La compétitivité tricolore progresse, les parts de marchés de la France reculent

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Papibilou
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Re: La compétitivité tricolore progresse, les parts de marchés de la France reculent

Message non lu par Papibilou » 02 févr. 2017, 10:24:45

Penser qu'il faut choisir entre le marché intérieur et les exportations est absurde. On doit faire les deux.
De même choisir entre la relance par l'offre et la relance par la demande n'a plus de signification dans une économie mondialisée. On doit faire les deux.
Que le CICE ait permis d’améliorer la compétitivité de certains entreprises c'est probable mais le système est trop coûteux. Il faudrait au moins que le CICE ne bénéficie qu'aux entreprises qui n'augmentent pas leurs dividendes.
Que la simulation du marché intérieur porte sur les bâtiments: construction isolation etc .. devrait relancer l'emploi (ce type d'emploi n'est pratiquement pas délocalisable), mais que les entreprises tournées vers l'exportation (20 ou 25% des salariés travaillent à l'export)fassent le choix de la qualité et de l'innovation et c'est cela que le CICE doit faire progresser.

Hector

Re: La compétitivité tricolore progresse, les parts de marchés de la France reculent

Message non lu par Hector » 02 févr. 2017, 21:35:04

Papibilou » 02 Fév 2017, 11:24:45 a écrit :Penser qu'il faut choisir entre le marché intérieur et les exportations est absurde. On doit faire les deux.
De même choisir entre la relance par l'offre et la relance par la demande n'a plus de signification dans une économie mondialisée. On doit faire les deux.

Que le CICE ait permis d’améliorer la compétitivité de certains entreprises c'est probable mais le système est trop coûteux. Il faudrait au moins que le CICE ne bénéficie qu'aux entreprises qui n'augmentent pas leurs dividendes.
Que la simulation du marché intérieur porte sur les bâtiments: construction isolation etc .. devrait relancer l'emploi (ce type d'emploi n'est pratiquement pas délocalisable), mais que les entreprises tournées vers l'exportation (20 ou 25% des salariés travaillent à l'export)fassent le choix de la qualité et de l'innovation et c'est cela que le CICE doit faire progresser.
Je ne peux qu'être d'accord avec toi sur le 1er paragraphe, l'économie française doit produire et vendre en France et à l'international puisque le marché est global.
Concernant le CICE, plusieurs candidats proposent de remplacer ce système par des baisses de charges sociales, c'est une voie pour soutenir l'investissement et la production.

pierre30
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Re: La compétitivité tricolore progresse, les parts de marchés de la France reculent

Message non lu par pierre30 » 08 févr. 2017, 08:22:42

A part ça ? tout va bien : on n'a pas de pétrole, pas d'usines, mais des idées on en a (surtout en période d'élections). :mdr:

http://www.latribune.fr/economie/france ... 36581.html
Commerce extérieur : c'est la Bérézina !

En 2016, le déficit commercial a progressé de plus de trois milliards d'euros pour dépasser les 48 milliards d'euros. Le nombre d'entreprises exportatrices a reculé. Sans réelle surprise, le pari d'équilibrer la balance commerciale à la fin du quinquennat, hors facture énergétique, est raté.
Grâce à la politique de l'offre lancée en 2014, le taux de marge des entreprises a progressé. Il est passé de 31,4% à 31,8% de la valeur ajoutée entre 2015 et 2016. C'est encourageant. Dans un certain sens... Car du courage et de l'abnégation, il en faudra encore au prochain gouvernement s'il veut que cette stratégie qui consiste à relever la compétitivité de l'économie française se solde un jour par un rééquilibrage de la balance commerciale, en déficit chronique depuis 2003.

En effet, en 2016, en dépit de la faiblesse de l'euro face au dollar, dont le cours est relativement proche de la parité, et du niveau des cours du brut, la France a vu son déficit commercial progresser. Il s'est élevé à 48,1 milliards d'euros, soit 3,1 milliards de plus qu'en 2015. Lancé avec assurance en 2013 par Nicole Bricq, alors ministre déléguée au Commerce extérieur, le pari d'équilibrer la balance des produits manufacturiers est également raté puisque le déficit a atteint 35,1 milliards d'euros l'année dernière. Il a augmenté de 9,2 milliards d'euros par rapport à 2015.

Un seul motif de satisfaction
Le seul point positif ? La facture énergétique, qui a progressé au second semestre dans le sillage de la remontée des cours du brut, s'est allégée, passant de 39,8 à 31,5 milliards d'euros entre 2015 et 2016.

C'est tout. Tous les autres indicateurs sont dans le rouge. Les exportations ont reculé de 0,6% quand les importations ont augmenté de 0,1%, provoquant un nouveau repli du taux de couverture - le ratio exportations/importations - qui s'élève désormais à 90,4%. Soit 0,6 point de moins qu'en 2015.

" Le recul des ventes de biens intermédiaires est particulièrement marqué, notamment les produits métallurgiques et chimiques, dans un contexte de baisse de la demande européenne et de tassement des prix de matières premières industrielles. Les exportations de produits énergétiques affichent un nouveau repli et celles de produits agricoles diminuent fortement, en particulier les céréales ", détaillent les Douanes.

Dans le secteur manufacturier, le bilan est aussi médiocre. Malgré la progression des exportations, le déficit automobile (véhicules et équipements automobiles) se creuse de 3,3 milliards, du fait de la poussée des importations. La livraison du paquebot de croisière " Harmony of the Seas " constitue quasiment la seule amélioration notable du solde manufacturier. Même le secteur aéronautique voit ses performances s'amoindrir " L'élargissement du déficit manufacturier s'explique principalement par la réduction de 3,7 milliards de l'excédent aéronautique, passant de 22,3 milliards à 18,6 milliards d'euros ", constatent les Douanes.

Le made in France recule partout, ou presque
Au niveau géographique, la morosité est également de mise. Les ventes à destination des pays de l'Union européenne, qui concentre près de 60% des exportations tricolores se stabilisent (+0,3 %, après +2,3 %). Précisément, le dynamisme des ventes aux nouveaux Etats membres (NEM) et à l'Espagne a compensé le fort recul avec les Pays-Bas et celui plus modéré avec la Belgique

En revanche, les exportations vers les pays tiers (hors UE) se contractent avec l'ensemble des zones (-2,1 %, après +7,3 %), à l'exception de l'Europe hors UE (+5,2 %, après -1,4 %), poussées par les livraisons aéronautiques. Elles se replient nettement vers l'Afrique (-10,5% après +4%) et le Proche et Moyen-Orient (-7,2 %, après +12,7 %), notamment en raison d'une diminution des livraisons aéronautiques et du recul des ventes de céréales. La dégradation avec l'Asie (-1,2 %, après +5,1 %) et l'Amérique est plus modérée e (-1,3 %, après +16,5 %).

Touche finale à ce désastreux bilan, le nombre total d'opérateurs à l'exportation a reculé de 0,6% pour atteindre 124.100 unités légales. " Il recule vers toutes les zones géographiques, notamment vers l'Afrique et l'Europe hors UE. Les exportateurs de matériel informatique et électronique et de véhicules automobiles sont les plus touchés ", précisent les Douanes. A titre de comparaison, l'Italie et l'Allemagne qui affichent des balances commerciales excédentaires disposent de bataillons à l'export bien plus étoffés. L'Italie comte environ 200.000 entreprises exportatrices et l'Allemagne 300.000.

Les parts de marché se replient
Pourtant, comme le précise le bilan de la compétitivité réalisé par l'Institut COE-Rexecode dévoilé la semaine dernière, la politique de l'offre symbolisée notamment par le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), les allègements de charges contenus dans le Pacte de responsabilité et la mesure de suramortissement, a produit ses effets. Ainsi, le coût salarial unitaire n'a augmenté en France que de 0,9 % en 2016, contre +1,3 % en moyenne dans la zone euro et +1,9 % en Allemagne. Pour la période de 2012 à 2016, les écarts observés sont encore bien plus marqués. En effet, le coût a progressé de 0,8 % en France contre 3,7 % en moyenne dans la zone euro et +9,1 % en Allemagne.

"L'amélioration de la compétitivité-coût a permis à la fois un début de redressement de la compétitivité-prix et un certain rétablissement des marges des entreprises françaises », indique COE-Rexecode qui poursuit son raisonnement ainsi : "La hausse des prix à l'exportation des produits français, qui avait été supérieure de 6 points à la hausse moyenne des prix à l'exportation des produits de la zone euro entre 2000 et 2007, a fait place à une baisse de -1,4 % sur la période 2011-2016. Le prix moyen des exportations de la zone euro a baissé un peu plus que les produits français (-2,5 %) tandis que le prix moyen des exportations allemandes a, quant à lui, augmenté de +1,3 % ".

Et pourtant... En dépit de cette amélioration de la compétitivité-prix du made in France, les résultats pour 2016 de l'enquête exclusive de Coe-Rexecode portant sur la compétitivité des produits français varient peu d'une année sur l'autre. Comme en 2015, les importateurs européens consultés considèrent toujours les produits français comme étant trop chers. Les chiffres dévoilés ce mardi par les Douanes vont dans ce sens.

Plus grave, en dépit des efforts budgétaires consentis par le gouvernement pour redresser leur compétitivité, la part des exportations françaises de biens et services dans celles de la zone euro a légèrement reculé en 2016, s'établissant à 13,4 %, après 13,6 % en 2015. Elle s'élevait 17 % en 2000. " Si la part de marché française était restée à son niveau de 2000, le montant des exportations de biens et services de la France serait au-dessus du niveau actuel de 170 milliards d'euros ", avance COE-Rexecode qui estime à 1.500 milliards d'euros le manque à gagner cumulé depuis quinze ans pour la France . un montant qui représente près des trois quarts du PIB tricolore annuel.

Les effets du Brexit
Le millésime 2017 sera-t-il meilleur ? Pour l'instant, rien ne permet de l'affirmer. Une chose est certaine, le Brexit n'est pas une bonne nouvelle. Le Royaume-Uni est l'un des rares pays avec lequel la France dégage un excédent commercial, proche de 10 milliards d'euros par an. Si le Brexit se traduit par la mise en place d'importantes barrières protectionnistes (quotas, droits de douanes...), la balance commerciale pourrait en souffrir et le déficit se creuser un peu plus.

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