Qu'en pensez vous ?Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Le rebond de 2018 n’est pas forcément une bonne nouvelle…
Le rayon jambon d'un supermarché à Nîmes. — SYLVAIN THOMAS / AFP
- L’inflation s’élève à 2,3 % sur un an.
- L’augmentation des prix rogne le pouvoir d’achat, faute de hausse des salaires.
- L’inflation devrait néanmoins refluer d’ici quelques mois.
La tendance de l’été se confirme. Selon les derniers chiffres des prix à la consommation publiés ce vendredi par l’Insee, en moyenne, les prix sont en hausse de 2,3 % sur un an. Autrement dit, l’inflation est de retour. Une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat, puisque si les prix augmentent, les salaires eux, progressent beaucoup moins vite.
« L’inflation actuelle n’est pas liée à des tensions internes à l’économie française, analyse Eric Heyer, directeur du département analyse et prévision à l’OFCE. C’est une inflation "importée" liée essentiellement à la montée du prix du baril de pétrole ». En conséquence, les entreprises ou encore les automobilistes voient leurs factures s’alourdir.
Le salarié n’est pas en position de force
Le problème, c’est que l’inflation dite « sous-jacente », elle, ne suit pas ce rythme. Cette dernière ne tient pas compte des prix de l’énergie, du tabac, ou encore de certains produits alimentaires qui sont soumis à de fortes variations saisonnières ou décidés par l’État. Bref, l’inflation « sous-jacente » permet d’avoir une vision plus stable de l’évolution globale des prix. Or, elle tourne autour de 1 %, et est principalement liée à… l’augmentation des salaires.
« Il y a deux facteurs qui pourraient permettre une hausse des salaires, poursuit Eric Heyer. Le premier, c’est l’augmentation de la productivité, et elle est plutôt faible. Le second facteur, ce serait une baisse du chômage ». Or, le taux de chômage au sens du BIT touchait 8,7 % de la population en France au deuxième trimestre 2018 : c’est encore très loin d’une situation dite de « plein-emploi » (en dessous de 5 % de chômage), d’autant plus que la baisse est très limitée sur un an (-0,4 point). « Ce niveau élevé de chômage ne donne pas beaucoup de pouvoir de négociation aux salariés », conclut Eric Heyer.
« Il n’y a pas de raison d’espérer un rattrapage des salaires »
(...)
Article complet sur https://www.20minutes.fr/economie/23288 ... -inflation
Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
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Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
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Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Le problème n'est pas l'inflation (2.3%, c'est relativement bas) mais la sous-indexation des salaires, des retraites et des prestations sociales qui va réduire le pouvoir d'achat et déprimer la consommation alors que la croissance est déjà en train de ralentir.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
En fait, tout dépend du type d'inflation, et tout dépend du contexte.
Jadis, l'inflation n'était pas forcément une mauvaise chose. Elle était le moyen de financer des acquis sociaux ou des investissements publics à peu de frais. Elle traduisait aussi la bonne santé de l'économie. Les prix augmentaient, mais les salaires étaient indexés sur les prix, donc ils augmentaient aussi, et pour permettre à notre économique de rester compétitive, nous avions la possibilité de dévaluer notre monnaie. En fin de compte, l'inflation était la ruine des rentiers, des détenteurs de capital.
Mais aujourd'hui, nous sommes dans un contexte de libre circulation des capitaux, nous ne pouvons plus dévaluer, donc la priorité affichée par tous nos gouvernements et par la BCE est la lutte contre l'inflation. Cette politique de rigueur sert les intérêts des détenteurs de capital, notamment des anciens. Donc aujourd'hui, si les prix augmentent, ce n'est pas une bonne chose : cette augmentation ne traduit pas la bonne santé de notre économie, elle dessert les consommateurs, et elle ne saurait être compensée par un quelconque rattrapage salarial, car il faut bien préserver la compétitivité de nos entreprises.
Jadis, l'inflation n'était pas forcément une mauvaise chose. Elle était le moyen de financer des acquis sociaux ou des investissements publics à peu de frais. Elle traduisait aussi la bonne santé de l'économie. Les prix augmentaient, mais les salaires étaient indexés sur les prix, donc ils augmentaient aussi, et pour permettre à notre économique de rester compétitive, nous avions la possibilité de dévaluer notre monnaie. En fin de compte, l'inflation était la ruine des rentiers, des détenteurs de capital.
Mais aujourd'hui, nous sommes dans un contexte de libre circulation des capitaux, nous ne pouvons plus dévaluer, donc la priorité affichée par tous nos gouvernements et par la BCE est la lutte contre l'inflation. Cette politique de rigueur sert les intérêts des détenteurs de capital, notamment des anciens. Donc aujourd'hui, si les prix augmentent, ce n'est pas une bonne chose : cette augmentation ne traduit pas la bonne santé de notre économie, elle dessert les consommateurs, et elle ne saurait être compensée par un quelconque rattrapage salarial, car il faut bien préserver la compétitivité de nos entreprises.
- El Fredo
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Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Non rien.
http://www.europe1.fr/emissions/axel-de ... on-3744164
https://bfmbusiness.bfmtv.com/france/l- ... 12972.html
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If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.
Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Il faut distinguer le salaire moyen du salaire médian.
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Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Salaire moyen, salaire médian, peu importe : si les salaires augmentent pour compenser l'inflation, alors ça veut dire que nous sommes potentiellement dans la spirale inflationniste que j'ai décrite, sauf que cette spirale, dans une économie beaucoup plus ouverte que jadis, pénalisera gravement la compétitivité de nos entreprises (sauf si tous les autres pays concurrents, notamment européens, connaissent la même spirale, mais ça reste à vérifier).
Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Nous ne sommes pas dans une spirale inflationniste. Et c'est très important de faire la différence entre salaire moyen et médian, car si ce sont les hauts salaires qui augmentent, cela n'a pas le même effet sur la consommation.johanono a écrit : ↑01 sept. 2018, 21:52:39Salaire moyen, salaire médian, peu importe : si les salaires augmentent pour compenser l'inflation, alors ça veut dire que nous sommes potentiellement dans la spirale inflationniste que j'ai décrite, sauf que cette spirale, dans une économie beaucoup plus ouverte que jadis, pénalisera gravement la compétitivité de nos entreprises (sauf si tous les autres pays concurrents, notamment européens, connaissent la même spirale, mais ça reste à vérifier).
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Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Le chiffre de 2,3% n'a aucune pertinence. Il s'agit d'une inflation qui prend en compte les prix de l'alimentation et de l'énergie, aussi appelée inflation "non sous-jacente". Or, les prix de l'énergie et de l'alimentation sont fortement variables et volatils. De plus, ces variations proviennent non pas de la demande, mais essentiellement de variation du coté de l'offre. Et l'inflation actuelle de 2,3% est surtout causée par une hausse des prix de l'énergie, pas autre chose. En conséquence, on peut être sûr que cette montée ne sera pas soutenue, vu sa variabilité. Ce n'est pas pour rien que cette inflation "non sous-jacente" est totalement ignorée par la BCE et les autres instances monétaires.
Ce qui compte réellement, c'est l'inflation hors prix de l'énergie et de l'alimentation, appelée "inflation sous-jacente". Actuellement, celle-ci est à peine à 1% (0.99% le mois dernier et 1.13% ce mois-ci). En clair, on est très loin d'un retour de l'inflation et on est largement en-deça de la cible d'inflation voulue par la BCE ! On est plus en droit de craindre la déflation qu'autre chose.
Ce qui compte réellement, c'est l'inflation hors prix de l'énergie et de l'alimentation, appelée "inflation sous-jacente". Actuellement, celle-ci est à peine à 1% (0.99% le mois dernier et 1.13% ce mois-ci). En clair, on est très loin d'un retour de l'inflation et on est largement en-deça de la cible d'inflation voulue par la BCE ! On est plus en droit de craindre la déflation qu'autre chose.
Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Pour les économistes c'est un phénomène marginal parce que temporaire.
Pour le consommateur c'est une baisse de pouvoir d'achat. Marginal et temporaire ?
Il n'y a pas longtemps tout le monde réclamait de l'inflation qui allait évaporer les crédits en cours. Alors ? Ben tant que les taux du crédit ne remontent pas trop, ça va.
Pour le consommateur c'est une baisse de pouvoir d'achat. Marginal et temporaire ?
Il n'y a pas longtemps tout le monde réclamait de l'inflation qui allait évaporer les crédits en cours. Alors ? Ben tant que les taux du crédit ne remontent pas trop, ça va.
- Jeff Van Planet
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Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
mais les gens qui réclament l'inflation sont des gens qui n'ont aucunes notions d'économies car elles sont aveuglées par la politique.
Leurs arguments tombent très souvent en deux secondes car ils ne reposent sur rien du tout à part leurs envies.
Leurs arguments tombent très souvent en deux secondes car ils ne reposent sur rien du tout à part leurs envies.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago
J.Saramago
- Nombrilist
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Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Les dirigeants de la BCE qui cherche les 2% d'inflation sont des demeurés ?
Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
D'ailleurs, cet objectif de 2%, c'est pour l'inflation non sous-jacente ou l'inflation sous-jacente ?
- Nombrilist
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Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Logiquement, c'est la sous-jacente. Mais ça décorrèle augmentation du coût de la vie et inflation.
Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Donc ça signifie que l'inflation sous-jacente est 50% au-dessous de l'objectif fixé par la BCE.Nombrilist a écrit : ↑02 sept. 2018, 12:33:47Logiquement, c'est la sous-jacente. Mais ça décorrèle augmentation du coût de la vie et inflation.
Re: Faut-il avoir peur du retour de l’inflation?
Eux connaissent les effets positifs et negatifs. Ils nn'attendent pas un miracle. Ils gèrent tout simplement.Nombrilist a écrit : ↑02 sept. 2018, 12:06:15Les dirigeants de la BCE qui cherche les 2% d'inflation sont des demeurés ?
C'est un peu différent chez les politiques qui nous présentent l'inflation comme le bonheur ou comme le diable. Ceux là nous prennent vraiment pour des veaux heu ... des veaux ? Oui mais ils ne le disent pas alors c'est pas grave.
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