Redressement des comptes publics

[Adeline]

Ce sondage ne fait que confirmer ce que j'ai déjà indiqué à de nombreuses reprises : tous les Français sont (à peu près) d'accord sur le principe de réduire les déficits, mais dès qu'il s'agit de passer aux modalités concrètes de mise en œuvre de la réduction des déficits (baisse des dépenses ou augmentation des prélèvements), alors subitement, plus personne n'est d'accord

Non, ce n'est pas exactement ça. Disons que payer plus d'impôts, par exemple, pour renflouer les caisses de la sécu, et en contre partie, avoir retiré le seul et une jour de carence à la fonction publique, alors que le privé en a trois, la, effectivement, raz le bol. Tout le monde doit faire des efforts, mais on ne touche pas à tous les avantages et régimes spéciaux qui plombent les caisses.

[wesker]

La semaine dernière, il y avait quatre employés de la Communauté Urbaine de Brest affairés à tondre 1500 m2 de pelouse publique. Un très gros tracteur et trois petites tondeuses. Je les ai vu.

Question : qui doit redresser les comptes publics ? Les élus ou les électeurs ?
Ces trois bonhommes en trop doivent être affectés au Secteur Privé; dans une économie française débarrassée de ses importations !

La question de qui, effectivement est fondamentale.

Soit, nous estimons, collectivement, que la dette et les déficits ne sont pas préoccupants et nous continuons comme si de rien n'était, nous dépensons, etc...Soit, et c'est plus sérieux, nous mesurons l'importance d'une crédibilité budgétaire et nous décidons de réduire notre endettement, nos déficits pour retrouver des possibilités budgétaires pour investir, innover, ET permettre des avancées sociales. Si nous sommes dans la seconde hypothèse, nous accepterons TOUS de contribuer à ce redressement, par conséquent, élus, comme électeurs devront y consentir, au nom de la responsabilité et de l'avenir.

[Incognito]

Et qu'est-ce qu'en pensent les marchés financiers, de la crédibilité financière de la France?

[wesker]

Incognito, et bien, si j'en crois la tarification des prêts qu'ils attribuent à notre pays, ils accordent, malgré tout une confiance relative aux possibilités de notre pays.

Je crois que nous ne devrions pas être tributaire des spéculations auxquelles nous exposent les attentes des marchés financiers néanmoins, au regard de la situation d'autres pays en Europe, la France ne s'en tire pas si mal. Cela ne doit pas l'encourager à l'immobilisme, au contraire, elle doit se réformer, s'adapter, faire face aux défis, nombreux qui existent et qui attendent des réponses à la hauteur, c'est à ce prix que nous parviendrons à encourager l'activité, à redonner espoir aux gens et à permettre à chacun de pouvoir trouver sa place et donc aux créanciers d'avoir des garanties encore supplémentaires.

[Incognito]

En d'autres mots, les marchés financiers n'en ont rien à foutre du 'redressement des comptes publics'. Et ils ont bien raison!

[wesker]

Les marchés financiers, ce sont des investisseurs, des prêteurs qui eux, n'accordent leurs fonds qu'à la condition d'avoir des perspectives, de rentabilité et/ou de sécurité sur la solvabilité et l'avenir budgétaire de leur débiteur. C'est là leurs objectifs, mais aussi leurs responsabilités.

Hollande, lors de sa campagne s'engageait à rétablir les comptes publics, dégradés par des choix économiques ou budgétaires inefficaces ainsi que par une crise, à la fois conjoncturelle et structurelle d'une gravité réelle. Il a assorti ce respectable engagement d'une volonté de justice qui s'est traduite, dans les faits par une hausse, un matraquage fiscal des classes moyennes et populaires, et d'allègements fiscaux aux entreprises sans que les emplois ou les investissements, l'innovation n'aient été au rendez vous. Ce n'est donc pas surprenant qu'aujourd'hui, des déceptions se fassent entendre et que les sociaux démocrates soient électoralement sanctionnés sans que, pour autant la droite ne parviennent à convaincre.

[Incognito]

Ni la gauche ni la droite ne parviennent à convaincre parce que le 'redressement des comptes publics' ne marchera pas tant qu'il n'y a pas de politique monétaire correcte.

[wesker]

Exactement

Aucun redressement n'est possible en l'absence d'investissements industriels, de confiance et de dynamisme de nos entreprises, de protections commerciales souples et modernes et de perspectives de pouvoir d'achat et d'emplois de la part des citoyens.

PErdre un emploi n'est pas nécessairement la fin du monde, si notre économie permets d'en retrouver facilement par le dynamisme des entreprises et leurs investissements et si les demandeurs d'emplois sont formés, opérationnels et accompagnés vers l'emploi, certains pays ayant des niveaux d'accompagnements élevés permettent de réduire les durées d'indemnisations !