Comment le budget et le déficit de l'Etat ont dérapé en 2013

[johanono]

C'est un peu plus compliqué que ça. Dans le contexte de libre-échange qui existe actuellement, il me semble nécessaire de préserver la compétitivité de nos entreprises confrontées à la concurrence internationale. Le CICE n'augmente pas les déficits, il est simplement financé par des redéploiements fiscaux (dont on peut éventuellement discuter la pertinence).

[Nombrilist]

Le CICE augmente les déficits (en % du PIB) de manière indirecte, car il est l'une des causes de la non-reprise de la demande (vu qu'on baisse les salaires).

[johanono]

C'est un peu plus compliqué que ça. Sauf erreur de ma part, le CICE n'a pas provoqué une baisse des salaires. Il consiste simplement en un crédit d'impôt accordé aux entreprises. On peut débattre du CICE si tu veux, mais ça me semble un peu réducteur de le considérer comme responsable du dérapage des déficits publics. Au surplus, dans un contexte de déficit commercial, une augmentation forte du pouvoir d'achat des ménages favorisera surtout les importations...

[albert]

C'est un peu plus compliqué que ça. Sauf erreur de ma part, le CICE n'a pas provoqué une baisse des salaires. Il consiste simplement en un crédit d'impôt accordé aux entreprises. On peut débattre du CICE si tu veux, mais ça me semble un peu réducteur de le considérer comme responsable du dérapage des déficits publics. Au surplus, dans un contexte de déficit commercial, une augmentation forte du pouvoir d'achat des ménages favorisera surtout les importations...

Le CICE est financé par des baisses de dépenses publiques et par une augmentation de la fiscalité, notamment de la TVA. Il a donc bien un impact négatif sur la consommation et sur la croissance, donc sur le déficit budgétaire.

[johanono]

Le débat sur le CICE (qui semble tenir à cœur à certains d'entre vous) renvoie à l'opposition entre fiscalité des entreprises et fiscalité des ménages. On comprend bien que, pour beaucoup de Français, réduire la fiscalité des entreprises, c'est mal. Certes, la consommation des ménages contribue à faire tourner l'économie (à condition que les ménages ne consomment pas trop de produits importés). Mais les entreprises aussi, investissent et embauchent : et les investissements et les embauches réalisés par les entreprises contribuent aussi à faire tourner l'économie. Au surplus, il ne faut pas oublier que les taxes sur les entreprises sont des coûts de production, le plus souvent répercutés sur le prix du produit vendu : le poids économique des taxes sur les entreprises pèse donc sur le consommateur final.

L'opposition entre fiscalité des entreprises et fiscalité des ménages peut se défendre si on veut se placer sur le terrain de la justice fiscale, mais elle est très relative, voire artificielle, du point de vue de l'efficacité économique.

L'augmentation de la TVA pour financer le CICE, si elle se passe à prélèvements obligatoires constants, ne consiste donc qu'en un transfert de flux financiers. On peut discuter de sa pertinence, de son caractère juste ou injuste, mais ce n'est pas ça qui casse la croissance et fait exploser les déficits.

Ce qui importe surtout, c'est le niveau général des prélèvements obligatoires. Ceux-ci ont augmenté de plusieurs dizaines de milliards d'euros, pour combler les déficits, et cela fait autant d'argent en moins pour les Français (ménages comme entreprises) pour consommer, investir, embaucher. C'est l'augmentation des prélèvements obligatoires de plusieurs dizaines de milliards d'euros qui constitue un frein à la croissance, et donc à la résorption des déficits. La question du CICE est selon moi plus accessoire de ce point de vue.

Mais je répète : dès lors qu'un engagement européen de réduction des déficits a été pris, le gouvernement n'avait pas d'autre choix que d'augmenter massivement les prélèvements obligatoires pour faire en sorte d'atteindre cet engagement. Sarkozy aurait fait pareil s'il avait été réélu, quoiqu'en dise l'UMP aujourd'hui. Bayrou aurait également fait pareil.

[albert]

Le débat sur le CICE (qui semble tenir à cœur à certains d'entre vous) renvoie à l'opposition entre fiscalité des entreprises et fiscalité des ménages. On comprend bien que, pour beaucoup de Français, réduire la fiscalité des entreprises, c'est mal. Certes, la consommation des ménages contribue à faire tourner l'économie (à condition que les ménages ne consomment pas trop de produits importés). Mais les entreprises aussi, investissent et embauchent : et les investissements et les embauches réalisés par les entreprises contribuent aussi à faire tourner l'économie. Au surplus, il ne faut pas oublier que les taxes sur les entreprises sont des coûts de production, le plus souvent répercutés sur le prix du produit vendu : le poids économique des taxes sur les entreprises pèse donc sur le consommateur final.

Il ne s’agit pas seulement du CICE mais d’une façon plus générale de la politique de l’offre qui est menée partout et qui plonge l’Europe dans la déflation.
Réduire les dépenses publiques contribue à faire plonger la croissance, d’autant plus que le multiplicateur budgétaire est aujourd’hui très élevé.
Augmenter la fiscalité des ménages réduit le pouvoir d’achat, donc la demande intérieure. Et comme tous les pays européens font cela, c’est la demande globale qui se réduit comme une peau de chagrin. Dans ces conditions, espérer faire de la croissance uniquement par les exportations est un mauvais calcul.

L'opposition entre fiscalité des entreprises et fiscalité des ménages peut se défendre si on veut se placer sur le terrain de la justice fiscale, mais elle est très relative, voire artificielle, du point de vue de l'efficacité économique.

Je ne me place pas seulement du point de vue de la justice sociale mais également du point de vue de l’efficacité économique. Les pays de la zone euro qui mènent ce genre de politique depuis plusieurs années, et d’une façon plus agressive que nous, sont dans une situation épouvantable.

Mais je répète : dès lors qu'un engagement européen de réduction des déficits a été pris, le gouvernement n'avait pas d'autre choix que d'augmenter massivement les prélèvements obligatoires pour faire en sorte d'atteindre cet engagement. Sarkozy aurait fait pareil s'il avait été réélu, quoiqu'en dise l'UMP aujourd'hui. Bayrou aurait également fait pareil.

Cette stratégie est stupide : on voit bien que les dettes continuent d’augmenter et qu'il faudra de plus en plus d'austérité pour de moins en moins de résultats. Si l’on veut réduire les déficits, il faut de la croissance. Je me fous de Sarkozy et de Bayrou. Ils auraient fait la même chose et même pire : en quoi ça justifie cette politique ?

[Nombrilist]

"Ce qui importe surtout, c'est le niveau général des prélèvements obligatoires. Ceux-ci ont augmenté de plusieurs dizaines de milliards d'euros, pour combler les déficits"

Non, pour payer le CICE. Ce qui revient à une baisse de salaire: on te prend du fric pour le redonner illico à ton entreprise.

[politicien]

Bonjour,

La France a enregistré en 2013 un déficit public de 4,3% du PIB, a annoncé lundi l'Insee, soit moins bien que la cible de 4,1% du gouvernement sortant. Ce chiffre rend encore moins accessible l'engagement de revenir 2015 à 2,8%, sous la barre des 3% exigée par les traités européens.

Pas de demande de prolongation
Interrogé au cours d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion de l'Eurogroupe à Athènes, le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a indiqué qu'il n'avait "pas reçu de demande" de la part de Paris en vue d'une prolongation du délai pour y parvenir.

Mais il a tenu à "rafraîchir les mémoires" en rappelant que "le délai donné à la France" avait déjà "été prolongé deux fois". "Je ne ferai pas de commentaire", a-t-il ajouté.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur La Tribune.fr

[johanono]

Cette stratégie est stupide : on voit bien que les dettes continuent d’augmenter et qu'il faudra de plus en plus d'austérité pour de moins en moins de résultats. Si l’on veut réduire les déficits, il faut de la croissance. Je me fous de Sarkozy et de Bayrou. Ils auraient fait la même chose et même pire : en quoi ça justifie cette politique ?

Je veux simplement montrer qu'aucune politique économique et financière alternative ne sera possible tant qu'on ne dénoncera pas nos engagements européens. Ni Hollande, ni Bayrou, ni Sarkozy, n'ont jamais promis de remettre en cause nos engagements européens : ils se condamnent tous à cette politique d'austérité.

[Golgoth]

Oui, il faut dénoncer tous les traités depuis 1990 et repartir sur de bonnes bases type après-guerre, avec les pays qui le souhaitent, mais qui le fera ?

[Cobalt]

Quand plus personne n'ira voter ou quand il y aura un vote massif vers le FN, ils remettront en question l'Europe telle qu'elle est faite.

[Jean]

Moi je crois que tout bêtement cela a dérapé parce que les gens se sont adaptés à la hausse d'impôts et ont trouvé des solutions pour en payer moins.

[mordred]

Comment le budget et le Déficit ont dérapé en 2013 :

comme en 2012
comme en 2011
comme en 2010
comme en 2009...
comme en ....
comme en 1992
comme en 1991
comme en 1990...
.........
comme en 1985
comme en 1984.........

Marie -Antoinette était affectueusement surnommée Madame Déficit. Bon; je dérape. Coupez ! icon_cheesygrin

[Jeff Van Planet]

Moi je crois que tout bêtement cela a dérapé parce que les gens se sont adaptés à la hausse d'impôts et ont trouvé des solutions pour en payer moins.

des sages paroles.

[Cobalt]

Moi je crois que tout bêtement cela a dérapé parce que les gens se sont adaptés à la hausse d'impôts et ont trouvé des solutions pour en payer moins.

Ceux là, n'ont pas attendu les hausses d'impôts pour le faire, mais il est certain que cela en a encouragé d'autres, en même temps ce n'est pas la majorité loin de là, il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas échapper à l'impôt, dont moi! et aussi, j'ai décidé de ne me déranger que pour les municipales, c'est ça ou je vote FN, rien que les faire chi....!

Parce qu'il n'y a que cela qui les emmerd...ça les emm... bien plus que quand on va à la pêche!