Le gouverneur de la banque centrale autrichienne a estimé dimanche dans une interview à un journal local que les taux ne remonteront pas avant que la croissance soit à 2 %. Une révolution.
Dans une discrétion parfaite, presque sans que personne ne s'en offusque, la BCE est sur le point de subir une vraie révolution. Ce dimanche, le gouverneur de la Banque nationale autrichienne Ewald Nowotny a accordé une interview au quotidien populaire autrichien Krone Zeitung dans laquelle il indique que « aussitôt qu'il y aura une croissance claire, c'est-à-dire au-dessus de 2 %, le tournant sur la politique de taux débutera. » Et le banquier centrale de prévenir : cela n'arrivera sans doute pas avant 2016.
Pas de hausse des taux avant 2016
On peut certes retenir, comme la majorité des médias l'a fait, que le « forward guidance » de la BCE, autrement dit la promesse que les taux resteront durablement à leur niveau (aujourd'hui 0,15 % pour le taux directeur) ou plus bas formulé pour la première fois voici un an, durera encore au moins deux années. Mais l'essentiel est peut-être ailleurs. La formule d'Ewald Nowotny ne laisse pas de doute : il y a un changement de critères à la BCE.
Fin définitive de l'ère Trichet
Jusqu'ici, la BCE demeurait acquise officiellement au seul objectif d'une inflation « stable » définie comme « proche, mais inférieure des 2 % annuels. » C'était, comme se plaisait à le rappeler Jean-Claude Trichet la « seule aiguille de la boussole » de la BCE. La croissance ne pouvait être un critère de décision pour les institutions monétaires européennes. Ce temps - comme celui des autres fondements de l'ère Trichet - est désormais dépassé si l'on en croit Ewald Nowotny qui ne passe pourtant pas pour une colombe au sein du conseil des gouverneurs. Désormais, la BCE semble s'être fixé un objectif de croissance en plus de son objectif d'inflation.
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