wesker a écrit : ↑04 févr. 2019, 23:03:52
Je m'interroge sur le caractère de science que l'on attribue à l'économie qui relève, selon moi, davantage de la psychologie des acteurs économiques qui prennent des décisions.
Une science se fonde sur des analyses, des observations, des résultats, et les économistes ne furent pas en capacité d'anticiper la crise que nous avons vécu, pas davantage qu'ils n'eurent de compétences à évaluer les capacités budgétaires et d'endettement d'Etats, alors il est légitime, naturellement de connaître les diverses écoles de pensée, en matière économique mais il est essentiel de se souvenir que leurs auteurs vécurent dans un monde bien différent.
Sur l'anticipation des crises, je ne suis pas d'accord. De très nombreuses personnes, économistes ou non, on prévu ces crises. Alors certes, une crise économique, c'est comme en vulcanologie, on ne sait jamais la date de l'éruption, on est juste sur que cela va arriver parce que tous les éléments sont présents pour que cela arrive.
Non seulement on prévoit ces crises, mais en plus on sait absolument pourquoi.
Il y a plusieurs méthodes économiques possible, le tout est de les assumer. Mais il est clair que les méthodes qui consistent à berner peuvent paraitre excellentes: il y en a qui sont ventée comme modèle, qui marchent très bien tant que les populations ont de la poudre dans les yeux.
Par contre, quand on dépense plus que ce que l'on gagne (progressisme oblige), et notamment en période de croissance inexistante, cela ne va jamais loin. L'Occident se permet des dettes énormes et des déficits constants parce qu'il est encore prédominant, parce qu'il est encore le moteur de la planète. Mais ce ne sera plus le cas en 2050. Voilà donc une crise profonde et grave absoument prévisible, peut être sous forme de petites crises en séries, formant une méga crise.
Je crois que l'économie, à la base, est une science dure, avec des bonnes et des mauvaises méthodes. Mais effectivement, la psychologie polue cette exactitude, notamment le déni et l'optimisme absolut, qui sont des phénomènes psychologiques, capable même de dire que la terre est plate. Autre pollution: les valeurs marchandes correspondent de plus en plus soit à des "modes", soit à des pressions de l'offre et la demande, beaucoup plus que par la valeur temps/énergie qu'il a fallut pour les faire. Or, le salaire du travailleur est fondé sur cette valeur temps/énergie, ce qui le laisse déconnecté de la valeur finale du produit fabriqué. C'est tout le problème de notre époque, ou la victime est aussi la cause du problème: le salarié est aussi consommateur, et donc propre à déclencher des pénuries ou des inflations sur des produits sur lequels il exerce une pression de demande. L'Iphone est le meilleur exemple: 80% de son prix est constitué par la pression de la demande, conjuguée à la pénurie artificielle. Donc l'économie, au départ fondée sur la valeur étalon temps/énergie/matière, est bien une science exacte, mais polluée par le comportement consumériste des peuples, capables de payer les choses 4 ou 5 fois leur prix, parce que l'objet convoité les établit socialement. Par contre, manger n'est pas un marqueur social, et les agriculteurs en accusent l'impact, parce que pour vendre du loisir, il faut écraser le coût de la nourriture.
Même notre stupidité est prévisible: c'est tout l'art du marketing, et de l'étude comportementale des peuples que Facebook vend à prix d'or, alors qu'elle n'a aucune valeur physique, et n'est la source d'aucune peine, mais devenant aussi, une part énorme et croissante de la constitution du prix d'un produit. Ce qui constitue l'économie de rente par exellence, au détriment de l'économie réelle, la seule qui crée des emplois et qui ne peut produire sans ces emplois.