Quelle croissance pour la France en 2016 ?

[wesker]

Si l'optimisme est nécessaire au retour de la confiance, l'aveuglement et les ajustements permanents du gouvernement avec ses prévisions discrédite, finalement ses déclarations et l'audience que les investisseurs lui accordent. Dès lors, dans la durée l'incapacité à atteindre les objectifs sur lesquels nos gouvernants s'engagent, vis à vis de nos partenaires me paraissent néfaste à l'activité.

[albert]

L'INSEE a publié sa seconde estimation de croissance pour le troisième trimestre 2016, le chiffre de la première estimation est confirmé : +0.2%.

Contributions :
* demande intérieure : +0.1
* variations de stocks : +0.7
* commerce extérieur : -0.6

L'acquis de croissance à la fin du T3 2016 est de 1.1%.
Le gouvernement prévoit +1.4% en 2016, ce qui me semble très optimiste (on devrait finir à +1.2%).

[wesker]

Ces indicateurs se suivent et ne font que refléter....l'atonie de l'activité !

[politicien]

La France n'arrive pas à retrouver les rythmes de croissance qu'elle connaissait avant la crise.

Après le Brexit, l'élection de Trump, la victoire du non au référendum en Italie, une nouvelle période d'incertitudes commence. Avec le risque que les agents économiques soient gagnés par un attentisme dont personne ne sait encore vraiment évaluer les conséquences… Mais, incertitudes ou pas, la France semble s'engluer dans un rythme de croissance loin de ceux qu'elle a pu connaître avant la crise européenne du début de la décennie.

En 2015, alors que l'alignement des planètes - euro, pétrole, taux d'intérêt - était on ne peut plus favorable, la croissance du PIB français n'a pas dépassé 1,2%. Pendant longtemps, les économistes - et même Bercy - ont pourtant cru que cette conjonction favorable de facteurs aurait permis à l'Hexagone de sortir la tête haute après les turbulences européennes… Mais aucun des moteurs de la croissance n'est nettement reparti.

(...)

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2016 ... -annee.php

[nada]

L'indice de croissance n' est pas une chimère à poursuivre à tout prix.
Car la croissance, verte, rouge, ..est une impasse où la qualité de vie, les équilibres environnementaux trépassent.
Comment se fait-il qu'une des économies les plus fortes au monde, génèrent simultanémént tant de chômage, de misère..
D'autres pays, à puissance inférieure,mais plus homogènes, s'en tirent beaucoup mieux: pays nordiques par exemple.
C'est donc une question de distribution des richesses produites, de fossé entre rentabilité du capital et l'augmentation des salaires.
Dans un pays aussi inégalitaire que la France, relancer la croissance, c'est augmenter les inégalités, qui sont structurelles.
La division internationales du travail, se fait grosso modo, entre métiers à main ( textile, cuirs,..), technologies avancées, ..et économies de la misère: tourisme,..
Il n'y a pas de volonté caractérisée de mettre le paquet, par l'intermédiaire de formation ( du moins, pas assez ) sur les métiers de transformation, comme l'a fait l'Allemagne qui a pris son élan au début des années 80, se positionnant même en amont de la chaîne: machines-outils,..
En effet, le tourisme, qui est un cache-misère, ne transforme rien, n'a aps de valeur (technologique ) ajoutée. Et, de ce fait, subit la concurrence quand un caillou lui tombe dans la chaussure ( attentats), ne procure le plus souvent que des activités précaires, sans grande qualification.
Les pays à fort potentiel touristique, sont souvent les plus faibles, économiquement, socialement..Et ce n'est pas une fatalité, mais un choix. A l'inverse, les pays costauds économiquement, n'ont pas de potentiel touristique fort, par choix ( et opportunité ).

[wesker]

Effectivement, poursuivre la croissance au détriment de la qualité de vie, des attentes environnementales et autre est une chimère car, depuis des décennies, nous devons appréhender le cycle de croissance faible.

C'est vrai que les indicateurs et les incertitudes économiques caractérisent l'avenir et c'est, précisément pour cette raison que nous devons adapter notre outil de production, relever, avec lucidité les défis du redressement de la compétitivité de notre économie sans pour autant nous égarer dans une hyper austérité qui serait destructrice.

A mon sens, ces enjeux, ainsi que les orientations geostratégiques de nos alliés militaires constituent des enjeux considérables qui mériteraient d'être débattues, à l'occasion de la présidentielle loin des polémiques sur les gaulois, sur les burkini ou sur les cotisations impayés aux partis politiques.

[albert]

L'INSEE vient de publier sa dernière estimation du PIB du troisième trimestre 2016, le chiffre de +0.2% est confirmé.

Contributions :
Demande intérieure finale hors stocks : +0.2
Variations de stocks : +0.6
Commerce extérieur : -0.6

L'acquis de croissance pour l'année 2016, à la fin du troisième trimestre, est de 1%.

Le gouvernement vient de faire voter la loi de finance 2016 rectificative avec une prévision de croissance de +1.4% qui est désormais quasiment impossible à atteindre. On devrait avoir en 2016 environ +1.1%, maxi +1.2%.

[wesker]

Le crédit d'impôt compétitivité serait il excessif au regard du coût pour les finances publiques ?

[omega95]

Le crédit d'impôt compétitivité serait il excessif au regard du coût pour les finances publiques ?

Le CICE est une insultes aux 95% d'entreprise privés de moins de 10 salariés qui n'en ont absolument pas vu la couleur car il a été entièrement vampirisé par les entreprises publiques et les grands groupes internationaux... Les gouvernements n'ont toujours rien compris à la réalité des entreprises dans notre pays... et c'est malheureusement pas prêt de changer...

[wesker]

Je suis d'accord,oméga95 mais c'est la conséquence d'une politique, inspirée du modèle allemand qui a une structure économique très différente de la nôtre.

Les entreprises les plus dynamiques, mais aussi créatrices d'emplois, sur notre territoire ne sont ni les grands groupes ni les ETI, mais bien les petites boites, elles sont les oubliées des politiques économiques et, dans bien des cas, leurs intérêts sont pourtant les mêmes que ceux de leurs salariés et des citoyens modestes. La question est de savoir comment des gens ayant des niveaux très supérieurs et appartenant aux mêmes milieux parviennent à diviser ces très nombreux acteurs.

[albert]

Le PIB progresse de 0,4 % au quatrième trimestre 2016 et de 1,1 % sur l'ensemble de l'année (INSEE)

Comptes nationaux trimestriels - première estimation (PIB) - quatrième trimestre 2016
Au quatrième trimestre 2016, le produit intérieur brut (PIB) en volume* accélère : +0,4 %, après +0,2 % au troisième trimestre. En moyenne sur l'année, l'activité continue de progresser quasiment sur le même rythme : +1,1 % en 2016 après +1,2 % en 2015. Hors correction des jours ouvrés, la croissance du PIB s'établit à +1,2 % en 2016, après +1,3 % en 2015.

Selon cette première estimation, la croissance en 2016 a été légèrement inférieure à celle de 2015 (1.1 contre 1.2). Le gouvernement tablait sur une croissance de +1.4%.

Contributions :

Pour le 4e trimestre 2016 :
*demande intérieure : +0.6
*variations des stocks : -0.2
*commerce extérieur: +0.1

Pour l'ensemble de l'année 2016 :
*demande intérieure : +1.9
*variations des stocks : 0
*commerce extérieur: -0.9

[politicien]

On peut dire que la croissance n'a pas été très forte en 2016 non ?

[albert]

On peut dire que la croissance n'a pas été très forte en 2016 non ?

Disons décevante car le consensus prévoyait beaucoup plus il y a encore un an. Mais on savait depuis les chiffres du troisième trimestre que l'on ferait 1.1%, je l'avais d'ailleurs dit dans ce fil de discussion. Il est donc bizarre que le gouvernement soit resté sur une prévision de +1.4% qui était intenable.

[Golgoth]

C'est l'effet extraordinaire du CICE.

[wesker]

Un tel niveau de croissance ne peut être satisfaisant en ce sens qu'au delà des déclarations excessivement optimiste selon moi, de Sapin, elle mets en évidence les effets de la politique conduite. Cette politique eût pour conséquence de soutenir, sensiblement l'investissement des entreprises, mais n'eût pas de véritable effets en terme de redressement de notre compétitivité, les résultats du commerce extérieur le démontre, ainsi qu'une consommation qui reste relativement faible, tirée principalement par le bâtiment et l'automobile.