Il faut se féliciter deux fois de la rechute de l’euro. Une fois parce que c’est bon pour l’activité économique ; une autre fois parce qu’on va enfin comprendre ce qui freinait la croissance, depuis quelques années : c’était l’euro trop cher, et rien d’autre.
Semaine après semaine, on nous répétait que la France perdait des parts de marché, que sa compétitivité se dégradait. La France, suggérait-on, était le mouton noir de l’Europe.
Les causes de cette dégradation ? On invoquait, selon l’humeur, le poids des prélèvements obligatoires, la taxe professionnelle, l’Impôt de solidarité sur la fortune, les 35 heures, l’absentéisme, la réglementation tatillonne, l’épaisseur du droit du travail, l’âge de la retraite, les déficits et la dette publics, les salaires trop élevés, et surtout la lourdeur des charges sociales… Les discours du Medef et du Chef de l’Etat offrent un florilège inépuisable.
Heureusement, les indicateurs officiels décrivent toute autre chose : une compétitivité française dont le seul boulet était l’euro cher, et qui le tirait plus vaillamment que la plupart des autres.
Le dernier bulletin trimestriel de la Banque de France (1) contient une page fort édifiante reproduite ci-contre, consacrée à la compétitivité de l’économie française.
Suite et source : Blog le Monde