Et si on reparlait de la monnaie ?

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Yakiv
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par Yakiv » 31 déc. 2018, 22:20:03

albert a écrit :
31 déc. 2018, 20:47:45
Les Grecs ont répondu qu'ils n'approuvaient pas le plan proposé par l'UE, et cependant Tsipras a signé le mémorandum. Il n'a donc pas respecté le résultat du référendum qu'il avait lui-même organisé. C'est ni plus ni moins ce que j'ai écrit. Donc, apprenez à lire et à comprendre ce que vous lisez avant de traiter les gens de menteurs. Et je ne félicite pas la modération d'avoir laissé passer votre message insultant et dénué d'argument, d'autant plus que vous êtes un multirécidiviste.
Je pensais que toi (aussi) tu parlais de l'euro, c'est vrai.
Excuse-moi.
Et bonne année !

pierre30
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par pierre30 » 01 janv. 2019, 15:45:36

:rofl: :rofl: :jesors:
L'euro vingtenaire, une réussite imparfaite

La monnaie unique, créée officiellement le 1er janvier 1999, a joué son rôle de bouclier anti-crise monétaire et de stabilisation des prix. Mais la convergence insuffisante des économies de la zone…

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L'euro a vingt ans et c'est un survivant. On lui a prédit maintes fois sa perte, son échec, son explosion, à la naissance, lors de la crise financière, puis de la crise de la dette souveraine. « L'euro passera-t-il 2012 ? » se demandait il y a sept ans notre spécialiste des changes, Isabelle Croizard. À l'occasion des dix ans de l'euro fiduciaire, celui des pièces et des billets mis en circulation, elle relevait que la monnaie unique avait remarquablement joué son rôle de « bouclier en acier trempé contre la crise financière », épargnant « aux protagonistes de la zone euro des tempêtes monétaires dévastatrices dont ils avaient été coutumiers avant sa création ».


Stabilité et prospérité sont les deux avantages mis en avant par la Banque centrale européenne (BCE) qui célèbre ce 1er janvier 2019 les 20 ans de l'euro financier, la fixation des taux de change des onze États ayant participé à sa création. Si la stabilité est rarement contestée, la prospérité créée par l'euro n'est pas toujours perçue par les populations.

1. C'est une monnaie populaire


La monnaie commune a grandi, elle est utilisée quotidiennement par 340 millions d'Européens dans 19 pays, et malgré les critiques de souverainistes, elle est incroyablement populaire : selon les résultats du sondage Eurobaromètre réalisé en octobre 2018 et publié en novembre, 74% des habitants de la zone euro estiment que la monnaie unique est une bonne chose pour l'Europe, le plus haut niveau enregistré depuis 2004. Ils sont 64% à considérer que l'euro est bon pour leur pays, un record historique, et 25% à penser au contraire qu'il joue un rôle négatif. En France, le pourcentage est un peu plus bas, à 59%, et a reculé par rapport à l'an dernier. C'est l'un des pays, avec l'Italie, où certains l'accusent des difficultés économiques, bien plus souvent liées au manque de compétitivité industrielle. C'est en Irlande (85% pensent que l'euro est bon pour leur pays), au Luxembourg (80%) et en Autriche (76%) que le soutien à l'euro est le plus fort.

2. La stabilité des prix assurée


En dépit de la perception d'une hausse des prix provoquée par l'introduction de l'euro, la réussite de la monnaie unique est d'avoir empêché le retour de l'inflation pesant sur le pouvoir d'achat des ménages. Depuis le 1er janvier 1999, l'inflation annuelle s'est élevée en moyenne à 1,7%, « soit un niveau inférieur aux taux d'inflation moyens enregistrés, au cours des années 1970, 1980 et 1990, dans les différents pays de la zone euro avant leur adhésion », souligne la BCE.

« L'euro était une conséquence logique et nécessaire du marché unique. Il facilite les déplacements, le commerce et les transactions dans la zone euro et au-delà. Vingt ans après sa création, une génération entière d'Européens n'a jamais connu d'autre monnaie nationale », a commenté Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, dans un communiqué  publié le 31 décembre par la Commission.


« Pendant toute cette période, la BCE a rempli sa mission principale: maintenir la stabilité des prix. Mais nous contribuons aussi au bien-être des citoyens de la zone euro en concevant des billets de banque innovants et sûrs, en promouvant la sécurité des systèmes de paiement, en surveillant les établissements bancaires pour garantir leur résilience et en veillant à la stabilité financière dans la zone euro. »


3. La prospérité en mal de convergence


L'euro a-t-il soutenu la croissance économique de la zone ou l'a-t-il freinée du fait des fameux critères de Maastricht si contraignants ? Le sujet fait débat et pourtant le fait d'avoir mis un terme aux risques de dévaluations compétitives constitue déjà un acquis indéniable. La BCE fait valoir de son côté que le produit intérieur brut (PIB) par habitant de l'Union européenne serait « aujourd'hui probablement inférieur de 20% si aucune intégration n'avait été accomplie depuis la Deuxième Guerre mondiale » et que la zone euro se classe au deuxième rang des principales économies mondiales en termes de PIB par habitant. Cependant, les écarts de PIB par habitant se sont creusés entre les pays, notamment entre l'Allemagne et la France ou l'Italie : ce sont les Luxembourgeois qui ont le niveau de vie le plus élevé, en unité de Standard de pouvoir d'achat selon Eurostat, les Allemands étant au sixième rang, les Français au onzième, les Italiens au douzième. Les seules règles d'orthodoxie budgétaire n'ont pas permis de faire converger des économies aux situations industrielles bien différentes.


Si le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a affirmé que « l'euro a apporté prospérité et protection à nos citoyens », le président du Parlement européen, l'italien Antonio Tajani, a souligné les efforts encore nécessaires.

« Afin que les Européens puissent tirer pleinement parti des emplois, de la croissance et de la solidarité que la monnaie unique devrait apporter, nous devons parachever notre Union économique et monétaire grâce à une véritable union financière, budgétaire et politique. Cela permettra aussi à l'Europe de mieux protéger ses citoyens contre d'éventuelles crises futures » a fait valoir l'eurodéputé (membre du Parti Populaire Européen et fondateur de Forza Italia).
4. Une construction incomplète


La principale faiblesse de la monnaie unique réside sans conteste dans sa construction incomplète, même si elle représentait déjà une révolution de la part d'États acceptants à renoncer ensemble à leur souveraineté monétaire. Les différents responsables européens en conviennent : il faut achever l'Union économique et monétaire, ce qui passe par le parachèvement de l'Union bancaire et des marchés de capitaux, mais aussi la création d'une véritable solidarité budgétaire, autrement dit un budget de la zone euro, projet ardemment défendu par le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, et par Emmanuel Macron, qui a obtenu un soutien assez tiède d'Angela Merkel.


Le projet est défendu également à gauche, notamment par les eurodéputés socialistes et radicaux français.

« Cette monnaie est incomplète, car ses parents, eux-mêmes en pleine crise financière, se sont trop chamaillés autour de son adolescence sans parvenir jusqu'ici à lui laisser l'autonomie dont elle avait besoin, à la doter du budget nécessaire pour absorber les chocs économiques. Elle n'a toujours pas le droit de penser l'espace économique de la zone euro comme un espace intégré, elle n'a toujours pas le droit de parler à table lors des échanges internationaux. C'est pourquoi nous devons pour son anniversaire commencer par offrir à l'Euro et aux citoyens un Mécanisme européen de stabilisation des investissements à la hauteur » plaide ainsi la délégation socialiste et radicale française.

Le rapport de l'eurodéputée Pervenche Bérès soutient ainsi la création d'un Mécanisme européen de stabilisation des investissements, défendue par la Commission (une aide financière sous forme de prêts à un État membre en difficulté, garantis par le budget de l'UE), mais en y incluant un volet « d'indemnisation du chômage dans les pays qui subissent un choc asymétrique.»

5. Une monnaie pas assez internationale


Dans son discours sur l'état de l'Union en septembre 2018, Jean-Claude Juncker, avait déclaré qu'« il faut faire plus pour permettre à la monnaie unique de tenir pleinement son rôle sur la scène internationale ». Certes, l'euro est désormais la deuxième monnaie la plus utilisée dans le monde avec 60 pays ayant lié leur monnaie à l'euro d'une manière ou d'une autre. Mais son poids sur le marché des changes a diminué, selon les statistiques (remontant à 2016) de la Banque des Règlements internationaux.


Si la zone euro pèse 12% du PIB mondial, 36% des transactions internationales réalisées dans le monde ont été facturées ou réglées en monnaie unique l'an dernier. L'euro ne représente que 20% des réserves internationales des banques centrales étrangères, très loin derrière le dollar (60%), même si aucune autre devise ne dépasse les 5%. Après la crise de la dette souveraine, les banques centrales ont eu tendance à diversifier leurs monnaies de réserves, en particulier dans les pays émergents.


 Pour renforcer le rôle international de l'euro, la Commission a dévoilé début décembre une consultation publique et une série de mesures visant notamment à inciter les acteurs de certains secteurs stratégiques comme l'énergie à traiter en euros, alors que 85% de la facture énergétique de l'UE est facturée en dollars. Elle va aussi sonder les parties prenantes pour voir comment accroître l'usage de l'euro pour le trading de matières premières (agricoles, métaux et minéraux) ainsi que dans le secteur des transports (constructeurs d'avions, de trains et de navires), ou encore sur les marchés financiers.


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Article complet sur https://www.latribune.fr/entreprises-fi ... 02473.html

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Yakiv
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par Yakiv » 01 janv. 2019, 16:34:26

En lisant quelques articles sur le sujet, voici quelques point intéressants que j'ai relevé sur la monnaie commune :
- les banques centrales nationales coexistent avec la banque centrale de la zone monétaire commune, les banques centrales nationales échangent chacune leur monnaie nationale contre de la monnaie commune,
- les taux de change entre chaque monnaie nationale et la monnaie commune sont la plupart du temps fixes, mais peuvent faire l'objet de révisions périodiques qui tiennent compte de la conjoncture de chaque pays comme de la politique propre à chacun d'eux,
- les monnaies nationales sont utilisées au sein de chaque pays, alors que la monnaie commune sert à payer les transactions financières effectuées avec les pays hors zone,
- pour les transactions entre pays membres de la zone monétaire, je crois qu'on peut opter soit pour les monnaies nationales, soit pour la monnaie commune, peu importe je pense.

Or qu'est ce que les Keynésiens en particulier sont susceptibles d'attendre d'une monnaie ?
2 choses principales selon moi :
1- que la monnaie ne s'effondre pas, ce qui pourrait aussi se traduire par éviter l'hyperinflation, même si ça n'a rien de spécifique aux Keynésiens, ça reste indispensable,
2- que la monnaie puisse prendre ou perde de la valeur en fonction des politiques économiques que chaque état souhaite entreprendre (ce qui est plus spécifique aux Keynésiens là par contre).

Réflexion faite, j'ai l'impression que la monnaie commune pourrait répondre à ces 2 objectifs :
1- la monnaie commune permettrait de protéger les monnaies nationales en évitant les attaques spéculatives et en conservant une certaine stabilité grâce aux taux fixes vis-à-vis de la monnaie commune,
2- les gouvernements pourraient mener des politiques monétaires actives, en faisant volontairement baisser la valeur de leur monnaie nationale de façon à favoriser les exportations. Car même si les ventes se feraient en monnaie commune en dehors de la zone monétaire, le fait de baisser la valeur de la monnaie nationale vis-à-vis de la monnaie commune permettrait tout de même à ce pays de vendre moins cher en monnaie commune qu'un autre membre de la zone.
En conclusion, on pourrait cumuler l'intérêt protecteur d'une monnaie commune et l'intérêt d'une monnaie assez souple pour mener des politiques économiques pro-actives.

Voilà en tout cas de ce que j'en ai compris.

D'autre part, j'ai trouvé sur certaines sources (comme par exemple celle-ci : https://www.chomage-et-monnaie.org/2010 ... -ca-marche), ce type de fonctionnement lié à la monnaie commune et qui manque en l'occurrence cruellement à l'euro :
Chômage et monnaie a écrit :6) Une mécanique à seuil oblige un pays excédentaire(1) à dépenser son excédent de 3 manières
– acheter des produits ou investir dans un pays débiteur,
– fournir une aide financière directe à un pays débiteur (don).
Si ces excédents n’ont pas été dépensés ou donnés dans un temps prédéfini, alors la BCZ confisque les dits excédents et les répartit entre les membres déficitaires.
Ce point est fondamental. Il assure qu’aucun pays, en épargnant trop, ne mette les autres en déficit et les force à freiner leur demande, déprimant ainsi la demande globale. De plus, il place la charge de l’ajustement sur le pays excédentaire, qui seul en a les moyens.
Alors je n'ai pas bien compris pourquoi ce mécanisme serait indispensable à une monnaie commune et impossible dans une monnaie unique, mais on trouve là en tout cas une piste pour résoudre tout ce qui est en ce moment reprocher à l'Allemagne.

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asterix
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par asterix » 01 janv. 2019, 19:16:33

Yakiv a écrit :
31 déc. 2018, 22:16:33
Et encore une fois, avec un vote sur les projets : "votez pour plan A, B ou C", on aurait pas ce type de problème et les gens ne viendraient pas systématiquement et inévitablement critiquer les politiques qui suivent un "non" aux référendums.
Je suis la conversation et j'ai du mal à prendre parti. Parce que je pense que le référendum un usage vicieux de la démocratie. Enfin le meilleur moyen pour la démocratie de se faire du mal à elle même.


Théoriquement Albert a raison. Théoriquement. Mais je vois venir des jours prochains ou les grecs béniront Tsípras d'avoir fait une tangente au référendum, dont le résultat pur était inapplicable. Les peuples ne sont jamais des experts. tout comme les anglais béniraient Thérèsa May, si elle parvenait à un faux brexit.

Les grecs n'avait pas répondu à la question. C'est là que je suis d'accord avec toi. Seuls les suisses savent répondre à des référendums, parce que dans les leurs, il n'y a jamais rien de sous-jacent qui permettrait de penser à la chute d'un régime ou d'une monnaie, à travers un oui ou un non.

Je finis rapidement puisque ce n'est pas le sujet, qu'effectivement les référendums à réponse binaire sont fallacieux, et qu'il faut au moins trois réponses possibles pour recadrer l'électeur sur les vrais sujets.
Modifié en dernier par asterix le 01 janv. 2019, 19:33:20, modifié 1 fois.
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par asterix » 01 janv. 2019, 19:29:14

pierre30 a écrit :
31 déc. 2018, 11:52:31
... et couler. Il resterait des lambeaux à la merci d'un colonel ou à la merci de la Russie qui était tentée d'y installer une base militaire. L'euro et l'UE lui ont permis de rester stable et independante. Quant à la facture, c'est eux qui se sont endettés, ne l'oublions pas.
La Grèce aurait pu tenter de copier l'Islande, mais l'Islande est un tout petit pays qui a beaucoup de ressources naturelles. Et c'est une île éloignée de voisins potentiellement dangereux.
Le risque était très grand.
:ok:
La Grèce était un pays en "liquidation". Était il mieux qu'elle se fasse avaler par la Chine ou la Russie, dans une quasi annexion économique, de fait, et complètement toxique pour l'Europe. N'est il pas mieux qu'elle fut, heureusement, récupérée par une relative bienveillance européenne, garantissant sa souveraineté, moyennant un "jeun" de quelques années.
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Mewtow
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par Mewtow » 01 janv. 2019, 22:56:34

Yakiv a écrit :
01 janv. 2019, 16:34:26
En lisant quelques articles sur le sujet, voici quelques point intéressants que j'ai relevé sur la monnaie commune :
Pour résumer, une monnaie commune se traduit par des taux fixes entre les monnaies de différents pays, avec cependant la possibilité de changer les taux de change si vraiment la situation est catastrophique. Une sorte d'intermédiaire entre changes flottants et change fixes, plus proche des changes flottants que fixes.
Yakiv a écrit :
01 janv. 2019, 16:34:26
1- la monnaie commune permettrait de protéger les monnaies nationales en évitant les attaques spéculatives et en conservant une certaine stabilité grâce aux taux fixes vis-à-vis de la monnaie commune,
2- les gouvernements pourraient mener des politiques monétaires actives, en faisant volontairement baisser la valeur de leur monnaie nationale de façon à favoriser les exportations. Car même si les ventes se feraient en monnaie commune en dehors de la zone monétaire, le fait de baisser la valeur de la monnaie nationale vis-à-vis de la monnaie commune permettrait tout de même à ce pays de vendre moins cher en monnaie commune qu'un autre membre de la zone.
En conclusion, on pourrait cumuler l'intérêt protecteur d'une monnaie commune et l'intérêt d'une monnaie assez souple pour mener des politiques économiques pro-actives.
Pour le point 1, autoriser les variations les taux de change entre pays, même rarement ou sous conditions exceptionnelles, fait rentrer les attaques spéculatives par la fenêtre.

Pour le point 2, c'est juste totalement faux. Le fait que les taux de change seraient fixes sauf exception contraindrait complètement les politiques monétaires des différents pays, même si on permet aux change de varier de temps en temps. Sauf si on limite la circulation des capitaux, mais ce serait incompatible avec l'idée même d'une monnaie commune, qui vise à faciliter les échanges.

Quant à la possibilité de dévaluer, ce serait totalement inutile pour une raison simple : les taux de change n'ont pas d'effet macroéconomique notable et les dévaluations/appréciations ne permettent pas de relancer l'économie ! Et ce n'est pas moi qui le dit, mais la quasi-totalité des économistes interrogés sur le sujet :

IGM survey - trades balances.

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Yakiv
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par Yakiv » 01 janv. 2019, 23:11:51

Mewtow a écrit :
01 janv. 2019, 22:56:34
Pour le point 1, autoriser les variations les taux de change entre pays, même rarement ou sous conditions exceptionnelles, fait rentrer les attaques spéculatives par la fenêtre.

Pour le point 2, c'est juste totalement faux. Le fait que les taux de change seraient fixes sauf exception contraindrait complètement les politiques monétaires des différents pays, même si on permet aux change de varier de temps en temps. Sauf si on limite la circulation des capitaux, mais ce serait incompatible avec l'idée même d'une monnaie commune, qui vise à faciliter les échanges.

Quant à la possibilité de dévaluer, ce serait totalement inutile pour une raison simple : les taux de change n'ont pas d'effet macroéconomique notable et les dévaluations/appréciations ne permettent pas de relancer l'économie ! Et ce n'est pas moi qui le dit, mais la quasi-totalité des économistes interrogés sur le sujet :

IGM survey - trades balances.
Que les taux de change n'aient aucun effet sur l'économie et que "la quasi-totalité des économistes" soutienne ce point de vue, permets nous d'en douter quand même. Je pense que les économistes qui remettent en cause l'euro parce qu'inadapté à de nombreux pays de la zone euro, parce que trop cher, sont très nombreux et qu'on va jusqu'à y trouver l'ancien prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz. Sans parler de tous les industriels qui se plaignent de cet euro trop cher et qui, pour certains comme Airbus, sont allés jusqu'à émettre l'hypothèse de délocaliser aux USA pour palier à ce problème de monnaie.

Concernant le point 1, j'imagine que la spéculation serait assez limitée dans la mesure où la monnaie nationale ne pourrait faire l'objet de transactions hors zone monétaire et éventuellement hors périmètre national même.
Point 2, si les taux de change sont régulièrement réévalués, tous les 3 à 6 mois par exemple, ça ouvrirait la voie à une politique monétaire, non ?

Je cite à nouveau la source dont je me suis inspiré.
Chômage et monnaie a écrit :Par ailleurs chaque pays participant garde la liberté de sa politique monétaire sans permettre une spéculation contre sa monnaie. En particulier un pays qui est en sous-emploi peut relancer son économie en creusant son déficit, sans craindre l’assèchement en devises. Insistons sur le fait que les banques centrales nationales sont des banques centrales à part entière, libres de mener la politique monétaire de leur choix, et non des succursales de la BCZ. Elles ont pour mission de minimiser l’inflation et de réaliser le plein emploi. De son côté la BCZ a pour mission d’assurer les transferts et la comptabilité en Monnaie Commune, d’appliquer les règles définies en commun concernant l’équilibrage des balances des paiements et la révision des taux de change internes, et finalement de gérer le change entre la Monnaie Commune et l’extérieur.

Le système repose sur l’idée que les déficits des uns sont les excédents des autres, et redistribue les écarts par rapport à la moyenne. Il est clair que ce mécanisme sera moins douloureux si l’ensemble est en excédent plutôt que s’il est en déficit. Par ailleurs il ne peut se mettre en œuvre que dans une zone assez importante pour que ces échanges extérieurs soient faibles par rapport à ses échanges intérieurs. La zone Euro, ou mieux l’Union Européenne, ont cette taille critique. Une telle zone pourrait ensuite agréger autour d’elle un nombre croissant de pays volontaires.

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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par Yakiv » 01 janv. 2019, 23:21:31

asterix a écrit :
01 janv. 2019, 19:16:33
Je suis la conversation et j'ai du mal à prendre parti. Parce que je pense que le référendum un usage vicieux de la démocratie. Enfin le meilleur moyen pour la démocratie de se faire du mal à elle même.

Théoriquement Albert a raison. Théoriquement. Mais je vois venir des jours prochains ou les grecs béniront Tsípras d'avoir fait une tangente au référendum, dont le résultat pur était inapplicable. Les peuples ne sont jamais des experts. tout comme les anglais béniraient Thérèsa May, si elle parvenait à un faux brexit.

Les grecs n'avait pas répondu à la question. C'est là que je suis d'accord avec toi. Seuls les suisses savent répondre à des référendums, parce que dans les leurs, il n'y a jamais rien de sous-jacent qui permettrait de penser à la chute d'un régime ou d'une monnaie, à travers un oui ou un non.

Je finis rapidement puisque ce n'est pas le sujet, qu'effectivement les référendums à réponse binaire sont fallacieux, et qu'il faut au moins trois réponses possibles pour recadrer l'électeur sur les vrais sujets.
Le plus gros problème étant qu'un "non" à un référendum n'engage à presque rien, en dehors de l'abandon du texte précis qui a été rejeté par référendum. Le suite d'un "non" peut être tout et n'importe quoi, non seulement ça peut partir dans tous les sens mais ça peut être très proche comme très éloigné de la proposition rejetée. En fait, en dehors de ce que j'avais proposé, la seule façon de régler ce problème serait sans doute de refaire systématiquement valider par référendum le plan B et recommencer ainsi jusqu'à ce qu'un plan soit validé en rapport avec la question posée. Pas certain cela dit que ce soit la meilleure des solutions mais ça aurait le mérite de la cohérence et de "l'esprit" démocratique.

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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par Papibilou » 02 janv. 2019, 10:41:29

Yakiv a écrit :
01 janv. 2019, 16:34:26
Réflexion faite, j'ai l'impression que la monnaie commune pourrait répondre à ces 2 objectifs :[/dropshadow]
1- la monnaie commune permettrait de protéger les monnaies nationales en évitant les attaques spéculatives et en conservant une certaine stabilité grâce aux taux fixes vis-à-vis de la monnaie commune,
2- les gouvernements pourraient mener des politiques monétaires actives, en faisant volontairement baisser la valeur de leur monnaie nationale de façon à favoriser les exportations. Car même si les ventes se feraient en monnaie commune en dehors de la zone monétaire, le fait de baisser la valeur de la monnaie nationale vis-à-vis de la monnaie commune permettrait tout de même à ce pays de vendre moins cher en monnaie commune qu'un autre membre de la zone.
En conclusion, on pourrait cumuler l'intérêt protecteur d'une monnaie commune et l'intérêt d'une monnaie assez souple pour mener des politiques économiques pro-actives.
Je n'ai peut-être pas bien suivi, mais comment une monnaie nationale pourrait conserver un taux fixe (par rapport à la monnaie commune) si les gouvernements créent de la monnaie pour faire baisser la valeur de leur monnaie nationale ?

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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par Yakiv » 02 janv. 2019, 10:52:43

Papibilou a écrit :
02 janv. 2019, 10:41:29
Yakiv a écrit :
01 janv. 2019, 16:34:26
Réflexion faite, j'ai l'impression que la monnaie commune pourrait répondre à ces 2 objectifs :[/dropshadow]
1- la monnaie commune permettrait de protéger les monnaies nationales en évitant les attaques spéculatives et en conservant une certaine stabilité grâce aux taux fixes vis-à-vis de la monnaie commune,
2- les gouvernements pourraient mener des politiques monétaires actives, en faisant volontairement baisser la valeur de leur monnaie nationale de façon à favoriser les exportations. Car même si les ventes se feraient en monnaie commune en dehors de la zone monétaire, le fait de baisser la valeur de la monnaie nationale vis-à-vis de la monnaie commune permettrait tout de même à ce pays de vendre moins cher en monnaie commune qu'un autre membre de la zone.
En conclusion, on pourrait cumuler l'intérêt protecteur d'une monnaie commune et l'intérêt d'une monnaie assez souple pour mener des politiques économiques pro-actives.
Je n'ai peut-être pas bien suivi, mais comment une monnaie nationale pourrait conserver un taux fixe (par rapport à la monnaie commune) si les gouvernements créent de la monnaie pour faire baisser la valeur de leur monnaie nationale ?
Ça pourrait peut-être se faire d'un trait, le jour de la ré-évaluation des taux, comme une dévaluation qui s'applique du jour au lendemain.

Papibilou
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par Papibilou » 02 janv. 2019, 12:27:51

Yakiv a écrit :
02 janv. 2019, 10:52:43
Papibilou a écrit :
02 janv. 2019, 10:41:29
Yakiv a écrit :
01 janv. 2019, 16:34:26
Réflexion faite, j'ai l'impression que la monnaie commune pourrait répondre à ces 2 objectifs :[/dropshadow]
1- la monnaie commune permettrait de protéger les monnaies nationales en évitant les attaques spéculatives et en conservant une certaine stabilité grâce aux taux fixes vis-à-vis de la monnaie commune,
2- les gouvernements pourraient mener des politiques monétaires actives, en faisant volontairement baisser la valeur de leur monnaie nationale de façon à favoriser les exportations. Car même si les ventes se feraient en monnaie commune en dehors de la zone monétaire, le fait de baisser la valeur de la monnaie nationale vis-à-vis de la monnaie commune permettrait tout de même à ce pays de vendre moins cher en monnaie commune qu'un autre membre de la zone.
En conclusion, on pourrait cumuler l'intérêt protecteur d'une monnaie commune et l'intérêt d'une monnaie assez souple pour mener des politiques économiques pro-actives.
Je n'ai peut-être pas bien suivi, mais comment une monnaie nationale pourrait conserver un taux fixe (par rapport à la monnaie commune) si les gouvernements créent de la monnaie pour faire baisser la valeur de leur monnaie nationale ?
Ça pourrait peut-être se faire d'un trait, le jour de la ré-évaluation des taux, comme une dévaluation qui s'applique du jour au lendemain.
Mais vous ne pouvez pas dire dans ce cas que la monnaie nationale a une valeur fixe par rapport à la monnaie commune.
Si on considère que le seul véritable intérêt d'un retour à une monnaie nationale serait une dévaluation pour favoriser nos exportations, mais que l'on ne pourrait de toutes façons pas revenir à une valeur qui nous permette de concurrencer les pays tels que la Chine ou l'inde et que, de surcroît, notre industrie n'a plus de véritable existence, je ne vois toujours pas son intérêt sauf à renchérir le coût du pétrole et du même coup favoriser le développement des énergies renouvelables. Mais à quel prix pour la période de transition !
Je considère, et j'ai mis un article un peu plus haut qui explique comment faire pour faire de l'euro une monnaie étalon (sachant que la force du dollar c'est qu'elle est basée sur le pétrole, voir l'article) , que seul un développement des énergies renouvelables serait de nature à faire exploser le dollar étalon.

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Yakiv
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par Yakiv » 02 janv. 2019, 12:43:35

Papibilou a écrit :
02 janv. 2019, 12:27:51
Ça pourrait peut-être se faire d'un trait, le jour de la ré-évaluation des taux, comme une dévaluation qui s'applique du jour au lendemain.
Disons semi-fixe alors. :mrgreen:
Vous comprenez l'idée : la valeur de la monnaie ne bougerait pas 15 fois par jour mais tous les 6 à 12 mois en fonction des ajustements que souhaite opérer le gouvernement.
Papibilou a écrit :
02 janv. 2019, 12:27:51
Mais vous ne pouvez pas dire dans ce cas que la monnaie nationale a une valeur fixe par rapport à la monnaie commune.
Si on considère que le seul véritable intérêt d'un retour à une monnaie nationale serait une dévaluation pour favoriser nos exportations, mais que l'on ne pourrait de toutes façons pas revenir à une valeur qui nous permette de concurrencer les pays tels que la Chine ou l'inde et que, de surcroît, notre industrie n'a plus de véritable existence, je ne vois toujours pas son intérêt sauf à renchérir le coût du pétrole et du même coup favoriser le développement des énergies renouvelables. Mais à quel prix pour la période de transition !
Je considère, et j'ai mis un article un peu plus haut qui explique comment faire pour faire de l'euro une monnaie étalon (sachant que la force du dollar c'est qu'elle est basée sur le pétrole, voir l'article) , que seul un développement des énergies renouvelables serait de nature à faire exploser le dollar étalon.
Une décision de délocaliser en Chine ou en Inde peut se prendre à la suite d'une accumulation de choses. La valeur de la monnaie peut aussi être la goutte qui fait déborder le vase si elle est trop élevée ou inversement qui ne le fait pas déborder si elle est plus basse que le cours actuel de l'euro. D'autre part, si on met de côté la Chine et l'Inde, on peut se dire qu'une monnaie nationale moins chère que l'euro actuel nous rendrait plus compétitif par rapport à l'Allemagne par exemple.
Par contre, il faudra effectivement en assumer le coût sur le plan énergétique, c'est ce que j'essayais d'expliquer à @wesker l'autre jour...

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asterix
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par asterix » 02 janv. 2019, 14:02:23

Mewtow a écrit :
01 janv. 2019, 22:56:34
Yakiv a écrit :
01 janv. 2019, 16:34:26
En lisant quelques articles sur le sujet, voici quelques point intéressants que j'ai relevé sur la monnaie commune :
Pour résumer, une monnaie commune se traduit par des taux fixes entre les monnaies de différents pays, avec cependant la possibilité de changer les taux de change si vraiment la situation est catastrophique. Une sorte d'intermédiaire entre changes flottants et change fixes, plus proche des changes flottants que fixes.
Yakiv a écrit :
01 janv. 2019, 16:34:26
1- la monnaie commune permettrait de protéger les monnaies nationales en évitant les attaques spéculatives et en conservant une certaine stabilité grâce aux taux fixes vis-à-vis de la monnaie commune,
2- les gouvernements pourraient mener des politiques monétaires actives, en faisant volontairement baisser la valeur de leur monnaie nationale de façon à favoriser les exportations. Car même si les ventes se feraient en monnaie commune en dehors de la zone monétaire, le fait de baisser la valeur de la monnaie nationale vis-à-vis de la monnaie commune permettrait tout de même à ce pays de vendre moins cher en monnaie commune qu'un autre membre de la zone.
En conclusion, on pourrait cumuler l'intérêt protecteur d'une monnaie commune et l'intérêt d'une monnaie assez souple pour mener des politiques économiques pro-actives.
Pour le point 1, autoriser les variations les taux de change entre pays, même rarement ou sous conditions exceptionnelles, fait rentrer les attaques spéculatives par la fenêtre.

Pour le point 2, c'est juste totalement faux. Le fait que les taux de change seraient fixes sauf exception contraindrait complètement les politiques monétaires des différents pays, même si on permet aux change de varier de temps en temps. Sauf si on limite la circulation des capitaux, mais ce serait incompatible avec l'idée même d'une monnaie commune, qui vise à faciliter les échanges.

Quant à la possibilité de dévaluer, ce serait totalement inutile pour une raison simple : les taux de change n'ont pas d'effet macroéconomique notable et les dévaluations/appréciations ne permettent pas de relancer l'économie ! Et ce n'est pas moi qui le dit, mais la quasi-totalité des économistes interrogés sur le sujet :

IGM survey - trades balances.
Plutôt d'accord.

Perso, j'ai toujours pensé qu'un pays qui souhaite dévaluer, c'est parce qu'il n'arrive pas à "brader" sa production. Plus que dévaluer, il doit simplement produire à la hauteur de la force de sa monnaie, c'est à dire qualitativement, et dans des domaines le moins concurrentiel possible, autant dire ceux de pointe. Il y a 40 ans que nous savons que l'Europe est condamnée à l'excellence, soit depuis l'émergence de ce que l'on appelait le tiers monde.
Dire également que la production d'un pays n'est pas toujours intra muros, sans pour autant être délocalisé dans le sens pur du terme. Et c'est souvent cette partie de la production française qui réalise l'essentiel de la croissance.
Vos mains ont un cerveau: ne les mettez pas dans vos poches

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Yakiv
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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par Yakiv » 02 janv. 2019, 14:18:53

asterix a écrit :
02 janv. 2019, 14:02:23
Plutôt d'accord.

Perso, j'ai toujours pensé qu'un pays qui souhaite dévaluer, c'est parce qu'il n'arrive pas à "brader" sa production. Plus que dévaluer, il doit simplement produire à la hauteur de la force de sa monnaie, c'est à dire qualitativement, et dans des domaines le moins concurrentiel possible, autant dire ceux de pointe. Il y a 40 ans que nous savons que l'Europe est condamnée à l'excellence, soit depuis l'émergence de ce que l'on appelait le tiers monde.
Dire également que la production d'un pays n'est pas toujours intra muros, sans pour autant être délocalisé dans le sens pur du terme. Et c'est souvent cette partie de la production française qui réalise l'essentiel de la croissance.
J'ai toujours trouvé que la "production d'excellence" était devenue une réponse d'une étonnante facilité (surtout dès lors qu'on parle de mondialisation).
Je placerais même cette réponse dans la catégorie des "ya ka".

Sauf que pour produire de "l'excellence", il ne faut que des salariés très qualifiés, donc qu'est-ce qu'on fait des autres ?
Et d'autre part, le marché de l'excellence, il n'est pas inépuisable, il est même assez restreint en fait, donc si tous les pays occidentaux se mettent à fabriquer de "l'excellence", on va avoir une très grosse surproduction sur ce segment...

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Re: Et si on reparlait de la monnaie ?

Message non lu par asterix » 02 janv. 2019, 14:50:12

Yakiv a écrit :
02 janv. 2019, 14:18:53
asterix a écrit :
02 janv. 2019, 14:02:23
Plutôt d'accord.

Perso, j'ai toujours pensé qu'un pays qui souhaite dévaluer, c'est parce qu'il n'arrive pas à "brader" sa production. Plus que dévaluer, il doit simplement produire à la hauteur de la force de sa monnaie, c'est à dire qualitativement, et dans des domaines le moins concurrentiel possible, autant dire ceux de pointe. Il y a 40 ans que nous savons que l'Europe est condamnée à l'excellence, soit depuis l'émergence de ce que l'on appelait le tiers monde.
Dire également que la production d'un pays n'est pas toujours intra muros, sans pour autant être délocalisé dans le sens pur du terme. Et c'est souvent cette partie de la production française qui réalise l'essentiel de la croissance.
J'ai toujours trouvé que la "production d'excellence" était devenue une réponse d'une étonnante facilité (surtout dès lors qu'on parle de mondialisation).
Je placerais même cette réponse dans la catégorie des "ya ka".

Sauf que pour produire de "l'excellence", il ne faut que des salariés très qualifiés, donc qu'est-ce qu'on fait des autres ?
Et d'autre part, le marché de l'excellence, il n'est pas inépuisable, il est même assez restreint en fait, donc si tous les pays occidentaux se mettent à fabriquer de "l'excellence", on va avoir une très grosse surproduction sur ce segment...
Ben justement j'approuve. Nous arrivons en fin de ce cycle de 40 ans d'excellence obligée. L'excellence est partout.
La crise actuelle, crise psychologique, est précisément la traduction de notre désarroi face aux émergeants émancipés de tout. Que va t on pourvoir faire pour être utile et avoir sa place dans le commerce mondial?
La Chine devient de fait première puissance mondiale (pas encore sur le papier). Elle a tout. Elle détient même nos dettes. Trump vient d'une manière indirecte, de céder sa place de première puissance, en quittant militairement la Syrie. Je pense, comme beaucoup d'économistes ou géopoliticiens, que c'est l'an 1 des USA au second plan.
Sauf que pour produire de "l'excellence", il ne faut que des salariés très qualifiés, donc qu'est-ce qu'on fait des autres ?
Précisément, ça fait un bout de temps qu'on en fait rien. Même les qualifiés on en fait rien non plus, parce qu'ils refusent la polyvalence.

Alors je ne sais pas trop ce qu'il faut faire. Mais en tout cas, garder une monnaie forte et commune me parait crucial, parce que nous n'avons rien chez nous en matière première et énergie. Comment? J'avoue que je cale. Il est clair que nos futures richesses ne viendront plus de nos productions ni du travail. Moi ça me dépasse. Je crois même que ça dépasse tout le monde, parce que personne ne sait définir l'économie de demain, et encore moins de définir quelle sera notre source de revenu, ni sur quoi il sera fondé.
Vos mains ont un cerveau: ne les mettez pas dans vos poches

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