Je suis d'accord avec toi sur le principe. J'ajouterai cependant deux réserves :Sur le fond mes positions n'étonneront personne. Je considère que la France n'a pas à faire des règles européennes une priorité.
Et que si elle doit réduire ses dépenses ou faire des réformes, c'est en fonction de ses seuls impératifs nationaux.
Pour rappel cette limite de 3% :
- N'est absolument pas économique, elle est politique.
- Son dépassement n'est en rien un "niveau critique" sur le plan de la soutenabilité de la dette.
Le psychodrame de ces derniers jours est tout à fait injustifié.
- A partir du moment où la France prend l'engagement de ramener son déficit public sous le seuil de 3%, il faut qu'elle tienne parole, sinon, elle est discréditée. Sinon, il vaut mieux ne pas faire de promesse que l'on n'est pas certain de pouvoir (ou de vouloir) tenir.
- Rappelons que la France finance son déficit sur les marchés financiers. Elle est donc dépendante des marchés financiers. Un gouvernement français qui dit ouvertement qu'il ne respectera pas le seuil des 3% envoie un mauvais signal aux marchés financiers, il s'expose ainsi à une hausse des taux d'intérêts qui pourrait être difficilement soutenable.
Tu peux enlever les guillemets : dans l'esprit de beaucoup de Français, il s'agit bien de plaire à l'Allemagne. Pendant la campagne, Macron avait dit que la France, ces dernières années, avait trahi l'Allemagne plusieurs fois (deux fois, je crois). Il se place donc dans un lien de dépendance morale et affective à l'Allemagne. Plaire aux Allemands, se soumettre à eux.Le choix (un paris en fait) a déjà été évoqué pendant la campagne : chercher à "plaire" à l'Allemagne en espérant qu'en retour elle accepte de changer de politique en Europe. Notamment changement de sa politique commerciale, évolution de la politique monétaire, contribution au budget européen, harmonisation sociale.. etc.
Mais au-delà de cette volonté de plaire aux Allemands, il y a aussi, je le répète, cette dépendance aux marchés financiers. Il convient aussi de plaire aux marchés financiers, pour éviter toute hausse brutale des taux d'intérêts.