Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

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albert
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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par albert » 02 oct. 2014, 18:28:56

Mario Draghi a-t-il déjà abandonné ses objectifs de Jackson Hole ? (la Tribune)
Lors de sa conférence de presse mensuelle, Mario Draghi a détaillé son programme de rachat d'actifs. Mais il a aussi beaucoup reculé dans ses exigences face à l'Allemagne.
(...)
« Nous savons que nos mesures seraient plus efficaces si d'autres politiques étaient menées. Mais nous nous contentons de remplir la tâche dictée par notre mandat. Chaque acteur a son propre rôle à jouer. » Ces phrases résonnent comme l'abandon d'une stratégie qui avait débuté à Jackson Hole le 22 août et qui visaient à faire pression sur Berlin. Mario Draghi recule clairement et, selon toute vraisemblance, l'unanimité sur laquelle il a tant insisté durant la conférence de presse signifie qu'il n'y aura pas de QE public. Le rappel au « mandat » est également significatif alors que Mario Draghi se rendra à Luxembourg le 14 octobre pour s'expliquer sur l'OMT. L'Allemagne n'ira pas plus loin et la BCE en prend acte.
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Lucas
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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par Lucas » 02 oct. 2014, 21:21:10

Si ça ce confirme c'est une mauvaise nouvelle, mais pourquoi Draghi fait marche arrière ?

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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par politicien » 03 oct. 2014, 17:42:35

Bonjour,
Le « QE » à l'européenne est donc lancé. Jeudi 2 octobre à Naples, Mario Draghi a voulu convaincre que les mesures détaillées pouvaient être efficaces. En réalité, personne - à commencer par les opérateurs de marché - ne croit que ce programme pourra modifier radicalement la donne macroéconomique en Europe.
La politique de la BCE

Rappelons ce que la BCE a, pour le moment, annoncé, depuis le 5 juin. D'abord, elle a ramené ses taux directeurs au niveau le plus faible possible, aujourd'hui le taux directeur est à 0,05 %. Sans impact sur le crédit, pour le moment. Ensuite, elle a instauré des taux négatifs, aujourd'hui à -0,20 % pour la facilité de dépôts. Ceci a permis de libérer 15 milliards d'euros pour l'ensemble de la zone euro sur les 39 qui étaient fin mai sur cette facilité. L'impact est donc faible et l'abaissement de ce taux négatif n'a pas permis de libérer encore de la liquidité. Troisième mesure : le TLTRO, cette opération de prêts à 4 ans de la BCE aux banques. La première opération a fait un « flop » et, selon Christopher Dembik, économiste chez Saxo Bank à Paris, la session de décembre ne s'annonce guère mieux. Jusqu'à présent, le seul résultat concret de cette politique est la baisse forte de l'euro. Mais elle semble plus attribuable à la hausse du dollar. Et l'effet devise n'est sans doute pas suffisant pour contrebalancer la situation.

Restait donc dans l'arsenal de la BCE les rachats d'actifs comme les « Asset Backed Securities » ABS, les prêts aux entreprises titrisés et les obligations sécurisées ou « covered bonds. » C'est le détail de ces rachats que la BCE a rendu public jeudi. Mario Draghi a estimé que le bilan de la BCE pourrait, au final, revenir au niveau du début de 2012, soit gonfler de 1.000 milliards d'euros.

Manque de liquidités
En réalité, cet objectif semble inatteignable. Christopher Dembik évalue certes l'ensemble du marché visé par la BCE à 970 milliards d'euros, mais le problème, comme le souligne Jacques Cailloux, économiste chez Nomura Securities à Londres, c'est la faible liquidité de ces titres. « Une grande partie des émissions de ces produits a été retenue sur le bilan des banques dans le cadre des opérations de refinancement de la BCE », explique-t-il.

(...)

Un « QE » souverain ?
Bref, tout semble converger vers un impact « clairement insuffisant », comme le note Christopher Dembik, de ces opérations. « Les 1.000 milliards d'euros évoqués ne sont même pas un objectif possible, c'est simplement une borne haute théorique », ajoute-t-il. L'ennui, c'est que la BCE n'a plus guère de cartouches dans sa gibecière. Il n'en reste finalement qu'un seul : le « QE » souverain ou l'achat massif de dette publique de la zone euro. Dans ce cas, la liquidité serait largement suffisante, mais ici on se trouve face à un refus radical et absolu de l'Allemagne, auquel s'ajoute le problème judiciaire posé par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe. Selon Christopher Dembik, c'est impensable à court terme, mais c'est inévitable que la BCE tente d'y venir « à moyen et long terme. »

(...)

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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par Nombrilist » 03 oct. 2014, 18:11:16

Bref, pour résumer en une phrase, c'est bien l'Allemagne qui nous enlise dans cette crise.

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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par politicien » 25 oct. 2014, 23:12:03

Bonjour,
La BCE veut augmenter son bilan de 1.000 milliards d'euros. Mais les moyens utilisés jusqu'ici ne convainquent guère. D'autres mesures plus agressives seront-elles plus efficaces ? Rien n'est moins sûr...

La BCE court plus que jamais après ses objectifs. Pour augmenter son bilan de quelques 1.000 milliards d'euros au maximum comme le souhaite Mario Draghi, son président, l'institution de Francfort, a commencé à prendre des actions concrètes. En septembre, une première opération de refinancement « ciblée » à long terme, le TLTRO, a eu lieu tandis qu'en début de semaine, la BCE a entamé son rachat d'obligations sécurisées, les covered bonds.

Un bilan qui se réduit inexorablement
Pourtant, le dernier bilan de la BCE a montré que ce dernier continuait de se réduire. Lors de la semaine du 10 au 17 octobre, il s'est réduit de près de 13 milliards d'euros. Voici deux ans, le bilan de la BCE était supérieur de 1.000 milliards d'euros à ce qu'il est aujourd'hui. Mais le plus inquiétant, c'est que la tendance à la contraction du bilan de la BCE est alimentée par le remboursement de l'ancienne opération à long terme de la BCE, le LTRO, lancé entre fin 2011 et début 2012 et qui consistait en des prêts de 3 ans maximums. Près de 450 milliards d'euros demeurent à rembourser. Il existe donc un danger que le TLTRO ne serve qu'à faire un peu de cavalerie financière afin de « faire durer » pendant 4 ans supplémentaires une partie des emprunts du LTRO. Dans ce cas, l'effet sur l'économie réelle et sur le bilan de la BCE restera négatif.

(...)

La faible efficacité des mesures annoncées
Les investisseurs estiment donc qu'il faudra aller plus loin. La preuve officielle de cette idée en a été donnée cette semaine lorsqu'une information de Reuters, indiquant que la BCE s'apprêtait à racheter dès décembre des obligations privées, a propulsé les marchés dans un moment d'optimisme, vite perdu une fois connu le démenti officiel de la BCE. Car chacun le sait : le TLTRO, outre qu'il ne serait qu'une façon de « faire tourner » le LTRO, ne semble guère intéresser les banques qui sont confrontées à deux contraintes : leur gestion des risques dans un cadre règlementaire de plus en plus strict et la faible demande de crédit compte tenu de la faiblesse des perspectives économiques. Aussi, la première adjudication du TLTRO a-t-elle été une grosse déception.

Quant aux rachats de « covered bonds » et de prêts titrisés (ABS), il est peu probable qu'ils puissent gonfler suffisamment le bilan de la BCE, sauf à faire de cette dernière un véritable « teneur de marché », rôle qui deviendrait extraordinairement périlleux, car toute cessation d'achat menacerait de déséquilibrer ces marchés. Du reste, il n'est pas certain que, compte tenu du caractère peu risqué des covered bonds, la BCE trouve assez d'acheteurs pour gonfler son bilan.

(...)

Reste évidemment le QE « souverain », le programme de rachat des obligations d'Etat. Cette fois, le réservoir est considérable : pas moins de 6.500 milliards d'euros. La BCE serait alors certaine de regonfler son bilan. Mais les risques sont considérables. D'abord, l'Allemagne et ses alliés ne veulent pas d'un programme qui risque de « socialiser » au sein de la BCE les dettes publiques. La Cour de Karlsruhe pourrait même bloquer la mise en œuvre de ce programme en Allemagne. Ensuite, quel serait l'effet de cette politique de rachat ? Si l'on exclut le cas grec, les taux de refinancement des Etats sont déjà très bas. Dans le cas allemand, on n'est pas très loin de la bulle. La BCE prendra-t-elle le risque d'une future crise obligataire ? Quant à la transmission à l'économie réelle de ces rachats, il restera, là encore, incertain. Il semble, du reste, que toute la stratégie de la BCE consiste désormais à éviter cette option, même si elle peut être un utile épouvantail à présenter à Berlin pour tenter de convaincre l'Allemagne d'agir sur la demande.

(...)

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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par Narbonne » 25 oct. 2014, 23:17:54

0/20
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par Nombrilist » 25 oct. 2014, 23:22:15

Surtout que même si l'Allemagne relançait sa demande interne, ça ne nous servirait à rien.

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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par albert » 06 nov. 2014, 10:45:27

Pourquoi la BCE est au bord de la guerre civile (La Tribune)
Les critiques internes contre Mario Draghi, révélées par Reuters, visent moins le style de l'Italien que sa politique. Et la Bundesbank pourrait bien jouer la politique du pire.

...

Lors de sa conférence de presse d'octobre, il s'était déjà montré nettement moins offensif sur son exigence d'action budgétaire des Etats. Pour calmer le jeu, il pourrait se contenter durablement des mesures prises jusqu'ici, qui sont notoirement insuffisantes puisque les anticipations d'inflation ne cessent de baisser. Le grand perdant en serait la zone euro. Mais il semblerait qu'il ne s'agisse pas là de la priorité de la Buba et de Berlin.
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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par Clavier56 » 06 nov. 2014, 11:02:14

L'Europe est à l'agonie mais ça n'arrange personne d' en tirer les conséquences.
Alors on continue comme si de rien n'était à faire semblant de prendre des mesures de gestion économique ou budgétaire.
La liberté d'opinion, ce n'est bon que pour les morts ...
( E.Zemmour, philosophe français sur RTL )

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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par politicien » 09 nov. 2014, 18:45:02

Bonjour,
Depuis quelques jours, des rumeurs font état d’une fronde contre Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE). Elle émanerait directement de son conseil des gouverneurs, le cercle de banquiers qui décide des grandes orientations de politique monétaire de la zone euro.

Ceux-ci lui reprocheraient un « style de management trop secret » et une « communication erratique », selon une dépêche de l’agence Reuters, parue le mardi 4 novembre, et ils entendraient le lui faire savoir, en marge de la réunion mensuelle de l’institut de Francfort – traditionnellement suivie d’une conférence de presse – qui a eu lieu ce jeudi 6 novembre. Le porte-parole de l’institution y a annoncé que la BCE laissait son principal taux directeur inchangé à 0,05 %.

Certains membres du conseil auraient particulièrement mal pris le fait que M. Draghi ait donné une indication sur l’objectif de bilan de la BCE à l’issue de la dernière réunion mensuelle de la BCE, le 4 septembre.
L’opposition la plus forte est allemande

Le Florentin avait alors indiqué son souhait de revenir à une taille de bilan proche de celle de 2012, c’est-à-dire d’ajouter environ 1 000 milliards d’euros à sa taille actuelle. Un objectif chiffré précis, « exactement ce que nous voulions éviter », selon la source de Reuters.

M. Draghi aurait également, de son propre chef et sans en parler à ses collègues, inséré un passage clef dans son discours lors de la conférence de Jackson Hole, aux États-Unis, en août, exhortant les États à agir pour contrer les anticipations de ralentissement de l’inflation en zone euro.

Pour les observateurs, il est clair que le ressentiment le plus lourd provient de Jens Weidmann, le président de la Buba (banque centrale allemande). Il n’a jamais adhéré à la politique monétaire accommodante de M. Draghi et se veut apôtre de l’orthodoxie monétaire.

Sans compter que les dernières interventions de M. Draghi, poussant les États à agir pour appuyer ses propres efforts de politique monétaire afin de réanimer l’économie et de soutenir la croissance, ont pu être interprétées par Berlin comme une pierre dans son jardin.

Selon Reuters, de sept à dix membres du conseil des gouverneurs, sur les 24, seraient opposés à une politique de rachats d’actifs (QE ou quantitative easing), qui rapprocherait la politique de la BCE de celle de la Réserve fédérale (Fed) américaine, à travers l’achat d’obligations d’Etat de la zone euro.

(...)

L'intégralité de cet article sur le Monde.fr


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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par politicien » 17 nov. 2014, 21:26:59

Bonjour,
Mario Draghi retente le coup de juillet 2012. A cette époque, le président de la BCE avait promis qu'il fera « tout ce qui est nécessaire » (« whatever it takes ») pour sauver l'euro. Ces paroles avaient eu un impact considérable. Débouchant en septembre sur le programme de rachat illimité de titres souverains OMT, il avait mis fin à la crise de la dette dans la zone euro. Or, ce lundi 17 novembre à Bruxelles, devant la commission économique et monétaire du parlement européen, il a prononcé à nouveau ces paroles. Mot pour mot en insistant sur « l'irréversibilité de l'euro. »

Menace de d'inflation faible et prolongée
L'euro serait-il en danger ? Si le président de la BCE a prononcé ces mêmes paroles, c'est sans doute que le risque n'est pas nul. Il est simplement différent. Le risque n'est plus une explosion des taux, c'est bien plutôt une longue stagnation de l'économie qui pourrait rendre la zone euro de plus en plus difficile à vivre pour les populations. Pire encore, ce serait une vraie déflation, une option qui n'est pas directement d'actualité, mais qui ne peut, si la situation se poursuit, devenir plus proche qu'on ne le croit d'ordinaire car une longue période d'inflation basse peut déboucher sur la déflation.

(...)

En ressortant le « whatever it takes », de son chapeau, et en ajoutant que, si les mesures prises jusqu'ici ne sont pas efficaces, la BCE pourrait acheter des titres d'Etat. Mario Draghi tente le même coup qu'en juillet 2012 : impressionner suffisamment les marchés pour les assurer que la BCE dispose des moyens de redresser l'inflation. Il s'agit donc de faire remonter les anticipations d'inflation. La stratégie est la même qu'à l'époque : il ne s'agit pas d'acheter des titres d'Etat, mais de menacer de le faire. L'OMT avait dissipé les craintes, la menace de QE (assouplissement quantitatif incluant des achats de titres souverains) devrait faire de même.

(...)

D'autant que la question de la possibilité d'un rachat massif de titres souverains semble très discutée. Si la révolte de la Bundesbank a été matée en début de mois par un discours très ferme de Mario Draghi, la banque centrale allemande a répété dans son bulletin mensuel publié ce lundi qu'elle ne voulait pas de QE. Et il n'est pas certain que la Cour de Karlsruhe ne bloque ce rachat comme elle a menacé très clairement en février de bloquer l'OMT. En bref : Mario Draghi fera tout pour éviter d'avoir recours à ces mesures extrêmes. Le QE souverain ressemble de plus en plus à l'OMT un instrument redoutable, mais inutilisable. Or, pourra-t-on se jouer du marché avec une simple menace par deux fois ?

(...)

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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par albert » 18 nov. 2014, 08:09:26

Les déclarations de la BCE peuvent suffire à calmer la spéculation sur les taux souverains, mais dans le cas de la déflation les mécanismes à l’œuvre sont beaucoup plus complexes et ne dépendent pas seulement des marchés. Par ailleurs, Draghi a perdu une bonne part de sa crédibilité. La baisse de l’euro est une bonne chose pour certains pays mais pas pour tous, et cette baisse n’est pas suffisante pour changer la donne.
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Agatha kh
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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par Agatha kh » 18 nov. 2014, 09:01:34

Clavier56 » 06 Nov 2014, 11:02:14 a écrit :L'Europe est à l'agonie mais ça n'arrange personne d' en tirer les conséquences.
Alors on continue comme si de rien n'était à faire semblant de prendre des mesures de gestion économique ou budgétaire.
Hier il y avait un débat intéressant sur FR 2 entre Mélenchon, Guaino et Verhofstadt ; ce qui est sûr c'est que "nos instruits" nous ont conduits dans un bien mauvais bateau ! :cry:
Mais le pire, c'est qu'on n'ose pas bouger un poil de peur de faire tomber le château de cartes..

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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par Nombrilist » 18 nov. 2014, 13:55:34

Verhofstadt est vraiment un allumé. L'Europe ! L'Europe ! L'Europe ! C'est sur que si il n'y avait pas d'Europe, la Belgique aurait une importance comparable à celle de Chypre. De son côté, Guaino essaie de rabattre les anti-euro / anti-kommission vers l'UMP. J'aime bien certaines choses qu'il dit, mais je sais qu'il n'en pense pas un mot.
Mélenchon, malheureusement, ne propose toujours pas une sortie de l'euro. Loin de là. Il veut changer les statuts de la BCE. Impossible avec les germains en face.

pierre30
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Re: Mario Draghi vole au secours de l'économie européenne

Message non lu par pierre30 » 21 nov. 2014, 13:47:01

Maro Draghi fait ce qu'il peut, mais il peut peu ...
La gigantesque politique de relance mise en oeuvre au Japon par Shinzo Abe a fait flop. Le pays est à nouveau entré en récession. Une leçon d'humilité pour les dirigeants de la planète. La crise est rétive. Elle exige de la patience.
d'Eric Le Boucher

Les difficultés de Shinzo Abe sont un rappel à l'humilité pour les responsables politiques de la planète. Pour tous ceux qui proposent des solutions faciles, toutes faites, les y-a-qu'à. Pour tous ceux même qui sont plus réalistes mais qui croient que la politique économique va donner gentiment et rapidement les résultats qu'ils attendent. La crise est plus rétive que ça.

Le Premier ministre du Japon a décidé cette semaine de dissoudre la Chambre basse et d'appeler à des élections le mois prochain. Non parce que sa position politique serait devenue incertaine, elle est au contraire solide et son parti, le LDP, va remporter le scrutin sans nul doute. Il aura à nouveau le champ libre pour quatre ans devant lui, tel est le but de la dissolution. Mais c'est sa politique économique annoncée comme « magique » qui a fait flop.

Shinzo Abe est un faucon de droite en matière de politique étrangère (la Chine allait voir ce qu'elle allait voir…) et un faucon de gauche en matière de politique économique. Il était arrivé au pouvoir, fin décembre 2012, en promettant à grand son de fanfare de « remettre le Japon sur pied ». Méthode : une gigantesque politique de relance en rupture avec la poltronnerie de ses prédécesseurs. Pour sortir enfin son pays de quinze années de marasme et de déflation, le hardi samouraï s'était armé de « trois flèches ». La première, monétaire : la mise au pas de la trop indépendante Banque du Japon et la mise en route à toute allure de la planche à billets. L'effet désiré est d'inonder l'économie d'argent pour faire repartir l'inflation et d'abaisser le yen pour relancer l'exportation. La deuxième, budgétaire : la banque centrale achèterait des bons du Trésor en masse pour que l'Etat puisse financer un immense plan d'infrastructures. La dernière : des réformes de structures devaient assouplir les règles entravant le commerce et le travail.

Rien n'a été aussi simple. Il est trop tôt pour conclure à l'échec des Abenomics, mais la sortie de crise s'avère, comme partout ailleurs, loin de l'image de l'envol radieux de l'oie sauvage dans le rouge soleil levant et plus proche du pataugeage peu glorieux du Premier ministre dans la boue de l'économie réelle.

Depuis six trimestres, la croissance n'aura été en moyenne que de 1,4 %, guère mieux que le 1 % de ses prédécesseurs. Et le Japon est actuellement retombé dans la récession. L'inflation, loin de remonter à l'objectif de 2 %, reste bloquée sous la barre du 1 %. Pourquoi ?

La baisse du yen n'a pas entraîné mécaniquement une hausse des exportations. La raison, non prévue, est que les Japonais vendent des produits de haute qualité qui dépendent peu des prix. A contrario, l'énergie qui est entièrement importée (après l'arrêt des centrales nucléaires) est devenue plus chère. Elle pèse sur le budget des ménages et pénalise la consommation.

Autre déconvenue : la liquidité monétaire abondante devait amener une hausse de la Bourse et, comme aux Etats-Unis, provoquer un « effet richesse » qui stimule la consommation. Hélas, les Japonais sont vieux, ils épargnent les gains de Bourse !

La décision de porter la TVA de 5 % à 8 % en avril est venue renforcer les hésitations d'achat. Cette hausse était réclamée par la majorité du LDP pour que le gouvernement montre son sérieux budgétaire malgré la relance dispendieuse. La situation financière du Japon est désastreuse, avec une dette de 240 % du PIB, et le pays ne tient, comme en France, que grâce au sentiment des marchés financiers qu'il peut facilement lever des impôts. Shinzo Abe devait par la TVA démontrer qu'il pouvait. Il l'a fait, mais cette décision est accusée d'avoir cassé la reprise. Le prix Nobel Paul Krugman y voit la cause de « l'échec » des Abenomics : le Premier ministre a voulu courir deux lièvres à la fois, pour renforcer sa crédibilité auprès des marchés, il a perdu celle des consommateurs. Le gouvernement, du coup, a reporté la deuxième hausse prévue de la TVA à 2017.

Ce volet japonais du débat entre politique de la demande et politique de rigueur budgétaire qu'on retrouve en Europe (trop d'austérité ?) montre que le curseur est très difficile à placer entre les deux impératifs contradictoires.

Une autre mesure l'illustre. Comme la politique monétaire de grande relance devait abaisser les taux d'intérêt, les retraités (nombreux et électeurs du LDP) allaient souffrir de voir leur épargne mal rémunérée. Le gouvernement a demandé aux fonds d'épargne de revendre une part des bons du Trésor en leur possession pour acheter des actions japonaises. La hausse de la Bourse compenserait l'épargnant. Et, pour éviter que la dette japonaise tombe, au passage, dans des mains étrangères non contrôlables, la Banque du Japon a racheté le paquet grâce à une deuxième vague d'achats de titres. Toutes ces manoeuvres sans doute bien imaginées tombent hélas à plat ! L'épargnant ne consomme pas et l'investisseur étranger commence à douter du sérieux de la Banque du Japon. Perte sur les deux tableaux.

La dernière flèche, les réformes, s'est elle aussi perdue on ne sait où. Shinzo Abe a réussi à ouvrir quelques milliers de postes aux femmes et à élargir les ouvertures de quelques magasins, mais les effets positifs sont faibles et de long terme. Ses réformes restent très insuffisantes

Le Premier ministre sans doute renommé dans un mois aura quatre ans, du temps pour que ses mesures soient corrigées puis donnent des résultats. Il faudra au moins ça. En 2015, la croissance attendue au Japon ne dépassera pas 1 %. Shinzo Abe s'est illusionné, il a trop cru en la relance monétaire magique, ses deux autres flèches sont restées secondaires, mal aiguisées et mal ajustées. Il n'y a pas de magie en économie. Les vraies armes ne sont pas la monnaie mais les efforts et la patience.

Eric Le Boucher

En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/edi ... R733EVr.99

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