En Europe, le pacte de stabilité vire au pacte de flexibilité

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politicien
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En Europe, le pacte de stabilité vire au pacte de flexibilité

Message non lu par politicien » 16 oct. 2016, 18:25:35

Bonjour,
La Commission européenne n’en finit pas de trouver des circonstances atténuantes aux pays qui ne respectent pas le sacro-saint 3% de déficit public. Plus encore depuis le Brexit et la montée du populisme.

C’est la sixième saison qui s’achève. La sixième année que se clôt ce que dans le jargon bruxellois on appelle « le semestre européen », c’est-à-dire la surveillance des finances publiques par la Commission européenne. Chaque Etat membre de l’Union avait une date limite pour lui envoyer son budget : le 15 octobre. Objectif : vérifier que tout le monde est au cordeau, de façon, disent les textes, à pouvoir « coordonner les politiques économiques et budgétaires ». Chacun doit respecter le « pacte de stabilité et de croissance », entendez les critères de bonne gestion. Sans quoi les eurocrates peuvent sévir et infliger de lourdes amendes, voire imposer une forme de mise sous tutelle. Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission chargé de l’euro, et Pierre Moscovici, responsable de l’économie, veillent au grain.

En théorie ! Car ce mécanisme, qui, selon un diplomate allemand, « permet de regarder par-dessus la barrière dans le jardin de son voisin », a subi des allégements au fil du temps… Cet été, la presse outre- Rhin s’est déchaînée contre les « mauvais élèves que Bruxelles ménage ». Malgré un déficit respectif de 4,8 et de 4,2 % - au lieu du sacro-saint 3 % -, l’Espagne et le Portugal ont été épargnés. Le tabloïd Bild a fustigé ces « Defizitsünder », (coupables de péché de déficit) qui « auraient dû payer à eux deux une prune de 2 milliards d’euros ». Mais Lisbonne comme Madrid (lire encadré) ont des circonstances atténuantes. Tous les deux ont imposé à leur population un remède de cheval qui lentement porte ses fruits. « Il faut soutenir ces gouvernements qui ont eu le courage de lancer des politiques de redressement difficiles, estime Philippe Maystadt, ancien président de la Banque européenne d’investissement. C’est aussi un moyen de préserver leur reprise. »

(...)

Depuis le Brexit et la montée du populisme, les pays d’Europe du Sud plaident pour davantage d’indulgence encore. Le 9 septembre, le Premier ministre grec Alexis Tsipras, toujours soucieux d’obtenir un allégement de sa dette, organisait un minisommet à Athènes, parlant « d’alliance stratégique ». Etaient présents les leaders portugais, chypriote, maltais, un représentant du Premier ministre espagnol, François Hollande et Matteo Renzi, le chef du gouvernement italien, qui, à quelques semaines d’un référendum à haut risque, espère faire abaisser son objectif de croissance… Il n’en fallait pas plus pour que le quotidien allemand Die Welt hurle à une « attaque frontale contre le Stabi-Pakt » (le sobriquet de pacte de stabilité chez nos voisins…).

(...)

http://www.challenges.fr/monde/europe/e ... ign=buffer


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albert
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Re: En Europe, le pacte de stabilité vire au pacte de flexibilité

Message non lu par albert » 16 oct. 2016, 18:43:56

Zone euro: Schaüble veut mieux contrôler les budgets (Le Figaro)
Le ministre allemand des Finances et apôtre des budgets à l'équilibre, Wolfgang Schäuble a plaidé samedi pour que le contrôle du respect de la rigueur budgétaire en zone euro revienne au Mécanisme européen de stabilité (MES) et non à la Commission européenne. Selon lui, le président de la Commission Jean-Claude Juncker ayant pris un rôle politique moins compatible "avec son rôle de gardien neutre des traités" européens, un autre moyen doit être trouvé pour que le pacte de stabilité en zone euro fixant les règles des déficits soit vraiment appliqué."C'est pourquoi je me dis qu'on pourrait amener le fonds européen de crise, le MES, à se développer dans cette direction, en tout cas pour les pays de l'union monétaire.

(...)
L'UE est dans une impasse, car d'une part l'austérité ne marche pas et est mal acceptée par les électeurs, mais d'autre part c'est le seul outil pour maintenir une cohésion au sein de la zone euro en l'absence de solidarité financière. Et on voit mal l'Allemagne renoncer à cet outil. En fait, on ne voit pas par quoi il pourrait être remplacé. Le pacte de stabilité a été mis en place à la suite de la crise de la dette souveraine, pour sauver la zone euro, et la menace d'une nouvelle crise de la dette existe toujours.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)

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albert
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Passe d'armes entre l'Italie et Bruxelles sur le budget

Message non lu par albert » 08 nov. 2016, 08:03:12

Passe d'armes entre l'Italie et Bruxelles sur le budget (la Tribune)
Jean-Claude Juncker a critiqué le projet de budget italien après des attaques de Matteo Renzi ce dimanche. Derrière cette passe d'armes se trouve le référendum du 4 décembre.
(...)
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johanono
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Re: En Europe, le pacte de stabilité vire au pacte de flexibilité

Message non lu par johanono » 08 nov. 2016, 08:24:54

Il faut bien admettre que les traités européens fixant pour les pays membres des engagements de réduction des déficits ne sont pas très bien appliqués depuis plusieurs années. Déjà, les critères du Traité de Maastricht n'ont pas toujours été respectés par le passé, loin s'en faut. Le Pacte de stabilité signé en 2012 n'est pas très bien respecté non plus. Et la Commission européenne, que l'on accuse souvent d'être la gardienne d'une orthodoxie budgétaire, finit toujours par renoncer à sanctionner les États défaillants.

Mais on prend le problème à l'envers. Voyons ce qui s'est passé avec le Pacte de stabilité : les États membres ont commencé par commencent une politique de rigueur budgétaire pour essayer de respecter leurs engagements budgétaires, et puis comme cette politique ne faisait qu'aggraver la crise et les déficits, ils ont fini par renoncer à ces objectifs de réduction des déficits, au grand dam des Allemands. Bref, ça fait des politiques budgétaires à contre-temps : de la souplesse budgétaire, certes, mais trop tard, pas comme il faut.

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wesker
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Re: En Europe, le pacte de stabilité vire au pacte de flexibilité

Message non lu par wesker » 11 nov. 2016, 21:05:07

Que suggères Schaüble ? Que l'Allemagne gère les budgets de la plupart des pays qui ont des structures économiques et des besoins assez différents ?

Naturellement, le pacte de stabilité doit permettre de retrouver des niveaux de déficits qui assurent, aux Etats la capacité de faire face à leurs engagements, néanmoins, il doit, aussi s'adapter aux évolutions de la conjoncture et aux besoins des pays sous peine de creuser encore davantage des dififcultés, déjà considérables.

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