Patrons cherchent désespérément salariés

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Jeff Van Planet
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Jeff Van Planet » 05 août 2018, 19:39:10

Spartiate a écrit :
05 août 2018, 17:35:38
Jeff Van Planet a écrit :
05 août 2018, 07:35:19
Spartiate a écrit :
04 août 2018, 18:56:12
Je dis juste que le discours culpabilisant qui consiste à dire qu'on devrait avoir honte de refuser des boulots pénibles...
Personnellement je trouve cette phrase d'un mépris incommensurable.
Peut-être mais en attendant, travailler dur ne paye pas, ou du moins ne paye plus. Se casser le cul pour finir en invalidité à 50 ans, avec ce que ça représente comme perte de revenus, dans un contexte de constants reculs de l'âge de la retraite, et ensuite râler ensuite sur Internet sur ces fainéants de jeunes, je n'appelle pas ça un bon pari sur l'avenir. Ceux qui tiennent ces discours dirigent leur colère sur les mauvaises personnes.
Ne rien faire de sa vie est une perspective bien plus ridicule: qui peut être assez lâche pour baisser les bras? et si tu ne le fais pas toi même, au moins ait la décence de ne pas vivre sur le dos de ces gens que tu méprises. Quand j'avais 24 ans je vivais en communauté autonome et je ne demandais rien à personne pour ne pas être un poids mort qui vivrait sur le dos de ces ringards qui faisaient des jobs de débiles. Inutile de leur rendre la vie plus dure, n'est-ce pas?

J'étais un gamin immature, mais au moins j'avais du respect!
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par politicien » 05 août 2018, 19:46:39

Petit rappel à tout le monde sans viser personne : chacun a le droit de donner son avis, c'est le but du forum, mais le jugement, l'irrespect ne font pas partie des valeurs du forum.

Merci d'avance,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire » Le débat ne s'arrête jamais sur Actu-Politique

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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Narbonne » 05 août 2018, 21:34:00

Les jeunes sont sous payés et ont compris qu'ils étaient jetables à tout moment. Les salariés sont devenus la variable d'ajustement pour soit disant régler les problèmes économiques de la France. Ils ont raison de refuser ces jobs pourris, payés une misère où des entreprises se débrouillent pour ne pas participer au frais de repas (le gars des vendanges par exemple, mais aussi des entreprises qui imposent 2 heures de pause à midi (c'est la nouvelle mode)).
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.

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wesker
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par wesker » 05 août 2018, 23:52:50

Aux Pays Bas, ils envisagent de faire payer les entreprises au profit des employés qui font prévaloir le velo sur la voiture....Ici, certain des patrons préfèreraient supprimer les avantages que d'accepter de renoncer aux derniers caprices à la mode !

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Spartiate
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Spartiate » 06 août 2018, 10:58:12

@Jeff Van Planet Je ne méprise personne mais je n'admets pas qu'on lance l'anathème contre ceux qui auraient suivi une formation pas assez utilitariste pour répondre aux jérémiades de patrons qui ne trouvent pas le mouton à cinq pattes qu'ils recherchent. Au fond, n'importe quel diplômé en histoire de l'art aura une meilleure contribution à l'humanité qu'un jeune péteux sortant d'une école de commerce.

Mais pour le comprendre, il faut sortir de la conception de vie majoritaire empreinte de consumérisme, qui consiste à faire des études à crédit, acheter une maison à crédit, acheter une voiture à crédit, se trouver une femme, lui faire des gosses, être incapable de s'en occuper à cause du boulot, aller en vacances dans un camping de Monsieur-Tout-le-monde situé sur la Côte d'Azur sans pouvoir en profiter à cause des gamins insupportables qu'on a engendrés et revenir au boulot plus fatigué que quand on est parti. Supporter des collègues débiles, finir avec des dettes toujours plus grandes, divorcer, verser des pensions alimentaires, devenir alcoolique.

Comme l'a fait Astérix, je caricature très grossièrement. Mais si on changeait de paradigme, si on acceptait de vivre dans une société moins moderne, de ne pas dépenser plus que ce qu'on gagne et ne pas procréer sans avoir les reins suffisamment solides, on n'aurait pas besoin de s'enfermer dans ce schéma. Qu'importe, tout ça est un truc de bobo hippie irréalisable, et on l'apprend dès notre plus jeune âge. On continue d'apprendre à nos gamins l'histoire, l'art mais on aimerait quand même bien supprimer ces enseignements inutiles (on commence à le faire au lycée, où l'histoire devient optionnelle pour la série S) parce que pour lire les KPI d'une entreprise, ça n'est d'aucune utilité.

Aujourd'hui, on est dans une époque de surproduction alimentaire et industrielle, avec une offre qui dépasse largement nos besoins réels. Les jeunes de la génération actuelle ont cette chance là, je le reconnais volontiers. Ce pourrait être le moment idéal de lever le pied et de réfléchir au sens de notre vie misérablement courte mais c'est tout l'inverse qui se produit car un monde où ne pourrait pas se connecter en 5G en zone de montagne est un monde invivable.

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wesker
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par wesker » 06 août 2018, 11:15:23

Le consumérisme est une religion, et elle compte ses adeptes, ses fanatiques qui croient que se divertis, oublier les réalités et les autres besoins, parfois immatériels de l'individu peut apporter le bonheur. Ces gens là ne définissent le bonheur, la réussite qu'à travers l'acquisition de biens matériels, souvent inutiles, ou le montant du compte en banque, ils oublient que le bonheur, la joie, la réussite peuvent se définir par de nombreux critères qui méritent, aussi autant de considération que cette quête nauséabonde qui cause, tant de malheur, de souffrance et qui fragilise l'équilibre, précisément dont les marchés ont besoin.

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johanono
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par johanono » 06 août 2018, 11:31:55

Spartiate a écrit :
06 août 2018, 10:58:12
@Jeff Van Planet Je ne méprise personne mais je n'admets pas qu'on lance l'anathème contre ceux qui auraient suivi une formation pas assez utilitariste pour répondre aux jérémiades de patrons qui ne trouvent pas le mouton à cinq pattes qu'ils recherchent. Au fond, n'importe quel diplômé en histoire de l'art aura une meilleure contribution à l'humanité qu'un jeune péteux sortant d'une école de commerce.
Mais les jérémiades sont aussi du côté que ceux qui se lancent dans de longues études dans des filières sans débouchés (genre lettres, psycho, histoire de l'art, etc), et qui après, viennent se plaindre d'une société qui n'offre pas de boulot à des gens qui ont pourtant fait l'effort de faire des études. "Quoi, j'ai fait de longues, mais je n'ai pas de boulot, c'est injuste !". C'est peut-être injuste, mais il fallait y réfléchir avant !

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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par wesker » 06 août 2018, 16:49:16

L'orientation, les besoins, aussi que les entreprises se devraient d'exprimer, leurs attentes et la manière aussi de contribuer aux formations sur le terrain permettrait de répondre à ces problématiques. Non, le souci vient de la cupidité des patrons qui, pour certains ne veulent pas payer, ni les salariés ni les formations ni rien mais ont des niveaux d'exigences élevées.

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Logos
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Logos » 06 août 2018, 17:55:15

Je vois qu'on parle beaucoup des filières universitaires sans débouchés. Mais ce n'est pas le cœur du problème.
Les pics de chômage ne se retrouvent pas chez les Bac+5 en Histoire de l'Art mais à des niveaux CAP/Bac Pro.
Y compris plusieurs années après la sortie d'étude.

Les Bac+5 en Histoire de l'Art galèrent plus que d'autres Bac+5 ou même Bac+2. Mais après un certain temps ils finissent
quand même par faire leur trou. Alors certes sans rapport avec leur formation ou leur "niveau", et donc c'est du gâchis.
Mais leur taux de chômage moyen reste faible. C'est sans doute que pour avoir un Bac+5 même "inutile", il faut quand même avoir un minimum de capacités d'apprentissage, d'expression et de motivation. Et que beaucoup utilisent ces capacités pour faire d'autres formations, passer des concours ou évoluer en interne dans les grosses entreprises.

Malheureusement du coup ils "prennent la place" des CAP/Bac Pro/BTS à qui ces emplois étaient initialement destinés.
Le chômage se transmet "en cascade" par le jeu des dévalorisation respectives des diplômes.

J'ai deux exemples d'amies ayant fait une licence de lettres et qui ont passé ensuite un CAP Pâtisserie ensembles. Les deux ont très bien réussi. Un ami avec un Master en communication devenu maçon et qui a fini par reprendre la boîte de son patron qui tourne très bien. Tout simplement car au-delà de la technique, pour gérer une boite de BTP il faut savoir manipuler des chiffres, gérer des hommes, comprendre le droit, bien parler, savoir communiquer. Autre exemple : une mère au foyer de 45 ans n'ayant que le Bac et qui décide tout à coup de devenir infirmière. Personne n'y croyait. Et bien elle a réussi ses études et a décrocher un poste en hôpital.

Tout le monde n'a pas cette capacité ou le temps libre pour cela. Mais en France (dans les institutions, les entreprises) on a l'obsession de la formation initiale et du CV. Ce qu'on fait à 20 ans devrait nous définir toute notre vie. On ne conçoit pas qu'on puisse reprendre des études à 30, 40 ou même 50 ans. Et qu'on soit capable de faire autre chose que ce qu'on a toujours fait. Qu'un diplômé en lettres puisse devenir informaticien. Et qu'un mécano puisse devenir éducateur spécialisé. On ne laisse pas sa chance à celui qui n'a pas le bon CV mais qui est motivé et capable d'apprendre.

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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Jeff Van Planet » 06 août 2018, 19:12:55

@Spartiate

fais comme tu veux, mais au moins ne méprises pas les gens en les caricaturant et surtout rends-toi compte d'une chose: la personne sur la quelle tu as le plus d'influence c'est toi même et que si tu veux changer la société/le monde, alors il faut commencer par appliquer ces principes à toi même. Et crois moi ce n'est pas en vivant sur le travail des gens que tu vas leurs donner envie de faire comme toi.

Comme je te l'ai déjà dit dans ma vingtaine je vivais en communauté auto gérée et on ne vivait pas d'allocation prises sur le dos de gens dont on ne voulait pas la vie. Non, à la place on faisait de la récup' d'invendus (une boulangerie artisanale, primeurs etc) et on organisait des fêtes pour obtenir de l'argent afin d'acheter ce dont on avait besoin.


Mais si j'ai vécu comme ça c'est pour être cohérent, pour vivre selon mes critères, je ne me voyait pas donner des leçons en n'applicant pas à moi même mes idéaux, sinon comment aurais-je put critiquer ceux qui m'aurait permis de vivre.


Donc appliques toi tes principes de vies si tu veux donner envie aux gens de changer, sinon tu passes juste pour un râleur que l'on trouve aux comptoirs des PMU.


Cordialement
Modifié en dernier par Jeff Van Planet le 06 août 2018, 19:26:27, modifié 1 fois.
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Jeff Van Planet » 06 août 2018, 19:14:20

johanono a écrit :
06 août 2018, 11:31:55
Spartiate a écrit :
06 août 2018, 10:58:12
@Jeff Van Planet Je ne méprise personne mais je n'admets pas qu'on lance l'anathème contre ceux qui auraient suivi une formation pas assez utilitariste pour répondre aux jérémiades de patrons qui ne trouvent pas le mouton à cinq pattes qu'ils recherchent. Au fond, n'importe quel diplômé en histoire de l'art aura une meilleure contribution à l'humanité qu'un jeune péteux sortant d'une école de commerce.
Mais les jérémiades sont aussi du côté que ceux qui se lancent dans de longues études dans des filières sans débouchés (genre lettres, psycho, histoire de l'art, etc), et qui après, viennent se plaindre d'une société qui n'offre pas de boulot à des gens qui ont pourtant fait l'effort de faire des études. "Quoi, j'ai fait de longues, mais je n'ai pas de boulot, c'est injuste !". C'est peut-être injuste, mais il fallait y réfléchir avant !
Tout à fait d'accord. Il faut arrêter avec cette mentalité de "je veux alors il faut me donner".
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par asterix » 06 août 2018, 19:20:59

Spartiate a écrit :
05 août 2018, 17:35:38
Jeff Van Planet a écrit :
05 août 2018, 07:35:19
Spartiate a écrit :
04 août 2018, 18:56:12
Je dis juste que le discours culpabilisant qui consiste à dire qu'on devrait avoir honte de refuser des boulots pénibles...
Personnellement je trouve cette phrase d'un mépris incommensurable.
Peut-être mais en attendant, travailler dur ne paye pas, ou du moins ne paye plus. Se casser le cul pour finir en invalidité à 50 ans, avec ce que ça représente comme perte de revenus, dans un contexte de constants reculs de l'âge de la retraite, et ensuite râler ensuite sur Internet sur ces fainéants de jeunes, je n'appelle pas ça un bon pari sur l'avenir. Ceux qui tiennent ces discours dirigent leur colère sur les mauvaises personnes.
De toute façon il y a belle lurette que le travail n'enrichit plus, et qu'on en vit parfois péniblement.
Je veux juste reformuler ma pensée, encore une fois remixée par un traducteur simplificateur et orienté: Je ne suis pas la pour casser du jeune, juste lui indiquer l'image qu'il répend. De toute façon, dans mes petites histoires que Yakiv déteste tant, je peux en sortir sur des plus âgés, 40 et plus. J'ai même voulu en sortir une sur un manager de 58 ans et son staff, il n'a pas voulut.
J'ai parlé d'une jeunesse de manière globale, parce qu'il y a tout de même un facteur commun qui leur est commun à tous. Il est clair que personnellement j'en trouve, heureusement d'ailleurs, rarement certes, de très valables, d'une éducation et d'un état d'esprit remarquable.
Quelqu'un parlait de mépris incommensurable: dans un restaurant, un plongeur (doctorant en biologie médicale) a demandé à ce qu'un rideau soit mis devant son poste de travail, pour ne pas être reconnut, tant c'est considéré comme dégradant. Je ne connais pas une foule de gens de mon age qui considère cela dégradant, encore moins qui poste à son insu, une vidéo sur les réseaux sociaux.

Alors non, je ne râle pas. Par contre les jeunes râlent contre la pénibilité et l'implication demandée. Ça oui.
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par asterix » 06 août 2018, 19:25:27

Jeff Van Planet a écrit :
06 août 2018, 19:14:20
johanono a écrit :
06 août 2018, 11:31:55
Spartiate a écrit :
06 août 2018, 10:58:12
@Jeff Van Planet Je ne méprise personne mais je n'admets pas qu'on lance l'anathème contre ceux qui auraient suivi une formation pas assez utilitariste pour répondre aux jérémiades de patrons qui ne trouvent pas le mouton à cinq pattes qu'ils recherchent. Au fond, n'importe quel diplômé en histoire de l'art aura une meilleure contribution à l'humanité qu'un jeune péteux sortant d'une école de commerce.
Mais les jérémiades sont aussi du côté que ceux qui se lancent dans de longues études dans des filières sans débouchés (genre lettres, psycho, histoire de l'art, etc), et qui après, viennent se plaindre d'une société qui n'offre pas de boulot à des gens qui ont pourtant fait l'effort de faire des études. "Quoi, j'ai fait de longues, mais je n'ai pas de boulot, c'est injuste !". C'est peut-être injuste, mais il fallait y réfléchir avant !
Tout à fait d'accord. Il faut arrêter avec cette mentalité de "je veux alors il faut me donner".
Oui, c'est une partie de la définition du problème. Et c'est bien là qu'on les voit râler, mais aussi devant le nouveau mode d'accession aux études supérieures, dont le nom technocratique ne me revient plus.
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par Jeff Van Planet » 06 août 2018, 19:31:59

@asterix
si le travail n'enrichit plus, c'est qu'il y a trop de monde qui vivent sur le travail des autres. Ils qualifient le travail de "pénible" et le rendent encore plus pénible pour ceux qui le font car les critiques en vivent indirectement. Et plus ça va plus ça devient "pénible" et moins gratifiant et donc plus de gens basculent du coté des "profiteurs". C'est un cercle vicieux.

Je regrette le hippies qui refusaient de vivre comme ça mais au moins ils ne vivaient pas sur le dos de ces gens: ils produisaient eux même en s'organisant en communautés. Ce qui leurs donnait la légitimité pour critiquer dit au passage.
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Re: Patrons cherchent désespérément salariés

Message non lu par asterix » 06 août 2018, 19:53:26

Logos a écrit :
06 août 2018, 17:55:15
Je vois qu'on parle beaucoup des filières universitaires sans débouchés. Mais ce n'est pas le cœur du problème.
Les pics de chômage ne se retrouvent pas chez les Bac+5 en Histoire de l'Art mais à des niveaux CAP/Bac Pro.
Y compris plusieurs années après la sortie d'étude.

Les Bac+5 en Histoire de l'Art galèrent plus que d'autres Bac+5 ou même Bac+2. Mais après un certain temps ils finissent
quand même par faire leur trou. Alors certes sans rapport avec leur formation ou leur "niveau", et donc c'est du gâchis.
Mais leur taux de chômage moyen reste faible. C'est sans doute que pour avoir un Bac+5 même "inutile", il faut quand même avoir un minimum de capacités d'apprentissage, d'expression et de motivation. Et que beaucoup utilisent ces capacités pour faire d'autres formations, passer des concours ou évoluer en interne dans les grosses entreprises.

Malheureusement du coup ils "prennent la place" des CAP/Bac Pro/BTS à qui ces emplois étaient initialement destinés.
Le chômage se transmet "en cascade" par le jeu des dévalorisation respectives des diplômes.

J'ai deux exemples d'amies ayant fait une licence de lettres et qui ont passé ensuite un CAP Pâtisserie ensembles. Les deux ont très bien réussi. Un ami avec un Master en communication devenu maçon et qui a fini par reprendre la boîte de son patron qui tourne très bien. Tout simplement car au-delà de la technique, pour gérer une boite de BTP il faut savoir manipuler des chiffres, gérer des hommes, comprendre le droit, bien parler, savoir communiquer. Autre exemple : une mère au foyer de 45 ans n'ayant que le Bac et qui décide tout à coup de devenir infirmière. Personne n'y croyait. Et bien elle a réussi ses études et a décrocher un poste en hôpital.

Tout le monde n'a pas cette capacité ou le temps libre pour cela. Mais en France (dans les institutions, les entreprises) on a l'obsession de la formation initiale et du CV. Ce qu'on fait à 20 ans devrait nous définir toute notre vie. On ne conçoit pas qu'on puisse reprendre des études à 30, 40 ou même 50 ans. Et qu'on soit capable de faire autre chose que ce qu'on a toujours fait. Qu'un diplômé en lettres puisse devenir informaticien. Et qu'un mécano puisse devenir éducateur spécialisé. On ne laisse pas sa chance à celui qui n'a pas le bon CV mais qui est motivé et capable d'apprendre.
Je suis complètement d'accord avec ça, dans l'ensemble. Ce que je voudrait juste préciser, c'est qu'effectivement les diplômés d'études supérieures ont un meilleur accès au travail simplement parce qu'ils présentent une culture générale, donc un état d'esprit favorable, une capacité à réagir, analyser, comprendre. Mais c'est bien sur souvent le cas: on les retrouve souvent travaillant dans des filières qui normalement recrutaient du BAC pro ou du CAP, mais vu 10 ou 15 ans d'échec et d'insatisfaction, les employeurs cherchent des universitaires en reconversion. En tout cas les plus malins d'entre eux. Bémol pour les BTS, qui fournissent encore dans certaines filières des jeunes très intéressants et bien formés. Et les CAP reprennent de la valeur précisément par l'arrivée de plus en plus consistante, de jeunes universitaires s'adressant à des CFA de la Chambre de Métiers, pour obtenir une alternance.

Alors c'est grandement dommage pour les jeunes en échec, issus de 3ème de collège, qui sont bien souvent au CFA parce que c'est le dernier endroit ou on les accepte, mais dont on ne fera rien, parce qu'on apprend pas au éléphants à voler, ni au poisson à respirer, comme le déclarait justement Einstein. Pourtant, notre système éducatif, sous la pression idéologique que l'on sait, voudrait que les éléphants volent.

Du reste, le CFA avec qui je suis en rapport de manière permanente pour mes apprentis, m'annonce que vu la défection générale des entreprises pour former en CAP, va ouvrir l'année prochaine, une cession spéciale pour ex universitaires en reconversion dans les métiers techniques tels que métalliers chaudronnier soudeur, menuisier bois... c'est juste positif.

Et puisqu'on me reprochait de casser du jeune, il est clair que je ne tiens pas le jeune responsable de son relatif égarement (car il s'agit bien d'égarement subit). Le responsable est son parent, et la politique éducative, qui se déclarait dès les années 70, libératrice et révolutionnaire. D'aucun ne veut faire l'inventaire, sauf peut être actuellement sous ce gouvernement, et encore, on ne comprend pas encore quelle est vraiment la fibre des macronistes. Sauf à écouter Cédric Villani, intéressant au plus haut point.
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