Les emplois créés par la fin de l'ISF coûteront… 4 fois plus cher que les contrats aidés
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Les emplois créés par la fin de l'ISF coûteront… 4 fois plus cher que les contrats aidés
Les emplois créés par la fin de l'ISF coûteront… 4 fois plus cher que les contrats aidés
Économie La bonne blague
Par Thomas Vampouille et Étienne Girard
Publié le 27/10/2017 à 10:07
Le ministère de l'Economie a indiqué au président PS de la commission des Finances du Sénat qu'il espérait "à long terme" la création de 50.000 emplois grâce à la suppression de l'ISF et à la "flat tax" voulues par Emmanuel Macron à destination des ultrariches.
Si vous n'êtes pas assis, appuyez-vous contre un mur. Nous allons en effet vous révéler une donnée renversante : le nombre de créations d'emplois espérées par Bercy grâce au bouclier fiscal XXL mis en place dans le projet de loi de Finances (PLF) 2018. C'est Le Parisien qui le rapporte ce vendredi 27 octobre, grâce au président socialiste de la commission des Finances du Sénat, Vincent Eblé, qui a exigé des informations chiffrées de la part du ministère de l'Economie.
Selon l'estimation de Bercy, donc, la suppression d'une majeure partie de l'ISF et la mise en place du prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital (PFU, dit "flat tax") devraient créer… 50.000 emplois ! Et encore, précise le ministère, ce sera "à long terme". L'administration anticipe également un gain, toujours "à long terme", de 0,5 point de PIB. Bigre, pour une mesure censée être l'alpha et l'omega de la relance de l'investissement, et donc de notre économie…
Un demi-million d'euros l'emploi créé
Alors évidemment, Marianne n'a pas résisté à la tentation de calculer le coût d'un emploi créé par ce bouclier fiscal version Macron. Pour cela, il a fallu déterminer ce que les têtes pensantes de Bercy entendaient par "à long terme". On a été sympa, on a tranché pour 5 ans : ce n'est pas si long, mais c'est déjà la durée du mandat d'Emmanuel Macron. Sachant que le bouclier fiscal coûtera 4,5 milliards d'euros la première année (2018) puis 5,1 milliards par an, le cadeau représente un total de 25 milliards sur cinq ans. Pour 50.000 emplois créés, cela nous donne… 500.000 euros l'emploi, un demi-million !
Tiens, mais souvenez-vous… le coût trop élevé d'un emploi créé, n'était-ce pas la raison invoquée par les ministres de droite du gouvernement (Edouard Philippe, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin) pour annoncer la fin des contrats aidés ? "Les contrats aidés sont extrêmement coûteux pour la nation", dénonçait ainsi le ministre des Comptes publics en juillet devant la commission des Finances de l’Assemblée. Et pourtant, ceux-ci ne coûtent "que" 23.000 euros chacun par an en moyenne, selon les données de l'OFCE rapportées par l'Ifrap. Ce qui, sur un quinquennat, donne 115.000 euros le contrat aidé. Vous aurez fait le calcul tout seul : avec la même dépense que le bouclier fiscal, l'Etat aurait pu créer, sur la même période, non pas 50.000 mais 217.000 emplois aidés ! Traduit en langage macronien, cela signifie qu'un emploi créé par le bouclier fiscal coûte… 4,3 fois plus cher à l'Etat qu'un contrat aidé.
Où l'on confirme à nouveau que les assistés de la République ne sont pas ceux qu'on croit… Car dans le même temps, les données transmises par Bercy au sénateur Eblé montrent que les 100 "premiers de cordée" (les plus gros contribuables à l'ISF actuel) gagneront, grâce à ces mesures, quelque 1,5 million d'euros par an chacun. Comme quoi, Emmanuel Macron est trop modeste quand il affirme aux Guyanais qu'il n'est pas le père Noël : il l'est, mais pour la France d'en haut.
Source : https://www.marianne.net/economie/les-e ... rats-aides
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Re: Les emplois créés par la fin de l'ISF coûteront… 4 fois plus cher que les contrats aidés
Un constat a déjà fait à de nombreuses reprises par des économistes : à savoir que, quand un gouvernement pratique des exonérations fiscales pour créer des emplois, on s'aperçoit que le coût de ces exonérations, rapporté au nombre d'emplois créés, est bien plus élevé qu'en cas d'emplois publics (contrats aidés, emplois jeunes, etc.).
Cependant, ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses. Il faut avoir conscience qu'il y a un exil fiscal important, c'est-à-dire que de nombreux contribuables aisés quittent la France pour des pays étrangers fiscalement plus accueillants. Et ce en toute légalité. C'est choquant moralement, mais c'est légal. Quel est le coût de cet exil fiscal ? Difficile à dire. C'est bien gentil de dire qu'il faut taxer les riches, mais s'ils quittent la France pour aller payer leurs impôts ailleurs, alors le manque à gagner pour les finances publiques peut être très important.
La finalité des récentes mesures fiscales (prélèvement libératoire sur le capital, fin de l'ISF) est aussi de freiner cet exil fiscal. Sera-ce suffisant ? Difficile à dire. Mais on ne peut pas réduire cette problématique fiscale à un simple débat sur le nombre d'emplois qui seraient potentiellement créés par ces mesures.
Cependant, ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses. Il faut avoir conscience qu'il y a un exil fiscal important, c'est-à-dire que de nombreux contribuables aisés quittent la France pour des pays étrangers fiscalement plus accueillants. Et ce en toute légalité. C'est choquant moralement, mais c'est légal. Quel est le coût de cet exil fiscal ? Difficile à dire. C'est bien gentil de dire qu'il faut taxer les riches, mais s'ils quittent la France pour aller payer leurs impôts ailleurs, alors le manque à gagner pour les finances publiques peut être très important.
La finalité des récentes mesures fiscales (prélèvement libératoire sur le capital, fin de l'ISF) est aussi de freiner cet exil fiscal. Sera-ce suffisant ? Difficile à dire. Mais on ne peut pas réduire cette problématique fiscale à un simple débat sur le nombre d'emplois qui seraient potentiellement créés par ces mesures.
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Re: Les emplois créés par la fin de l'ISF coûteront… 4 fois plus cher que les contrats aidés
pourquoi?Cependant, ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses.
Je veux dire, aujourd'hui on nous explique qu'il faut avoir une politique active pour l'emploi, pourquoi voir qu'on peut créer plus d'emploi publics avec les mêmes moyens qu'avec des allègements d'impôts envers les plus aisés serait-il une mauvaise manière de voir les choses?
D'autant que lorsqu'on crée 4 fois plus d'emplois on crée plus de richesses (demande intérieur, amélioration de l'investissement des ménages) que quand on permet à des personnes plus riches d'épargner un peu plus.
Alors, oui la difficulté des poltiques fiscales est de trouver un "juste milieu" entre ce qui permet aux pouvoir public de faire suffisament de recettes pour pourvoir à des dépenses suffisament bien organisées. Mais là c'est une généralité qui finalement n'apporte pas grand chose au débat. Regarder la politique fiscale par le bout de la lorgnette "exile fiscal légal" c'est trop réducteur par rapport à ce qui est en jeu.
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Re: Les emplois créés par la fin de l'ISF coûteront… 4 fois plus cher que les contrats aidés
Les rentrées liées à l'ISF ont baissé ces vingt dernières années ?johanono a écrit : ↑02 nov. 2017, 11:28:16Un constat a déjà fait à de nombreuses reprises par des économistes : à savoir que, quand un gouvernement pratique des exonérations fiscales pour créer des emplois, on s'aperçoit que le coût de ces exonérations, rapporté au nombre d'emplois créés, est bien plus élevé qu'en cas d'emplois publics (contrats aidés, emplois jeunes, etc.).
Cependant, ce n'est pas comme ça qu'il faut voir les choses. Il faut avoir conscience qu'il y a un exil fiscal important, c'est-à-dire que de nombreux contribuables aisés quittent la France pour des pays étrangers fiscalement plus accueillants. Et ce en toute légalité. C'est choquant moralement, mais c'est légal. Quel est le coût de cet exil fiscal ? Difficile à dire. C'est bien gentil de dire qu'il faut taxer les riches, mais s'ils quittent la France pour aller payer leurs impôts ailleurs, alors le manque à gagner pour les finances publiques peut être très important.
La finalité des récentes mesures fiscales (prélèvement libératoire sur le capital, fin de l'ISF) est aussi de freiner cet exil fiscal. Sera-ce suffisant ? Difficile à dire. Mais on ne peut pas réduire cette problématique fiscale à un simple débat sur le nombre d'emplois qui seraient potentiellement créés par ces mesures.
Re: Les emplois créés par la fin de l'ISF coûteront… 4 fois plus cher que les contrats aidés
Je ne sais pas, mais l'exil fiscal est une réalité.
Re: Les emplois créés par la fin de l'ISF coûteront… 4 fois plus cher que les contrats aidés
Et l'emploi public est mauvais par essence. Quand on recrute un fonctionnaire bac +2 ou +3 de 22 ans , on va le payer jusqu'à 82 ans à raison de 50 k€/an et il coûtera 3 millions d'€. Une somme colossale.
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