Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Venez discuter et débattre de l'actualité économique
Répondre
Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par politicien » 14 janv. 2015, 22:35:42

Bonjour,
C'est une défaite pour la France. Alors que Paris avait obtenu, grâce à Rome, de faire figurer dans les conclusions du Conseil européen de juin 2014 la "nécessité de faire le meilleur usage de la flexibilité offerte" par les règles budgétaires européennes, cette flexibilité lui sera de peu de secours pour éviter d'éventuelles sanctions financières lorsque la Commission rendra son avis définitif sur ses efforts budgétaires en mars.

Mardi 13 janvier, la nouvelle Commission européenne présidée par Jean-Claude Juncker a présenté comment elle comptait encourager l'investissement et les réformes structurelles dans le respect des règles budgétaires du fameux pacte de stabilité et de croissance. Un numéro d'équilibriste sur les "flexibilités" des règles européennes qui devrait essentiellement profiter à l'Italie : la plupart ne s'appliquant en effet qu'aux États membres dont le déficit est inférieur à 3 % du PIB. Cela n'est pas le cas de la France : en 2014, Paris devrait afficher un trou de 4,4 % du PIB.

Les réformes structurelles mieux prises en compte
Concrètement, les États qui respectent le sacro-saint déficit inférieur à 3 % du PIB pourront dévier temporairement de leur trajectoire de baisse s'ils présentent des réformes capables de stimuler la croissance économique du pays. Pour être prises en compte par le gendarme budgétaire européen, ces réformes devront être "majeures", avoir des effets budgétaires positifs à moyen terme et surtout devront être réellement appliquées. Si nécessaire, les pays concernés devront ensuite compenser les dépenses supplémentaires engendrées pour être sûrs d'atteindre leurs objectifs budgétaires au bout de 4 ans. C'est probablement une victoire pour l'Italie : Matteo Renzi devrait pouvoir faire valoir sa réforme du marché du travail pour reporter l'effort de réduction de l'énorme dette du pays.

(...)

L'essentiel de la "flexibilité" retenue par la Commission concerne finalement l'ajustement budgétaire des pays dont le déficit est inférieur à 3 %. En cas de situation de crise, qui sera évaluée non plus uniquement à l'échelle de l'Union européenne ou de la zone euro mais à l'échelle de chaque pays, l'effort de réduction du déficit qui sera demandé sera inférieur à l'exigence actuelle. Au contraire, lorsque les conditions économiques seront bonnes, l'État membre devra augmenter ses efforts. D'autant plus s'il dépasse l'autre critère essentiel des règles européennes : un niveau d'endettement supérieur à 60 % du PIB. Il s'agit de mener des politiques budgétaires "contra-cycliques" qui n'enfoncent pas trop les pays en cas de crise mais qui les obligent à économiser quand tout va bien. L'Italie, dont la croissance est très faible mais le déficit inférieur à 3 %, devrait donc pouvoir relâcher son effort budgétaire.

Reste que pour la France, à la limite des règles, tout cela ne change rien à la donne. Si la Commission estime qu'elle n'a pas fourni les efforts budgétaires pour réduire suffisamment son déficit, elle devra proposer des sanctions financières. Ses experts sont en ce moment à Paris pour scruter une dernière fois les comptes. Verdict début mars.

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr
Qu'en pensez vous ?
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Avatar du membre
El Fredo
Messages : 26459
Enregistré le : 17 févr. 2010, 00:00:00
Parti Politique : En Marche (EM)
Localisation : Roazhon
Contact :

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par El Fredo » 15 janv. 2015, 00:37:08

Qu'ils commencent par contribuer à notre effort sécuritaire et militaire dont ils bénéficient directement, et on pourra discuter.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.

Avatar du membre
Narbonne
Messages : 15348
Enregistré le : 04 sept. 2011, 16:12:50
Localisation : Région parisienne
Contact :

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par Narbonne » 15 janv. 2015, 05:53:26

Exactement.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par Nombrilist » 15 janv. 2015, 20:03:27

C'est ce que je dis depuis fort longtemps. ça et qu'ils fassent des gosses et forment leurs propres ingénieurs.

Avatar du membre
mordred
Messages : 7238
Enregistré le : 22 mai 2012, 11:40:06
Localisation : Tout à l'Ouest (France)

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par mordred » 16 janv. 2015, 17:59:58

P.... vierge ! J'ai vu ce midi à la TV le bâtiment de l'Europe à Bruxelles ! Rien que pour nettoyer les carreaux une fois par mois, il faut au moins 30 ou 40 personnes. Bonjour la note ! (ils s'en foutent; c'est vous qui payez).
"La mer était très forte. Je pense qu'il était bien trop vieux pour aller à la pêche aux maquereaux".
Feu Dédé la fleur; bien souffrant (Ouessant) et Yann Tiersen (mondialement connu).

Avatar du membre
Narbonne
Messages : 15348
Enregistré le : 04 sept. 2011, 16:12:50
Localisation : Région parisienne
Contact :

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par Narbonne » 16 janv. 2015, 18:03:29

L'étau doit avoir le pas de vis d'un palmer. :D
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par politicien » 04 mars 2015, 06:39:07

Bonjour,
Le même scénario semble se répéter inlassablement. Lundi à Bruxelles, Emmanuel Macron a publiquement critiqué les nouvelles exigences de la Commission européenne en matière de réduction du déficit, en échange du nouveau délai de deux ans qu'elle propose, de 2015 à 2017, pour revenir sous la barre fatidique des 3 %.

Le ministre de l'Économie, qui a rencontré le commissaire européen en charge du dossier, le Français Pierre Moscovici, estime que la nouvelle trajectoire proposée par Bruxelles revient à demander une trentaine de milliards en plus des fameux 50 milliards d'économies programmés par François Hollande entre 2015 et 2017, soit un total de 80 milliards, puisque le président a promis de ne plus augmenter les impôts. "Cet effort supplémentaire demandé est procyclique, je veux dire par là qu'il détruit de la croissance, s'est insurgé lundi soir Emmanuel Macron sur BFM-Business. C'est en fait [...] nous priver du retour au plein emploi."

Ne pas "s'enfermer dans les erreurs déjà faites"
Et d'accuser la Commission Juncker, qui a pourtant tenté d'assouplir la discipline budgétaire depuis son entrée en fonction, de foncer tête baissée dans l'austérité. "On ne peut pas, collectivement, s'enfermer dans les erreurs que l'on a déjà faites." Une critique claire de l'ancienne Commission par celui qui plaidait, dès janvier 2014, pour repousser la cible des 3 % alors qu'il n'était encore que le conseiller économique de François Hollande.

(...)

Paris ne devrait pas pouvoir infléchir la position européenne au Conseil des ministres des Finances de l'Union (Ecofin), le 10 mars prochain. Pour la simple et bonne raison que la recommandation de la Commission prend en compte l'équilibre politique au sein des États. Et certains sont à bout de patience vis-à-vis de la France. Difficile, donc, d'imaginer qu'elle obtienne la majorité qualifiée au Conseil pour repousser l'avis de Bruxelles.

Mais "ce ne sera pas la fin de l'histoire", veut-on croire à Bercy. En avril, Paris réactualisera sa trajectoire budgétaire dans son programme de stabilité ainsi que son "programme national de réformes". À Emmanuel Macron et à son homologue des Finances, Michel Sapin, de convaincre qu'ils sont capables de réformer afin de démontrer que leur scénario de croissance est réaliste et donc le retour sous les 3 % de déficit d'ici fin 2017. Réponse en mai.

L'intégralité de cet article à lire sur Le Point.fr


Qu'en pensez vous ?
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par Nombrilist » 04 mars 2015, 07:35:12

Le gouvernement français tient le bon discours. Par conséquent, face à l'intransigeance de la Kommission depuis bientôt 10 ans, il serait temps d'en tirer les leçons et de prendre nos cliques et nos claques. A moins que ce ne soit qu'un discours de façade ?

Avatar du membre
albert
Messages : 9997
Enregistré le : 20 août 2011, 11:21:55

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par albert » 04 mars 2015, 10:40:54

Le ministre de l'Économie, qui a rencontré le commissaire européen en charge du dossier, le Français Pierre Moscovici, estime que la nouvelle trajectoire proposée par Bruxelles revient à demander une trentaine de milliards en plus des fameux 50 milliards d'économies programmés par François Hollande entre 2015 et 2017, soit un total de 80 milliards, puisque le président a promis de ne plus augmenter les impôts. "Cet effort supplémentaire demandé est procyclique, je veux dire par là qu'il détruit de la croissance, s'est insurgé lundi soir Emmanuel Macron sur BFM-Business. C'est en fait [...] nous priver du retour au plein emploi."
Dire que c'est procyclique de demander 30 milliards d'économies en plus des 50 milliards, c'est reconnaître que les 50 milliards sont déjà procycliques et détruisent déjà de la croissance... Le gouvernement s'est embarqué dans une logique austéritaire qu'il aurait dû refuser dès le départ en refusant de ratifier le pacte de stabilité. A présent, on lui en demande toujours plus, ce qui est logique puisque : + d'économies = - de croissance = - de rentrées fiscales =+ de déficit = donc encore + d'économies à réaliser... c'est un cercle vicieux.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par Nombrilist » 04 mars 2015, 10:43:03

Surtout qu'en réalité les impôts tous confondus augmentent (transfert vers les collectivités). Donc la demande diminue encore plus vite.

Avatar du membre
politicien
Site Admin
Messages : 34347
Enregistré le : 30 août 2008, 00:00:00
Compte Twitter : @LActuPolitique

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par politicien » 17 nov. 2016, 22:27:59

Bonjour,
La Commission européenne est-elle le bras armé de la rigueur en Europe ? La zone euro sacrifie-t-elle sa croissance économique sur l'autel de l'orthodoxie budgétaire ? La critique est de plus en plus répandue. En France, mais aussi dans de nombreux pays de la zone euro, blâmer les institutions européennes pour l'état déplorable de l'économie européenne est devenu un sport national. À droite comme à gauche. Il n'y a qu'à voir le bras de fer qui vient d'opposer Bruxelles au président du Conseil italien, Matteo Renzi, sur le projet de budget 2017 de l'Italie pour se rendre compte que la rhétorique anti-bruxelloise a de beaux jours devant elle.

Depuis fin 2014, et l'arrivée de Jean-Claude Juncker à sa tête, l'institution européenne plaide pourtant fermement pour remettre la croissance au cœur des priorités européennes. Déjà, début 2015, elle avait publié une communication sur les « flexibilités » des règles budgétaires européennes. Des marges de manoeuvre qui ont, depuis, permis d'atténuer l'ajustement budgétaire demandé à l'Italie.

Une compétence jusqu'ici inexploitée
Mercredi, Pierre Moscovici et son collègue letton Valdis Dombrovskis ont profité du lancement du « semestre européen », le cycle annuel de coordination des politiques économiques des États membres de l'Union européenne, pour fixer une orientation globale à la politique budgétaire des pays utilisant la monnaie unique.

(...)

http://www.lepoint.fr/economie/pierre-m ... 729_28.php


Qu'en pensez vous ?
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

Avatar du membre
albert
Messages : 9997
Enregistré le : 20 août 2011, 11:21:55

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par albert » 18 nov. 2016, 11:03:37

politicien » Jeu 17 Nov 2016, 22:27:59 a écrit :Bonjour,
La Commission européenne est-elle le bras armé de la rigueur en Europe ? La zone euro sacrifie-t-elle sa croissance économique sur l'autel de l'orthodoxie budgétaire ? La critique est de plus en plus répandue. En France, mais aussi dans de nombreux pays de la zone euro, blâmer les institutions européennes pour l'état déplorable de l'économie européenne est devenu un sport national. À droite comme à gauche. Il n'y a qu'à voir le bras de fer qui vient d'opposer Bruxelles au président du Conseil italien, Matteo Renzi, sur le projet de budget 2017 de l'Italie pour se rendre compte que la rhétorique anti-bruxelloise a de beaux jours devant elle.

Depuis fin 2014, et l'arrivée de Jean-Claude Juncker à sa tête, l'institution européenne plaide pourtant fermement pour remettre la croissance au cœur des priorités européennes. Déjà, début 2015, elle avait publié une communication sur les « flexibilités » des règles budgétaires européennes. Des marges de manoeuvre qui ont, depuis, permis d'atténuer l'ajustement budgétaire demandé à l'Italie.

Une compétence jusqu'ici inexploitée
Mercredi, Pierre Moscovici et son collègue letton Valdis Dombrovskis ont profité du lancement du « semestre européen », le cycle annuel de coordination des politiques économiques des États membres de l'Union européenne, pour fixer une orientation globale à la politique budgétaire des pays utilisant la monnaie unique.

(...)

http://www.lepoint.fr/economie/pierre-m ... 729_28.php


Qu'en pensez vous ?
C'est l'Allemagne qui est responsable des politiques d'austérité dans la zone euro, bien plus que la Commission qui obéit simplement à Berlin. Mais si l'Allemagne a pu imposer cette politique, c'est parce que les autres pays l'ont laissé faire. Il faut donc relativiser les bras-de-fer entre tel ou tel pays (l'Italie notamment) et la Commission car les discussions ne portent que sur des marges de manœuvre un peu plus importantes et non sur le principe même de cette politique.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

Avatar du membre
wesker
Messages : 32008
Enregistré le : 18 mai 2009, 00:00:00
Localisation : Proche de celles et ceux qui vivent dans le pays réel

Re: Bruxelles tente de desserrer l'étau de la rigueur

Message non lu par wesker » 19 nov. 2016, 15:10:35

Exactement, albert

S'il est facile de critiquer la position de l'Allemagne en matière, c'est faire un peu vite l'impasse sur la responsabilité des responsables politiques que nous élisons et qui ne savent pas, arguments et démonstrations concrètes à l'appui faire valoir la pertinence d'options différentes !

C'est d'ailleurs ce que je dénonce, quand j'entend les inquiétudes des uns ou des autres à l'égard des orientations que prennent des alliés, des partenaires commerciaux ou aux autres. Au lieu de s'inquiéter, la responsabilité devrait inciter, au contraire à envisager, et réfléchir à des scénarios de politiques alternatives, à soumettre aux citoyens, par souci de respect démocratique, pour, éviter d'avoir à gérer et subir les conséquences des politiques que d'autres mettent en place !

Répondre

Retourner vers « Economie »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré