Un nouveau traité européen en préparation ?

[albert]

Un nouveau traité européen est en préparation (L'ère du peuple, le blog de Jean-Luc Mélenchon)

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Leur but est déclaré sans ambiguïté: « approfondir l’Union économique et monétaire (UEM) à partir du 1er juillet 2015 et la parachever en 2025 au plus tard ». C’est-à-dire achever la construction d’une zone euro où les peuples et les États ne seront plus souverains. Une zone où des décisions peuvent être imposées aux États en matière budgétaire ou de réformes du marché du travail encore plus durement qu’aujourd’hui. Parmi leurs ambitions à court terme, on trouve évidemment le renforcement du « semestre européen ». C’est-à-dire des procédures annuelles de contrôle des budgets et des réformes nationales par la Commission européenne. Les eurocrates veulent que les exigences de la Commission soient appliquées plus férocement encore par les gouvernements.

Ainsi, le rapport des « Cinq présidents » propose que la Commission fournisse un « soutien technique coordonné par le service d’appui à la réforme structurelle de la Commission ». Ce serait l’application du régime de la Troïka à tous les États européens soumis à des « recommandations » qui verraient débarquer les hommes de main de la Commission dans les ministères pour imposer les « réformes structurelles » dont le peuple ne veut pas. Ces eurocrates voudraient aussi créer un « comité budgétaire européen » composés « d’experts » et chargé d’émettre des avis sur les budgets de chaque État en plus de l’avis déjà rendu par la Commission. Alléchant, non ? Sapin et Macron ne sont pas au courant ? Ou bien l’ami de la pucelle qui a bouté les Anglais hors de France ne voit pas d’inconvénient à élargir le champ d’action de l’occupant.

Après 2017, les eurocrates aimeraient pouvoir renforcer de manière drastique ces instruments de verrouillage des peuples, y compris si besoin par un nouveau traité budgétaire. L’habillage ? Ce serait la création d’un « budget et d’un Trésor de la zone euro ». La Commission ou un autre organe verrait ses pouvoirs d’injonctions et de sanctions renforcés voire automatisés. La Banque centrale resterait quant à elle bien évidemment indépendante, c’est-à-dire capable d’étrangler monétairement un État comme elle l’a fait avec la Grèce et Chypre. C’est en fait une mise au pas de toutes les démocraties nationales qui se profilent. Les cinq visent aussi l’instauration d’une représentation unique de la zone euro au sein du FMI au lieu des représentations de chacun des 19 États à court terme, avant d’étendre ce principe à d’autres organisations internationales comme l’organisation mondiale du commerce et ainsi de suite comme on le devine.

« L’approfondissement » de la zone euro serait en réalité une nouveau tour de vis contre la souveraineté populaire. Ce n’est pas un procès d’intention. Tous les libéraux qui dirigent l’Union européenne ont déjà fait savoir qu’ils rêvaient d’une prison des peuples à ciel ouvert. Ainsi Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne a déjà dit que, à ses yeux, « il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens », dans Le Figaro du 29 janvier 2015, quatre jours après la victoire de Syriza en Grèce. Avant lui, Angela Merkel avait plaidé en 2012 pour un « droit d’ingérence » et un « droit de véto » de la Commission européenne sur les budgets nationaux. Après lui, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble s’était permis de dire que « La France serait contente que quelqu’un force le Parlement » à adopter des réformes « mais c’est difficile, c’est la démocratie ».
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[Incognito]

Intéressant. Et tout-à-fait plausible.

Ma ligne est claire : l’Union européenne, on la change ou on la quitte !

Ça me semble nouveau, ça, non?

[albert]

Intéressant. Et tout-à-plausible.

Ma ligne est claire : l’Union européenne, on la change ou on la quitte !

Ça me semble nouveau, ça, non?

Ça fait un moment qu'il le dit. Il avait déclaré, après la crise grecque, qu'entre l'euro et la souveraineté nationale, il choisirait la souveraineté nationale.

[Nombrilist]

Bon, il lui a fallu le temps, mais il a fini par tirer les conclusions qui s'imposent. Il est grand temps d'offrir aux citoyens le choix d'un souverainisme de gauche.

[wesker]

Si Mélenchon assume un attachement à la souveraineté nationale, lance une grande initiative de construction d'une alternative à gauche, et s'accorde avec Montebourg, quelques frondeurs socialistes etc...les contours d'un mouvement social sérieux se dessinerait, et en Europe pourrait exister une autre voix que celles que les sociaux démocrates, les conservateurs et les Républicains font entendre, au sein du Parlement Européen.

Clairement, cet espace politique est vacant, depuis l'effacement de Chevènement et ce ne sont pas les ralliements et négociations locales de ce qu'il reste du MRC qui permettront d'envisager cette alternative, pas davantage que les collectivistes qui ne reçoivent plus l'audience qu'is avaient auparavant !

La zone euro reste une zone économique et commerciale qui a une influence significative, elle ne doit pas être condamnée à l'austérité destructrice, pas davantage qu'à des dépenses inconsidérées, la monnaie doit accompagner les réformes, soutenir les compétitivités et s'ajuster en fonction des besoins, pas être un absolue des objectifs des politiques budgétaires afin de préserver des niveaux d'inflations qui rassure une partie de la population européenne, à savoir les retraités allemands et autres bénéficiaires des rentes.

[pierre30]

Ce qu'annonce Mélenchon ne peut se faire qu'avec davantage de contrôle démocratique de la zone euro. Je ne vois pas actuellement comment ça serait possible.

J'attends d'avoir d'autres sources d'information avant de m'inquiéter.

La zone euro fonctionne actuellement comme une jungle : certains pays font du dumping fiscal, d'autres pays ont abusé des déficits budgétaires, ce qui a des conséquences néfastes pour l'ensemble. Toutefois ces abus sont une façon de générer les transferts des pays riches vers ceux qui ont davantage de difficultés. Il faut donc assurer ces transferts de manière organisée. Cela permettra de limiter les comportements qui divergent.

Il est compliqué d'instaurer de l'intégration économique à cause du manque de contrôle démocratique et il est également difficile d'instaurer davantage de contrôle démocratique sans progresser sur ces aspects économiques. Il faut donc progresser simultanément dans les deux domaines. Cela doit se faire à petites touches.

[Nombrilist]

Mais cela ne se fait pas et ne se fera pas.

[pierre30]

Il se fait parfois des choses étonnantes : la France et l'Allemagne dans l'UE, c'était une pure utopie il fut un temps.

[albert]

Ce qu'annonce Mélenchon ne peut se faire qu'avec davantage de contrôle démocratique de la zone euro. Je ne vois pas actuellement comment ça serait possible.

Non, il annonce (sur la base de réunions, de déclarations et de rapports, il n’invente rien) davantage de surveillance et de pression sur les états sans qu’il y ait plus de démocratie.

C’est parfaitement possible puisque c’est ce qui se fait déjà depuis quelques années. Il s’agit de renforcer encore le dispositif disciplinaire autour des états qui ne vont pas assez loin dans les réformes structurelles néolibérales et qui ne réduisent pas assez rapidement leurs déficits publics.

C’est dans la continuité du pacte de stabilité et du système mis en place pour « aider » (soi-disant) les pays en difficulté comme la Grèce, le Portugal, etc.

Mais cela ne se fait pas et ne se fera pas.

Ca existe déjà, il s’agit d’étendre le régime de la Troïka à l’ensemble des pays de la zone euro.

Si personne ne réagit, ça se fera, comme ça s’est fait jusqu’à présent. Le prochain président sera sans doute Juppé ou Sarkozy et je les crois tout à fait capables l’un comme l’autre d’imposer un nouveau traité de ce genre sans référendum. Et le PS, s’il existe encore, ne s’y opposera pas plus qu’il ne s’est opposé au traité de Lisbonne et au pacte de stabilité. D'ailleurs, le silence de tous les candidats à la présidentielle - excepté Mélenchon - sur ce futur traité qui se prépare en coulisses est significatif. Même le FN n'en parle pas.

[wesker]

Effectivement, Mélenchon est favorable à davantage de contrôles démocratiques mais si j'ai bien compris la majeure partie des traités européens n'instaurent ils pas davantage d'intégration et de contrôles ? C'est d'ailleurs même les budgets des Etats qui sont soumis à l'approbation des partenaires européennes, puisque les déficits, on l'a vu, ont des effets sur l'activité de l'ensemble de la zone.

Le nouveau traité en préparation ne s'interroge t-il pas, d'ailleurs, sur les liens des pays européens, avec les partenaires commerciaux tels que les Etats Unis ou le Canada ? A ce titre il serait cohérent qu'il y ait une transparence une information, en direction des citoyens et des entreprises qui devront faire face à ces changements, connaître les règles à prévoir de pénétration de ces marchés et les adaptations que ces accords exigeront !

[Patrice]

On a besoin d´un nouveau traité sur l´armée européenne aussi, c´est plus urgent que le nouveau traité économique selon moi.

[Nombrilist]

Pourquoi une armée européenne ? Tu veux perdre encore plus de souveraineté ? De toute façon, étant donné que les puissances militaires en Europe en sont la GB, l'Italie et la France, l'Allemagne n'en voudra jamais.

[Snark]

Une zone où des décisions peuvent être imposées aux États en matière budgétaire
ou de réformes du marché du travail encore plus durement qu’aujourd’hui.

Donc pas d'harmonisation sociale par le haut , rien au sujet de l'arnaque au travailleurs détachés ,
rien sur l'arret de l'optimisation fiscale des grands groupes fort bien portants .

Un petit rappel :

https://france.attac.org/actus-et-media ... es-minutes

[wesker]

Il n'y aura pas, je le crois, d'armée européenne, car le rôle d'une armée est de défendre les intérêts d'une nation, d'un territoire, d'un peuple, or il n'existe pas de peuple ni de nations européennes, il n'existe que des relations commerciales, économiques, politiques, des partenariats, des complémentarités et des intérêts communs à fonctionner ensemble, au sein de cette zone....Par conséquent, la plupart des pays européens, s'ils partagent des options geopolitiques communes, refuseront à fusionner leurs forces armées, dans une armée européenne...sous quel commandement d'ailleurs ?

Mais de nouveaux traités s'annoncent, au niveau européen, notamment en matière économique et commerciale afin de tenir compte, d'abord des relations nouvelles que le Royaume Uni a su imposer, par la négociation, ensuite par la négociation d'accords commerciaux, avec le Canada, ou les Etats Unis qui se traduiront par de nouvelles exigences industrielles etc...Le tout est de savoir si ces traités seront ou non débattus devant les citoyens, s'ils seront consultés, informés et si ces questions, pourtant importantes pour l'avenir seront mise en débat.

[Patrice]

Et c´est quoi les Etats Unis d´Europe.
Et les casques bleus de l´Onu, c´est pas une armée.
Moi les casques grises de l´Europe me paraissent une bonne idée.