Ces dernières années, les taux français étaient relativement faibles, ce qui a laissé à l'État une marge de manœuvre budgétaire. Si ces taux devaient bientôt augmenter, il en résulterait une charge financière de plusieurs milliards d'euros pour le budget de l'État, cela nécessiterait de nouvelles restrictions budgétaires ou hausses d'impôts pour ne pas laisser filer les déficits. Ce sera, en quelque sorte, un cadeau de bienvenue pour le nouveau gouvernement...Les tensions politiques françaises font monter le taux des emprunts d’État
Les investisseurs s’inquiètent de l’écart de rémunération existant par rapport au taux de rendement à 10 ans de la dette allemande, le Bund, qui est proche de son plus haut depuis un an à 46,4 points de bases.
Le rendement des obligations françaises à 10 ans a frôlé 1,12 % mercredi en début d’après-midi, à son niveau le plus élevé depuis 17 mois. Ce taux, qui constitue la référence sur le marché obligataire, est redescendu ce matin sous 1,10 %. Mais sa remontée par rapport au niveau plancher de 0,15 % atteint il y a seulement quatre mois est jugée préoccupante par les opérateurs. Leur inquiétude est alimentée par l’écart de rémunération existant par rapport au taux de rendement à 10 ans de la dette allemande, le Bund, qui est proche de son plus haut depuis trois ans à 64 points de base.
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Surtout, on s'aperçoit que le financement de la dette française sur les marchés financiers soumet notre pays au bon vouloir des marchés financiers. Il me semble important s'insister sur ce point. Certains candidats à la présidentielle jurent que la lutte contre les déficits n'est pas une priorité, et promettent de laisser filer ces déficits. Supposons que tel candidat, une fois élu, décide de mettre en application sa promesse de campagne et donc de laisser filer les déficits, mais sans remettre en cause la nécessité, pour la France, de financer sa dette sur les marchés financiers : la France s'exposera à une hausse des taux d'intérêts, car les investisseurs seront inquiets, et tôt ou tard, le budget deviendra intenable, et il faudra engager un nouveau "tournant de la rigueur", au risque de décevoir les électeurs... Décevoir les électeurs pour satisfaire les marchés financiers et se ménager des taux d'intérêts supportables : voici en substance la contrainte à laquelle sont confrontés tous nos gouvernements...
Rappelons encore que le Pacte budgétaire européen fut voté en 2012 dans le seul but de rassurer les marchés financiers. Fondamentalement, la question de savoir si le déficit budgétaire est de 2 ou 3 ou 4 % importe peu : ce qui compte, désormais, c'est de rassurer les marchés financiers.