Le rapport à la dette publique a clairement changé depuis 2008. A l'époque, la réduction de la dette publique constituait une priorité politique. Un accord européen avait même été adopté en ce sens (le Pacte budgétaire). Sarkozy avait même entrepris d'inscrire la "règle d'or budgétaire" dans la Constitution, mais la démarche n'avait pas abouti.Une dette publique à 120 % n'est « pas en soi une catastrophe », estime Moscovici
Le nouveau premier président de la Cour des comptes met en garde « de tout catastrophisme comme de tout irénisme », jugeant la situation très différente de celle de 2008.
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Aujourd'hui, ce n'est plus une priorité. Et des dirigeants politiques qui, à l'époque, étaient partisans d'une rigueur budgétaire, nous expliquent eux-mêmes qu'ils ont changé d'avis, et que cette rigueur budgétaire n'est plus une priorité.
Ce changement d'opinion donne raison à ceux qui, en 2008, s'étaient opposés à tout engagement de réduction des déficits.
Cependant, il faut avoir conscience que ce changement dans la perception des déficits publics est autorisé par la baisse des taux d'intérêts sur les marchés financiers. Les taux sont très faibles aujourd'hui, donc les États peuvent se permettre d'avoir des déficits importants. Mais si les taux remontent, comme en 2008, la réduction des déficits redeviendra une priorité. On reste donc à la merci de la volatilité des marchés financiers.