Le président de la BCE prépare les esprits à un nouveau stimulus monétaire, et estime que l’Europe doit aussi accélérer sur la voie des réformes
Le refrain est désormais connu : en dépit d’une politique monétaire accommodante sous la houlette de Mario Draghi, les Etats de la zone euro n’utilisent pas le temps offert pour forcer le rythme des réformes. Pour sa première intervention publique de l’année 2015, le président de la BCE en vient à se répéter : il rappelle les gouvernants à leurs devoirs, et nourrit les spéculations en vue d’un nouveau stimulus monétaire pour soutenir la croissance et l’inflation. Et ce, au prix d’une division au conseil de la BCE.
« Nous sommes en pleine préparation technique pour ajuster l’ampleur, le rythme et la nature des mesures qui seraient à prendre début 2015 s’il devient nécessaire de réagir à une trop longue période de faible inflation », affirmait, vendredi, Mario Draghi dans une interview au « Handelsblatt ». En clair, l’institut est prêt à racheter des obligations souveraines dans l’ensemble de la zone euro. S’y opposant, le président de la Bundesbank, Jens Weidmann, voit la BCE flirter ici avec l’interdiction de financer les Etats, et devenir de fait l’« esclave des marchés » en devant remplir leurs attentes même si elles s’avèrent injustifiées.
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La BCE décidera le 22 janvier du cours de sa politique monétaire, trois jours avant des élections cruciales en Grèce. La gauche radicale, donnée favorite, veut en finir avec l’austérité. De nouveaux sacrifices pourraient être demandés à ses créanciers… dont la BCE pourrait bientôt faire partie. Une chose est sûre, Mario Draghi veut aller au terme de son mandat à la BCE en 2019. Il a coupé la rumeur qui le voyait se porter candidat pour succéder à Giorgio Napolitano à la présidence italienne. Les déclarations du banquier central continuent, elles, d’influer l’euro. Vendredi, la monnaie unique chutait à 1,2037 dollar, son plus bas niveau depuis 4 ans.
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