François Hollande souhaite un "gouvernement" de l'eurozone

[johanono]

Petite variante dans les déclarations de François Hollande : après le parlement de la zone euro, il propose désormais un gouvernement de la zone euro. Mais la question reste toujours la même : pour mener quelle politique ?

Ces européistes font une fixette sur les institutions européennes. Ils proposent donc, de façon récurrente, des réformes institutionnelles censées améliorer et accélérer le processus de décision au niveau européen (parlement de la zone euro, gouvernement de la zone euro, gouvernement économique européen, etc.).

Mais quel que soit le processus de décision, il faudra bien que cela débouche sur la mise en place d'une politique européenne commune (monétaire, fiscale, ou autre) : laquelle ? Les européistes continuent à penser qu'une politique européenne économique et monétaire unique, commune à tous les pays, est possible. C'est là qu'il y a malentendu.

[Golgoth]

Mais cette politique existe, c'est la RIGUEUR.

[johanono]

Oui, on peut dire ça (même si certains nous rétorqueront qu'en France, ce n'est pas une vraie politique de rigueur qui est menée).

Mais beaucoup de gens de gauche (et cela rejoint l'autre topic que tu as ouvert) s'imaginent qu'en modifiant un peu les institutions européennes, cela permettrait de mener une politique européenne plus conforme à leurs idées de gauche (genre : harmonisation sociale et fiscale par le haut, politique monétaire plus souple, etc.). C'est là qu'ils se trompent.

[albert]

Cette idée n’est pas nouvelle puisqu’elle date de… Jacques Delors. Elle est régulièrement remise sur la table. Ainsi en 2012, Van Rompuy avait présenté un rapport préconisant une union économique et monétaire en collaboration avec la BCE, la Commission et l’Eurogroupe. Il faut donc s’attendre à ce que cette proposition de Hollande soit enterrée comme les précédentes.

Mais il s’agit aussi de savoir exactement ce qui se cache derrière cette proposition. Soit il s’agit de créer de nouveaux organes permettant de mieux contrôler les états pour les contraindre encore davantage à mener des politiques de rigueur. Dans ce cas, cela ne ferait qu’aggraver la pression sur les pays périphériques. Soit il s’agit de créer un véritable fédéralisme, mais dans ce cas l’Allemagne et ses pays satellites s’y opposeront car ils ne veulent pas d’une union de transferts ; et d’autres pays qui sont opposés à l’harmonisation fiscale et sociale s’y opposeront également.

[politicien]

Alors que la Grèce est en sursis et que l’Union se cherche un nouveau souffle, le Président dévoile ses idées et reste fidèle à l’idéal de Jacques Delors, l’ex-patron français de la Commission.

C'est le seul moment où il a douté. Dans les jours qui suivirent le 29 mai 2005, François Hollande était sonné, absent. Il venait de se battre pour le "oui" au traité constitutionnel européen, les Français venaient, eux, de voter massivement "non". Ce référendum reste un mauvais souvenir, mais lui n'a pas changé dans ses convictions. C'est parce qu'il était pro-européen que le jeune Hollande s'est rallié au début des années 1990 à Jacques Delors. C'est parce qu'il voulait qu'il soit président de la République qu'il s'est affiché à ses côtés jusqu'à ce que Delors renonce à se présenter, en 1994.

Ce qu'il ne lui a jamais dit, il l'écrit dans nos colonnes
Les années passant, il s'en est détaché et l'a oublié. L'histoire est facétieuse. François Hollande est finalement à l'Élysée. Comme il ne veut jamais rien devoir à personne et qu'il se construit dans l'effacement, le chef de l'État ne cherche nullement à se rapprocher ni même à consulter l'ancien président de la Commission européenne. Tel est Hollande. Mais quand le JDD l'a sollicité pour rendre hommage à Jacques Delors, qui fêtera demain ses 90 ans, le Président n'a pas hésité. Il a pris sa plume pour rappeler la "vie entière dédiée à l'Europe" de celui-ci. Et ce qu'il ne lui a jamais dit, il l'écrit dans nos colonnes. Pour la première fois.

"Ecoutons" Delors
Pendant sa nuit d'âpres négociations avec Angela Merkel, Alexis Tsipras et les 16 autres dirigeants de la zone euro, François Hollande a été meurtri par la disparition de l'idéal européen. "Écoutons" Delors, exhorte le chef de l'État dans nos colonnes. Pour sortir de la crise de la zone euro, révélée par le cas grec, Hollande reprend son idée "d'un gouvernement de la zone euro", il y ajoute, écrit-il "un budget spécifique ainsi qu'un Parlement pour en assurer le contrôle démocratique". "L'Europe ne peut avancer que si elle porte l'idée d'un dépassement. […] Ce qui nous menace, ce n'est pas l'excès d'Europe, mais son insuffisance", prévient le président de la République.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Jdd.fr

Après avoir mis tout son poids dans la balance pour éviter un Grexit, François Hollande tente de garder la main sur la scène européenne, en lançant l'idée d'une "avant-garde" de la zone euro dans le JDD. La proposition ne convainc pas au-delà du Parti socialiste et du parti radical de gauche.

François Hollande veut accélérer vers une gouvernance économique européenne. Dans une tribune publiée dimanche par le JDD, le président de la République a lancé l'idée d'une "avant garde" de la zone euro. Le Président avait déjà réactivé le 14 juillet sa proposition d'"un gouvernement économique européen" doté "d'un budget" pour être en mesure d'endiguer des crises comme celle d'Athènes. Il rajoute cette fois deux pierres à l'édifice, en suggérant de le doter non seulement d'un "budget spécifique", mais aussi d'un parlement "pour en assurer le contrôle démocratique". Mais le chef de l'Etat ne précise ni le périmètre, ni le calendrier, ni le fonctionnement institutionnel de cette nouvelle gouvernance.

Pas de réaction de Berlin
Alors que la crise grecque, qui n'est d'ailleurs pas définitivement réglée, a provoqué de forte dissensions dans le couple franco-allemand, aucune réaction n'était encore venue de Berlin dimanche en milieu de journée. Dans la classe politique, Nicolas Sarkozy, le président des Républicains, a aussi jugé dimanche que "maintenant, ce n'est plus la question grecque qui se pose mais la question de la zone euro elle-même". Appelant de ses voeux un "leadership franco-allemand à la tête de l'Eurogroupe", il ne pense pas, contrairement à François Hollande, "qu'on ait besoin d'un parlement de plus". Les deux anciens Premiers ministres Jean-Pierre Raffarin et François Fillon ont traité la proposition par le mépris

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http://www.lejdd.fr/Politique/Sarkozy-r ... lus-743160

[wesker]

Sachant qu'une telle initiative ne peut voir le jour rapidement, compte tenu du refus de l'Allemagne qui n'a pas usé de son influence, dans le dossier grec pour la perdre à travers une telle organisation, Hollande ne ferait il pas de la stratégie politique, essayant de séduire, à nouveau le centre droit, misant sur la candidature de Sarkozy, pour représenter les Républicains, sur une ligne droitière, néo conservatrice et peu compatible avec les attentes et valeurs de cet électorat du centre droit....?

[Ramdams]

L'intention n'est pas idiote en soi : comment des pays qui n'appartiennent pas à la zone euro puissent-ils décider des politiques financières en Europe ?

Un nouveau parlement risquerait cependant d'alourdir la bureaucratie européenne. Il suffit d'exclure les eurodéputés appartenant à des pays non-membres de la zone euro de participer à ces débats.

[Nolimits]

L'idée est séduisante, mais on sait ce que ça va créer

Un nouveau parlement risquerait cependant d'alourdir la bureaucratie européenne.

+1

[wesker]

Pourquoi le Parlement Européen ne pourrait il pas être chargé de cela ?

Vouloir aboutir à un gouvernement la zone euro aurait, peut être une pertinence pour surmonter et prémunir de ce type de crise, que nous connaissons avec la Grèce, mais l'Allemagne, préférant les réunions de quelques chefs d'Etats, s'y refusera au prétexte que si elle est favorable à l'intégration européenne, ce n'est pas pour renoncer à son influence ou sa souveraineté, même partiellement.

Il y a, aussi, de la part de Hollande une volonté de s'adresser à un électorat de droite, europhile, misant sur l'investiture et la candidature de Sarkozy. Ce faisant, les électeurs centrristes se reconnaîtront, sur la question européenne plus proche des positions et des orientations mises en oeuvre par les sociaux démocrates que les stratégies droitières et néo conservatrice, favorable, soudainement aux frontières, que défend Sarkozy, n'ayant d'autre choix que de devoir séduire les électeurs du FN.

Cette stratégie, de Hollande est bien joué car en renvoyant Sarkozy draguer le FN, il contribue à le discréditer auprès de la majeure partie des électeurs Républicains sans être sûr que le transfert fonctionnera, du FN, vers les Républicains, tant les positions économiques et les motivations des électeurs de chacune des familles politiques sont différentes.

[Papibilou]

Un gouvernement de l'eurozone c'est mettre de côté l'union européenne au profit d'une unité basée sur l'euro (au revoir le Royaume Uni ??). Car gouvernement devrait signifier démocratie (il faudrait des élections européennes quel qu'en soit le mode), donc des objectifs, donc un budget. Cette gouvernance de l'eurozone est souhaitée depuis longtemps par les europhiles.
Est-ce que le groupe de pays qui avancent plus vite dans l'idée européenne et qui correspondrait selon Valls aux 6 pays de départ serait chargé de mener une politique avancée de rapprochement social et fiscal que les plus petits pas devraient, à terme, rejoindre ?

[Lucas]

Je suis totalement contre cette idée, pour moi ce n'est pas viable car on voit bien que les pays les plus puissant imposent leur vue aux autres pays, donc clairement on va se retrouver avec un gouvernement allemand de l'eurozone, même si on nous le présente pas comme ça.

De toute façon, je pense qu'on arrive malheureusement à la fin de cette monnaie unique.

[Clavier56]

Il balance des idées pour faire croire qu'il est utile au poste qu'il occupe ....la meilleure c'est la proposition de création d'une nouvelle assemblée pour discuter sans fin sur la façon de gérer l'Euro. Sans doute projette-t-il de recaser ses copains socialistes éliminés par les électeurs..?
La fin de l'Euro est programmée car la France a toujours refusé les règles de bonne gestion luthérienne
ça va dégoûter l'Allemagne pour un bout de temps et faire ricaner les Britanniques.

[Baltorupec]

On s'en tape de ce que pense l'Allemagne et les Britanniques, ce qui compte c'est l'intérêt du peuple français. Il se trouve que nous vivons sur la même planète et que nous avons donc quelques intérêts communs, mais pas assez pour que l'on prenne en compte les ricanements du 51 état des USA et d'un gouvernement à qui ça ne pose pas de problème pour des questions de coût d'envoyer ses vieux mourir en Hongrie.

[Arcanepunk]

ça ne serait pas Jacques Attali qui lui aurait souffler l'idée ? Je l'imagine chuchoter à son oreille pendant son sommeil.

"Un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, un Nouvel Ordre Mondial, oublie pas le pognon, un Nouvel Ordre Mondial..."

Plus sérieusement, on nous raconte vraiment n'importe quoi. Tous les représentants votent pour l'austérité, ce sont nos représentants qui nomment nos commissaires européens. Un parlement de plus y changerait quelque chose ? Ça fera juste un peu plus de fric jeter par la fenêtre dans la bureaucratie.

[wesker]

Cette proposition n'est, selon moi, qu'un signal électoral supplémentaire adressé à l'égard d'un électorat qui pourrait ne pas se reconnaître en Sarkozy mais qui, sans cautionner Hollande, appréciera son europhilie.

Cela étant, sur le fonds, c'est un peu ce qui se passe aujourd'hui, avec l'Allemagne, ainsi que ses satellites avec lesquels elle n'hésite pas de favoriser des échanges commerciaux....Cette idée n'est pas nouvelle mais n'a que peu de chance de voir le jour tant elle est hostile à l'idée que se font tant de peuple qui ont cru aux thèses d'une Europe fédérale !