intégralité de l'article ...Henry Buzy-Cazaux sait que c’est une forme de tabou, mais il n’hésite pas à remettre en cause l’efficacité des normes d’accessibilité aux handicapés pour les logements neufs. Sur son blog, ce spécialiste de la pierre, président de l’Institut du management des services immobiliers, estime même que ces obligations «handicapent» la construction. Sa démonstration est toute simple: pour un logement de 2/3 pièces, il estime la surface supplémentaire nécessaire à cette seule accessibilité à 8 mètres carrés, soit 7 à 9% de la superficie du logement.
Il sait pourtant que le sujet est difficile à aborder car il n’est pas politiquement correct. «Même une personnalité aussi respectée dans le logement que Pierre Méhaignerie avait suscité en son temps un tollé lorsqu’il voulait remettre en cause cette norme», rappelle-t-il. Mais les choses changent et la situation du logement neuf est tellement bloquée que les freins à la construction sont désormais scrutés un à un. D’ailleurs Cécile Duflot a déjà entrouvert la porte d’une adaptation des normes et même dans le milieu du handicap certaines voix questionnent son bien-fondé.
«Toutes ces normes sont exclusivement prévues pour les personnes en fauteuil, souligne le spécialiste de l’accessibilité des bâtiments, Philippe Monmarché, qui dirige la société Sherp’accès et vit lui-même en fauteuil roulant. Or, sur 8 millions de personnes à mobilité réduite seules 370.000 sont en fauteuil roulant. Et les handicaps visuels ou auditifs sont très mal pris en compte.» Il reconnaît lui aussi qu’une application des normes au rouleau compresseur est très peu efficace.
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