Tiens, voilà de la diminution de dépenses publiques.Education - Mort programmée pour l’Académie de Limoges
15 mai 2018, 00:00:00
Un rapport ministériel préconise le passage de 26 à 13 académies, selon une carte calquée sur celle des nouvelles grandes régions. Exit le Limousin ?
L’Académie de Limoges est-elle vouée à disparaître d’ici deux ans ? C’est en tout cas ce que préconise le dernier rapport ministériel sur l’organisation territoriale de l’Education nationale, le troisième en six mois.
Au plus tard à la rentrée 2020. Ce qui semble n’être encore qu’un” document de travail”, selon les éléments de langage habituels, affiche en tout clairement la couleur : pour des raisons d’économies et de rationalisation de gestion, le passage de 26 à 13 académies serait très sérieusement envisagé, et rapidement. Un calendrier serait même avancé, le tout devant être fin prêt, dixit le rapport, au plus tard à la rentrée 2020. Révélée notamment par le site internet “Le café pédagogique”, relayée depuis par des syndicats perplexes et inquiets (lire ci-contre), l’existence de ce rapport devrait donc faire couler beaucoup d’encre, et pas seulement en Limousin. Plusieurs scénarii sont en effet envisagés selon la taille des régions actuelles. Pour les plus petites, celles qui ne comptent que 5 à 6 départements, cette redistribution territoriale devrait se faire presque naturellement, selon le document ministériel qui cite le cas normand (le projet de fusion des académies de Caen et Rouen) et invite les recteurs concernés à remettre un projet de fusion avant fin 2018, pour une application effective en 2019 ou 2020.
« De nouveaux modes de gouvernance ». Pour les régions plus grandes, comme la Nouvelle-Aquitaine (mais aussi Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est et Occitanie), c’est évidemment plus compliqué. Là aussi, les recteurs sont invités à rendre leurs propositions de réorganisation pour validation en janvier 2019. Mais étant donnée l’étendue des territoires concernés, « la mise en œuvre de ce principe, explique le rapport ministériel, implique la conception de nouveaux modes de gouvernance pour maintenir ou renforcer, dans le nouveau cadre, le fonctionnement et la qualité de suivi indispensable. »
Les pleins pouvoirs pour les “super-recteurs” ? En clair, le ministère constate que les nouvelles “régions académiques” créées en 2016 et assorties de “super-recteurs” (comme celui de Bordeaux, censé chapeauter les trois académies actuelles de Nouvelle-Aquitaine) n’ont pas su trouver leurs marques. Autant donc leur donner les pleins pouvoirs… Dans la configuration de ces grandes académies, la création d’un vice-chancelier des universités et d’un adjoint chargé de l’enseignement scolaire serait alors envisagée, ainsi que la fusion des corps d’inspection.
Des rectorats vidés de leur substance... Au-delà de la symbolique, en terme d’aménagement du territoire, que pourraient représenter des rectorats vidés de leur substance (on pense à celui de Limoges mais aussi à celui de Poitiers), quelles seraient les conséquences budgétaires et humaines d’une telle réforme déjà dans les cartons depuis deux ans ? Même si le rapport suggère qu’un tel processus ne peut être lancé que progressivement dans les régions les plus grandes, la régionalisation du recrutement des enseignants est évidemment pressentie. De même, il n’est pas exclu de voir apparaître un seul IA-Dasen (Inspecteur d’académie) pour plusieurs départements, mais d’abord à titre expérimental et seulement là où la faiblesse relative des effectifs le justifierait.
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Article complet sur https://www.lepopulaire.fr/limoges/educ ... 49057.html
La réorganisation territoriale des services déconcentrés des ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, rapport IGAENR n°2018-029, mars 2018