Naissance des géants - les mythes et les réalités

Venez discuter et débattre de l'actualité économique
Répondre
pierre30
Messages : 11636
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Naissance des géants - les mythes et les réalités

Message non lu par pierre30 » 17 févr. 2019, 09:56:21

La Silicon Valley et le mythe de la génération spontanée

IDEE. Si le mythe de l'entrepreneur génial qui se lance dans son garage perdure, il occulte la longue histoire des conditions de l'innovation aux États-Unis. Par Philippe Laurier, Institut des hautes…

Image



Une représentation de la « Vallée du silicium » composée de soleil et de jeunes pousses nourries à la corne d'abondance du capital-risque s'est imposée au fil des ans. Cocktail dont les divers ingrédients apparaissent selon un ordre pré-écrit : l'esprit libertaire des années 1960 aurait accouché de révolutions telles que le microprocesseur en 1971 puis le micro-ordinateur, dont le succès fera la fortune d'entrepreneurs audacieux devenant ensuite financeurs pour leurs émules.


Cette expression d'un cercle vertueux fait d'innovations préparatoires à d'autres, est-elle en phase avec les faits historiques ? Des noms emblématiques de la côte ouest-américaine tendraient à la confirmer, avec les naissances d'Apple, Intel ou Microsoft. Autant de géants nés, sinon dans une crèche, au moins dans un garage comme HP ou sur une table de bar entre amis.

Les bonnes fées de la recherche et de l'armée


À l'origine de ce cercle, on trouve la rencontre entre recherche et monde militaire. Un premier correctif notera une même date de naissance pour HP, 1939, et du centre de recherche Ames Aeronautical Laboratory sur la base militaire locale de Moffett Field. L'armée - puis la NASA - soutiendra parallèlement le Jet Propulsion Laboratory né en 1936 au sein de l'université Caltech.


En 1956, le véritable patriarche qu'est le prix Nobel de physique William Shockley s'installera pour raisons familiales en Californie dans ce qui est à l'époque une zone de vergers. De ses Shockley Labs démissionnera bientôt une équipe de huit collaborateurs, à leur tour fondateurs du pionnier des circuits intégrés Fairchild Semiconductor, que quitteront ensuite les créateurs d'Intel et de dizaines d'autres sociétés essaimées au long de la Vallée ; comme autant de petits-enfants d'un Père pèlerin. Shockley avait obtenu son Nobel avec deux autres inventeurs du transistor, après des recherches menées sur la côte Est au sein des fameux Bell Laboratories, et à un cursus personnel en partie financé par l'effort de guerre américain. Sans ces parrains extérieurs, le transistor puis son prolongement en microprocesseur auraient sans doute eu moins de facilité à naître.


Les deux fées, monde de la recherche et armée, se retrouvent autour de HP, fondé par un duo d'étudiants de Stanford avec l'aide de leur professeur Frederick Terman. Or, Terman sera, après-guerre (période où il appuiera le projet de Shockley), l'artisan d'un rapprochement entre Stanford et une recherche militaire généreuse en budgets. Tout comme les historiens Marcia Eymann et Charles Wollenberg le rappellent,« durant la guerre du Vietnam, HP bondira de près de 200 places dans la liste des fournisseurs du ministère de la Défense, et entrera dans le classement Fortune 500 » (établi par le magazine Fortune, pour désigner les 500 principales entreprises du pays). Ministère encore présent en arrière-plan pour la naissance de Fairchild Semiconductor, qui fut une coquille filiale du groupe Fairchild, un des principaux fournisseurs des armées, en avions de guerre notamment.


Les Shockley Labs dérogent également à la vision d'une start-up créée ex nihilo car il s'agissait là aussi d'une coquille filiale, cette fois de Beckman Instruments, un groupe fondé antérieurement par un ancien professeur de Shockley à l'université Caltech. On retrouve de nouveau la branche académique, avec un lien enseignant-élève. Le fait qu'Arnold Beckman ait travaillé auparavant pour un centre de R&D privé à l'origine des Bell Laboratories, participe encore plus au sentiment d'évoluer dans un microcosme.

Puissance héritée


(...)



Article complet sur https://www.latribune.fr/opinions/tribu ... 07036.html

Avatar du membre
Jeff Van Planet
Messages : 22119
Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21

Re: Naissance des géants - les mythes et les réalités

Message non lu par Jeff Van Planet » 17 févr. 2019, 11:25:35

une chose m'échappe. Pourquoi le faite que d'autres compagnies existent, que le faite que des petites vendent leurs business à des grandes (microsoft pour IBM) ou pourquoi le faite que des gens aient eu une expérience en grandes entreprises avant de fonder leurs petites serait une preuve que les startup seraient des mythes?
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

pierre30
Messages : 11636
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Re: Naissance des géants - les mythes et les réalités

Message non lu par pierre30 » 17 févr. 2019, 11:40:24

Ce que je comprends c'est que l'investissement en capital est aussi nécessaire que les petits génies. En France on a les idées mais le capital reste rare. La startup sans investisseurs est une bougie qui se consume et finit par s' éteindre.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Re: Naissance des géants - les mythes et les réalités

Message non lu par Nombrilist » 17 févr. 2019, 12:02:43

Oui, le cœur du problème en France selon l'auteur est que là où l'Etat US a investi stratégiquement des centaines de milliards de dollars en un demi-siècle, la France n'a pas eu aucune stratégie d'ensemble et n'a pas financé grand chose. En France, on a les génies qu'on ne voit qu'une fois par décennie comme Yan Le Cun, mais on ne les finance pas et ils partent chez Facebook.

Avatar du membre
Jeff Van Planet
Messages : 22119
Enregistré le : 08 juin 2013, 11:41:21

Re: Naissance des géants - les mythes et les réalités

Message non lu par Jeff Van Planet » 17 févr. 2019, 16:45:26

pierre30 a écrit :
17 févr. 2019, 11:40:24
Ce que je comprends c'est que l'investissement en capital est aussi nécessaire que les petits génies. En France on a les idées mais le capital reste rare. La startup sans investisseurs est une bougie qui se consume et finit par s' éteindre.
Sans aucuns doutes. En france on a une retraites par répartition qui marche comme un système par capitalisation (+ on contribue et + on touche) alors que là bas la capitalisation est séparée et finance des projets innovant qui rapportent.

Ce que ce rajoute à ce qu'à dit notre camarade @Nombrilist en france on dépense plus qu'on investit. Ce ne sont pas exactement ses mots, mais on peut reformuler comme ça.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

Répondre

Retourner vers « Economie »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré