Le Point : Les géants allemands de l'énergie, E.ON et RWE, affichent des pertes historiques. Leur modèle économique vacille à cause de la sortie du nucléaire à marche forcée, de la montée en puissance des énergies renouvelables et de la baisse de la demande. EDF, leur équivalent français, est-elle aussi menacée ?
Colette Lewiner : D'abord, il faut comparer les situations en Allemagne et en France. Ce qui est similaire, c'est la transition énergétique engagée par les deux pays. Elle se traduit par plus d'énergies renouvelables et moins de nucléaire. Dans les deux pays aussi, la consommation d'électricité est stagnante et les prix du marché de gros de l'électricité sont bas. Par ailleurs, l'environnement général est le même : il se caractérise par une baisse du prix du pétrole, qui a des répercussions à la baisse sur le prix du gaz et donc de l'électricité. Enfin, l'attitude des consommateurs est similaire dans les deux pays : les clients des "utilities" (services aux collectivités comme eau, électricité, etc., NDLR) cherchent à produire de l'électricité eux-mêmes, à maîtriser mieux leur consommation...
Et les différences ?
La part de l'énergie renouvelable est très différente : elle atteint 27 % outre-Rhin, contre 18 % chez nous. Il faut aussi souligner que RWE et E.ON vendent leur électricité pour l'essentiel auprès des régies municipales, les "stadtwerkes", au prix de gros, qui est très bas. En revanche, EDF, qui bénéficie de la qualité de son parc nucléaire, vend essentiellement sur le marché de détail, c'est-à-dire auprès des industriels, entreprises et particuliers, à des prix plus intéressants.
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