Le ministre des Finances a assuré ce dimanche que la finance était «l'amie» du gouvernement et de l'économie. «La bonne finance», a-t-il précisé.
C'était la phrase du discours emblématique de François Hollande pendant sa campagne présidentielle. «Mon adversaire, c'est le monde de la finance», avait-il scandé face à une foule enthousiaste de militants socialistes. Deux ans et demi plus tard, son ami et ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin, porte un coup sévère à l'héritage de ce discours.
Aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence dimanche, Michel Sapin, qui admet une «provocation», explique que «notre amie c'est la finance: la bonne finance». Rires dans la salle, face à ce qui sonne comme un bon mot pour l'événement organisé par le Cercle des économistes. «Nous avons besoin encore de régulation financière. Pour tout ce qui est bancaire, on a bien avancé, pour tout ce qui est extra-bancaire il y a encore du chemin à faire», a précisé le ministre. Mais avec cette petite phrase, Michel Sapin enterre un peu plus le discours du Bourget de François Hollande.
«Je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire», avait lancé le 22 janvier 2012 le candidat socialiste à la présidence: «Il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature. Il ne sera pas élu. Et pourtant, il gouverne. Mon adversaire, c'est le monde de la finance.» Promis, François Hollande allait mettre au pas le monde de la finance.
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Le jour de la présentation du plan d'économies de 50 milliards par Manuel Valls, Cécile Duflot avait également ressorti ce discours de François Hollande. Sur Twitter, l'écologiste avait opportunément partagé l'une des phrases: «Il n'y a jamais, je dis bien jamais, une seule politique possible, quelle que soit la gravité de la situation.» Lors d'une «marche pour la Révolution fiscale», Jean-Luc Mélenchon avait lui aussi ressuscité ce discours en reprenant à lui une formule voisine de celle de François Hollande: «L'ennemi, il y en a un. C'est la finance. Française et mondialisée!»
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