L'austérité pour tous... sauf pour quelques uns

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worldpeace
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Message non lu par worldpeace » 09 août 2010, 14:27:00

En France, depuis 1980, la dette publique en pourcentage du PIB n'a fait qu'augmenter. Elle était en 1980 de l'ordre de 20%, on arrive aujourd'hui aux 80%. Chaque année, afin de rembourser les emprunts précédents, de nouvelles dettes sont contractées sur le marché obligataire. Ce sont des emprunts qui, comme des titres en bourses, peuvent être vendus en Bourse, ce qui induit un flou sur la question de savoir à qui appartiennent les obligations. Cette dette est dite négociable. En fait, elle n'est pas négociable pour la France, mais négociable entre les créanciers. La part de la dette négociable est passée de 47% de la dette totale en 1980 à 90% en 2000.

L'endettement de la France fait suite à la loi Pompidou-Giscard de 1973, qui interdit à la l'Etat d'utiliser la création monétaire pour lui-même, l'obligeant à passer par les banques privées et les marchés financiers pour avoir de l'argent. La prérogative de création monétaire est essentielle. Cette dernière est arrivée dans la main des banques privées, les seules ayant droit à en faire usage. Cela place l'Etat dans une situation semblable à une entreprise. Or si l'on veut faire des dépenses publiques sociales, et qu'il n'y a pas une excédent d'argent, cela oblige à emprunter et donc enrichir les plus riches au même moment où l'on veut favoriser les plus pauvres.

Les dépenses sociales ont continué malgré cette loi, et les riches se sont enrichis progressivement. Ils ont obtenu des créances de l'Etat. A présent, la dette devient telle qu'on demande aux Etats de commencer à faire des économies. Les mesures prévues sont des plans d'austérité.

En France : gel des dépenses (alors que l'inflation continue), non remplacement des fonctionnaires, baisse des dépenses de soins
En Grande-Bretagne : hausse de la TVA de 2,5%
En Irlande : baisse des traitements des fonctionnaires, des programmes sociaux et des soins gratuits
En Allemagne : suppression de postes de fonctionnaires, taxes, baisse des prestations sociales
etc.

C'est-à-dire que les financiers veulent faire payer à tout le monde, alors que la dette est détenue seulement à 40% par des épargnants français, et que parmi ces épargnants, il n'y a pas que les plus pauvres. Le mécanisme de la dette leur permet d'effectuer un transfert de richesse en appauvrissant tout le monde. Bien sûr, le calcul est absurde, puisque ce qui fait la richesse, c'est d'abord la richesse collective, et parce que l'argent n'est pas une richesse, c'est une anti-richesse, une créance. L'argent n'est pas comestible, et encore moins l'argent virtuel. Comme le fait remarquer un financier dans La face cachée des banques, "ils appliquent tous la même devise : l'apparence de l'intérêt général au service de leurs intérêts particuliers".

L'ennemi est le suivant : l'accumulation de capital dans les mains de quelques individus sans scrupules.
Il me semble alors que le remède est le suivant : la limitation du capital individuel.

Dans le cas de la dette, on peut tout simplement :
- revenir à la création monétaire étatique
- ne rembourser qu'une partie de la dette
- donner des compensations pour les citoyens ayant des épargnes, mais un capital total peu élevé

Cela revient à peu près la même chose que de rembourser les épargnes tout en limitant le capital individuel à une limite supérieure suffisamment élevé pour que les personnes ayant gagné honnêtement leur vie par leur travail ne voit pas le fruit de leurs efforts disparaitre. Qu'on tolère le capitalisme pour motiver les gens à faire des projets, soit, mais alors nous devons le limiter. Il y a un moment où la collectivité doit dire stop. La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres, or la propriété, quand elle grandit sans fin devient une prison pour les autres. Or qui va empêcher cela ? Les institutions financières ? Les ONG ? Non. L'Etat ou alors le peuple lui-même. Or nous savons où peuvent nous mener les passions populaires.

Bien sûr, faire attention à bien compter nos sous n'est utile que si l'on lutte efficacement contre les paradis fiscaux. On nous impose des mesures, comme l'augmentation de la durée de cotisation pour la retraite, alors que ces mêmes personnes qui professent ces réductions participent à l'évasion fiscale de sommes bien plus importantes. Il ne s'agit pas seulement de faire de la création monétaire et de limiter l'enrichissement des multinationales, mais aussi d'empêcher cet hypercapitalisme qui consiste à prendre sur le dos des travailleurs et à dissimuler le magot dans les coffres Suisses, du Delaware, la City de Londres, Hong Kong, le Luxembourg, les îles Caïmans, l'archipel des Bermudes etc.

http://www.financialsecrecyindex.com/2009results.html

Conscience

Message non lu par Conscience » 09 août 2010, 14:45:00

.
Nous sommes bien d accord,les paradis fiscaux sont une plaie mais que faire,les intérêts d emprund de la dette c est un cercle vicieux infernal,que faire précisemment  ?

C est quoi revenir à la création monétaire étatique ?

L état emprunte à quel taux ?

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 09 août 2010, 15:15:00

Il faut bombarder les paradis fiscaux jusqu'à ce qu'ils retournent d'où ils viennent: sous l'eau !

Conscience

Message non lu par Conscience » 09 août 2010, 15:21:00

.
Tu peux commencer par torpiller la belgique qui a une fiscalité trés intéressante pour les riches moyens,exemple Elisabeth Lefvèbre patronne du journal côté sud vient de s y installer.C est une honte dans ces conditions comment veux tu qu on ne taxe pas les petits !

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 09 août 2010, 15:23:00

Pour moi, les paradis fiscaux à abattre en premier sont plutôt ces îles où l'on trouve de nombreuses société off-shore. Ensuite, on pourra réfléchir à mettre la Belgique, le Luxembourg et la Suisse sous tutelle.

Conscience

Message non lu par Conscience » 09 août 2010, 15:31:00

Nombrilist a écrit :Pour moi, les paradis fiscaux à abattre en premier sont plutôt ces îles où l'on trouve de nombreuses société off-shore. Ensuite, on pourra réfléchir à mettre la Belgique, le Luxembourg et la Suisse sous tutelle.
.

Je suis d accord sauf que quand même si en Europe il y a ,à quelque centaine de kilomètre de le France des gros avantages fiscaux ce qui est le cas en Belque à partir de 2 millions d euros tu as inttérêt à y aller,c est scandaleux que la fiscalité ne soit pas égale au moins en Europe.

Ca coûte cher à la France.Commençons déjà par ça.
La déchéance de la nationalité pour tous ceux qui ont leur argent dans des paradis fiscaux,sans aucune possibilité de revenir en France même en touriste !

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 09 août 2010, 15:32:00

Il y en a qui y pensent. Mais ce serait plutôt pour s'aligner sur les belges que sur la France !

Conscience

Message non lu par Conscience » 09 août 2010, 15:37:00

.
Ils pensent mal,je suis pour un impot juste pour tout le monde sans exception.Il est évident que tant qu il y aura et à coté de chez nous ce genre d avantage on a tout à perdre,alors pour le coup je suis radicale.C est à cause de ça que les petits et moyens targent.

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mps
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Message non lu par mps » 09 août 2010, 16:01:00

L'ennemi est le suivant : l'accumulation de capital dans les mains de quelques individus sans scrupules.
Il me semble alors que le remède est le suivant : la limitation du capital individuel.
Je choisis avec difficulté cette citation, comme on hésite devant unplateau de chocolats.Parce qu'une telle collections d'imbécilité, ça ne court pas les rues !

un best off du genre !

Quand on parle des dettes de l'état, généralement comblées par des emprunts obligataires, où sont les "individus sans scrupules" ? Ou la spéculation ?

Une obligation a sa durée, son taux d'intérêt (mince pour les bons débitueurs) et sa valeur à terme imprimés sur le papier. C'est le type même de placement de Mr Tout le Monde, quin'intéresse guère des spéculateurs. Tout au pous, une obligation "au bon taux d'il y a 7 ans" peut-elle se revendre légèrement u-dessus de sa valeur conventionnelle, ou un peu en dessous si elle a un taux trop bas. Des fluctations insignifiantes.

L'obligation, c'est le capitalisme de n'importe qui, surtout qu'une obligation peut avoir une valeur faciale de l'ordre de 25 euros. 

Ces obligations, les Etats contraignent pratiquement les banques à leur en acheter des paquets, pour les revendre au détail à leurs clents. Simplement parce que les Etats n'ont pas vocation de tenir boutique.   Pour ce service, les banques se voient consentir une commission de l'ordre de 0,0... %. Pas la fête, si on considère que le moindre client souhaite pour cela être reçu par son banquier, avoir le droit de lui raconter sa vie, et de se faire détailler tous les produits disponibles avec lurs caractéristiques propres. Autrement dit, ce n'est pas avec ça que les bznques s'enrichissent icon_biggrin

Ne rembourser qu'une partie de la dette, ce serait donc nécessairement plumer de manière aléatoire les épargnants qui ont eu un geste citoyen. Belle idée !
Vient alors la touche socio-crétine : on rembourserait tout aux "petits", mais pas aux autres !!! Sûr que l'emprunt suivant serait facilement couvert icon_idea

Quand à l'émission libre de monnaie par les Etats, elle est tout simplement interdite partout dans la zone euro, qui est autre chose qu'une mafia de faux-monnayeurs.

Encore un texte visionnaire des scouts crypto-communistes d'Ile très Vilaine icon_eek
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Message non lu par El Fredo » 09 août 2010, 16:48:00

Tu oublies qu'on peut spéculer sur des dettes grâce aux CDS, que celles-ci soient émises en obligations ou non.
mps a écrit :Encore un texte visionnaire des scouts crypto-communistes d'Ile très Vilaine icon_eek
Surtout que worldpeace est Alsacien...
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Message non lu par mps » 09 août 2010, 22:24:00

http://fr.wikipedia.org/wiki/Credit_default_swap

Tes CDS sont une forme d'assurance rétribuée, qui n'a pasgrand chose de spéculatif.
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Message non lu par El Fredo » 09 août 2010, 22:32:00

mps a écrit :Tes CDS sont une forme d'assurance rétribuée, qui n'a pasgrand chose de spéculatif.
Qu'est-ce qu'il faut pas entendre ! Pourtant j'ai posté pas mal d'infos sur la spéculation à base de CDS (notamment durant la crise grecque), je constate avec tristesse que tu ne les a pas lus, encore moins retenus.
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Message non lu par artragis » 10 août 2010, 13:37:00

Les "CDS" ne sont pas une forme d'assurance. Ils sont une titrisation de dête. La banque est assurée, certes, mais acheter un CDS, c'est parier qu'une personne, un état, une entreprise que tu ne connais pas forcément, va rembourser à une banque qui t'es indifférente, la somme qu'il lui doit. Le CDS n'apporte pas d'intérêt puisque ce n'est pas une obligation, cependant, c'est un titre, et si ce titre s'achète bien, alors sa valeur augmente, et lorsque le crédit est remboursé, la banque te le rachète. Par contre, s'il n'est pas remboursé, et c'est ce qui a causé la crise, alors c'est toi qui paie a banque !
Oui, c'est un outil spéculatif!
http://zestedesavoir.com une association pour la beauté du zeste.

worldpeace
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Message non lu par worldpeace » 10 août 2010, 23:07:00

Conscience a écrit : .
Nous sommes bien d accord,les paradis fiscaux sont une plaie mais que faire,les intérêts d emprund de la dette c est un cercle vicieux infernal,que faire précisemment  ?

C est quoi revenir à la création monétaire étatique ?

L état emprunte à quel taux ?
Depuis les années 70, la création monétaire est passée des Etats aux banques privées uniquement. C'est-à-dire que les banques privées ont installé des barrages sur le fleuve de la création monétaire, et en tire profit. Or si la création monétaire est acceptable, c'est bien pour des buts sociaux, que les banques privées n'ont pas. Quelque soit le taux pour la création monétaire, il est augmenté par le passage par les banques privées.



Pour ce qui est des paradis fiscaux, je vous ai mis un lien : il y a vraiment de tout, des pays, des îles... Certains de ces pays peuvent être facilement envahis par une armée quelconque, mais pour d'autre, comme le Delaware et la City de Londres, c'est un peu plus compliqué, vous en conviendrez.



Une solution alternative à la fermeture des paradis fiscaux et d'interdire la détention de titres par une personne morale étrangère, et de limiter ce que peut détenir une personne physique étrangère, tout comme on peut limiter ce que peut détenir une personne physique du pays.



Le CDS est d'autant plus un outil spéculatif que l'assurance qui propose le CDS n'a pas les réserves au cas où. De toutes façons, c'est absurde, autant que les gens ou les institutions qui ont de l'argent le prête et puis voilà.

Conscience

Message non lu par Conscience » 11 août 2010, 07:22:00

.
Depuis 1970  ?  le socialisme n a servi à rien !

étant donné ta démonstration , on voit bien que nos politiques n ont aucune volonté de changer les choses dés lors qu il faut toucher aux lobbies de la finance,de même pour les paradis fiscaux ils manquent de la même volonté.

On nous prend vraiment pour des c... et encore il y a des gens pour croire à une volonté politique,personne ne s occupera de ça à part si on prend la parole.Je suis dégouttée !

en démocratie ? quand avons nous été en démocratie ?

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