Sortir les banques françaises des paradis fiscaux

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Cobalt

Message non lu par Cobalt » 29 nov. 2010, 20:16:00

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Les établissements bancaires français font dans le tourisme offshore, même si c'est beaucoup moins que leurs consoeurs, notamment britanniques.



Est-ce qu'il serait normal qu'une banque à laquelle nous garantirions des prêts ou octroierions des fonds propres, sans forcément avoir tout ou partie du capital, continue à travailler dans les paradis fiscaux? Réponse: non." A la sortie du Conseil européen d'octobre dernier, le message de Nicolas Sarkozy était clair: l'argent des contribuables français ne doit pas servir à soutenir des établissements financiers qui jouent dans les paradis fiscaux. Entre-temps, les banques françaises ont reçu 21 milliards d'euros de capital public… Et pourtant, elles sont sacrément présentes dans les paradis fiscaux!
Selon notre enquête, BNP Paribas, le Crédit agricole et la Société générale y disposent à elles trois de 361 entités. Si l'on y ajoute les Banques populaires d'avant la fusion avec les Caisses d'épargne (information précise non disponible pour ces dernières), Dexia et la Banque postale (présente au Luxembourg), on atteint un total de 467 entités Ce qui représente, en moyenne, 16% des entreprises de ces six groupes.

Les banques françaises s'installent dans les centres financiers offshore pour y faire la même chose que leurs consoeurs internationales: payer moins d'impôts, faire fructifier discrètement et au moindre coût fiscal le patrimoine des personnes aisées, gérer les salaires de leurs cadres à haut revenu en dehors du regard du fisc et accompagner les stratégies internationales des multinationales. Elles y vont aussi pour bénéficier du fait que ces territoires sont des paradis réglementaires qui permettent de prendre des risques en toute opacité. La banque britannique Northern Rock est tombée dès le début de la crise des subprime en 2007, quand elle n'est plus parvenue à refinancer son endettement logé dans Granite, sa filiale de Jersey. La banque d'affaires américaine Bear Stearns, elle, a fait faillite en mars, après que ses fonds spéculatifs situés aux îles Caïman et en Irlande ont perdu leurs paris, etc. La présence des banques dans les paradis fiscaux contribue aussi à nourrir l'instabilité financière.

BNP Paribas, mauvais élève

Mais notre enquête montre que toutes les banques françaises ne font pas appel aux paradis fiscaux avec la même ampleur. Et qu'elles y sont relativement moins présentes que leurs concurrentes anglo-saxonnes. Comme le montre le graphique ci-dessous, il y a une grande disparité dans le comportement des banques françaises vis-à-vis des paradis fiscaux. De ce point de vue, BNP Paribas apparaît comme le mauvais élève par excellence: non seulement elle arrive largement en tête des banques en ce domaine, mais elle est l'entreprise du CAC 40 la plus engagée.

Pourquoi a-t-elle besoin d'une présence plus de trois fois plus importante que la Société générale dans ces territoires douteux? Pour les plus pessimistes, la BNP cache seulement moins bien sa présence dans les paradis fiscaux que les autres, plus habiles dans l'utilisation de filiales de filiales, moins facilement repérables.





Merci à GIBET pour m'avoir fait découvrir ce magazine.

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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 29 nov. 2010, 20:27:00

Pour BNP, on ne peut pas dire que ce soit un mauvais élève. C'est bien pire que cela, ce sont des voyous. Ils profitent que les banques se retirent des paradis fiscaux pour s'y implanter !

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