Je n'entre pas dans les détails de cette affaire compliquée qui fait intervenir l'ancienne PDG d'Areva, la famille d'Al Gore et le Parti démocrate américain, et qui pourrait éventuellement mouiller Edouard Philippe.Le groupe nucléaire pourrait se voir réclamer 24 milliards d'euros par la justice américaine dans une affaire de corruption aux Etats-Unis. Un dossier qui pourrait embarrasser Anne Lauvergeon mais aussi Edouard Philippe, chez Areva à l'époque des faits.
Oubliez le scandale du Crédit lyonnais des années 1990 et les 15 milliards d’euros qu’il a coûtés à la France. L’affaire Areva est en passe de battre tous les records. Selon nos informations, la justice américaine a discrètement prévenu début juillet les autorités françaises qu’elle pourrait lancer un procès pour corruption contre l’ex-fleuron tricolore de l’atome. Et que, en cas de condamnation, l’amende pourrait aller jusqu’à… 24 milliards d’euros, l’équivalent d’un tiers des recettes de l’impôt sur le revenu. (...)
Une bien mauvaise nouvelle pour le contribuable… français. Car, en cas de procès pour corruption aux Etats-Unis, la règle veut que le montant de l’amende couvre la totalité du préjudice financier. Certes, le procureur pourrait se contenter de réclamer à Areva les 243 millions de dollars correspondant au montant de l’acquisition d’Ausra. Mais il peut aussi très bien exiger le remboursement de toutes les dépenses fédérales engagées dans l’affaire, à savoir : les 7,7 milliards de dollars investis dans l’usine de mox jamais construite, les 19,9 milliards qui vont être engloutis dans la gestion du plutonium non transformé et les 243 millions de l’acquisition d’Ausra, soit au total pratiquement 28 milliards de dollars, ou si l’on préfère, 24,1 milliards d’euros au cours actuel.
Inutile de préciser que, Orano n’ayant pas un centime en poche, c’est l’Etat qui devrait passer à la caisse. Le seul moyen d’éviter un tel désastre, font valoir les juristes, serait que la justice française sanctionne elle-même les coupables. Interrogées par Capital, la direction d’Orano et l’Agence des participations de l’Etat (qui représente l’Etat au conseil d’administration d’Orano) ont indiqué n’avoir pas connaissance d’une instruction judiciaire concernant les activités américaines de la société. Contactée par l’intermédiaire de maître Versini-Campinchi, Anne Lauvergeon n’a de son côté pas souhaité nous répondre. En retour, son avocat s’est contenté de traiter par SMS Marc Eichinger de “rat crevé”.
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Source : https://www.capital.fr/entreprises-marc ... ce-1308725
La balle est maintenant dans le camp du parquet français.