[/align]C'est une bonne nouvelle. D'après les chiffres publiés par Eurostat, mercredi 22 janvier, la dette publique de la zone euro s'est établie à 92,7 % du PIB à la fin du troisième trimestre 2013, contre 93,4 % au trimestre précédent. « Il s'agit de la première baisse en termes absolus depuis le quatrième trimestre 2007 », précise l'office des statistiques européennes. Pour l'ensemble de l'Union européenne, le ratio est en revanche en hausse, passant de 86,7 % à 86,8 % du PIB.
Dans le détail, la dette publique a continué de grimper dans sept des dix-huit pays membres de la zone euro : Danemark (45,7 % à 46,3 % du PIB), Estonie (9,8 % à 10 %), Grèce (168,8 % à 171,8 %), Espagne (92,2 % à 93,4 %), Chypre (98,6 % à 100,6 %), Luxembourg (23 % à 27,7 %) et Autriche (75,2 % à 77,1 %).
La dette a revanche baissé en Allemagne (79,8 % à 78,4%), au Portugal (131,3 % à 128,7 %), en Belgique (105,2 % à 103,7 %) et même en France (93,6 % à 92,7 %).
Pourquoi la dette baisse-t-elle ?
Dans certains des pays où l'endettement public est en recul, cette réduction est en partie due à quelques astuces budgétaires. C'est notamment le cas en Belgique, où la vente de la participation de l'Etat dans le capital de la banque Fortis a permis d'accélérer le redressement des finances publiques.
Mais dans la plupart des autres pays, la baisse de l'endettement est liée à la conjonction de trois phénomènes :
D'abord, les mesures de consolidation budgétaire menées par les gouvernements. Après des années de rigueur, le Portugal et l'Irlande récoltent par exemple le fruit de leurs efforts. Ensuite, la baisse des taux d'intérêt payés par ces pays, observée depuis septembre 2013, a facilité le processus de désendettement. Mais surtout, le timide retour de la croissance dans la zone euro a également permis de soulager les finances publiques.
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La crise des dettes souveraines dans la zone euro est-elle donc terminée ?
Il est encore un peu tôt pour l'affirmer. Mais, à première vue, le pire est derrière nous. Depuis que Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) a, en juillet 2012, promis qu'il ferait « tout ce qui sera nécessaire » pour éviter l'explosion de la zone euro, les taux d'intérêt que paient les Etats pour placer leurs obligations se sont progressivement détendus. Cela signifie que les investisseurs ne croient plus au risque de faillite imminente des Etats.
Mercredi 22 janvier, le taux des obligations espagnoles à dix ans sont ainsi tombés à 3,69 %, les italiennes à 3,83 %, les portugaises à 5,06 %, et les irlandaises à 3,26 %. Au plus fort de la crise, ces taux dépassaient les 6,5 %.
Mais l'optimisme des investisseurs, que certains économistes jugent un peu prématuré, ne doit pas masquer un autre phénomène, plutôt inquiétant : le tassement de l'inflation dans la zone euro.
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Que peuvent faire les pays pour accélérer le redressement de leurs finances publiques ?
La question est délicate. Ces dernières années, les pays membres de la zone euro ont mené des plans d'austérité sévères afin de résorber déficit et dette publics. Problème : la baisse des dépenses et la hausse des impôts ont mécaniquement pesé sur la demande des ménages, par ailleurs pénalisés par les taux de chômage élevé, et qui ont drastiquement réduit leur consommation. En d'autres termes : les mesures de rigueur contribuent à affaiblir la croissance et donc, les recettes fiscales récoltées par l'Etat, limitant par là l'efficacité des plans d'ajustement.
C'est ce qui explique pourquoi, malgré les efforts colossaux mis en œuvre au Portugal, en Irlande ou en Espagne (baisse des salaires dans la fonction publiques, coupes massives dans les dépenses…), la dette publique a malgré tout de continuer de grimper en 2012 et 2013.
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