet » Sam 9 Nov 2013 - 17:56 a écrit :
Nombrilist » 09 Nov 2013, 13:00:19 a écrit :"La monétisation consiste à faire acheter par la banque centrale les titres de dettes détenus par le monde de la finance. Après çà le gouvernement continue de devoir rembourser, et au même intérêt."

Non, la monétisation annule la dette. La méthode que j'ai décrite ne peut pas se faire avec les statuts actuels à cause de la loi de 1973, mais c'est la BC qui créé la monnaie avec laquelle elle rachète les dettes aux détenteurs. ça revient au même.
Je vous assure que la dette n'est pas annulée. Elle passe simplement de mains privées, à des mains d'une banque centrale.
C'est ce que fait Benanke, et la FED tire de gros bénéfs de ces opérations. Preuve que la dette et les intérêts existent toujours.

Tiens! le saviez-vous? pourquoi nous parlons de monétisation?
Par ce qu'une banque centrale à dans son passif la monnaie émise, et pour pouvoir produire du passif(monnaie) elle doit faire rentrer une quantité égale d'actifs.
Donc la BC fait rentrer des actifs(bons du trésors, soit dette d'état) et fait ressortir de la monnaie(passif). En quelques sortes la BC transforme en monnaie de la dette, d'où le nom pour cette pratique: monétisation.
notez qu'à aucuns moment la dette ne disparaît.
Si si, elle disparaît si la banque centrale le souhaite. C'est une simple écriture comptable.
Mais, une autre solution serait un prêt direct de la BCE aux états à 0%. Le obligations d'état ayant une duré moyenne de 7 ans, en 7 ans on aurait réduit le déficit du budget de la France de 50 milliards par an (les intérêts annuels de la dette).

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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par Lucas » 11 nov. 2013, 10:18:12

En empruntant à taux 0 par la BCE, on déresponsabilise les Etats, cela veut dire qu'on peut emprunter pour tout, en étant tranquille car derrière il y a la BCE en dernier ressort, qu'on le fasse pour des Etats au bord du gouffre ça peut être utile, pour d'autres pays je ne suis pas d'accord.

Mais bon aujourd'hui -et depuis quelques années- on ne parle que de la BCE, en oubliant que si on avait de la croissance on ne parlerait pas de planche à billet, de taux à 0.

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Re: Cinq questions sur la baisse historique du taux directeur de la BCE

Message non lu par albert » 11 nov. 2013, 10:53:57

Lucas » 11 Nov 2013, 10:18 a écrit :En empruntant à taux 0 par la BCE, on déresponsabilise les Etats, cela veut dire qu'on peut emprunter pour tout, en étant tranquille car derrière il y a la BCE en dernier ressort, qu'on le fasse pour des Etats au bord du gouffre ça peut être utile, pour d'autres pays je ne suis pas d'accord.
Tous les pays sont très endettés aujourd'hui...
Lucas » 11 Nov 2013, 10:18 a écrit : Mais bon aujourd'hui -et depuis quelques années- on ne parle que de la BCE, en oubliant que si on avait de la croissance on ne parlerait pas de planche à billet, de taux à 0.
L'endettement, et surtout les politiques de désendettement suivies par les pays de la zone euro, pèsent sur la croissance.
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