Baisse du coût du travail : l'UMP en a rêvé, Valls va peut-être la réaliser...

[johanono]

Régions, impôts, rythmes scolaires : ce que Valls a annoncé

Le nouveau premier ministre souhaite réduire de moitié le nombre de régions et donner un coup de pouce aux ménages les plus modestes. Il a également promis aux entreprises des mesures pour augmenter leurs marges.

Le discours de Manuel Valls est allé crescendo. Après des débuts humbles, où le premier ministre a dit «avoir entendu les Français» et rendu un hommage appuyé à son prédecesseur Jean-Marc Ayrault, il a annoncé une «nouvelle étape du quinquennat».

Cette nouvelle étape sera surtout économique et financière. Manuel Valls a ainsi très rapidement axé son discours sur la place de la France dans le monde. «Dans une économie globalisée, nos entreprises font face à une concurrence mondiale qui ne leur fait pas de cadeau», a-t-il souligné. «Face à ces mutations, nous devons nous mettre au niveau le plus élevé et développer notre productivité, notre compétitivité, notre attractivité.» «Nous devons renforcer notre commerce extérieur, notre tourisme, notre technologie dans bien des domaines. C'est notre but dans notre diplomatie économique», a-t-il plaidé.

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Valls va quand même très loin en annonçant une baisse massive de cotisations patronales. En matière de baisse du coût du travail, il ira peut-être plus loin que ce que la droite a jamais fait...

[mordred]

Avant les marges, ce sont les ventes qu'il faut augmenter ! Dehors les produits étrangers !

[Nombrilist]

A Johanono: en effet. Valls va sonner la fin du modèle social français. Et sous les applaudissement des électeurs de gauche.

[mordred]

Il n'y a plus d'extrême-gauche à extrême-droite. Il y a un gros tas de m...... et il faut le bazarder. Qu'est ce que les gens qui se lèvent à 5h00 du matin pour gagner 1100 € par mois en ont à faire des histoires de ces c... ?!!!

[johanono]

La gauche, la droite, l'extrême-gauche, l'extrême-droite, et bien d'autres courants politiques... Toutes ces notions ont un sens. Cela renvoie à un idéal de société, à une façon de penser, à des principes d'action. Il est vrai que beaucoup de dirigeants politiques se disent "pragmatiques" et motivent leurs décisions par le "pragmatisme" ou le "bon-sens". Et l'idéal de société, dans tout ça ?

Normalement, on s'engage en politique parce qu'on a un idéal de société que l'on veut réaliser. Par exemple, beaucoup de commentateurs d'obédience plus ou moins libérale nous expliquent qu'il faut "réformer" la France. A titre de "réformes", il faudrait notamment démanteler les services publics, "assouplir" le marché du travail. Sauf que les réformes proposées ne sont pas que des mesures purement techniques. Elles procèdent d'un idéal de société, de la part de gens qui semblent s'accommoder d'une société à l'américaine. On a le droit d'avoir un autre idéal de société.

Le "modèle social français" n'est pas parfait. Il n'est pas une fin en soi. Il ne doit pas être gravé dans le marbre. Il doit probablement être réformé, nuancé, modernisé. Mais on a aussi le droit de dire qu'on ne veut pas d'une société à l'américaine. Il y a d'autres alternatives.

Une difficulté se pose aujourd'hui : tous ces idéaux politiques divers et variés se trouvent bousculés, voire gommés, par le libre-échange dominant. Nous l'avons déjà expliqué : le libre-échange place les Etats en concurrence entre eux pour attirer les investisseurs, les pays qui présentent les coûts de production les plus élevés voient fuir les investisseurs, et en fin de compte, tout ceci favorise le dumping social et fiscal. Quand Valls promet une baisse des cotisations et de l'IS, il ne fait pas autre chose. Mais tant que le libre-échange ne sera pas remis en cause, il n'aura pas d'autre choix que de verser, lui aussi, dans le dumping social et fiscal.

La préservation d'un "modèle social" au sens où nous pouvons l'entendre est donc totalement incompatible avec le libre-échange mondialisé. Manifestement, de nombreux socialistes ou non-socialistes ont encore du mal à comprendre ça.

[politicien]

Bonjour,

Petite précision, je pense qu'il serait bien de rester sur la baisse du coût du travail.

Par ailleurs, est-ce que ça ne va pas compliqué de compenser cette baisse de cotisation patronale et salariale ?

[Nombrilist]

Ben non. On va couper 20 milliards dans le budget de la sécu et c'est réglé.

[johanono]

Si, ça va être compliqué. Parce que couper 20 milliards dans le budget de la Sécu, c'est plus facile à dire qu'à faire. Si on explique aux gens que les pensions de retraite vont diminuer, que les remboursements d'assurance-maladie seront moindres, ou que les allocations familiales seront placées sous condition de ressource, alors les Français vont à nouveau descendre dans la rue, et ce gouvernement deviendra rapidement impopulaire.

[Lucas]

Clairement il y a trop de charge qui pèse sur les entreprises et sur les salariés, on voit bien que les marges des entreprises sont de plus en plus faible, et soit c'est parce qu'il y a trop de charge, soit parce qu'on baisse les prix de vente. Je pense que ce sont les deux combinés.
La solution est peut être 1% de point de TVA qui seront peut être indolore pour le consommateur, combiné à d'autres choses, fin de certaines niches fiscales, économies sur le budget de l'Etat...

[Nombrilist]

Les marges des entreprises ont faibles parce que personne n'achète. Il n'y a plus de demande. Tu peux détaxer autant que tu voudras, ça ne changera pas ce problème.

[El Fredo]

Une baisse de 20 Md€ des cotisations ne va pas se traduire nécessairement par une baisse de 20 Md€ des ressources de la Sécu. Si par exemple il y a une compensation de cette baisse sur le budget général de l'État, et qu'il y a des recettes fiscales supplémentaires, alors le coût en sera nettement moindre. N'oublions pas que les entreprises payeront plus d'impôts car elles feront plus de marges. Ça reste difficile à chiffrer donc je ne vais pas m'avancer, mais il me semble que certains avaient fait le calcul à propos de la suppression des cotisations familiales et ça coutait beaucoup moins cher que prévu.

Ceci dans l'absolu bien entendu, la question du bien fondé d'une telle mesure est un autre débat...

[Nombrilist]

"N'oublions pas que les entreprises payeront plus d'impôts car elles feront plus de marges."

Faisons confiance aux entreprises pour planquer le magot dans les niches.

[El Fredo]

C'est le risque, mais le gros de l'impôt est payé par des PME qui n'ont pas les moyens de faire de l'optimisation fiscale, j'en veux pour preuve que leur taux effectif est très supérieur à celui des grosses boites.

[Nombrilist]

Moui. Je connais des petits entrepreneurs qui savent très bien planquer leur magot. Et puis je ne vois vraiment pas pourquoi on devrait encore faire des cadeaux aux grandes entreprises. On ne leur a pas assez redonné de nos salaires ?

[El Fredo]

Comme je le disais, si les PME se livraient tant que ça à l'optimisation fiscale ça se verrait dans les statistiques. Je suis convaincu qu'il y a beaucoup de boites comme celle que tu décris, mais pas de là à représenter la masse de celles qui paient leurs 33%.