La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
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Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Pierre, surtout si un jour je suis dans la mouise, ne "m'aide" pas ! Je préfère que mes ennemis s'en chargent
- wesker
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Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Pierre, objectivement, que les grecs souhaitent en finir avec une politique budgétaire, d'austérité qui n'a pas apporté les résultats mais a causé tant de souffrance est une évidence. Les responsables politiques, durant les campagne, se doivent de promouvoir un projet, qui certes peut refuser de poursuivre cette politique mais qui doit, aussi, s'inscrire en cohérence avec des réalités qui ne sont ignorés d'aucun de ces responsables. Ainsi, devoir distribuer de l'argent que l'on devra emprunter tout en expliquant qu'on ne donnera plus de garantie aux créanciers peut sembler quelques peu surprenant comme stratégie.
Aujourd'hui, la Grèce se doit de se doter, à la fois d'une administration fiscale, de rassurer les investisseurs et d'accompagner les initiatives qui permettront aux pays de renouer et de revaloriser ses atouts, de recréer les emplois dont il a besoin pour permettre précisément de lutter contre le chômage et la misère et d'en finir avec l'austérité et cette spirale destructrice dans laquelle les sociaux démocrates et une certaine droite l'ont plongé en s'alignant sur les directives du FMI qui a reconnu, tardivement que l'austérité fut excessive.
Aujourd'hui, la Grèce se doit de se doter, à la fois d'une administration fiscale, de rassurer les investisseurs et d'accompagner les initiatives qui permettront aux pays de renouer et de revaloriser ses atouts, de recréer les emplois dont il a besoin pour permettre précisément de lutter contre le chômage et la misère et d'en finir avec l'austérité et cette spirale destructrice dans laquelle les sociaux démocrates et une certaine droite l'ont plongé en s'alignant sur les directives du FMI qui a reconnu, tardivement que l'austérité fut excessive.
Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Le problème des Grecs, c'est qu'ils sont tellement dépendants de l'état qu'il leur est très compliqué de s'en dépêtrer. Une trop grande partie des revenus de la population vient de l'état, et l'état a distribué trop longtemps de l'argent qu'il n'avait pas. On peut presque comparer leur situation avec celle de la Russie quand elle est sortie du communisme, tellement le modèle doit changer.
Maintenant l'état doit payer la note, et pour ça on peut l'aider et c'est ce qu'on fait.
Mais surtout, la Grèce doit se fabriquer une économie privée performante qui dépendra moins de l'argent distribué par l'état, et qui paiera des impôts. C'est là toute la difficulté. Et là-dessus, on ne peut guère les aider qu'en les incitant à ne pas remettre à demain le sujet.
Il est bien normal que les grecs en aient assez de serrer la ceinture. Et il n'est pas étonnant qu'ils votent pour le dernier parti qui leur promet de raser gratis et qui insulte les allemands devenus les têtes de turcs du citoyen. Le citoyen a bien besoin d'un défouloir !
Est-ce que la Grèce a amélioré la structure de son économie ? Toute la question est là ! La baisse du PIB, c'est presque secondaire : il fallait probablement couper des branches malades pour qu'il en pousse des saines. Mais ont-elles poussé ? Si ce n'est pas le cas, ils vont direct à la catastrophe.
Maintenant l'état doit payer la note, et pour ça on peut l'aider et c'est ce qu'on fait.
Mais surtout, la Grèce doit se fabriquer une économie privée performante qui dépendra moins de l'argent distribué par l'état, et qui paiera des impôts. C'est là toute la difficulté. Et là-dessus, on ne peut guère les aider qu'en les incitant à ne pas remettre à demain le sujet.
Il est bien normal que les grecs en aient assez de serrer la ceinture. Et il n'est pas étonnant qu'ils votent pour le dernier parti qui leur promet de raser gratis et qui insulte les allemands devenus les têtes de turcs du citoyen. Le citoyen a bien besoin d'un défouloir !
Est-ce que la Grèce a amélioré la structure de son économie ? Toute la question est là ! La baisse du PIB, c'est presque secondaire : il fallait probablement couper des branches malades pour qu'il en pousse des saines. Mais ont-elles poussé ? Si ce n'est pas le cas, ils vont direct à la catastrophe.
Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Non, une chute de 25 % du PIB n’est jamais secondaire. Je pense que de nombreux Grecs seraient choqués par de tels propos.
Comme d’autres pays (y compris la France), la Grèce s’est désindustrialisée depuis son entrée dans la zone euro.
Chute des investissements, de la productivité… non, il n’y a pas de "nouvelles branches" qui poussent. Comment cela serait-il possible alors que l’économie est asphyxiée par une dette trop lourde et par une politique monétaire inadaptée ?
Comme d’autres pays (y compris la France), la Grèce s’est désindustrialisée depuis son entrée dans la zone euro.
Chute des investissements, de la productivité… non, il n’y a pas de "nouvelles branches" qui poussent. Comment cela serait-il possible alors que l’économie est asphyxiée par une dette trop lourde et par une politique monétaire inadaptée ?
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Oui ils pourraient ne pas aimer. Je n'habite pas là bas et je peux dire ce que je veux, c'est clair. Je donne seulement mon analyse : il faut séparer le remboursement de la dette et la réforme de l'économie. Le plus dur, c'est cette réforme. Et là on ne peut rien pour eux.
Regarde la France : on est bien loin de leur situation, mais tout le monde ou presque convient qu'il y a des améliorations à apporter. Et pourtant aucun gouvernement n'y parvient. Macron fait trois réformettes, et ça parait insurmontable !! Alors on peut imaginer la difficulté rencontrée par la Grèce.
Sortir de l'euro est une option pour eux. A eux de juger si ça les aidera ou pas. Ce qui est sûr, c'est que ça va alourdir le remboursement et ils n'ont pas besoin de ça. Et si il suffisait de sortir de l'euro pour que tout aille bien, alors il y a longtemps que ce serait fait, non ?
Regarde la France : on est bien loin de leur situation, mais tout le monde ou presque convient qu'il y a des améliorations à apporter. Et pourtant aucun gouvernement n'y parvient. Macron fait trois réformettes, et ça parait insurmontable !! Alors on peut imaginer la difficulté rencontrée par la Grèce.
Sortir de l'euro est une option pour eux. A eux de juger si ça les aidera ou pas. Ce qui est sûr, c'est que ça va alourdir le remboursement et ils n'ont pas besoin de ça. Et si il suffisait de sortir de l'euro pour que tout aille bien, alors il y a longtemps que ce serait fait, non ?
Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Le mot « réforme » ne veut rien dire en soi. Quelles réformes ? S’il s’agit de libéraliser à outrance, de sabrer les services publics, de continuer en somme la politique d’austérité qui a abouti à la situation présente, alors il est clair que ce n’est pas la solution. Maintenant, s’il s’agit de réformer l’admnistration pour améliorer les rentrées fiscales, alors c’est sûr qu’il faut faire des réformes.pierre30 » Sam 14 Mar 2015, 10:42:46 a écrit :Oui ils pourraient ne pas aimer. Je n'habite pas là bas et je peux dire ce que je veux, c'est clair. Je donne seulement mon analyse : il faut séparer le remboursement de la dette et la réforme de l'économie. Le plus dur, c'est cette réforme. Et là on ne peut rien pour eux.
Sortir de l’euro ne suffirait pas, il faudrait aussi restructurer la dette. Pourquoi ce n’est pas fait ? Pour des raisons politiques et idéologiques.pierre30 » Sam 14 Mar 2015, 10:42:46 a écrit : Sortir de l'euro est une option pour eux. A eux de juger si ça les aidera ou pas. Ce qui est sûr, c'est que ça va alourdir le remboursement et ils n'ont pas besoin de ça. Et si il suffisait de sortir de l'euro pour que tout aille bien, alors il y a longtemps que ce serait fait, non ?
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Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Réforme, ça veut dire cesser de faire vivre des entreprises avec de l'argent de l'état que l'état emprunte. Tu appelles ça la politique d'austérité.Le mot « réforme » ne veut rien dire en soi. Quelles réformes ? S’il s’agit de libéraliser à outrance, de sabrer les services publics, de continuer en somme la politique d’austérité qui a abouti à la situation présente, alors il est clair que ce n’est pas la solution. Maintenant, s’il s’agit de réformer l’admnistration pour améliorer les rentrées fiscales, alors c’est sûr qu’il faut faire des réformes.
Et ça veut aussi dire collecter l’impôt pour que l'état ait quelques moyens.
C'est fait pour ce qui est possible de faire. Et ça se fera encore en partie. Mais on ne va pas passer l'éponge parce qu'on n'a pas envie de couler notre économie pour qu'ils puissent continuer à faire comme avant.il faudrait aussi restructurer la dette. Pourquoi ce n’est pas fait ?
Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Mais comment voulez-vous que les entreprises puissent se créer et se développer dans un pays économiquement sinistré comme la Grèce ? Un pays où il n’y a plus de demande intérieure, où il n’y a plus d’investissements, où le crédit est en panne ? Ce que je dis pour la Grèce est d’ailleurs valable dans une moindre mesure pour d’autres pays de la zone euro. Et l’on en revient au thème de la discussion qui est la déflation. Elle est bien le résultat des politiques menées à l’instigation de l’UE, ce n’est pas Syriza qui en est responsable.
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Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
pierre30
Tu évacues un peu vite l'expression populaire en expliquant qu'ils votent pour le dernier parti à promettre de raser gratis mais tu ne peux écarter, également la responsabilité de démocrates et de la droite qui mirent en oeuvre des politiques qui expliquèrent cette baisse du PIB qui rend difficile toute garanti de remboursement des échéances budgétaires, tu ne peux écarter, non plus la situation où une absence de perspectives est, clairement pénalisante pour une économie qui se doit de dynamiser ses entreprises, de développer son industrie, ses services ou ses produits agricoles, ce qui est illusoire dans un contexte de récession.
Tu évacues un peu vite l'expression populaire en expliquant qu'ils votent pour le dernier parti à promettre de raser gratis mais tu ne peux écarter, également la responsabilité de démocrates et de la droite qui mirent en oeuvre des politiques qui expliquèrent cette baisse du PIB qui rend difficile toute garanti de remboursement des échéances budgétaires, tu ne peux écarter, non plus la situation où une absence de perspectives est, clairement pénalisante pour une économie qui se doit de dynamiser ses entreprises, de développer son industrie, ses services ou ses produits agricoles, ce qui est illusoire dans un contexte de récession.
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Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Le premier moteur de l'économie de n'importe quel pays, c'est l'Etat, et de loin. Si l'Etat n'achète plus ou n'investit plus, c'est mort. Pour la Grèce, c'est aussi ce qui se passe.
Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
L'état tire ses revenus de la richesse produite par les entreprises. En Grèce ce n'était plus le cas et il faut corriger. C'est difficile parce que la dérive était importante. Mais ils n'y a pas d'autre solution. A moins que les français soient tellement généreux qu'ils vont payer des impôts en Grèce en plus de ce qu'ils payent en France ?
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Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Est-ce que les franciliens se posent la question de savoir si leurs impôts doivent financer l'agriculture bretonne ? Soit nous sommes une Union Européenne, soit nous ne sommes pas une Union Européenne.
"L'état tire ses revenus de la richesse produite par les entreprises. En Grèce ce n'était plus le cas et il faut corriger."
Sauf que la troïka n'a jamais demandé cela. Elle n'a jamais obligé l'Eglise et les armateurs grecques (autrement dit les riches) à payer ce qu'ils doivent. Là j'aurais applaudi. Mais non, elle a préféré taper sur les modestes et les pauvres. Comme toujours.
"L'état tire ses revenus de la richesse produite par les entreprises. En Grèce ce n'était plus le cas et il faut corriger."
Sauf que la troïka n'a jamais demandé cela. Elle n'a jamais obligé l'Eglise et les armateurs grecques (autrement dit les riches) à payer ce qu'ils doivent. Là j'aurais applaudi. Mais non, elle a préféré taper sur les modestes et les pauvres. Comme toujours.
Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Les franciliens et les bretons sont dans un même pays et n'ont pas leur indépendance. On ne peut pas avoir la solidarité totale avec les transferts et aussi l'indépendance.
La troïka ne décide pas de la façon de collecter l’impôt : toujours l'indépendance. Par contre elle demande à ce que l'état dépense ce qu'il encaisse à terme.
La troïka ne décide pas de la façon de collecter l’impôt : toujours l'indépendance. Par contre elle demande à ce que l'état dépense ce qu'il encaisse à terme.
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Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
La Troïka a demandé la privatisation des services et de certains territoires (ports par exemple). Elle a aussi demandé que les salaires soient baissés et que des fonctionnaires soient virés. Par conséquent, il n'y a pas eu libre choix sur la façon ne "renflouer" les caisses.
- wesker
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Re: La déflation n’est pas le problème, elle est le remède
Cela peut parfois surprendre les libéraux, enfin ceux qui sont dogmatiques de constater que les entreprises qui réclament des baisses de fiscalité, de dépenses publiques sont, aussi, celles qui se réjouissent que les collectivités constituent leurs débouchés commerciaux que le secteur marchand peut parfois combler partiellement mais en ces temps d'austérité relative, ils ne contestent pas ces marchés ni ne les refusent.
C'est un paradoxe et cautionner des politiques d'hyper austérité, promouvoir la déflation, comme je peux l'entendre çà et là n'est pas, heureusement l'option retenue par les pays qui ont des économies qui se redynamisent. En dehors de l'Allemagne, pour d'autres raisons, l'inflation est le signe d'une reprise et d'une croissance dont les pays européens ont besoin pour honorer leurs échéances budgétaires et investir avec confiance !
C'est un paradoxe et cautionner des politiques d'hyper austérité, promouvoir la déflation, comme je peux l'entendre çà et là n'est pas, heureusement l'option retenue par les pays qui ont des économies qui se redynamisent. En dehors de l'Allemagne, pour d'autres raisons, l'inflation est le signe d'une reprise et d'une croissance dont les pays européens ont besoin pour honorer leurs échéances budgétaires et investir avec confiance !
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