Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

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politicien
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Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par politicien » 03 janv. 2015, 21:51:13

Bonjour,
Le président de la BCE prépare les esprits à un nouveau stimulus monétaire, et estime que l’Europe doit aussi accélérer sur la voie des réformes

Le refrain est désormais connu : en dépit d’une politique monétaire accommodante sous la houlette de Mario Draghi, les Etats de la zone euro n’utilisent pas le temps offert pour forcer le rythme des réformes. Pour sa première intervention publique de l’année 2015, le président de la BCE en vient à se répéter : il rappelle les gouvernants à leurs devoirs, et nourrit les spéculations en vue d’un nouveau stimulus monétaire pour soutenir la croissance et l’inflation. Et ce, au prix d’une division au conseil de la BCE.

« Nous sommes en pleine préparation technique pour ajuster l’ampleur, le rythme et la nature des mesures qui seraient à prendre début 2015 s’il devient nécessaire de réagir à une trop longue période de faible inflation », affirmait, vendredi, Mario Draghi dans une interview au « Handelsblatt ». En clair, l’institut est prêt à racheter des obligations souveraines dans l’ensemble de la zone euro. S’y opposant, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, voit la BCE flirter ici avec l’interdiction de financer les Etats, et devenir de fait l’« esclave des marchés » en devant remplir leurs attentes même si elles s’avèrent injustifiées.

(...)

La BCE décidera le 22 janvier du cours de sa politique monétaire, trois jours avant des élections cruciales en Grèce. La gauche radicale, donnée favorite, veut en finir avec l’austérité. De nouveaux sacrifices pourraient être demandés à ses créanciers… dont la BCE pourrait bientôt faire partie. Une chose est sûre, Mario Draghi veut aller au terme de son mandat à la BCE en 2019. Il a coupé la rumeur qui le voyait se porter candidat pour succéder à Giorgio Napolitano à la présidence italienne. Les déclarations du banquier central continuent, elles, d’influer l’euro. Vendredi, la monnaie unique chutait à 1,2037 dollar, son plus bas niveau depuis 4 ans.

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johanono
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par johanono » 03 janv. 2015, 21:58:59

Pourtant, il a peu assoupli la politique monétaire. Mais il ne peut pas aller plus loin, il est contraint par les traités, et par le principe même d'une monnaie unique qui impose d'avoir une politique monétaire commune pour des pays ayant des économies très différentes. Donc évidemment, il n'a pas de plan B. Et l'on s'aperçoit, une fois encore, que l'euro nous enferme dans la crise...

pierre30
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par pierre30 » 04 janv. 2015, 09:20:16

L'Euro n'enferme rien du tout. Le choix n'est pas Euro ou pas Euro. Il est plutôt UE ou pas UE.

Tout le monde demandait la baisse de l'Euro et ça devait tout changer. Ben il a baissé et rien n'a changé. L'Euro n'est qu'une pièce du puzzle.

Demandons-nous si notre fonctionnement administratif et réglementaire est adapté. Il y a là bien plus de potentiel que dans l'Euro.

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politicien
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par politicien » 06 janv. 2015, 07:29:49

Bonjour,
C'est le sujet qui agite les économistes et les marchés depuis des mois. La Banque centrale européenne (BCE) doit décider, en ce début d'année 2015, si elle brise un de ses derniers tabous en rachetant massivement des dettes publiques des États membres de la zone euro. Ce quantitative easing (QE), comme disent les initiés, est réclamé à cor et à cri par les investisseurs au nom de la lutte contre le nouveau mal économique absolu : la déflation. Dans une interview au quotidien économique allemand Handelsblatt vendredi, le président de la BCE, Mario Draghi, a encore renforcé la probabilité d'un tel programme auquel les plus orthodoxes, à commencer par les Allemands, sont pourtant opposés. QE or not QE ? Retour sur le débat qui agite la planète économique et financière.
Un rachat de dette publique, pour quoi faire ?

Pour ses partisans, le rachat de dette publique par la BCE est une nécessité absolue pour éviter qu'une baisse des prix - ou l'anticipation d'un tel mouvement par les entreprises et les ménages - n'entraîne une spirale infernale de chute de la consommation et des investissements puis des salaires et de l'emploi. Si elle passait à l'acte, la BCE ne ferait que s'aligner sur les politiques menées avec succès par la banque centrale américaine, mais aussi la banque d'Angleterre, pour sortir de la crise économique et financière.

L'institution n'aurait d'ailleurs plus d'autre choix. Aucun des instruments sortis jusqu'à présent de sa boîte à outils n'a réussi à relancer la croissance et à éviter le tassement des prix.

Ses taux d'intérêt à court terme, qui déterminent le coût de l'argent, sont déjà à zéro. Le taux de rémunération des dépôts des banques à la BCE est même négatif (- 0,3 %). Cette situation est tellement exceptionnelle que certains établissements bancaires, comme la Deutsche Skatbank allemande, basée en Thuringe, font désormais payer à leurs clients le droit pour disposer de leur argent à tout moment, lorsqu'ils font dormir trop de liquidités (des centaines de milliers d'euros).

L'arrosage des banques avec de la liquidité, pour s'assurer qu'elles sont capables d'accorder des crédits aux ménages et surtout aux entreprises, n'a pas vraiment fonctionné non plus. Les banques ne se sont pas bousculées au portillon pour bénéficier des prêts quasi gratuits accordés à condition qu'elles financent l'économie. Les entreprises de la zone euro souffrent d'un manque de confiance, notamment parce que leurs carnets de commandes sont vides. Quant aux rachats de prêts aux PME, transformés en produits financiers censés inciter les banques à avoir recours à cette méthode pour sortir les risques encourus de leur bilan, ils ne peuvent être une solution miracle, tant ce marché est sous-développé en Europe.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr
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Narbonne
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par Narbonne » 06 janv. 2015, 09:36:34

Il est urgent que la BCE se bouge. Sinon on va être guéri mais mort. icon_mrgreen
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

pierre30
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par pierre30 » 06 janv. 2015, 10:16:47

Le fait d'acheter de la dette publique est destiné à faire baisser les taux de financement de l'état. Or il est historiquement bas pour la France. A quoi cela servira-t-il ?

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albert
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par albert » 06 janv. 2015, 10:56:22

Un test de la bonne foi de la BCE - Rédacteur : Patrick ARTUS
La BCE affirme que le passage au Quantitative Easing avec achats de dettes publiques est une pure opération de politique monétaire quantitative, visant à redresser l’inflation anticipée et l’inflation de la zone euro. Le choix des dettes publiques vient simplement de ce qu’il faut, pour créer beaucoup de monnaie, acheter des actifs liquides et de grande taille. En aucun cas, d’après la BCE, il ne s’agit d’une opération de monétisation des dettes publiques visant à redresser la solvabilité des Etats, dans un contexte de fiscal dominance.

Le Président de la Bundesbank a proposé que chaque Banque Centrale Nationale de la zone euro achète seulement la dette de son pays. Ceci fait disparaître la mutualisation du risque souverain entre les pays de la zone euro (par l’intermédiaire de leurs Banques Centrales) mais ne change pas le fait qu’il s’agit d’une monétisation des dettes publiques : les Banques Centrales reversant leurs profits aux Etats, elles leur rendent les intérêts reçus sur la dette publique qu’elles détiennent, ce qui allège le service de la dette et est équivalent à l’annulation de la dette achetée.

Pour qu’il n’y ait pas monétisation il faudrait précisément que les Banques Centrales conservent, ne reversent pas aux Etats, les intérêts reçus sur les dettes publiques qu’elles ont acheté. L’achat de dette publique par le Système de Banques Centrales de la zone euro créerait alors de la monnaie sans changer la solvabilité des Etats.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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les orteils
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par les orteils » 06 janv. 2015, 11:00:42

Racheter de la dette publique doit permettre aux Etats de réinvestir...
C'est toujours hier que commence le futur, mais la France continue de penser que tout commence demain. (Boualem SANSAL)

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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par pierre30 » 06 janv. 2015, 14:10:13

C'est du grand n'importe quoi : l'argent créé va aux détenteurs de dette publique qui sont souvent des banques et parfois des banques étrangères. Alors que vont faire les banques de cet argent ? La BCE leur propose déjà de l'argent quasi gratuit et elles n'en veulent pas. Ce n'est pas ces liquidités qui vont dormir sur des comptes qui vont faire remonter les prix.

Alors à quoi cela va-t-il servir ? Pour une part l'article affirme que les intérêts perçus par la banque centrale seront restitués à l'état. Ils ne seraient pas en train d'attraper le mouches par les oreillles ?

Seuls les pays qui ont des problème de taux d'intérêt élevés y ont intérêt. Cela pourrait aussi être un pare-feu pour effrayer les spéculateurs sur l'euro si la Grèce venait à faire défaut.
Modifié en dernier par pierre30 le 06 janv. 2015, 14:14:46, modifié 1 fois.

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Narbonne
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par Narbonne » 06 janv. 2015, 14:13:54

le taux d'endettement des pays diminuera, me semble t'il.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

pierre30
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par pierre30 » 06 janv. 2015, 14:16:40

La France a des taux au plus bas.

Seuls les pays qui ont des problème de taux d'intérêt élevés y ont intérêt. Cela pourrait aussi être un pare-feu pour effrayer les spéculateurs sur l'euro si la Grèce venait à faire défaut.

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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par Narbonne » 06 janv. 2015, 14:29:34

Sorry, le taux d'endettement par rapport au PIB. :oops:
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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johanono
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par johanono » 06 janv. 2015, 21:57:09

Mario Draghi ne reste pas inactif. Il a le souci de relancer l'économie européenne, et pour cela, il imagine quelques instruments de politique monétaire jugés peu conventionnels. Ce faisant, il se distingue de son prédécesseur qui était beaucoup plus rigoriste et orthodoxe, et il prend le risque de heurter les Allemands qui restent eux aussi partisans d'une politique monétaire plus orthodoxe.

On peut cependant douter que les solutions imaginées par Mario Draghi suffisent à relancer l'économie. Ce qu'il propose va dans le bon sens, mais c'est trop peu, trop tard...

Rappelons le principe du financement des dettes publiques. Pour financer leurs déficits, les États doivent recourir aux marchés financiers. C'est-à-dire qu'ils émettent des obligations, que les investisseurs (des banques le plus souvent) achètent ces obligations (c'est-à-dire qu'ils prêtent de l'argent aux États), à charge ensuite pour les États de rembourser ces investisseurs en fonction d'un taux d'intérêt fixé par la loi du marché.

Mario Draghi envisage donc que la BCE puisse acheter directement les obligations des États. Cela permettrait de faire baisser les taux d'intérêts sur les marchés financiers. Pour un pays comme la France, pour qui les taux d'intérêts sont très bas, l'enjeu financier est assez modique mais pas nul : les intérêts de la dette représentent une part importante du budget national, une baisse même très faible des taux d'intérêt peut donc avoir des conséquences qui se chiffrent en centaines de millions d'euros, ce qui peut offrir à l’État quelques petites marges de manœuvre budgétaires. Pour des pays comme la Grèce qui souffrent de taux d'intérêts plus élevés, l'enjeu peut être assez important : si la BCE rachète leurs obligations, alors ces pays pourraient être protégés contre une nouvelle augmentation brutale des taux d'intérêts sur les marchés financiers.

Reste que ce n'est pas avec ça qu'on va relancer l'économie. Le problème, c'est que tous les États européens ont engagé des politiques d'austérité pour réduire leurs déficits, et que ces politiques d'austérité ne font que favoriser la récession au détriment de la croissance. Ce qu'il faudrait, c'est que les États puissent directement financer leurs déficits auprès de la BCE, et que la BCE finance les déficits des États grâce à la création monétaire (principe de la "planche à billets"). Alors pour chaque État, les économies budgétaires pourraient se chiffrer en milliards d'euros, l'austérité ne serait plus nécessaire, des investissements publics pourraient être décidés, et l'économie être ainsi relancée. Bien sûr, cette création monétaire aurait pour conséquence d'augmenter la masse monétaire en circulation, ce qui, selon une vieille loi économique bien connue, pourrait avoir un effet inflationniste : mais dans la situation actuelle, on peut prendre ce risque...

Il faudrait donc monétiser les dette publiques, et Mario Draghi, malgré sa bonne volonté manifeste, ne le propose pas encore. Il ne peut pas, car les traités européens interdisent cette solution. Donc on reste coincés...

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El Fredo
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par El Fredo » 06 janv. 2015, 23:01:46

Sauf que l'achat de dettes publiques (ici sous forme d'obligations) par une banque centrale c'est justement de la monétisation. De plus avec des taux nuls on revient à la situation d'avant 1973 où l'Etat pouvait directement emprunter à la Banque de France. Autrement dit, toutes les solutions monétaires que réclament les souverainistes et les opposants à l'euro. Si ça ne marche pas c'est que le mal est ailleurs...
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Re: Mario Draghi n’a pas de « plan B » pour la zone euro

Message non lu par johanono » 06 janv. 2015, 23:22:19

Il y a une différence entre la "vraie" monétisation et le QE de Mario Draghi. Comme le souligne l'article du Point, avec le QE, la BCE n'achèterait pas directement la dette des États, elle interviendrait uniquement sur le marché de la revente des obligations.

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