Michel Sapin ne soumettra pas au Parlement la nouvelle trajectoire budgétaire française détaillée dans son programme de stabilité. Et l'on comprend pourquoi. Même si le gouvernement refuse de réduire le déficit structurel (celui qui ne dépend pas des effets de la conjoncture sur les finances publiques) autant que recommandé par la Commission européenne, il va tout de même devoir faire avaler à sa majorité 4 milliards d'euros d'économies supplémentaires en 2015 et encore 5 milliards en 2016 pour revenir sous les 3 % de déficit d'ici fin 2017. Sans compter 2017...
Mercredi, Michel Sapin a d'abord détaillé les quelque 4 milliards requis en 2015 pour parvenir à 21 milliards sur les dépenses comme prévu dans le fameux plan d'économies de 50 milliards en trois ans. Ces 4 milliards s'ajoutent aux 3,6 milliards trouvés in extremis à la fin de l'année dernière pour obtenir une première approbation de Bruxelles.
La charge de la dette en nette baisse
Le ministre des Finances et son secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, ont tout fait pour que ce ne soit pas trop douloureux. Près de la moitié de la somme à trouver va provenir d'économies de "constatation". 1,2 milliard sera économisé sur les intérêts de la dette grâce à la politique exceptionnelle de la BCE qui fait baisser les taux réclamés à la France. Michel Sapin souligne sa prudence en la matière, puisque la baisse des taux et l'inflation zéro ont fait gagner en tout 3 milliards à l'État par rapport à ce qu'il prévoyait à la fin de l'année dernière, certaines obligations étant indexées sur la hausse des prix.
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Les coupes budgétaires ne seront pourtant pas sans conséquence. Les ministères et les opérateurs de l'État devront couper 1,2 milliard de crédits supplémentaires d'ici à la fin de l'année, grâce aux économies réalisées sur leurs achats en raison de l'inflation zéro. La Sécurité sociale contribuera quant à elle à hauteur d'un milliard d'euros via de nouvelles économies de gestion de ses organismes et au ralentissement de la progression des dépenses sur l'assurance maladie constatée fin 2014. Cette année, celles-ci ne devraient plus augmenter que de 2,05 %, le chiffre le plus faible depuis de nombreuses années. Tout ceci devrait se faire sans collectif budgétaire, par voie réglementaire, pour éviter toute fronde dans la majorité.
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