CICE : quand le (C) de compétitivité prend le pas sur le (E) de l'emploi

[Lucas]

J'approuve le Cice c'est une bonne mesure, un peu compliqué à mettre en oeuvre, mais ça donne de l'oxygène pour les entreprises, peut être aurait-il fallu mettre en place des barrières. Car certaines entreprises l'utilisent mal, mais c'est pas parce que 4-5 entreprises du CAC 40 l'utilisent mal que c'est une mauvaise mesure.

Pour les PME de 100-500 personnes c'est très utile, ça permet soit d'investir, d'embaucher ou de consolider leur trésorerie.

[Golgoth]

Alors il fallait le réserver aux PME. Et si la constitution ou l'UE posait problème, il fallait d'abord réformer cela.
1 milliard qui passe de la redistribution aux dividendes, c'est une partie importante qui sort de l'économie réelle. C'est totalement stupide. La TVA sociale était une meilleure idée, en comparaison (mais idiote aussi entre pays européens).

[Ramdams]

Néanmoins, la TVA sociale était nettement plus chère : 3 à 4 points de TVA en plus.

[Golgoth]

Avec la déflation qu'on se paye, cela serait passé sans trop de mal. Mais la stupidité de toutes ces politiques, c'est que chaque pays de l'UE les appliquent et qu'elles s'annulent. Débile.

[El Fredo]

Alors il fallait le réserver aux PME.

Mais si tu fais ça tu exclus de grosses boites qui en auraient tout autant besoin, comme PSA par exemple.

Sinon on a beaucoup glosé sur le fait que le CICE profitait aussi à la grande distribution qui n'en avait pas besoin, mais c'est oublié que ce sont ces boites qui financent en grande partie le CICE par l'augmentation de la TVA grâce au phénomène de la rigidité des prix (elles ont baissé leurs marges pour conserver les prix TTC car l'augmentation était trop faible pour être répercutée).

C'est vrai qu'il y a un effet d'aubaine pour pleins de boites prospères qui ont arrosé leurs actionnaires, mais c'est un fusil à un coup : ces boites profitent déjà au maximum du CICE, la montée en charge du dispositif ira donc mécaniquement aux autres entreprises. Par contre il faudrait accompagner les PME qui seraient rebutées par les aspects administratifs de la chose et renoncent ainsi à une manne financière inespérée.

[Nombrilist]

"Par contre il faudrait accompagner les PME qui seraient rebutées par les aspects administratifs de la chose et renoncent ainsi à une manne financière inespérée."

T'inquiète, les grosses entreprises s'en chargent. Histoire de répercuter l'économie réalisée par la PME sur le prix de vente du produit...

[El Fredo]

Toutes les PME ne sont pas fournisseurs de grands groupes français, il y a beaucoup de PME exportatrices qui bénéficieraient pleinement du CICE à l'international.

[Papibilou]

Quelqu'un a rappelé que l'on aurait pu avoir recours à la TVA sociale. Exact. Et si la mesure du CICE coûte beaucoup d'argent à l'état, la TVA sociale avait l'avantage de coûter infiniment moins. vous m'objecterez que la TVA sociale augmente le prix des produits importés et fait baisser le pouvoir d'achat sur ces produits (rendant quand même les produits français plus compétitifs), mais c'est là que le pacte de solidarité doit jouer.
Enfin, aucune mesure ne marchera tant que l'on n'aura pas encadré l'utilisation des bénéfices. Une utilisation des bénéfices pour investir ou pour donner des primes aux salariés, ou même pour se désendetter, OK. Pas pour passer des dividendes de 30% à 50%.

[Nombrilist]

"Pas pour passer des dividendes de 30% à 50%."

Tu viens d'illustrer tout le problème qu'on a actuellement: la répartition des richesses.

[politicien]

Bonjour,

Deux ans et demi après la parution du rapport Gallois et l'annonce de la création du crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice), François Hollande est à nouveau au chevet de l'investissement industriel. A l'époque, Louis Gallois avait estimé que le juge de paix pour mesurer le succès du Cice serait la remontée de l'investissement. Force est de constater que les effets sont plus tardifs qu'escompté : l'investissement a continué de décroître, avant de se stabiliser récemment. Résultat : les retards s'accumulent, en particulier en matière d'équipements industriels (robots, machines, etc.), l'outil productif vieillit et la productivité patine. Bien sûr, d'autres causes, et avant tout l'environnement incertain qui a prévalu en France tout au long de 2013 et de 2014, peuvent expliquer la frilosité des chefs d'entreprise. Mais il apparaît aussi que le Cice reste un « objet fiscal non identifié » que les entreprises ont mis du temps à s'approprier. L'inconvénient de ce crédit d'impôt est qu'il n'est ni vraiment un allégement de charges ni vraiment une baisse d'impôt, mais un peu des deux : calculé sur la base de la masse salariale comprise entre 1 SMIC et 2,5 SMIC, il se traduit concrètement par une réduction de l'impôt sur les sociétés payé.

(...)

Le gouvernement devrait, parallèlement, envisager d'anticiper la baisse du taux d'impôt sur les sociétés, dont la première étape est prévue en 2017. Pour les investisseurs étrangers, l'impact psychologique d'une baisse du taux d'IS serait tout autre que la suppression de la C3S (un impôt sur le chiffre d'affaires néfaste mais peu connu). Enfin, et ce doit être l'objet du plan qui sera détaillé mercredi en Conseil des ministres, il faut compléter à court terme le Cice par des mesures spécifiques favorables à l'investissement, là où les manques sont les plus criants. Il va sans dire que ces efforts auront d'autant plus d'impact que le gouvernement donnera par ailleurs des gages sur l'accélération des réformes (marché du travail). Congrès du Parti socialiste ou pas

L'intégralité de cet article à lire sur Les Echos.fr

Qu'en pensez vous ?

[wesker]

Les patrons se plaignent de marges historiquement basses, c'est légitime mais peux être devraient ils aussi être moins gourmand en terme du rémunération du chef d'entreprise, de laisser un peu de liquidités afin que la trésorerie puisse parvenir à faire face aux difficultés conjoncturelles d'une boite...

Enfin, pour les autres, les emplois et les investissements ne peuvent se réaliser qu'une fois les marges rétablies et les perspectives solides, dès lors, oui il est légitime d'attendre mais pas que les chefs d'entreprises utilisent cet argent public pour accroître leur niveau de vie personnel au détriment du développement de la boite, car dans ce cas, effectivement, cela ne sera jamais assez et il faudra toujours verser davantage.