johanono a écrit : ↑25 août 2023, 08:55:12
@Kadavre et
@Papibilou :
Je ne vois pas bien où vous voulez en venir avec votre débat sur l'inflation. Oui, l'inflation a pour effet d'augmenter certaines recettes publiques et de diminuer la valeur relative du capital (donc de la dette). Mais il faut nuancer. Parce qu'en cas d'inflation, les taux d'intérêts augmentent aussi, et puis il y a des revendications, auxquelles le gouvernement doit répondre, et qui débouchent sur une augmentation des dépenses publiques (augmentation des prestations sociales, augmentation du traitement des fonctionnaires, aides diverses, etc.).
Idéalement, d'un point de vue économique, il faudrait que l'inflation ne soit accompagnée d'aucune nouvelle aide sociale, d'augmentation des traitements des fonctionnaires, et d'aucune augmentation des prestations sociales. Mais politiquement, c'est difficile à assumer.
Donc en pratique, l'impact de l'inflation sur les finances publiques est probablement assez neutre. Il pourrait même s'avérer négatif lorsque l'inflation a des causes exogènes (l'augmentation du coût de certaines matières premières ou de l'énergie).
Ce sont les banques centrales qui décident d'augmenter les taux d'intérêt pour lutter contre l'inflation. Mais il faut faire gaffe que le remède ne soit pas pire que le mal, une remontée brutale des taux peut provoquer une récession et une crise financière.
C'est normal lorsqu'il y a de l'inflation que les ménages veuillent une indexation de leurs revenus, mais il faut que ce soit du rattrapage, pas de l'anticipation, et que l'indexation ne soit pas totale, sinon on tombe dans un cercle vicieux qui relance l'inflation. C'est vrai aussi des entreprises qui ne doivent pas en profiter pour grossir leurs marges.
La France a des dépenses publiques plus élevées que ses voisins. Les causes sont connues : dépenses sociales trop importantes, millefeuille administratif peu efficace. Il faut donc des réformes structurelles : réforme des retraites, de l'assurance-chômage, de la décentralisation, de l'éducation et de l'apprentissage, de l'emploi... Faire tout ça avec une majorité relative n'est pas facile, surtout quand on ne l'a pas fait lorsque l'exécutif avait une majorité confortable...