Christophe de Margerie, P-DG de Total, est mort dans un accident d'avion survenu dans la nuit de lundi à mardi à l'aéroport de Vnukovo, près de Moscou. "Le groupe Total confirme avec une grande émotion et une profonde tristesse que son président-directeur général Christophe de Margerie est décédé cette nuit peu après 22 heures (heure de Paris) dans un accident d'avion, à l'aéroport de Vnukovo de Moscou, à la suite d'une collision avec un engin de déneigement", a indiqué le groupe pétrolier dans un communiqué sans en préciser davantage quant aux circonstances de l'accident. Une enquête criminelle a été ouverte pour violation des règles de sécurité, a indiqué à l'agence Ria Tatyana Morozova une responsable des autorités aériennes. Elle devrait notamment déterminer pourquoi l'engin de déneigement se trouvait à cet endroit.
L'accident a fait quatre morts au total, les trois membres d'équipage et Christophe de Margerie. Le conducteur de l'engin de déneigement serait sauf. Total n'était pas en mesure de confirmer la nationalité des membres d'équipage, indiquant seulement que la compagnie aérienne est française.
"Les premières pensées de la direction et des employés du groupe Total vont à l'épouse, aux enfants et aux proches de Christophe de Margerie ainsi qu'aux familles des trois autres victimes", a déclaré Total. Âgé de 63 ans, marié, Christophe de Margerie était père de trois enfants. Une réunion de crise a été organisée dans la nuit du 20 au 21 octobre sitôt la nouvelle connue au siège de la compagnie dans le quartier de La Défense. Entré chez Total en 1974, Christophe de Margerie a gravi toutes les marches de l'entreprise pour en devenir directeur général en 2007 puis P-DG en 2010. Le décès prématuré de ce "grand patron", petit-fils de Pierre Taittinger, industriel et homme politique, est un coup de tonnerre dans le monde des affaires et du capitalisme français.
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr
C'était un patron pour le moins atypique. Surnommé Big Moustache" en raison de ses épaisses bacchantes, Christophe de Margerie, à la tête du géant pétrolier Total depuis 2010, n'avait de cesse de défendre l'image d'un groupe aussi puissant que contesté. Doté d'un humour grinçant, à l'aise avec les médias, l'homme avait pris les rênes du géant pétrolier français comme directeur général le 14 février 2007. Il en était auparavant le numéro deux, à la tête de la division Exploration & Production depuis 1999. Il est décédé dans la nuit de lundi à mardi dans un accident d'avion à l'aéroport de Vnukovo, près de Moscou.
Héritier Taittinger
Sa désignation en mai 2006 par le P-DG Thierry Desmarest pour lui succéder à la direction exécutive - Desmarest conservant la présidence du conseil d'administration - était apparue comme logique, après toute une carrière effectuée chez Total, qui culminera avec sa nomination comme P-DG en 2010. Christophe de Margerie, diplômé de l'École supérieure de commerce de Paris, faisait pourtant figure d'original dans un groupe marqué par une culture d'ingénieurs. Né le 6 août 1951, Christophe Jacquin de Margerie avait grandi dans une famille de diplomates et de dirigeants d'entreprise. Petit-fils de Pierre Taittinger, fondateur de l'empire du luxe et du champagne Taittinger, il ne suit pas la voie familiale.
(...)
Dans un monde des affaires très lisse, il détonne par son franc-parler. Il marque ainsi l'opinion et déclenche une polémique nationale en avril 2011 en pronostiquant que le prix de l'essence dépasserait un jour deux euros le litre. Enfin, Christophe de Margerie avait répondu sans relâche aux critiques tous azimuts adressées à son groupe, concernant aussi bien son implantation en Birmanie que l'explosion de l'usine AZF à Toulouse, sans oublier ses profits colossaux ou encore l'exploitation du gaz de schiste dont il déplorait l'interdiction en France. "La plupart des gens, quand on leur parle de Total, ils ne savent pas ce que c'est, mais ils savent que ce n'est pas bien", résumait-il en mai 2009.
(...)
L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr