La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, la politique de l'offre va-t-elle donner des résultats?
La France s'est engagée depuis plus d'un an dans une stratégie d'offre qui, pour l'essentiel, vise à réduire les coûts du travail pour les entreprises. En voit-on les traces ? En termes de balance commerciale, non. Le redressement du commerce extérieur qui semblait se dessiner depuis début 2012 est à l'arrêt. Mais que peut-on dire de la compétitivité-coût de l'Hexagone?
L'évolution du coût du travail en France
Entendons par là, le salaire horaire, chargé, y compris les primes. Clairement, sa dynamique porte la trace de l'entrée en vigueur des deux volets du CICE début 2013 puis début 2014. Sa progression est quasi-nulle depuis fin 2012, alors qu'il évoluait à un rythme voisin de 2,5% l'an depuis le début de la crise.
La baisse de 3 à 4% du coût du travail attendue à la suite du CICE est tangible. D'abord par convention comptable, parce que l'Insee a décidé de l'incorporer dans son indicateur de coût du travail. Mais cette baisse reste latente pour bien des entreprises qui n'ont pas encore touché leur chèque. Et de surcroît, comme prévu, les secteurs les plus stratégiques pour l'exportation n'en sont pas les premiers bénéficiaires. L'industrie, mais surtout, tous les secteurs amont à forte intensité intellectuelle : information, activités scientifiques et techniques.
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Où en sommes-nous aujourd'hui ? A 101,1 ce qui signifie que les 2/3 de la dérive ont été gommés. C'est significatif, mais en deçà de ce que l'on aurait potentiellement observé si le CICE avait produit son plein effet. Un effet atténué du fait que l'évolution des salaires a rogné un point de l'avantage compétitif que pouvait potentiellement générer le CICE.
En toute rigueur, pour parler de compétitivité, je devrais regarder ce qu'a fait simultanément la productivité relative. Gagner en coût horaire, si, au même moment, la productivité se dégrade d'autant, cela revient à faire une opération blanche. Mais ce n'est pas le cas ici. Les gains de productivité relatifs de la France ont permis d'absorber les 2/3 de la dérive salariale par le passé. Et, depuis, elle évolue au diapason de la moyenne européenne. La France a donc bien amélioré à la marge sa position compétitive.
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Qu'en pensez vous ?Le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) a permis au coût du travail horaire de ralentir sa progression dans l'industrie française et de devenir moins élevé qu'en Allemagne, révèle une étude de l'institut Coe-Rexecode publiée mardi.
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Le coût horaire dans l'industrie française a ainsi atteint 36,8 euros, moins qu'en Allemagne (38,5), mais toujours largement au-dessus de la moyenne de la zone euro (31,7) et de l'Espagne (22,9).
"C'est un élément favorable pour la compétitivité des entreprises françaises et pour leur capacité à investir", s'est félicité Frédéric Saint-Geours, président du Groupe des fédérations industrielles. "En 2012, le coût horaire du travail était exactement au même niveau en France et en Allemagne. Aujourd'hui, grâce au CICE, la situation est différente", a-t-il ajouté.
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