En route vers la Grande Dépression ?
Excellent article,tout à fait d'accord.
J'en extrais ce passage:
Le grand paradoxe de la période présente tient alors à ce fait que ce que des décennies d’ajustement structurel néolibéral ne sont pas parvenues à faire, ce sont les Etats qui s’en chargent en direct, et au pire moment possible, en décidant, chose inouïe depuis les années 1930, de baisser les salaires nominaux de leurs fonctionnaires. Le paradoxe s’élève au carré si l’on considère que c’est finalement par un geste absolument hétérogène à la logique de marché – un geste décisoire de souveraineté politique – que l’Etat reproduit les mécanismes du marché. Bien sûr, la chose n’est possible que dans la limite des salaires que les Etats ont sous leur contrôle direct : ceux des fonctionnaires. Mais en sachant, d’abord que les fonctions publiques ne représentent pas de petites fractions de la population active, ensuite que les salaires du secteur public peuvent jouer un rôle de référence dans la fixation de ceux du secteur privé, enfin que les baisses envisagées sont considérables : 5% en Espagne, de 5 à 15% en Irlande, 14% en Grèce (par la suppression des 13e et 14e mois), à quoi viendront s’ajouter hors des limites de l’Etat stricto sensu les restrictions sur les retraites (le « salaire » régulé des pensionnés). Voilà donc l’Etat, normalement l’instance des régulations contracycliques, occupé à démanteler son propre pouvoir de stabilisation et à reconstituer par ses propres moyens une configuration « années trente » là où il a hérité d’un agencement institutionnel qui lui permettait précisément d’en éviter toutes les tares macroéconomiques – on admirera la clairvoyance de la manœuvre…
Où l'on constate que, dans une situation tendue, l'Etat-"providence" applique des mesures d 'austérité ; que ces mesures injustes que des décennies d'ajustement néolibéral n'ont pu faire appliquer, c'est l'Etat qui s'en charge.
Les fameux amortisseurs ne fonctionnent donc pas partout!
Et ce qui pourrait constituer une sorte de résistance à l'emballement de la "rigueur", voire de la dépression ( par la déconsommation des agents de l'Etat, et de la norme stabilisatrice que les salaires du public peuvent indiquer à ceux du privé ), devient une inflexion accélératrice de la contraction économique ( sans parler de l'injustice sociale )
J'en extrais ce passage:
Le grand paradoxe de la période présente tient alors à ce fait que ce que des décennies d’ajustement structurel néolibéral ne sont pas parvenues à faire, ce sont les Etats qui s’en chargent en direct, et au pire moment possible, en décidant, chose inouïe depuis les années 1930, de baisser les salaires nominaux de leurs fonctionnaires. Le paradoxe s’élève au carré si l’on considère que c’est finalement par un geste absolument hétérogène à la logique de marché – un geste décisoire de souveraineté politique – que l’Etat reproduit les mécanismes du marché. Bien sûr, la chose n’est possible que dans la limite des salaires que les Etats ont sous leur contrôle direct : ceux des fonctionnaires. Mais en sachant, d’abord que les fonctions publiques ne représentent pas de petites fractions de la population active, ensuite que les salaires du secteur public peuvent jouer un rôle de référence dans la fixation de ceux du secteur privé, enfin que les baisses envisagées sont considérables : 5% en Espagne, de 5 à 15% en Irlande, 14% en Grèce (par la suppression des 13e et 14e mois), à quoi viendront s’ajouter hors des limites de l’Etat stricto sensu les restrictions sur les retraites (le « salaire » régulé des pensionnés). Voilà donc l’Etat, normalement l’instance des régulations contracycliques, occupé à démanteler son propre pouvoir de stabilisation et à reconstituer par ses propres moyens une configuration « années trente » là où il a hérité d’un agencement institutionnel qui lui permettait précisément d’en éviter toutes les tares macroéconomiques – on admirera la clairvoyance de la manœuvre…
Où l'on constate que, dans une situation tendue, l'Etat-"providence" applique des mesures d 'austérité ; que ces mesures injustes que des décennies d'ajustement néolibéral n'ont pu faire appliquer, c'est l'Etat qui s'en charge.
Les fameux amortisseurs ne fonctionnent donc pas partout!
Et ce qui pourrait constituer une sorte de résistance à l'emballement de la "rigueur", voire de la dépression ( par la déconsommation des agents de l'Etat, et de la norme stabilisatrice que les salaires du public peuvent indiquer à ceux du privé ), devient une inflexion accélératrice de la contraction économique ( sans parler de l'injustice sociale )
- El Fredo
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Tu as vécu sous un caillou ces dernières semaines ?mps a écrit :Je me demande bien où on va baisser les salaires nominaux des fonctionaires ?
Quel radotage !
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.
Grece, espagne, portugal ..... cela a même été défendu (très maladroitement) par Baroin, le nouveau converti au sarkozysme, qui lors des séances de question au Gvt, hier, a raillé la gauche, en citant les pseudos attitudes courageuses de ces gouvernements de gauche et en leur donnant valeur d'exemple, faisant ainsi une fois de plus à l'égard de la gauche française, la preuve du mépris de l'ump pour les citoyens les plus faibles, ce qui lui a valu une remontée de bretelles de la part de moscovici, qui lui a répondu en lui jettant à la face les chiffres démontrant l'absence totale de résultats du bouclier fiscal.mps a écrit : Je me demande bien où on va baisser les salaires nominaux des fonctionaires ?
Quel radotage !
Rappel : nous sommes ici dans "économie", et pas dans politique française".
Aucun pays ne parle de raboter les salaires nominaux de ses fonctionnaires. Ce sont des primes, plus ou moins tocardes, qui vont disparaître. Et Dieu sait s'il y en a !
Pour prendre l'exemple de la Grèce, citons la éprime pour le fonctionnaire qui n'est pas souvent en retard" , une autre pour "celui qui s'habille bien" (qui ne vient pas en pijama au bureau ?"), etc etc.
Aucun pays ne parle de raboter les salaires nominaux de ses fonctionnaires. Ce sont des primes, plus ou moins tocardes, qui vont disparaître. Et Dieu sait s'il y en a !
Pour prendre l'exemple de la Grèce, citons la éprime pour le fonctionnaire qui n'est pas souvent en retard" , une autre pour "celui qui s'habille bien" (qui ne vient pas en pijama au bureau ?"), etc etc.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
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Dommage, y aura pas de grand chelem, car tu te plantes.
http://www.ladepeche.fr/article/2010/05 ... aires-des-…
http://www.ladepeche.fr/article/2010/05 ... aires-des-…
le salaire nominal n'existe pas, seul le salaire minimal existe, via les accords de branche, autrement appelées conventions collectives.mps a écrit : Rappel : nous sommes ici dans "économie", et pas dans politique française".
Aucun pays ne parle de raboter les salaires nominaux de ses fonctionnaires. Ce sont des primes, plus ou moins tocardes, qui vont disparaître. Et Dieu sait s'il y en a !
Pour prendre l'exemple de la Grèce, citons la éprime pour le fonctionnaire qui n'est pas souvent en retard" , une autre pour "celui qui s'habille bien" (qui ne vient pas en pijama au bureau ?"), etc etc.
Ce salaire minimum inclut des accessoires qui viennent s'ajouter au salaire de base (et pas nominal) pour constituer le salaire minimum.
Toute réduction du principal (le salaire de base) ou des accessoires (entrant dans le minima) entraine donc une baisse de salaire, qu'elle soit "nominale" ou pas.
Ceci vaut à tous les niveaux, peut importe si le salaire défini est conventionnel ou contractuel.
les primes tocardes (à ton sens), comme tu le dis, sont donc partie intégrante du salaire.
C'est constant, en france et la législation européenne est encore supérieure.
Non, il existe bien un salaire "nominal" dans la fonction publique, autrement dit des barêmes.
Par contre, les "primes" n'y font nullement partie des droits acquis et ne sontdonc pas consitutives du traitement, sauf si spécifié dans le contrat.
Enfin, et je m'en exxcuse, il semble bien qu'il y ait diminution salariale des fonctionnaires expagnols, allant de 15 % pour les"gros salaires" à 5 % pour les autres.
Difficile de dire, sans affiner le calcul, s'il y aura réellement perte de revenus : avec certains systèmes fiscaux (en Belgique e.a;) certainesmajorations du brut donnent une diminution du net.
http://www.lexpansion.com/economie/actu ... -baisse-le…
Par contre, les "primes" n'y font nullement partie des droits acquis et ne sontdonc pas consitutives du traitement, sauf si spécifié dans le contrat.
Enfin, et je m'en exxcuse, il semble bien qu'il y ait diminution salariale des fonctionnaires expagnols, allant de 15 % pour les"gros salaires" à 5 % pour les autres.
Difficile de dire, sans affiner le calcul, s'il y aura réellement perte de revenus : avec certains systèmes fiscaux (en Belgique e.a;) certainesmajorations du brut donnent une diminution du net.
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C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)
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