Ce que je propose fait un tout, et il faut considérer l'ensemble, d'autant que ne fais que commencer et je n'ai pas encore tout dit. Je commence par les grandes lignes. Il serait une erreur de considérer un seul aspect, de façon individuelle.wesker » 02 Aoû 2016, 09:54:44 a écrit :Concrètement augustin...les taxes sur le prix payé à la pompe par les automobilistes est majoritairement composé de taxe, il ne faut donc pas dire que l'énergie n'est que faiblement taxé. LA seule TICPE, génère plus de 130 milliards d'euros de recettes fiscales.
Naturellement j'ai bien compris que tu souhaitais remplacer à la fiscalité qui pèse sur le travail, une fiscalité environnementale, je suis ouvert à la discussion, mais ne crains tu pas que cette nouvelle fiscalité frappe des contribuables qui, aujourd'hui ne sont pas soumis à l'impôt sur le revenu, par exemple ?
Concrètement, quels impôts sur le travail et dans quel ordre de grandeur les substituerais tu par une fiscalité écologique ?
Et oui, j'assume le fait qu'il soit nécessaire de réorienter et encourager la production à financer des investissements dans les nouvelles industries (hydrolien, hydrogène etc....) mais estime que la fiscalité peut produire un effet inverse à l'objectif que l'on recherche. Je pense qu'il faut réconcilier les français avec les causes environnementales et non leur donner le sentiment qu'ils devront, acquitter de nouveaux prélèvements.
En réponse à votre commentaire, je vais faire de mon mieux pour répondre aux questions et aux éventuelles incompréhensions.
1- Vous avez rajouté un zéro à ce que rapporte la TICPE. Vous m'avez mis un doute et j'ai re-vérifié. C'était bien 13,224 milliards d'€ en 2013, soit 1,51% des prélèvements obligatoires. Et je viens de vérifier le Projet de Loi de finance pour 2016 qui établi la TICPE à 15,6 milliards, soit un dixième de ce que vous avancez, et une partie somme toute minuscule de l'ensemble des prélèvements obligatoires.
2- Vous semblez très inquiet d'une potentielle hausse du prix de l'essence à la pompe. Peut-être êtes-vous vous même un automobiliste qui trouvez que vous payez déjà assez cher en frais d'essence. Vos peurs sont infondées pour au moins deux raisons:
2a- Quand je parle de remplacer la fiscalité du travail par une fiscalité écologique, vous semblez penser que je ne vise que la TICPE (ancienne TIPP), et que cela va inéluctablement faire flamber le prix de l'essence pour les automobilistes. Ce n'est pas vrai. La TICPE est actuellement une des rares taxes écologiques, mais quand je parle de fiscalité écologique, j'imagine une panoplie de nouvelles taxes qui viendront s'ajouter à celle-ci: taxes sur les diverses sources de pollution de l'eau, taxes sur celles de l'air, taxes sur les matières premières importées (que ce soit sous forme brut, ou sous forme de produits finis), etc. etc. En fait, en réduisant de quelques centaines de milliards d'€ la fiscalité du travail, on a de quoi faire en matière de fiscalité écologique. Donc les taxes seront réparties sur différent produits, rendant un peu plus chers certains produits polluants et moins chers d'autres, ceux utilisent plus de main d’œuvre pour leur manufacture. Le prix de l'essence à la pompe n'augmentera pas forcément ou, si oui, pas de beaucoup.
2b- Il faut en même temps garder à l'esprit qu'il s'agit d'un transfert de fiscalité, pas d'une augmentation pure et dure des contributions obligatoires. Vos salaires augmenteront de façon automatique puisqu'aucune déduction ne sera fait sur ceux-ci. Votre ancien salaire brut sera votre nouveau salaire net. Les entreprises feront de grosses économies et pourront employer plus de monde, augmenter encore plus les salaires, etc. Dans l'ensemble, les contribuables seront taxés autant (certainement pas plus!), mais à des endroits différents. Libre ensuite aux consommateurs de réorienter leurs choix en fonction.
3- Vous vous inquiétez aussi pour les familles à faible revenus. Vous avez raison de les garder à l'esprit. Mais encore une fois, les inquiétudes ne sont pas justifiées:
3a- D'abord, il s'agirait bien de la plus grande réforme fiscale qu'on ait jamais vu. Beaucoup de choses vont bien changer: et c'est bien là le but (sinon à quoi bon?). Tout ceci ne nous empêche pas de faire les choses de façon intelligente, de garder un œil sur les plus faibles et d'anticiper les conséquences adverses. Cette réforme ne se fera jamais sur le dos des plus pauvres, bien au contraire!!
3b- Ensuite, une famille qui ne paye pas l'impôt sur les revenus paye tout de même beaucoup de taxes, au moins à chaque fois qu'elle consomme. Elle paye la TVA que je propose d'abolir (progressivement). Elle paye le coût du prix du travail, qui est facturé et inclus dans les produits qu'elle achète. Encore une fois, on fait un transfert de fiscalité. Les entreprises qui produisent et distribuent tous les biens et services qu'une telle famille peut acheter, feront beaucoup d'économies sur le coût du travail mais devront payer pour autre chose. Le résultat est que le prix du panier de la ménagère ne devrait pas, dans son ensemble, bouger beaucoup. En fait, j'estime que le prix du panier de la ménagère devrait baisser.
3c- J'anticipe effectivement que le résultat net de cette réforme fera que les classes les plus pauvres gagneraient plus d'argent et payeraient moins de taxes. Les classes moyennes ne devraient pas voir leur niveau global de taxation changer de beaucoup dans un sens ou dans un autre. Les classes les plus riches devraient en revanche payer bien plus de taxes (impôt foncier sur leurs très larges et très nombreuses résidences, le prix de de revient de l'entretient de leur jet privé, etc.)
4- On n'a pas le choix de ne pas faire cette réforme. La France est dans le marasme économique (pour ne pas employer un terme plus grossier) depuis plus de 30~40 ans. Le chômage perdure depuis autant d'années. La gauche et la droite se succèdent sans jamais apporter de solutions nouvelles. Si on veux que les choses changent... alors il faut bien changer les choses. Ce que je propose a le mérite d'être logique au niveau moral, éthique, économique et environnemental. L'aspect écologique n'est qu'une facette. Il faut bien garder en esprit l'importance de la première facette: il faut absolument arrêter de pénaliser le travail!
5- Ma réforme est ambitieuse et vise à son terme la totalité des impositions directes ou indirectes sur le travail (y compris sur le capital). Cela représente 736 milliards d'€ de transfert de fiscalité, soit au moins 83,99% des prélèvements obligatoires actuels.
5a- Bien sûr, cela ne se fera pas du jour au lendemain. Bien sûr encore, nous sommes autorisés à mener cette réforme de façon intelligente, organisée, planifiée et progressive. Si on commençait au moins par quelques dizaines de milliards d'€ (càd par grand chose par rapport au tout). On donnerait le temps aux consommateurs et contribuables de s'adapter, et d'adapter leur façon de consommer et leurs modes de vies. On aurait le temps d'observer les effets imprévus, et y remédier, si nécessaire.
5b- Personnellement, je viserai en premier tous les prélèvements directs sur le travail, c'est à dire les prélèvements sur les salaires. Effet immédiats: les entreprises payent moins pour employer; les salariés gagnent automatiquement plus car ils pourront empocher la totalité de leur salaire brut. Pour compenser, j'augmenterais un petit peu l'impôt foncier, à peine les taxes sur l’énergie. Mais surtout, je commencerais par instaurer toute une panoplie de nouvelles taxes - à faible taux pour commencer - sur toute sorte d'activités nuisibles à la société (pollution, érosion de ressources naturelles non renouvelables, emballages difficilement recyclables, et pourquoi pas aussi une taxe sur la publicité, un véritable fléau de cette société de consommation!!)
Les détails peuvent êtres discutés et débattus. C'est mon but d'encourager un débat sur tout cela. Pour l'instant, je ne fais que proposer les grandes lignes générales.
Wesker, j'espère avoir bien répondu à vos principales interrogations. J'espère bien que vous et les autres saurez voir l'enjeu dans son ensemble, sa nécessité et sa logique.
Je suis convaincu que tout ce dont je parle ici, sera monnaie courante dans les discours politiques d'ici 5~10 ans. Certains comprendront plus rapidement que d'autres.