Les dividendes plombent-ils les salaires ?
- sarkonaute
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«En trente ans, la part de la richesse produite, qui est passée de la rémunération du travail à la rémunération du capital, surtout les dividendes, c'est 10 points de PIB.» Benoît Hamon, le porte-parole du PS.
Il y aurait une déformation du partage de la valeur ajoutée en faveur du capital (et donc au détriment des salaires), brâment les gauchistes, les manuels de science économique, et les torchons socialistes comme Alternatives Economiques.
problème : c'est du bidon.
http://www.liberation.fr/economie/01013 ... it-la-gauc…
http://insee.fr/fr/publications-et-serv ... iers_web/p…
http://resultat-exploitations.blogs.lib ... 0/dividend…
Il y aurait une déformation du partage de la valeur ajoutée en faveur du capital (et donc au détriment des salaires), brâment les gauchistes, les manuels de science économique, et les torchons socialistes comme Alternatives Economiques.
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- artragis
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En fait le problème du PS comme de libération, c'est qu'elle prend un ratio qui ne veut rien dire et ne décrit pas ce qui entre en compte dans ce ratio
->augmentation des charges sociales, c'est le salaire brut qui est pris dans le ratio
->augmentation des salaires et des "parachutes dorés, retraites chapeaux..." des patrons en général de légèrement à beaucoup plus élevée que celui des employés.
->ne prend pas en compte les PME côtés en bourse
Alternatives économiques, loin d'être un torchon même si clairement aligné à gauche (il reste cependant ouvert d'esprit, je vois beaucoup de commentaires de droite sur leurs blogs) reconnaît au moins les deux premiers faits pour relativiser le ratio. Sans compter que contrairement à Hammont ou besancenot, ils n'en tirent pas des conclusions hâtives vias à vis du bien être, du niveau de vie etc.
->augmentation des charges sociales, c'est le salaire brut qui est pris dans le ratio
->augmentation des salaires et des "parachutes dorés, retraites chapeaux..." des patrons en général de légèrement à beaucoup plus élevée que celui des employés.
->ne prend pas en compte les PME côtés en bourse
Alternatives économiques, loin d'être un torchon même si clairement aligné à gauche (il reste cependant ouvert d'esprit, je vois beaucoup de commentaires de droite sur leurs blogs) reconnaît au moins les deux premiers faits pour relativiser le ratio. Sans compter que contrairement à Hammont ou besancenot, ils n'en tirent pas des conclusions hâtives vias à vis du bien être, du niveau de vie etc.
http://zestedesavoir.com une association pour la beauté du zeste.
- El Fredo
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Le 3e article est très intéressant, par contre il n'est pas exempt de critique. Par exemple :
Ensuite, les courbes comparant les rémunérations salariales aux excédents bruts d'exploitation rapportés à la valeur ajoutée sont présentées comme étant en miroir, ce qui n'est pas tout à fait exact. Certes les courbes suivent les mêmes tendances et sont fortement corrélées, mais alors qu'elles se superposent quasi-parfaitement (moins d'un point d'écart) jusqu'en 1968 et de 1973 à 1989 (la courte période post-1968 favorable aux salariés peut s'expliquer par les accords de Grenelle), l'écart s'est fortement creusé depuis au point d'atteindre 2 points en moyenne. L'accroissement de cet écart correspond bien à l'augmentation des dividendes combinée à la baisse des intérêts telles qu'indiquées sur la courbe "Profits et dividendes". L'essentiel des gains d'exploitation sert donc effectivement à la rémunération du capital. Ce phénomène est présenté comme s'exerçant non "au détriment des salariés mais au détriment des banquiers", ce qui omet de signaler qu'il n'a pas du tout profité aux salariés (sachant que les profits bancaires n'ont cessés d'augmenter depuis ce temps, tandis que la progression des salaires est faible).
La conclusion est par contre très intéressante et va dans le sens d'un phénomène que je dénonce depuis pas mal de temps, à savoir la sacralisation de l'actionnaire et des dividendes. Le capitalisme présente traditionnellement le dividende comme la juste rémunération du risque pris par l'actionnaire, ce qui est somme toute justifiée. Or la tendance qu'ont les entreprises à emprunter pour financer les dividendes (ce qui est une aberration économique) est en totale contradiction avec ce principe de rémunération du risque, puisqu'en agissant ainsi l'entreprise ôte tout risque à l'actionnaire qui est assuré de percevoir un certain niveau de rémunération quelle que soit la situation de l'entreprise. L'auteur cite l'exemple de France Télécom, mais citons également Arcelor-Mittal qui en 2009 a emprunté pour pouvoir distribuer l'essentiel des 1 Md€ de dividendes distribués, alors qu'elle perdait de l'argent. Sachant que la famille Mittal est propriétaire de la majorité des actions du groupe, ceci s'apparenterait presque à un abus de biens sociaux : l'entreprise contracte un emprunt dont le produit vient alimenter les finances personnelles de l'actionnaire majoritaire. Ce phénomène inquiétant est la conséquence logique de la financiarisation à outrance de l'économie, où les profits financiers sont des rentes déconnectés des réalités économiques et industrielles.
Pourquoi prendre 1950 comme référence alors qu'il s'agit d'un point minimum sur la période pré-choc pétrolier ? En réalité, si on exclue cette fameuse période du choc pétrolier considérée comme exceptionnelle (ce qui est bien expliqué dans l'article), l'écart entre la période précédente et la période actuelle n'est certes pas de 10 points mais de 4 points environ, on le voit très bien sur la courbe sus-citée. L'écart existe donc bel et bien et est loin d'être négligeable, même s'il est plus faible que présenté par la gauche de la gauche.le graphique suivant montre que la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises n'a pas bougé depuis 1987 et est au même niveau qu'en 1950
Ensuite, les courbes comparant les rémunérations salariales aux excédents bruts d'exploitation rapportés à la valeur ajoutée sont présentées comme étant en miroir, ce qui n'est pas tout à fait exact. Certes les courbes suivent les mêmes tendances et sont fortement corrélées, mais alors qu'elles se superposent quasi-parfaitement (moins d'un point d'écart) jusqu'en 1968 et de 1973 à 1989 (la courte période post-1968 favorable aux salariés peut s'expliquer par les accords de Grenelle), l'écart s'est fortement creusé depuis au point d'atteindre 2 points en moyenne. L'accroissement de cet écart correspond bien à l'augmentation des dividendes combinée à la baisse des intérêts telles qu'indiquées sur la courbe "Profits et dividendes". L'essentiel des gains d'exploitation sert donc effectivement à la rémunération du capital. Ce phénomène est présenté comme s'exerçant non "au détriment des salariés mais au détriment des banquiers", ce qui omet de signaler qu'il n'a pas du tout profité aux salariés (sachant que les profits bancaires n'ont cessés d'augmenter depuis ce temps, tandis que la progression des salaires est faible).
La conclusion est par contre très intéressante et va dans le sens d'un phénomène que je dénonce depuis pas mal de temps, à savoir la sacralisation de l'actionnaire et des dividendes. Le capitalisme présente traditionnellement le dividende comme la juste rémunération du risque pris par l'actionnaire, ce qui est somme toute justifiée. Or la tendance qu'ont les entreprises à emprunter pour financer les dividendes (ce qui est une aberration économique) est en totale contradiction avec ce principe de rémunération du risque, puisqu'en agissant ainsi l'entreprise ôte tout risque à l'actionnaire qui est assuré de percevoir un certain niveau de rémunération quelle que soit la situation de l'entreprise. L'auteur cite l'exemple de France Télécom, mais citons également Arcelor-Mittal qui en 2009 a emprunté pour pouvoir distribuer l'essentiel des 1 Md€ de dividendes distribués, alors qu'elle perdait de l'argent. Sachant que la famille Mittal est propriétaire de la majorité des actions du groupe, ceci s'apparenterait presque à un abus de biens sociaux : l'entreprise contracte un emprunt dont le produit vient alimenter les finances personnelles de l'actionnaire majoritaire. Ce phénomène inquiétant est la conséquence logique de la financiarisation à outrance de l'économie, où les profits financiers sont des rentes déconnectés des réalités économiques et industrielles.
If the radiance of a thousand suns were to burst into the sky, that would be like the splendor of the Mighty One— I am become Death, the shatterer of Worlds.
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La plupart des actionnaires sont des investisseurs institutionnels.sarkonaute a écrit :c'est le reflet du vieillissement de la société, qui privilégie la rente au risque.
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Quand les dividendes sont versés quels que soient les résultats de l'entreprise (cf. FT, Mittal).sarkonaute a écrit :qui a parlé de résultat égal?
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J'ai d'autres documents, qui vont dans le même sens, et confirment que la part des salaires dans la VA n'a nullement baissé en France depuis 20 ans :
http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1136/ip1136.pdf (voir graphique en page 2)
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.a ... ATTEF08103 (voir tableau Excel mis en lien)
D'ailleurs, l'importance des déficits commerciaux français tend à montrer que la France ne souffre pas forcément d'un problème de consommation, mais d'un manque de compétitivité des entreprises françaises. Au risque de choquer certaines âmes sensibles, il faut admettre que, malheureusement, les entreprises françaises ne sont pas assez rentables.
http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1136/ip1136.pdf (voir graphique en page 2)
http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.a ... ATTEF08103 (voir tableau Excel mis en lien)
D'ailleurs, l'importance des déficits commerciaux français tend à montrer que la France ne souffre pas forcément d'un problème de consommation, mais d'un manque de compétitivité des entreprises françaises. Au risque de choquer certaines âmes sensibles, il faut admettre que, malheureusement, les entreprises françaises ne sont pas assez rentables.
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Personne ne prétend le contraire, le discours de l'aile gauche concerne les années 80.johanono a écrit :J'ai d'autres documents, qui vont dans le même sens, et confirment que la part des salaires dans la VA n'a nullement baissé en France depuis 20 ans :
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"Depuis les 30 dernières années", c'est depuis le début des années 80 jusqu'à aujourd'hui. Et comme c'est stable depuis la fin des années 80 (comme l'indiquent tes source), alors ça revient un peu au même non ? De plus, si on s'en tient uniquement à ces 30 dernières années, la part salariale a bien chuté de 10 points. Donc le fait de dire que ça n'a pas bougé depuis 20 ans n'a absolument rien de contradictoire avec le fait de dire que ça a perdu 10 points en 30 ans, puisque l'évolution a eu lieu les 10 premières années (donc pendant les années 80).johanono a écrit :Hamon et consorts parlent des "30 dernières années". Les 30 dernières années, ce n'est pas seulement les années 80.
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Tu es d'une crasse mauvaise foi, comme ton leader Benoît Hamon. Pour quelqu'un qui prétend être rigoureux dans la manipulation de l'outil statistique, c'est plutôt ennuyeux. Remarque, quand on sait que tu confonds les déficits annuels et les déficits cumulés, ce n'est pas très étonnant.
Dire que la part du PIB affectée aux salaires a baissé "en trente ans" sous-entend que cette part n'a cessé de baisser au cours de ces trente dernières années. Or la réalité est différente : cette part a baissé dans les années 80, elle est stable depuis vingt ans. D'ailleurs, même dans l'article de Libé, ils disent que Benoît Hamon est de mauvaise foi...
Dire que la part du PIB affectée aux salaires a baissé "en trente ans" sous-entend que cette part n'a cessé de baisser au cours de ces trente dernières années. Or la réalité est différente : cette part a baissé dans les années 80, elle est stable depuis vingt ans. D'ailleurs, même dans l'article de Libé, ils disent que Benoît Hamon est de mauvaise foi...
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