Entre 1941 et 1964, aux Etats-Unis, des impôts à taux confiscatoire ont existé. Pour autant, ils n'ont pas bloqué le développement des USA ni même rendu foncièrement malheureuses les personnes qui les payaient. Je me demande si les gens qui gagnent 1 million par an vivent réellement moins bien que les gens qui en gagnent 10. Certes, ils ne peuvent pas s'acheter autant de propriétés immobilières ou de véhicules de luxe et pourront tout au plus s'acheter 1 ou 2 yachts au cours de leur vie... mais cette différence est-elle si importante ?asterix a écrit : ↑20 oct. 2017, 19:29:55Moi je pense que quoi que tu gagnes, n'importe quelle somme, rien ne justifie que l'on t'en prenne + de 50%. Pour moi ce n'est pas acceptable, c'est une méthode confiscatoire digne des seigneurs féodaux appliquée par un état républicain. Les "collectivistes" n'ont qu'à fonder leur nation et appliquer cette fameuse "solidarité", on les verra à l'oeuvre. On verra dans quelle mesure ils sont capables de vivre ce qu'ils pensent.
Mais chez les collectivistes, il y a une contradiction notoire: ils détestent les riches, appellent à la sobriété, mais par contre ils réclament frénétiquement leur excès de pognon, d'une manière absolument "désintéressée". Ça ne colle pas. Je t'aime moi non plus! Et ce n'est pas plus estimable comme posture, que celle des riches qui se barrent ailleurs. Moi j'en prends juste un pour taper l'autre.
Moi je pense que la théorie du ruissellement n'est pas absolue, effectivement. Mais il faut tout mettre en oeuvre pour qu'elle s'amorce: il y a eu des époques ou cela a fonctionné, et c'était excellent, notamment dans la mesure ou si le ruissellement fonctionne, c'est que les riches ont confiance en leur pays et en leur compatriote, et vice versa. Je suis pour le contraire de la lutte des classes: beaucoup plus pour la collaboration des classes. Il faut aussi que les gens puissent être bien dans leur classe, et qu'ils assument ce qu'ils sont. Perso, sans les riches, mon métier artisanal va crever, c'est en ce sens qu'il me plait bien d'être moins riche qu'eux. Je bénéficie d'un "ruissellement" parce que à leur yeux je suis, avec mes salariés, digne de confiance, et que leur richesse ne me fait pas perdre la tête au point de pratiquer des prix confiscatoires.
Concernant ton avis sur la théorie du ruissellement, il comprend, à mon sens, de nombreux biais. En premier lieu, tu parles d'une confiance en ses compatriotes. Penses-tu réellement que cet argument fait encore sens aujourd'hui dans le cadre de la mondialisation ? De plus, la numérisation de la société modifie la relation de confiance à l'autre...puisqu'il est dématérialisé.
En second lieu, tu es heureux qu'il y ait un ruissellement car tu exerces une profession artisanale. C'est un secteur de niche, avec des produits à forte valeur ajoutée et/ou une compétitivité hors-prix marquée. En revanche, les personnes aisées ont-elles besoin des balayeurs du métro (qu'elles ne fréquentent pas), de RER ou de TER (qu'elles n'utilisent pas), d'aller faire leurs courses dans un hypermarché (le marché ou Monoprix, c'est beaucoup mieux), de faire appel au boulanger du coin (jamais, les personnes riches habitent plutôt dans le centre-ville où se trouve le meilleur boulanger de la ville, meilleur ouvrier de France si possible).
Certes, il y aura d'autres ruissellements : domestiques, garde d'enfants, professorat privé (voire tutorat), artisanat, luxe, art, paysagiste... mais le ruissellement sur le bûcheron d'une scierie vosgienne sera limité, encore plus pour l'ouvrier spécialisé de l'industrie automobile qui fabrique des voitures citadines (qui ne correspond pas à cette clientèle, plutôt friande de SUV ou de berlines).
Là encore, l'économie ouverte fera toujours préférer, à qualité équivalente, des produits moins chers, car l'intérêt de tout agent domestique, c'est de maximiser sa contrainte budgétaire. Ils sont rationnels, et se doivent même de l'être plus que les autres, sinon, ils risquent leur fortune.