Pas d'acccord, d'autant que la constitution d'un patrimoine est précisement le fruit d'un mérite individuel, c'est donc un travail récompensé. L'héritier est il méritant? c'est sans doute la question que tu poses.johanono a écrit : ↑27 janv. 2019, 09:37:15S'agissant de la fiscalité sur les successions, je vais reposer une question que j'ai déjà posée, et à laquelle je n'ai jamais reçu de réponse satisfaisante : comment peut-on prétendre récompenser le travail, valoriser le mérite individuel, et dans le même temps, vouloir abaisser la fiscalité sur les successions, sachant qu'un héritage est la négation même du mérite individuel ? Pour moi, c'est contradictoire.
Je vais faire une parabole: sommes nous méritants de l'héritage des poilus de 14/18? Oui ou non peu importe, on a pas refusé l'héritage, et Dieu merci il n'a pas été taxé.
Autre exemple: je ne connais pas ta situation personnelle, mais te vois tu amputé de 25% d'un héritage, considérant que cet héritage n'est pas qu'une valeur pécuniaire, mais aussi la trace de la vie de ton ancêtre, avec ses convictions ses espoirs ses souhaits de la continuité de son patrimoine. Perso je me suis fait exécutant des derniers souhaits de mon père relativement à son patrimoine, et avec un amputation de 25%, ses souhaits n'étaient plus réalisables, et je me serais mis en défaut de sa mémoire.
Autre chose: je vis dans le lieu des meilleurs vins du monde, dont le prix des terres qui les produisent deviennent ahurissants. C'est ainsi, que les héritiers de petites exploitations économiquement fragiles sont obligés de vendre. Devine à qui, vu le prix de 500 000€ l'hectare (voire le double parfois)? Aux banquiers, aux assureurs, aux patrons du CAC40, à des milliardaires saoudiens ou quataris... donc c'est un problème de même nature que les paysans de l'ile de Ré qui se retrouve à payer l'ISF, alors qu'ils ne gagnent pas un smic.
Il n'est pas dans l'intérêt de l'état de ponctionner les héritages. Pourquoi? Parce que ces héritages ont d'une part déjà été taxé plusieurs fois et à diverses étapes du vivant du transmetteur, et d'autre part, ces transmissions sont souvent de l'argent actif, dans l'immobilier (parc locatif), dans l'industrie (part d'entreprises), et constituent une garantie auprès des banques vis à vis des héritiers qui ont des projets. L'héritage est une continuité de l'investissement, une non rupture de bien des choses.
A toi d'avancer des arguments contraires, moi je n'en vois pas de positifs dans le long terme. Je suis à l'écoute, on ne pense jamais à tout. En tout cas moi j'ai fondé ma vie là dessus, considérant que l'on ne touche jamais au capital perçu, et qu'un héritier est un futur transmetteur. On ne touche pas au capital, parce qu'il est utile à la société, cette richesse est disponible et active. Mais par contre on a le droit de faire ce que l'on veut des dividendes. Nous ne sommes pas propriétaire d'un héritage, au même titre que nous ne sommes pas propriétaire de la planète: on nous la confie, on en vit, puis on la transmet pour que d'autre en vivent. Alors non. Pas touche!
@Jeff Van Planet au sujet de notre "parenthèse dérivante" , nous ne sommes pas vraiment en désaccord. Faudrait en faire un fil.