CICE : quand le (C) de compétitivité prend le pas sur le (E) de l'emploi

[politicien]

Bonjour,

L'Insee, qui vient d'avertir que la reprise en France serait au mieux "poussive", relativise aussi l'une des mesures phares du gouvernement, le dispositif d'aide aux entreprises CICE, qui ne sera pas miraculeux en termes d'emplois. Jeudi encore le président François Hollande, qui maintient son objectif "d'inverser la courbe du chômage", a fondé beaucoup d'espoirs sur cette mesure, rappelant qu'elle tournera "à plein régime" l'an prochain. Le crédit impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), qui se traduira pour les entreprises par un coup de pouce de 10 milliards d'euros en 2014, passant à 20 milliards d'euros en 2015, promettait dans les hypothèses les plus optimistes quelque 100 000 emplois créés en 2014, après 50 000 en 2013, et au total jusqu'à 300 000 emplois "gagnés" au bout de cinq ans, rappelle l'Insee.

Mais l'Institut des statistiques prévoit "qu'en pratique" l'effet de ce crédit d'impôt, qui subventionne les salaires dans la limite de 2,5 fois le smic, "sera plus faible pour plusieurs raisons". Les économistes de l'Insee notent pour commencer que le CICE "intervient en 2013 dans un contexte où le taux de marge est à son point bas, notamment car l'emploi s'est moins ajusté qu'attendu depuis 2008", c'est-à-dire, plus simplement, que les entreprises n'ont pas licencié aussi massivement que certains modèles économiques le laissaient prévoir.

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"Une mesure technique", pas suffisante pour "donner une dynamique"
Au final, "il paraît vraisemblable qu'à long terme, les effets du CICE sur l'emploi s'élèvent à moins de 300 000", prévient l'Institut de statistiques qui estime que le dispositif va l'an prochain générer 15 000 emplois par trimestre. Cette mise au point ne surprend pas les économistes français, pour qui cet avertissement sur l'emploi ne remet pas en cause tous les mérites du CICE. "Ce que l'Insee rappelle, et c'est important, c'est qu'on ne va pas pouvoir tout faire avec le CICE : compenser la hausse de la TVA (attendue au 1er janvier), reconstituer les marges des entreprises et relancer l'emploi", explique Marion Cochard, économiste à l'OFCE. L'OFCE a, lui, estimé à 152 000 en 2018, soit après 5 ans, les emplois créés grâce au CICE.

"Nous sommes face à des marges historiquement basses, certaines entreprises, surtout des PME, sont dans des situations extrêmement délicates alors même que l'économie n'est plus en pleine dégringolade. Si elles peuvent refaire un peu de trésoreries, c'est plutôt bien", souligne Marion Cochard.

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[Golgoth]

Ca mettra juste du pognon dans la poche des actionnaires.

[Nombrilist]

Ah ça, les dividendes vont pouvoir continuer à tomber et les patrons des grosses boîtes à s'augmenter.

[El Fredo]

Il y aura quand même création d'emplois, dans le même ordre de grandeur que les 35h il me semble (dans les 400.000 ?). Mais ce résultat était prévisible : comme le CICE donne du mou aux entreprises sans distinction, elles ont le choix dans la façon de l'utiliser, or comme nombre d'entre elles ont des marges qui sont notoirement faibles c'est logique qu'elles privilégient cette piste pour se relancer (les marges servent à financer l'investissement et la R&D pour développer l'activité future). Seules les entreprises n'ayant pas de problème de marges pourront embaucher ou augmenter leurs employés, il y en a encore, si si . Quand aux boites gérées par des enfoirés, elles augmenteront leurs dividendes...

[Jeff Van Planet]

152K emplois en 2018 pour 20 Mds d'€? soit 10 964.91 par mois et par emplois... suis-je le seul à penser que çà fait cher?

[Lucas]

J'ai critiqué ce système, mais j'ai vu les chiffres de près dans une entreprise industrielle, pour 80 salarié elle va pouvoir faire baisser son IS de 70 000€ pour 2013 c'est une bonne nouvelle et une bouffée d'oxygène car c'est une entreprise qui essaie souvent de recruter quand elle le peut, et miser dans la R&D.

Et en plus cela ne touche pas aux charges sociales. Alors effectivement on aurait pu mettre un peu plus de barrière pour que ça soit les PME qui en profite le plus.

[johanono]

Il paraît que Leclerc va embaucher grâce au CICE. C'est bien.

[mordred]

Les cadeaux que l'Etat fait aux groupes ne vont ni à l'emploi ni aux salariés. J'en ai eu le triste exemple sous les yeux jadis. Etant délégué du personnel il y a 15 ans, j'ai demandé en réunion; et en présence du Directeur-Général du groupe (2000 salariés), où iraient les exonérations de charges patronales décidées à l'époque. Je n'ai pas eu de réponse. Ce n'était pas grave car je la connaissais avant même d'avoir posé la question : aux pensionnés américains et aux dirigeants.
Ne croyez pas au... Père Noël; braves gens.

[politicien]

Bonjour,

L'écart du coût du travail entre l'Allemagne et la France s'est réduit en 2013, rapporte mercredi 26 mars le quotidien économique Les Echos qui explique ce resserrement par la mise en place du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE).

Selon les calculs du centre d'observation économique COE-Rexecode, le coût horaire du travail, qui additionne le salaire et les charges, a augmenté de seulement 0,2% en France en 2013 contre 2,2% en Allemagne.

Ce regain de compétitivité des entreprises françaises est dû intégralement au Crédit d'impôt compétitivité emploi (Cice), précise Les Echos. La tendance devrait se poursuivre en 2014 avec la montée en puissance de ce dispositif.

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L'intégralité de cet article à lire sur Challenges.fr

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[Lucas]

Sauf que dans beaucoup d'entreprise, on embauche quand on redevient compétitif donc ces chiffres sont plutôt positif.

[Nombrilist]

Sans demande aussi bien interne qu'externe, on pourra tripatouiller tout ce qu'on voudra et comparer tout ce qu'on voudra, il n'y aura pas de miracle. Si la baisse des salaires (car n'oublions que Hollande a organisé une baisse généralisée de nos salaires) s'accompagne d'une baisse de la production en proportion, le bilan est nul.

[politicien]

Bonjour,

CICE:Pour les embauches, il faudra attendre. Malgré les appels répétés du gouvernement à investir et embaucher, le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi a d'abord été pour nombre d'entreprises une bouffée d'argent frais pour passer la crise.

Lancé début 2013 et intégré depuis au Pacte de responsabilité, le CICE monte peu à peu en puissance. Sur les huit premiers mois de l'année, l'Etat a enregistré pour plus de 8 milliards d'euros de demandes.

Pour 2014, il équivaut à 6% de la masse salariale, hors salaires supérieurs à 2,5 fois le Smic. En vitesse de croisière, il doit coûter 20 milliards.

En lançant le CICE, le gouvernement disait espérer entre 150.000 et 300.000 créations d'emplois d'ici trois ans. "Nous leur donnons des moyens pour investir, embaucher, innover", les entreprises "doivent saisir cette chance", expliquait en août le ministre des Finances Michel Sapin.

Alors que les syndicats et certaines voix à gauche réclament des contreparties au pacte, le ministre du Travail, François Rebsamen, réunira mercredi entreprises et syndicats des 50 plus grandes branches professionnelles pour tenter d'accélérer les négociations en matière d'emploi, de formation et d'investissement.

Vendredi, M. Sapin a prévenu qu'il ne fallait pas pour autant attendre du CICE des créations d'emplois immédiates: "Ce n'est pas comme ça que fonctionne une entreprise: le CICE est là pour aider les entreprises à reprendre de l'initiative". Par exemple par de l'"investissement" mais "vous ne pouvez pas avoir un modèle unique", a-t-il ajouté.

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Le CICE a plutôt jusqu'ici servi "d'amortisseur de la crise", "une aide en matière de trésorerie", affirme Pierre Burban, secrétaire général de l'UPA (Artisans).

"La grande masse" du crédit d'impôt est "allée directement approvisionner la trésorerie", notamment des PME, constate également Jean-Paul Raillard, consultant au cabinet Syndex, qui assiste les comités d'entreprise.

Sur un échantillon d'une centaine d'entreprises, "seulement deux ont fait état de recrutements" et "une dizaine a dit que cela les avait aidées à maintenir des postes".

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[politicien]

Bonjour,

Plus d'un tiers des entreprises de l'industrie et des services estiment que le Cice leur permettra d'embaucher, même si ce dispositif leur servira en premier lieu à investir et à renforcer leurs marges, selon une étude de l'Insee.

34% des entreprises industrielles et 48% des entreprises de services interrogées jugent que le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (Cice) leur permettra "d'augmenter le niveau d'emploi" d'ici la fin de l'année.

Elles sont par ailleurs 26% dans l'industrie et 41% dans les services à estimer que cet avantage fiscal leur permettra d'augmenter les salaires. A hauteur de 30% dans l'industrie et de 32% dans les services, elles pensent que le Cice pourra servir à baisser leurs prix de vente.

"Ces chiffres montrent que les objectifs du CICE ont été bien intégrés par les entreprises", a affirmé le ministre des Finances, Michel Sapin, dans un communiqué. "Ces résultats sont encourageants sur la capacité des entreprises à se saisir du CICE, puis du Pacte, pour permettre le redémarrage de notre économie", a-t-il ajouté.

Instauré en 2013, le Cice est un allégement d'impôts pour les entreprises calculé en fonction de leur masse salariale, hors salaires supérieurs à 2,5 fois le Smic. Son montant, 4% des rémunérations brutes versées en 2013, passera à 6% l'an prochain sur les rémunérations au titre de 2014.

Les sociétés interrogées estiment que cela représentera un allégement de 877 euros par salarié en moyenne dans l'industrie, et de 653 euros dans les services.

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Les entreprises du commerce, des transports et de la construction n'ont donc pas été sondées mais l'Insee estime que les deux secteurs pris en compte représentent "environ 50% du montant total théorique qui sera versé aux entreprises au titre du Cice".

En lançant le Cice, intégré depuis au Pacte de responsabilité, le gouvernement disait espérer entre 150.000 et 300.000 créations d'emplois d'ici trois ans. "Nous leur donnons des moyens pour investir, embaucher, innover", les entreprises "doivent saisir cette chance", expliquait en août le ministre des Finances, Michel Sapin.

Début septembre, le même Michel Sapin tempérait toutefois, prévenant qu'il ne fallait pas attendre du Cice des créations d'emplois immédiates. "Ce n'est pas comme ça que fonctionne une entreprise: le Cice est là pour aider les entreprises à reprendre de l'initiative", par exemple par de l'investissement.

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[El Fredo]

Si ça se confirme c'est une bonne nouvelle.

[Papibilou]

Bonne nouvelle si les entreprises embauchent effectivement.
Je continue cependant à regretter que certains en profitent uniquement pour augmenter les dividendes distribués. Je maintiens que lorsque le pays se mobilise pour les entreprises, la moindre des choses est que le pays ait un retour. Encore une fois si l'augmentation de dividendes au delà de 30% des bénéfices en 2014 avait été surtaxée, on aurait eu sans doute moins de brebis galeuses. Quand je vois les dividendes des autoroutes (voir le sujet abordé par ailleurs), je ne peux que craindre que ce type d'attitude concerne trop d'entreprises: pas d'investissements supplémentaires, pas de désendettement, seulement des dividendes déjà grassouillets encore accrus.