La décroissance

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 07 févr. 2011, 17:56:00

Ne pas confondre capitalisme et libéralisme...
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pierre30
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Message non lu par pierre30 » 07 févr. 2011, 18:06:00

Je parle du capitalisme car c'est celui-ci qui est décrié sur le site dont il est question. Je ne connais pas d'autre système qui serait compatible avec la liberté individuelle; c'est la raison pour laquelle j'aborde le sujet.
En fait je me moque du capitalisme en tant que système économique. Simplement, je trouve qu'il fonctionne avec ses défauts.

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 07 févr. 2011, 21:05:00

Le communisme primitif est également compatible avec la liberté individuelle. En fait tout dépend de ce qu'on entend par liberté. Selon la définition, tel système sera vu comme libéral ou oppressif icon_mrgreen
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Georges
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Message non lu par Georges » 07 févr. 2011, 22:19:00

pierre30 a écrit :Je parle du capitalisme car c'est celui-ci qui est décrié sur le site dont il est question. Je ne connais pas d'autre système qui serait compatible avec la liberté individuelle; c'est la raison pour laquelle j'aborde le sujet. En fait je me moque du capitalisme en tant que système économique. Simplement, je trouve qu'il fonctionne avec ses défauts.
La vraie liberté dans le système capitaliste n'existe que pour les plus nantis. Le SDF n'a pas choisi librement de ne pas avoir de logement, la plus part des salariés à mi-temps non pas choisis librement de ne pas travailler à temps plein, les mals logés n'nont pas choisi de vivre dans des taudis. Ce sont tois exemples parmis des centaines.

pierre30
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Message non lu par pierre30 » 08 févr. 2011, 15:21:00

Etre libre, ce n'est pas accéder au même confort que ses voisins. C'est plus simplement avoir le choix de ses actions et de ses opinions dans la mesure où je suis capable d'accéder à ces choix; donc avec les limites qui me sont imposées par mes capacités physiques, intellectuelles ou sociales.

L'idée de donner à chacun la même chose qu'aux autres est, à mon avis, incompatible avec la liberté individuelle.

Partant de là, la vraie liberté peut exister pour tout le monde dans le système capitaliste. Ou plutôt, le système capitaliste ne s'y oppose pas.


El Fredo, c'est quoi le communisme primitif ? En quoi est-il compatible avec la liberté individuelle ?

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 09 févr. 2011, 02:20:00

El Fredo a écrit : Moi ce qui me gène dans cette théorie de la décroissance c'est qu'elle ignore la part sans cesse croissante de l'immatériel dans l'économie. Car même si les ressources matérielles sont finies, l'immatériel ne l'est pas, et à notre échelle ça comprend même l'énergie si l'on se base sur une hypothèse (parfaitement envisageable) de sources 100% renouvelables (la Terre reçoit chaque seconde plus d'énergie que l'humanité en consomme en une année, et ce pour les quelques milliards d'années qu'il reste au Soleil avant de s'éteindre). Donc on peut parfaitement imaginer une économie en croissance basée sur un secteur immatériel illimité d'une part et d'autre part sur le recyclage perpétuel d'un stock fini de matières premières grâce à une énergie en abondance. Bien sûr tout cela est très théorique, mais AMHA met à mal le pilier principal (et lui aussi théorique) de la décroissance qui postule que la croissance doit s'arrêter du fait de la finitude de l'environnement physique.
C'est également une des hypothèse . Elle satisfait forcément plus puisqu'elle accorde un crédit à la croissance. Je ne suis pas sûr que le développement des énergies les moins onéreuses pourra se faire contre les trusts pétroliers qui savent partager le pactole avec les dirigeants pour sauvegarder leurs profits. Moi ce qui m'intéresse ce n'est pas que l'on proclame telle ou telle solution idéologique comme étant la meilleure, mais que l'on puisse évoluer sur nos préjugés pour accepter d'intégrer comme une solution possible une idéologie de décroissance que l'on n'écartera plus au nom simplement du continuum de notre culture prégnantes pendant des siècles.
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Message non lu par GIBET » 09 févr. 2011, 02:37:00

Anonymous a écrit : GIBET, ton analyse sur la décroissance, très proche de celle que développe actuellement Europe Ecologie est intéressante mais peut elle satisfaire les besoins d'emplois et améliorer le progrès social ?

Ilikeyourstyle, je n'ai aucune égérie, pas plus que tu n'as de réflexions personnelles. Tes attaques, ton agressivité et ton arrogance ne caractérise qu'une *propos hors sujet* et un manque d'argument. Réflechis donc, vas donc lire un peu et reviens nous!

Je pense au contraire de la décroissance que c'est sur le rejet du productivisme qu'il convient de réflechir ainsi que sur les lieux de production. Depuis longtemps, les nationaux rejettent la délocalisation et l'éloignement entre d'une part les centres de production et d'autre part les lieux de consommations. Cette dichotomie génère des coûts indirects considérables que les modèles passés ne prennent en compte (transport, pollution, dumpings...) rendant caduque la théorie ricardienne des avantages comparatifs.
De très nombreux universités et  universitaires se sont penchés sur le problème , ainsi que des sociologues des économistes, des ethnologues, des ingénieurs etc.. et tous planchent sur les solutions qui rendent vraisemblable cette solution économique. Des réponses ont été données. Si on les confronte de but en blanc aux solutions actuelles au on provoque forcément un rejet puisqu'il faut arbitrer des choix de renoncement. C'est pourquoi ces changements de paradigmes postulent que l'on se trouve face à un obstacle mortelle à long terme et qu'il faut faire quelque chose dès maintenant. Si on refuse ce préalable au nom de je ne sais quelle solution de rechange (hypothèse évoquée par El Fredo) on n'est plus dans le champs de l'étude puisqu'on change d'hypothèse.
Le problème c'est que l'homme est de plus en plus soumis à des écoles scientifiques qui avec la même "bonne foi" , et la même force de conviction affirme des conclusions contradictoires. face à cela il ne reste plus aux politiques qu'à arbitrer eux-mêmes pour retenir ce qui leur parait le plus "vraisemblable" . Il y a fort à parier qu'ils choisiront la solution du statut quo. Alors que la position courageuse consiste à préparer des scénarios de vraisemblance avec des pistes de solutions possibles si les hypothèses les plus optimistes de la croissance s'avèrent fausses.
C'est ainsi que je considère les réflexions sur la décroissance comme un scénario intelligent quand les solutions se situent au niveau de la "décroissance soutenable" dans les Pays riches.
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Message non lu par GIBET » 09 févr. 2011, 03:14:00

pierre30 a écrit : Je parle du capitalisme car c'est celui-ci qui est décrié sur le site dont il est question. Je ne connais pas d'autre système qui serait compatible avec la liberté individuelle; c'est la raison pour laquelle j'aborde le sujet.
En fait je me moque du capitalisme en tant que système économique. Simplement, je trouve qu'il fonctionne avec ses défauts.

Je t'en prie regarde les textes que j'ai donnés comme des pistes de réflexion présentant un large échantillon et non comme des modèles. Ta réaction est saine sur l'aspect analyse (moins sur la conclusion que seul le capitalisme est porteur de liberté individuelle. Ca ce n'est pas une analyse c'est un préjugé culturel)

L'un des sites que je t'ai donnés est un site anarcho syndicaliste puisque la fédération communiste libertaire est la transformation de la Fédération anarchiste. D'autres sites sont plus universitaires http://atheles.org/editionsducroquant/e ... nomique/in…

On peut citer aussi le livre de la nouvelle droite d' Alain de Benoist « Demain la décroissance d'Alain de Benoist :  La Décroissance, février 200

Paul Ariès a dénoncé Alain de Benoist sur la base de son passé politique, ainsi que sur l'anti-égalitarisme professé selon lui dans le livre mais pour Bernard Langlois, « ce n'est pas parce que certains considèrent Benoist comme le diable que je me priverai de dire du bien de Demain la décroissance, un essai bien intéressant, notamment dans sa dimension philosophique. » (Cf. « Les ponts du potomac », Politis, 30 avril 2008)

Un autre angle de lecture: « La Décroissance est-elle réactionnaire ? » , Revue du MAUSS, 10 avril 2008

On peut aussi ajouter si vous voulez être complets:
  • Serge LATOUCHE, 2004 : Survivre au développement. 128 pp.  Un grand classique chez les “décroissants” (S. Latouche est diplômé en sciences politiques, philosophie et sciences économiques, prof émérite d’économie à l’université d’Orsay.)
  • S. LATOUCHE, 2006 : Le pari de la décroissance. 302 pp. suivi de Petit traité de la décroissance sereine. 2007. 172 pp.
  • Jean-Paul BESSET,  2005 : Comment ne plus être progressiste... sans devenir réactionnaire. 322 pp. Magnifique réflexion théorique et pratique d’un humaniste de gauche, ancien journaliste au Monde, qui est devenu un des penseurs majeurs de l’écologie politique en France. Je recommande sa lecture.
  • Jean-Claude PIERRE, 2006 : Pourvu que ça dure ! – le développement durable en question. 192 pp. J-C Pierre est issu du milieu associatif environnemental breton (Eaux et Rivières...) fondateur du réseau Cohérence. Une très puissante réflexion humaniste sur les questions de développement, qu’il ne conçoit que comme durable et solidaire, soutenue par un bel optimisme. Et en plus un homme formidablement sympathique.
  • Collectif, 2006 : Décroissance et politique. 222 pp. N°1 d’Entropia, “revue d’étude théorique et politique de la décroissance”. Un panorama (incontournable à mon avis) de 14 auteurs majeurs pour faire le point sur le concept de décroissance et ses implications philosophiques, politiques et économiques.[/list:u]Voila si je vous ai donné des liens c'est principalement pour que chacun se fasse une opinion et accepte de se placer hors de ses préjugés qui consistent à mettre la croissance , le libéralisme , le capitalisme dans un panier flou où pourtant chacun de ces mots n'a rien à voir avec l'autre

    A vous de compléter votre information pour alimenter ma présente réflexion.
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Message non lu par El Fredo » 09 févr. 2011, 09:32:00

pierre30 a écrit :El Fredo, c'est quoi le communisme primitif ? En quoi est-il compatible avec la liberté individuelle ?
L'article de Wikipedia est une bonne introduction. Etudier également l'histoire de la République des Guaranis

http://fr.wikipedia.org/wiki/Communisme_primitif

En gros le communisme primitif est l'état naturel des sociétés primitives de petite taille (typiquement les tribus de chasseurs-cueilleurs) où tous les moyens matériels sont partagés sans notion de propriété privée. Les individus sont libres (même si tous dépendent de tous, mais c'est par définition vrai dans toute société), et notamment de pouvoir partir quand ils veulent ou encore pour tout nouveau venu de s'intégrer au groupe à leur arrivée. On peut difficilement trouver plus libre. Ces sociétés évoluent en général vers un système de chefferie, prélude de la féodalité et du capitalisme, le caractère exceptionnel de la République des Guaranis étant d'avoir dans les grandes lignes préservé ce modèle en l'appliquant à une société de plusieurs centaines de milliers d'individus.
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Message non lu par pierre30 » 09 févr. 2011, 17:24:00

Gibet, je te remercie pour toutes ces références. Comprends que je n'ai pas le goût de m'attaquer à tous ces bouquins. J'aurais préféré que tu nous fasses un exposé synthétique de la façon dont tu vois les choses. Ensuite, si ça nous branche, les uns ou les autres pourront creuser davantage le sujet à partir des références fournies.

J'ai PARCOURU le site de la revue du MAUSS.
Le sujet de la décroissance y est traité par le biais de la philosophie. En cela il correspond à ma proposition d'analyser, former et informer les citoyens pour qu'ils prennent librement les décisions en fonction de la connaissance qu'ils ont de la situation.
Par contre ce site n'indique pas de méthode pour atteindre la décroissance. Il semble qu'il considère simplement que croissance ou décroissance ne se décrètent pas et qu'ils sont simplement le fruit de l'attitude des individus. En cela j'adhère à la démarche.

Ce qui me parait douteux est de faire le lien entre croissance et capitalisme. Ce dernier peut aboutir aussi bien à l'un qu'à l'autre. Simplement actuellement la décroissance est assimilée à une crise. Mais il suffirait de modifier les références qui mènent à ce jugement pour aboutir à un autre point de vue. Non que je tiens à défendre le capitalisme; je crois simplement qu'il ne faut pas se tromper de cible pour atteindre le but recherché.

Quant à la guéguerre entre écologie profonde et écologie superficielle, je la trouve sans intérêt : les 2 cotés s'imaginent détenir la vérité. On croirait une guerre de religions !


El Fredo, merci pour l'éclairage. C'est tout de même un cas très particulier. Il s'est produit à la suite d'un cheminement. Je doute que les sociétés de type occidental puissent emprunter le même cheminement.

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 09 févr. 2011, 18:40:00

Merci de ta confiance Pierre30 mais faire un exposé sur la question c'est des pages entière car on traite le lohgement par rapport à l'urbanisation dionc aux trabqsoports . Rien que cet angle d'approche est très long
ci-dessous un apperçu concret de la réflexion sur la décroissance dans le domaine de l'habitat:



HABITER Compte-rendu de la discussion
[hr]
Le contexte
« Habiter » se place aujourd’hui dans un contexte de forte croissance urbaine sous forme de lotissements pavillonnaires qui consomment littéralement le territoire (voir le dossier « la chasse aux pavillons » dans la « Décroissance » fin 2004). L’étalement des villes a pour corollaire l’augmentation constante des déplacements en voiture, un gaspillage d’énergies, une dégradation de la qualité de vie. Le coût du foncier est en hausse constante tout comme le coût de la construction, indexé sur celui du pétrole. L’environnement urbain est de plus en plus pénible à vivre. En 2000, le gouvernement Jospin a voté la loi SRU qui cherche à freiner le mouvement : arrêter l’étalement des villes en densifiant le tissu urbain existant, empêcher la construction d’habitats isolés et l’urbanisation des zones encore vierges.
[hr]
Propositions « décroissantes »
Agir dans le lieu où nous habitons en allant voir ce qui se passe en mairie en termes d’urbanisme. Demander que la population soit impliquée dans les projets immobiliers pour y défendre l’intérêt général. Exiger l’intervention d’urbanistes soucieux d’organiser des « quartiers » et non des « zones » (la plupart des opérations immobilières sont dessinées par des géomètres et des aménageurs qui n’ont souvent qu’une vision comptable de l’espace). Le quartier est une unité de vie où l’on trouve une mixité sociale et d’activités qui permet l’émergence d’une collectivité. L’échelle d’un quartier permet de répondre aux besoins du quotidien en se déplaçant à pied ou à vélo. La place de la voiture y est minorée. Agir dans sa commune en y proposant des activités associatives qui recréent du lien social et investissent l’espace public (les rues, les places, les espaces verts...).
Deuxième proposition : créer un lieu idéal en dehors des formes urbaines existantes. Diverses expériences d’écohameaux sans voitures, écovillages, écolieux... sont en cours de réalisation ou en projet. Le site « Passerelle-éco » regroupe la plupart de ces expériences. Problème : ces projets vont à l’encontre de la loin SRU et pousse parfois ses initiateurs à l’illégalité, ou alors à trouver une astuce - le statut d’agriculteur - pour pouvoir la contourner. L’expérience des auto-éco-constructeurs (François Plassard) a abouti grâce à un travail de démarchage de maires sensibles à la démarche.
Troisième proposition : actions non-violentes de réappropriation de l’habitat surnuméraire (résidences secondaires et autres locaux inoccupés). Force est de constater qu’avant d’envisager de construire de nouvelles demeures, il faudrait utiliser celles qui ne le sont pas. Deux types d’actions sont proposées : manifestations pour rendre les populations et les élus attentifs à la question des résidences secondaires (+ de 50% de l’habitat sur les communes du littoral), occupation des maisons ou des jardins. Proposition d’une surtaxation des résidences secondaires.
[hr]
Techniques
Les techniques de construction ne sont pas abordées dans le détail. La revue « La Maison écologique » est une référence sûre en la matière. Il est bien évidemment question d’autoconstruction, pour rendre l’habitat plus accessible financièrement et aussi pour le construire selon ses besoins, et d’écoconstruction, pour concevoir des habitats autonomes sur le plan énergétique et vis-à-vis réseaux gérés par des sociétés privées. Le concept d’habitat éphémère, qui ne dure que le temps qu’on s’en sert, habitat biodégradable en végétaux et en terre sur le principe de la hutte africaine, est aussi évoqué comme une alternative décroissante (pour plus de précisions voir site ecolib.free.fr).
[hr]
Conclusion
Songeons, avant de fuir la ville, à agir localement, en tentant de la rendre plus vivable. La ville, même si elle n’est pas autonome, est écologiquement intéressante à condition qu’on la rende au piéton et qu’on y mène une politique de mixité et de proximité. Quand la ville sera à nouveau plaisante à vivre, peut-être verra-t-on moins de citadins sur les routes le week-end, à rejoindre leurs résidences secondaires, l’évasion devenant moins impérieuse.


le mercredi 15 novembre 2006
par Groupe de réflexion sur l’habiter St-Nolff
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Message non lu par GIBET » 09 févr. 2011, 18:43:00

A ta disposition une réflexion plus politique:
Décroissance et Objection de Croissance : quelques réponses

L’argumentation complète de ces réponses reposent sur Les trois pieds politiques de l’objection de croissance.
1- Les Objecteurs de Croissance (OC) sont-ils de gauche ?
Image  Historiquement, les O.C. le 11 septembre 1789 se seraient rangés à gauche du président de séance de l’Assemblée nationale pour refuser d’accorder au roi un droit de veto absolu sur les lois.
Image  Économiquement et socialement, nous nous posons les mêmes problèmes que ceux que la gauche devrait se poser. Et comme nous considérons que la politique est le lieu où nous devrions décider ensemble nos décisions, nous défendons un volontarisme politique ; par exemple, les injustices sociales ne sont pas « naturelles » et par conséquent la justice sociale n’est pas naturelle mais artificielle (ex. de l’héritage)
Image  Mais nous ne sommes plus dans le même paradigme que « La Gauche » : à cause de notre antiproductivisme, de notre antilibéralisme (même si nous pouvons distinguer entre un libéralisme philosophique et un libéralisme idéologique), de notre anti-utilitarisme (nous ne réduisons pas l’intérêt à l’intérêt économique)
Image  Le philosophe Alain raconte au début du XXe siècle que s’il rencontre quelqu’un qui « ne fait pas de politique » alors il ne peut s’empêcher de penser : « voilà quelqu’un qui n’est pas de gauche ». Eh bien, les O.C. font de la politique et chacun peut en déduire : « voilà des gens qui ne sont pas de droite ! »
2- Les O.C. mettent-ils clairement en évidence les mécanismes politiques et économiques qui ont abouti à la situation actuelle ?
Image  Dans « la situation actuelle », attention d’abord à ne pas confondre ce qui est de l’ordre du capitalisme et de ce qui est de l’ordre d’une « phase du capitalisme ». A confondre les deux, on risque de confondre la crise du capitalisme avec la crise d’une phase du capitalisme. Et du coup, on risque de se réjouir trop vite de la crise actuelle de la phase néo-libérale en la prenant pour la phase finale du capitalisme.
Image  Ne serait-il pas plus judicieux et réaliste de faire l’hypothèse que 2009 est juste le passage du capitalisme néo-libéral au capitalisme vert ? La fin du capitalisme néo-libéral n’est pas la fin du capitalisme, loin s’en faut !
Image  Quant aux mécanismes politiques et économiques qui ont abouti à la crise actuelle du néo-libéralisme, les O.C. n’ont aucun mal à proposer des pistes d’explications. Celle qui irait peut-être le plus au fond des choses serait celle qui signale que la crise actuelle, crise de l’endettement, résulte d’une contradiction interne : à savoir que les travailleurs sont en même temps des consommateurs (sont ainsi intimement liés la société de consommation avec la valeur-travail) Or le néolibéralisme en faisant toujours croître la part des revenus du Capital aux dépens de ceux du Travail ne peut faire croître en même temps la consommation qu’au moyen du Crédit... On connaît la suite !
Image  Quant à la liaison historique qui relie les mécanismes politiques et les mécanismes économiques pour aboutir à la situation actuelle, les O.C. non seulement n’ignorent pas la complémentarité de l’État et du Marché dans la formation des Nations au XIXe siècle, mais nous en tirons une conséquence fondamentale dans notre « stratégie de la transformation » : croire que la prise préalable du pouvoir d’État rendra possible l’émancipation économique est une illusion qu’il faut cesser de propager si les erreurs du « socialisme réel » et de la « social-démocratie » ne doivent plus être répétées.
3- L’opposition croissance/décroissance est-elle un raccourci simplificateur ?
Image  Dans un premier temps, ne faut-il pas assumer cette « simplification » ? Oui, les O.C. désirent s’émanciper des illusions et des aliénations de la religion de la Croissance. Manière de ne pas distinguer entre économie, écologie, social, politique, humain : car, il serait bien « abstrait » de laisser croire que l’imaginaire de la croissance qui serait à dénoncer en économie devrait être ménagé et développé dès qu’il s’agirait du social. Concrètement, le « paradigme de la décroissance » ne peut pas être découpé en tranches.
Image  Maintenant la « simplification » résulte trop souvent d’une caricature : en dénonçant une croissance infinie, les O.C. ne s’apercevraient pas qu’ils risquent de prôner une décroissance vers le zéro. Pour les O.C., la décroissance c’est d’abord la décroissance des inégalités socio-économiques et de l’empreinte écologique. Or sur ces deux points, il faut une certaine mauvaise foi pour laisser croire que les O.C. seraient des « bisounours » qui rêveraient d’une société à l’empreinte écologique nulle et aux inégalités (économiques, sociales, culturelles) nulles. Une telle société serait une société sans humains. Les O.C. ne sont pas coupés du principe de réalité.
Image  Par delà ces simplifications, il n’empêche que la Décroissance peut bien apparaître aujourd’hui comme ce spectre qui va hanter le XIXe siècle. Autrement dit, si l’on veut conserver un sens au projet politique de « décoloniser notre imaginaire », il faut oser assumer la transformation radicale du projet politique de l’objection de croissance.
4- Les O.C. se préoccupent-ils assez de la question sociale ?
Image  Si « se préoccuper assez de la question sociale » c’est ne se préoccuper que de la question sociale, alors les O.C. acceptent ce reproche. Mais dans ce cas, que cette réponse nous donne droit à poser sans tarder d’autres questions ; que ceux qui nous font ce reproche se demandent s’ils se préoccupent assez de la question écologique, de la question démocratique, de la question anthropologique. Et quand ils répondront en liant toutes ces questions, nous serons ravis de constater que nous pouvions éviter de nous faire de tels mauvais reproches.
Image  D’autant que la question sociale est au cœur de nos propositions ; ainsi nous ne nous contentons pas de demander un revenu inconditionnel de vie, nous l’associons sans hésiter à un revenu maximum.
Image  D’autant que l’effet de masse critique résulte de la conjugaison des forces des initiatives concrètes et des contre-pouvoirs dans les luttes sociales.
Image  Encore un exemple, celui de la gratuité : on peut caricaturer et sous-entendre qu’une telle proposition prouve juste la crasse ignorance des O.C. quant aux dimensions sociales et économiques d’une telle revendication. Mais les O.C. n’ignorent pas que la gratuité (en aval, pour l’usager) a un coût « en amont ». Et que cette « gratuité » résulte bien d’une « collecte » quand elle consiste en une gratuité monétaire (ce qui ne veut pas dire que nous confondons toutes les fonctions de la monnaie : pour évaluer, pour échanger, pour capitaliser). Mais cette gratuité peut d’abord être un droit d’usage gratuit, c’est à dire une mise à disposition gratuite de biens premiers à condition que leur usage soit une condition de l’émancipation (par exemple, un droit souverain à disposer d’une terre pour la cultiver, à condition d’en faire un « bon usage »).
5- La stratégie du « mot-obus » conduit-elle à l’isolement ?
Image  Le présupposé de cette critique c’est d’installer la question politique dans la stricte alternative de l’isolement ou de l’Unité. Or la stratégie de l’Unité est une stratégie électoraliste dont les O.C. veulent à tout prix se méfier. Faire de la politique ; oui. Aller aux élections ; oui pour l’amont du processus électoral. Juger du succès d’une élection au seul critère de la victoire électorale : certainement pas...
Image  L’image de l’obus est certes guerrière ; a minima provocatrice. Occasion alors de rappeler au préalable notre pacifisme radical. Occasion ensuite de signaler que cet « obus » a pour fonction de s’en prendre à une forteresse. Occasion enfin d’accepter que cette forteresse ne pourra jamais « récupérer » la décroissance...
6- Comment finalement la stratégie de la transformation résout-elle les trois problèmes politiques fondamentaux ?
Image  Le sujet de la sortie (Qui ?) : l’effet de masse critique.
Image  Le rythme de la sortie (Quand et où ?) : le renversement des stratégies historiques de la Gauche permet à l’Utopie de commencer sans attendre (sin esperar).
Image  La méthode de la sortie (Comment ?) : la radicalité comme cohérence des trois pieds, plutôt que comme intransigeance.
7- Les O.C. sont-ils à l’aise dans chacun des trois pieds ?
Image  Ne nous cachons pas que non. La force des O.C. ce sont leurs idées et leurs initiatives alternatives pour commencer sans attendre la sortie du capitalisme : le pied des expériences et celui du projet.
Image  Faut-il pour autant abandonner le pied des manifestations publiques ? Non, parce qu’il est le pied de la visibilité et des débats. Et surtout n’oublions pas que l’une des ambitions des O.C. est la repolitisation non seulement de l’écologie et de l’économie mais aussi de la politique elle-même ; or, lors des élections européennes de 2009, nombreux furent ceux qui virent dans la présence de la décroissance dans le débat électoral une belle occasion de revenir à la politique (potentiellement des déçus de la politique, de la Gauche et bientôt de l’autre gauche).
Image  Reprocher aux O.C. de se compromettre dans les élections, c’est finalement ne pas avoir compris la « stratégie de la transformation ». Seuls ceux qui en sont encore à croire que toute stratégie de sortie du capitalisme ne peut pas ne pas passer par la conquête préalable du pouvoir avant de changer la société peuvent nous adresser un tel reproche (d’aller aux élections pour aller à la conquête du pouvoir). C’est pourquoi, au sein de notre stratégie, nous voulons d’abord changer la société, sans attendre un pouvoir (d’État) dont la possession au sein d’une majorité serait contre-productive.
8- Les O.C. sont-ils des écologistes benêts ?
Image  Très bien de ne pas être un "écologiste benêt" ; mais encore faudrait-il être un "écologiste". Car sinon, cela donne à entendre que tous les écologistes seraient des "benêts". D’autant que s’il est nécessaire d’être "écologiste", cela ne signifie pas que c’est suffisant : évidemment !
Image  Pour ne pas être un « écologiste benêt », alors il faut avoir l’audace d’être un « écologiste radical », c’est-à-dire oser aller "au fond des choses". Plutôt être cohérent qu’intransigeant.
Image  Le "fond des choses", c’est la question du pouvoir. Plus exactement, sa concentration aux mains des élites (finance, politique, média, industrie). A la source de cette concentration, on trouve l’instauration du « système » de l’économie de marché - avec l’économie de croissance qui en est résultée - et l’introduction parallèle de la "démocratie" représentative.
Image  Faire de la conquête du pouvoir un préalable du changement de la société, c’est répéter les mêmes erreurs historiques du "socialisme réel" et de la "social-démocratie". Après les "déçus de la gauche", les futurs "déçus de l’Autre gauche" ? Peut-on faire autrement ? Peut-on changer la société sans prise préalable de pouvoir (de l’État, dans les régions, etc.) ?
Image  C’est pourquoi les O.C. proposent une "véritable stratégie de transformation", c’est-à-dire une critique cohérente et anti-systémique du capitalisme, en combinant les expériences des alternatives concrètes et des contre-pouvoirs dans les luttes sociales avec un projet de société, sans dédaigner la visibilité électorale : bref, de quoi commencer sans attendre non pas seulement une « contre-offensive » mais une sortie définitive du capitalisme.
9- Les O.C. valorisent-ils excessivement les communautés traditionnelles du passé ?
Image  Certes, les O.C. n’ont pas le culte de la mode et de la modernité. Le nouveau n’a pas toujours raison. Mais il n’a pas toujours tort. Et c’est bien pourquoi les O.C. veulent avoir un rapport entier au temps ; il ne s’agit plus de répéter une querelle politique des anciens et des modernes, en opposant un passé ringard et folklorique à un avenir radieux et prometteur. Il s’agit tout au contraire de sortir de cette direction linéaire et dirigée du temps à l’image d’une ligne droite. Si les utopistes doivent commencer sans attendre, alors plus question de croire en un déterminisme matérialiste de l’Histoire. Est-ce là être « réactionnaire » parce que les O.C. se sont émancipés de l’aliénation du mythe du Progrès ?
Image  C’est dire que les O.C. veulent imaginer une « politique des possibles » : « d’autres mondes sont possibles ». Et dans ces possibles, sans aucune nostalgie d’un retour à la préhistoire, pourquoi la politique devrait-elle s’obliger à ignorer les héritages des autres formes de vie et d’organisation politique ? Pour penser le pouvoir, pourquoi se contenter de commencer avec Machiavel et se priver de méditer sur toutes les recherches d’anthropologie politique ? Savoir que dans des tribus indiennes, il n’y pas de mot pour « chef » pour nous permettre de défétichiser le culte européo-centré pour le pouvoir.
Image  D’autant que ces « communautés traditionnelles du passé » nous apprennent qu’un autre rapport à la Nature est possible ; et cet autre rapport à la Nature est aussi un autre rapport à la Technique, à la Culture, à l’Humain...
10- Les O.C. réduisent-ils la politique à un repli sur des comportements individuels ?
Image  Cette critique revient à traiter les O.C. d’individualistes libéraux qui s’ignorent. Comme si les O.C. misaient tout sur les individus en pensant que les comportements individuels permettront de construire une société humaine et juste.
Image  L’habileté de cette critique, c’est d’essayer de réduire le débat - celui qui porte sur la transition - aux termes de individu/société/État ; et d’en déduire que si les initiatives individuelles ne peuvent pas réussir à changer la société alors c’est à l’État qu’il faut confier ce rôle historique. Les O.C. acceptent la prémisse : les initiatives individuelles peuvent être plus dépolitisantes que repolitisantes. Et pourtant, nous n’en acceptons pas la conclusion : pourquoi ? Parce que nous ne voulons plus entretenir l’illusion que la prise préalable du pouvoir (surtout celui de l’État, car il n’en va peut-être pas de même pour la prise de pouvoir au niveau municipal...) est la condition nécessaire de la transformation de la société.
Image  Et c’est pourquoi, sans attendre, les utopistes des alternatives concrètes commencent d’autres mondes possibles. Ces commencements sont particulièrement importants parce qu’ils ne sont pas des initiatives individuelles mais toujours des projets collectifs et associatifs. C’est aussi en ce sens que les O.C. sont résolument des anti-libéraux.
Image  Quiconque s’est déjà impliqué dans les alternatives concrètes et les expériences de contre-pouvoirs a eu la possibilité et la chance de découvrir que le trajet de l’émancipation n’était pas linéairement individuel puis collectif puis politique mais qu’il était beaucoup plus simple et mobilisateur de commencer par s’engager au niveau collectif. Et c’est en pratiquant, que l’exigence de cohérence offre à chacun les possibilités d’approfondir son engagement au niveau individuel et/ou de l’élargir au niveau politique.
11- La simplicité volontaire comme choix de vie délibéré est-elle réservée à une très petite minorité ?
Image  Les O.C. n’ignorent pas que l’idéologie dominante est toujours celle de la classe dominante. Mais pour autant, ils ne veulent pas endosser l’habit de l’avant-garde éclairée qui guidera les majorités aliénées.
Image  A la différence des stratégies traditionnelles de la Gauche, les O.C. veulent marquer une rupture pédagogique : ils ne s’agit plus d’éclairer pour mieux faire ; il s’agit de faire pour (s’)expliquer et comprendre.
Image  Ce qui ne signifie pas un rejet du Projet et de la Théorie (encore une de ces alternatives que les O.C. veulent rompre, comme si on n’avait le choix qu’entre la prise de conscience individuelle et l’enseignement vertical et descendant par ceux qui savent). Certains O.C. d’ailleurs ne sont pas exempts, sur ce point, de manque d’autocritique : car ils ne rejettent l’École que pour mieux imposer leur égocentrisme !
Image  Apprendre à ce décentrer, de soi comme de l’Autorité (du Parti, du Père...), c’est effectivement tout un programme plus politique que psychologique !
Image  Quant à la simplicité volontaire, c’est la caricaturer que de la réduire à un repli individualiste. Car cette simplicité volontaire n’est pas une invention moderne, mais seulement la sagesse dont savaient faire preuve les anciens qui vivaient et respectaient leur appartenance à une communauté : par exemple, ce que George Orwell nomme la « décence ordinaire » n’est vraiment pas un individualisme « bobo » ou « baba » !
12- Les O.C., faute de sens pratique, oublient-ils la modélisation et les expérimentations ?
Image  Si le « sens pratique », c’est la compréhension réfléchie de la pratique, c’est-à-dire la théorie à partir de la pratique, alors ce reproche, en plus d’être injuste, est d’abord une preuve d’ignorance de ce que proposent et vivent les O.C. !
Image  Car précisément, c’est bien par les expériences et les pratiques que les O.C. s’engagent en politique ; par le « pied des expériences ».
Image  Maintenant, si ce reproche signifie que les O.C. sont des uto-pisteurs qui ne peuvent pas décrire à l’avance une société idéale valable pour tous et pour toujours alors les O.C. revendiquent cet absence de sens pratique ! Nous connaissons (parce que nous y vivons) la société que nous rejetons ; nous commençons à être au clair sur trajet pour en sortir ; pour la suite, oui pour l’ouverture des expériences et des discussions...
13- Pourquoi les O.C. préfèrent-ils railler l’Unitude que s’y rallier ?
Image  Parce qu’elle n’est qu’une tactique électorale et que les O.C. même aux élections adoptent une visibilité non électoraliste ; parce qu’elle fait passer les tactiques de la politique (la conquête du pouvoir) avant la stratégie du politique (la sortie du capitalisme).
Image  Parce qu’une victoire de l’autre gauche ne ferait que reprendre les deux étapes que la Gauche historique a toujours empruntées : la conquête du pouvoir pour changer la société.... On ne peut attendre et craindre de cette énième tentative que de nouveaux déçus : après ceux de La Gauche, ceux de l’Autre Gauche ?
Image  Parce que notre « stratégie de la transformation » rompt avec la recherche du minimum dénominateur commun : et que nous préférons « chaîne d’équivalence », « principe d’horizon », « ampliation analogique »...
14- Que peuvent attendre les O.C. d’un Manifeste ?
Image  Certainement pas qu’il annonce de façon prophétique l’avenir et la ligne à suivre.
Image  Que ce Manifeste prenne garde à ne retomber dans aucune des illusions déconstruites par notre stratégie de la transformation.
Image  Qu’il suscite le désir de repolitiser la politique...
15- Pourquoi tant de méfiance pour « l’argument de la nécessité » ?
Image  L’argument de la nécessité - la décroissance est nécessaire, inévitable - est le même que celui de l’impossibilité : une croissance infinie dans un monde fini est impossible.
Image  Car une croissance sans fin des inégalités est malheureusement possible dans un monde fini. Les O.C. ne critiquent pas la croissance pour son impossibilité mais pour son absurdité : ils posent ainsi en politique la « question du sens ». Les O.C. ne sont pas décroissants « faute de mieux », ou parce que ce serait « le moindre mal ». Même si les ressources naturelles étaient infinies, les O.C.feraient objection de conscience à la croissance économique.
Image  Parce que la « nécessité » est le contraire de la « liberté ». Et qu’il doit être contradictoire d’utiliser en même temps la nécessité comme moyen et la liberté comme but.
Image  Parce que, dans la tradition socialiste (sous la forme du déterminisme du matérialisme historique), il a souvent servi de justification à l’usage de la violence.
Image  Parce que, dans ce qui se constitue comme tradition écologiste (sous la forme de l’impossibilité d’une croissance infinie), il peut aussi servir à un même usage autoritaire, voire totalitaire.
Image  Parce que ce risque menace, me semble-t-il, les deux travaux les plus proches de notre stratégie : le texte d’André Gorz dans l’Avant-propos du Manifeste d’Utopia et le Manifeste pour une alternative de Patrick Mignard. « La sortie du capitalisme a déjà commencé » écrit André Gorz ; et pour Patrick Mignard : « Toutes les civilisations ont cru en l’éternité de leur existence. Toutes ont disparu. Le système marchand, à l’image de ses prédécesseurs, croit lui aussi en la "rationalité" de son fonctionnement et en l’éternité de sa domination. Lui aussi disparaîtra pourtant dans les affres de ses contradictions poussées à leur paroxysme. » Et pour éviter ce « risque », ils ajoutent le même argument : tant qu’à faire, autant choisir une alternative que subir un « socialisme de guerre » ou un « écofascisme ». Certes, mais ne faudrait-il pas aussi se demander si le refus d’accompagner le capitalisme ne doit pas être aussi un refus d’accompagner la sortie (inéluctable ou nécessaire) du capitalisme ?
Image  Parce qu’il empêche de se demander vraiment pourquoi nous critiquons le capitalisme ? Même si le capitalisme était une réussite du point de vue de ses propres critères (économiques principalement), il faudrait le critiquer. Nous ne critiquons pas le mode de vie d’un capitaliste qui a réussi simplement parce qu’il ne règle pas lui-même la facture réelle de sa réussite (il traite le reste des humains et la nature comme des externalités), nous critiquons ce mode de vie en tant que tel.
http://nanorezo.free.fr/spip.php ?article87
POUR EN SAVOIR PLUS http://www.partipourladecroissance.net/ ?p=3391
EN COMPLEMENT La décroissance, une idée qui chemine sous la récession http://www.monde-diplomatique.fr/2009/08/DUPIN/17702


le mercredi 14 octobre 2009
par Michel Lepesant 
Le silence est un ami qui ne trahit jamais

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GIBET
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Message non lu par GIBET » 09 févr. 2011, 18:44:00

Une réflexion construite sur la santé:

[quote]Médecine, santé et société : les analyses d’Ivan Illich et Jean-Pierre Dupuy.

Le texte qui suit est une fiche de lecture qui reprend 2 ouvrages : Némésis médicale : l’expropriation de la santé de Ivan Illich (1975), et L’invasion pharmaceutique de Jean-Pierre Dupuy et Serge Karsenty.
[hr]
L’apport majeur des deux ouvrages est la dissociation des termes couramment tenu pour équivalent : santé-médecine-hygiène. Le but du chapitre est d’inciter les gens non pas à refuser tous médicaments et soins médicaux mais à « reprendre le pouvoir sur leur maladie, sur leur corps et leur esprit. Qu’ils mettent en cause tout ce qui les rend malades dans leur vie quotidienne : l’école, l’usine, le pavillon à crédit, le couple, etc. ». Dans un second temps, je reviens sur des passages qui m’ont paru éclairants.
1. La civilisation capitaliste fait consommer d’une part ce qui détruit, d’autre part ce qui répare. La croissance a trouvé là son ressort principal. Mais les destructions sont de plus en plus importantes et les réparations, malgré leur ampleur et leur coût, de moins en moins efficaces. Cela vaut notamment en matière de santé.
2. Les maladies apparaissent et disparaissent en fonction de facteurs tenant au milieu, à l’alimentation, à l’habitat, au mode de vie, à l’hygiène. Les maladies épidémiques actuelles les plus répandues sont toutes des maladies dégénératives, de civilisation, que la médecine ne sait ni prévenir ni guérir : cancer, maladies cardio-vasculaires, rhumatismes, etc. Ces maladies frappent une proportion croissante de la population malgré l’utilisation de techniques de soins de plus en plus lourdes. Tout indique qu’elles sont liées à notre mode et notre milieu de vie (pollution, nourriture, anxiété, vie professionnelle...). Des civilisations différentes de la notre en sont exemptes. De tous les facteurs de santé, la médecine est l’un des moins efficaces. La médecine elle-même contribue à la multiplication des maladies, et cela de deux manières :
Image  En tant qu’institution sociale, la médecine est chargée d’atténuer les symptômes qui rendent les malades inaptes au rôle que la société leur impartit. En incitant les gens à porter leur maladie chez le médecin, la société les détourne de s’en prendre aux raisons fondamentales et permanentes de leur mal-être. En traitant les maladies comme des anomalies accidentelles et individuelles, la médecine en masque les raisons structurelles, qui sont sociales, économiques, politiques. Elle devient une technique pour faire accepter l’inacceptable. Dans une vision à court terme, les élus, les pouvoirs publics et les citoyens vont plus se féliciter de la construction de nouvelles structures médicales que d’avoir réduit les facteurs objectifs environnementaux et sociaux des maladies (normes sur la qualité de l’environnement, sur le milieu de vie, le droit du travail...).
Image  Au service d’une idée mythique de la santé, la médecine fait croire que celle-ci peut s’acheter : elle dépendrait de la consommation de soins spécialisés et de drogues, chaque organe, chaque événement biologique, chaque âge, chaque affection et l’agonie elle-même devant avoir son spécialiste. En encourageant ainsi la dépendance médicale des bien-portants comme des malades, la médecine abaisse le seuil de la maladie et ajoute ses propres poisons à ceux du mode de vie industrialisé.
3. Être en bonne santé, c’est être capable d’assumer la maladie, comme d’ailleurs la puberté, le vieillissement, le changement, l’angoisse de la mort... Or la surmédicalisation dispense ou empêche l’individu d’assumer tout cela. Elle multiplie les malades. C’est là ce qu’Illich appelle la iatrogénie structurelle : c’est-à-dire l’engendrement structurel de la maladie par l’institution médicale.
4. Cette surmédicalisation n’est évidemment pas la raison la plus fondamentale de l’augmentation constante, depuis une dizaine d’années, de la morbidité : la raison la plus fondamentale, il faut la chercher dans le fait que le travail parcellaire salarié et les rapports marchands détruisent chez l’individu l’autonomie et les motivations qui le rendent capable d’assumer sa vie, sa santé, ses maux et sa mort.
5. Les fondements de la santé sont extra-médicaux, à savoir : la réconciliation des individus avec leur travail, leur environnement, leur communauté. Nous nous portons d’autant plus promptement malades que notre travail et notre vie nous apparaissent extérieurs, fastidieux, monotones. C’est en ce sens aussi que cette société est pathogène : tout en multipliant les facteurs objectifs de morbidité (cf. les maladies dégénératives), elle sape les fondements existentiels de la santé.
6. C’est pourquoi, dans une perspective révolutionnaire, la santé et le problème de la santé doivent être démédicalisés : l’une et l’autre sont du ressort non pas du médecin et de la médecine, mais de l’hygiène : La médecine, en effet, est l’ensemble des soins et traitements codifiés que dispense aux gens un corps de professionnels spécialisés. L’hygiène est l’ensemble des conduites et des règles que les gens observent par eux-mêmes pour conserver ou recouvrer leur santé. Quand le savoir médical entre dans la culture populaire, il motive des conduites d’hygiène qui lui confèrent l’efficacité maximale : se laver les mains, purifier l’eau, varier les aliments, faire de l’exercice, etc. Il y a entre l’hygiène et la médecine la même différence qu’entre la culture populaire et la culture savante.
7. La traduction en hygiène du savoir médical utile est un but traditionnel des révolutionnaires. Elle relève non d’une attitude antiscientifique mais d’une attitude anti-élitiste. Selon Illich, le savoir médical efficace consiste, aux neuf dixièmes, en traitements simples et peu coûteux, à la portée de tout profane motivé, pourvu qu’il sache lire un mode d’emploi. Or le gros des dépenses médicales est consacré à des traitements lourds, coûteux et dont l’efficacité n’est pas prouvée, et réservée, cela va de soi, à très peu de monde.
Retour sur le 2ème point de l’argumentation :
Les anthropologues et les épidémiologues le savent bien : les individus ne sont pas malades seulement de quelque atteinte extérieure et accidentelle, guérissable moyennant des soins techniques : ils sont aussi malades, le plus souvent, de la société et de la vie qu’ils ont. Une médecine qui prétend traiter les maladies sans se préoccuper de leur sociogenèse ne peut qu’avoir une fonction sociale très équivoque. Au mieux, elle est une activité charitable par laquelle le médecin occupe, outre la sienne propre, la place vide du prêtre. Au pis, elle est une industrie qui aide les gens malades à continuer leur façon de vivre malsaine, pour le plus grand profit des fabricants de poisons de toute sorte.
Les maladies qu’on soigne au lieu de les prévenir ne « paient » pas que politiquement seulement : elles font tourner des industries parmi les plus rentables, créent des emplois donc de la « richesse » : la croissance concomitante du nombre des malades et des industries de la « santé » apparaît dans les comptes nationaux comme un « enrichissement », alors que la disparition de ces industries faute de malades se traduirait par une baisse du produit national et serait un coup dur pour le capitalisme. Bref, la maladie rapporte, la santé non.
C’est pourquoi la médecine continue de se développer à l’encontre du bon sens et de l’équité : de même qu’on attache plus d’importance aux performances du Concorde qu’aux conditions du transport quotidien de millions de banlieusards, de même on s’intéresse davantage aux explorateurs aventureux de la médecine de pointe qu’à préserver la santé de la population. Le résultat, c’est que le développement des techniques médicales (comme d’ailleurs des transports) crée plus de pénuries, d’inégalités, et de frustrations qu’il ne satisfait de besoins, tout en entretenant la pire des illusions, à savoir : que la médecine saura bientôt guérir toutes les maladies, et qu’il n’est donc pas urgent de les prévenir.
Cette illusion marque jusqu’au vocabulaire médical lui-même : n’appelle-t-on pas « prévention » le dépistage et le diagnostic précoces des maladies dégénératives même quand il n’existe ni traitement ni remède contre elles ? Comme l’écrit John Cassel : "On n’a jamais prévenu les maladies en détectant les individus atteints mais en agissant, au niveau de la collectivité, sur le milieu, les facteurs sociaux et psychosociaux qui accroissent la vulnérabilité à la maladie et affaiblissent la résistance des individus aux agressions externes. La santé est essentiellement un équilibre entre les agents [pathogènes] et leurs hôtes. Elle dépend de la capacité de l’individu à maintenir un rapport relativement stable avec son environnement... La question est de savoir comment cette capacité peut socialement soutenue."
Morbidité croissante, indifférence à la vraie prévention, surconsommation spectaculaire de soins et de médicaments qui ne rétablissent pas la santé : comment se fait-il que médecins et médecine s’accommodent de cette situation absurde ? Les mettre en cause n’est que trop facile. Leurs conceptions du malade, de la maladie, de la fonction médicale sont encore profondément marquées par les idéologies bourgeoises des XVIIIe et XIXe siècles : le corps est conçu comme une mécanique dont les rouages se dérèglent, le médecin comme un ingénieur qui les remet en place par des interventions chirurgicales, chimiques ou électriques. Et puis, à la différence de la médecine antique, la médecine bourgeoise ne connaît que les individus, non les ensembles. Cela tient au rapport de clientèle du médecin avec « ses » patients. Ceux-ci sont des individus privés, ils demandent qu’on les soulage, les guérisse, les conseille, tout de suite, tels qu’ils sont, dans le monde tel qu’il est. Le médecin, c’est son métier, s’adapte à cette demande. Personne ne lui demande de voir au-delà des cas individuels, les causes sociales, économiques, écologiques de la maladie. La médecine devient ainsi une « science » bizarre qui étudie minutieusement des structures partielles sans prendre en considération la structure globale à laquelle elles se rapportent. Seuls quelques pionniers, missionnaires, têtes brûlées s’intéressent à l’épidémiologie, à la biologie des populations, à l’anthropologie, aux maladies du travail. Ces authentiques chercheurs et théoriciens, s’ils sauvent l’honneur du corps médical, n’ont guère d’influence sur l’exercice et la fonction de la médecine : la santé des populations ne fait l’objet d’aucune demande solvable, personne ne paie les médecins pour qu’ils s’en occupent et rien, d’ailleurs, dans leur formation et leur position sociale, ne les prépare à conseiller les gens sur la meilleure façon d’assainir leurs habitudes et leur milieu de vie.
La méga-machine médicale et les réponses d’Illich : déprofessionnaliser la médecine. (pages 208 à 210.)
Dans le meilleur des mondes, ne pas être heureux, c’est être malade. Des thérapeutes deviennent ainsi facilement des auxiliaires de la police et du pouvoir lorsqu’ils acceptent de traiter les symptômes sans se demander : ces symptômes « morbides » résultent-ils du dérèglement d’un corps ou de situation inacceptable que la société lui impose ? Il est donc grand temps de repenser la médecine ou, plus exactement, les déterminants de la santé et de la maladie. Le but d’Illich est d’y provoquer.
Sa hantise, c’est qu’à la faillite de la médecine la société et les médecins ne répondent en traitant le mal par le mal : en élargissant encore l’appareil médical, ses compétences et ses pouvoirs, sa capacité de contrôle social et de "médicalisation" de la vie. Pour Illich, la seule réponse saine à cette crise est la déprofessionnalisation de la médecine, c’est-à-dire : l’abolition du monopole des médecins en matière de santé et de maladie ; la reconquête par les profanes de leur capacité autonome à prendre soin d’eux-mêmes. Selon lui, cette façon de voir n’est pas irréaliste sur le plan technique (quoiqu’elle suppose des transformations politico-culturelles radicales).
Cette déprofessionnalisation de la médecine, note Illich, « ne doit pas signifier qu’on nie la compétence et la dextérité des experts dont les individus peuvent avoir besoin en des occasions particulières ». Mais elle signifie que le recours aux professionnels doit être occasionnel et réduit à un minimum. Car la société qui procurera à ses membres la santé optimale est non pas celle qui les confiera à un gigantesque appareil de thérapeutes professionnels ; c’est au contraire celle qui « répartit sur la population tout entière les moyens et la responsabilité de protéger la santé et d’affronter la maladie... ».
« Les gens bien portants n’ont pas besoin de l’intervention d’autocrates pour s’accoupler, enfanter, assumer la condition humaine et mourir » (Illich). Les gens bien portants ne sont pas des gens bien médicalisés mais « des gens qui logent dans des maisons saines, mangent une nourriture saine ; dans un milieu qui leur permet d’enfanter, de grandir, de travailler et de mourir ; soutenus par une culture qui favorise l’acceptation consciente des limites : la population ne peut " augmenter indéfiniment ; la vieillesse ne peut être indéfiniment prolongée ; la guérison est rarement complète ; la mort est toujours présente ».
Toutes les cultures antérieures à la nôtre, rappelle Illich, ont été des entreprises pour vivre en bonne entente avec la réalité de ces limites, inévitables et nécessaires. Les soins de santé n’y étaient pas la spécialité exclusive de techniciens professionnels : au contraire, l’art de rester en bonne santé n’y faisait qu’un avec l’art de vivre, avec les règles de bonne conduite et d’ « hygiène » au sens originel du terme. Elles concernaient notamment, ces règles, la manière « de dormir, de manger, d’aimer, de travailler, de jouer, de rêver et de souffrir » et elles rendaient les individus « capables de supporter la douleur, de comprendre la maladie et de donner un sens au face à face constant avec la mort ».
L’industrialisation a rompu cette intégration de l’art de vivre (de 1’ « hygiène ») dans toutes les activités sociales. Il est facile de comprendre pourquoi : avec la généralisation du travail salarié, les travailleurs cessent d’être maîtres de la durée, de l’intensité, du rythme et des conditions de leur travail. Ils ne peuvent plus, à la manière des maîtres artisans et des paysans propriétaires, régler selon leurs besoins la durée de l’effort et celle des pauses, du repos, du sommeil. Dépossédés de la possibilité de rythmer leur vie, ils sont aussi dépossédés de la culture et de l’ « hygiène » du travail.
Le travail devient alors une obligation extérieure que les ouvriers n’accomplissent que contraints et forcés : ils ont tendance à déserter l’usine à la première occasion et au premier prétexte. Le patronat des XVIIIe et XIXe siècles fait grand cas de leur « fainéantise ». Il n’est évidemment pas question que ces « fainéants » puissent décider par eux-mêmes quand ils sont malades et quand il sont aptes : cette décision (certificat de maladie, certificat d’aptitude ou de guérison) doit appartenir à des spécialistes s’appuyant sur des critères « scientifiques ».
Le développement de la clinique, au début du siècle dernier, fournit ces critères : la maladie devient une entité distincte de la personne malade, de son travail, de sa vie. Le capitalisme montant s’empare de ces découvertes : désormais, seul le médecin aura compétence pour juger qui est malade et qui ne l’est pas. Les affections, même les plus banales, devront faire l’objet de soins et de certificats médicaux. Le capitalisme est ainsi conduit à déposséder de leur maladie et de leur santé les individus qu’il a dépossédés de leur travail.
Dès lors, au lieu d’être définie comme un état général de bien-être, la santé devient un simple état de non-maladie, c’est-à-dire d’aptitude physiques au travail. La maladie, de son côté, cesse d’être un état de malade lui-même, pour devenir un empêchement « anormal » dont il s’agit de le débarrasser au plus vite. C’est la maladie que désormais on étudie, soigne ou guérit, non les malades .
On devine la conclusion à laquelle toute la démarche d’Illich tend, sans qu’il la formule jamais en ces termes : la reconquête de la santé suppose l’abolition du travail forcé salarié ; elle suppose que les travailleurs recouvrent la maîtrise des conditions, des outils et des buts de leur travail commun ; elle suppose une nouvelle culture dont les activités productrices cessent d’être des obligations extérieures pour retrouver leur autonomie, leur diversité, leur rythme et devenir joie, communication, « hygiène », c’est-à-dire art de vivre.
Il faut, pense Illich, démédicaliser la santé tout comme il faut déscolariser l’accès du savoir. Car de même que nous ne retrouverons la culture que si elle est arrachée à l’école pour devenir possibilité d’apprendre, d’enseigner, de créer partout où l’on se trouve et quoi qu’on fasse, de même nous ne retrouverons la santé que si elle cesse d’être l’affaire des spécialistes pour devenir une tâche et une vertu partout présentes, réglant en permanence la vie individuelle et collective.
Il n’est pas facile de suivre Illich quand il demande à chacun de refuser la médecine pour son propre compte. Prise à la lettre, cette recommandation impliquerait notamment que les salariés renoncent aux arrêts de travail, aux congés de maternité et de maladie. En fait, un rapport sain, démédicalisé, à la santé et à la maladie ne sera possible que lorsque seront abolis, avec le salariat, les rapports « malsains » qui (soutenus par les institutions et les industries médicales) forment le tissu de la société présente.
Mais Illich n’a aucune difficulté à répondre à cette objection, car l’abolition de ces rapports sociaux « malsains » ne pourra être que l’œuvre des femmes et des hommes qui, dès à présent, dans le cadre de cette société déjà, auront traduit en règles permanentes d’action et de conduite leur aspiration à la souveraineté des individus et des groupes, à l’assainissement du milieu et du mode de vie, à l’instauration de rapports de fraternité et d’entraide. (voir son livre intitulé Libérer l’avenir.)


le vendredi 26 août 2005
par rhizome 

[quote]
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GIBET
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Message non lu par GIBET » 09 févr. 2011, 18:49:00

mais cela passe aussi par des réflexions approfondies et globales sur des sujets techniquement pointu. Je te donne ixci l'exemple de la politique des parcs naturels:
Les écologistes et les « parcs naturels » entretiennent entre eux et depuis toujours, une longue histoire d’amour : la lune de l’équilibre entre ce qu’ils appellent l’ « homme » et ce qu’ils appellent la « nature ». Peu de personnes auront finalement entendu les thèses iconoclastes de Bernard Charbonneau, qui comme géographe et déjà premier objecteur de croissance dès les années 30, démontrait que « le parc national n’est pas la nature, mais un parc, un produit de l’organisation sociale : le jardin public de la ville totale » [1]. Car « l’arbre dresse tranquillement devant nos yeux l’image d’une existence qui n’est plus la nôtre ». Jamais les écologistes, et aujourd’hui bien des « décroissants », n’auront ainsi suffisamment mis en doute leur propre imaginaire, alors que Charbonneau tenait également pour démontré (complémentairement aux analyses du phénomène technique faites par son ami Ellul), que « le sentiment de la nature est le revers humain du phénomène technique, l’ignorer serait ignorer les forces qui agissent sur notre présent, au même titre que la T.V. ou le pétrole » [2]. La décroissance comme la régression qu’aura toujours été l’écologie politique, sont, on le sait - et depuis toujours -, sur le fil du rasoir technocratique. Et un « bêtisier de la décroissance » est dorénavant bien fourni et ne demande qu’à croître, toujours plus.
Mais rien de bien neuf depuis les années 1970 sous le soleil noir de l’écologisme, comme par exemple dans les colonnes du journal La Décroissance. Déjà « l’ex-technocrate René Dumont » comme disait Charbonneau, appelait sans rire, comme première mesure écologiste, à « la création d’un ministère du blocus comme celui qui fut confié en septembre 1939 », et se permettait de nous faire savoir que « cette institution, caractéristique de l’état de guerre, serait de par son nom même susceptible de mieux parler à nos imaginations » [3]. En effet ( !), rien de plus parlant pour nous décrire la magnifique utopie que notre écologiste de caserne allait nous décrire : gouverner et parquer la nature, rationer l’économie. Quand Dumont ne prenait carrément pas pour point de départ de sa « réflexion », les ouvrages des pères de la cybernétique comme Colin Clark, Norbert Wiener ou Kahn [4], pour nous dire finalement tout son regret qu’ « aucune contrainte physique n’est présente dans cette étude », c’est-à-dire dans ce monde de contraintes en effet merveilleux que ces « optimistes irréfléchis » de cybernéticiens nous préparaient de façon incomplète. Devant il est vrai les limites de cette bande d’incapables, il était en effet grand temps pour notre écologiste de « passer à des choses sérieuses », et de suréquiper la cybernétique de sa dimension écologique pour en atteindre la forme totale et finale - ce que Georgescu-Roegen (grand lecteur de J. Von Neuman devant l’éternel) saura faire avec milles prouesses et grand raffinement, cherchant à montrer en se plaçant dans la perspective cybernétique, ce qui en allait être sa limite : l’entropie. L’écologie punitive naissante était déjà là, dans les références appréciées chez Dumont, pour « les Allemands du temps d’Hitler qui classaient leurs déchets (épluchures de porcs, papiers, métaux, le reste) » [5]. L’utopie dans le livre du premier candidat écologiste au joystick de la Méga-machine ? « Il nous faut retrouver partout, à la ferme comme au jardin, même de plaisance, l’utilisation soignée de tous les déchets organiques, que l’Allemagne de 1936-1944 faisait mettre en poubelles à part, pour en nourrir ses cochons » [6].
Ce qu’on peut dire en tout cas, c’est que depuis, l’écologisme politique d’Etat, c’est-à-dire technocratique et démocratique - puisque il pose d’emblée sur le plan de la gestion et du citoyennisme -, s’est nourri dans les auges de ce cochon là : l’économie de guerre, que l’économisme de l’écologisme catastrophiste appellera, « l’économie de survie » et que d’autres encore qualifieront de « décroissance soutenable ». La différence fondamentale de B. Charbonneau avec tous ces écologistes et parfois jeunes décroissants qui avec une guitare à la main ne demandent bien souvent que des « mesures radicales » d’Etat (sans parler d’un malthusianisme démographique rampant), c’est que ce professeur gascon là, lui, aura vécu concrètement dans sa chair ce que pouvait être une économie de guerre, ayant vécu la première et la seconde guerre mondiale. La sobriété, la simplicité, l’économie économe, et leurs nouveaux masques sous la forme de l’« économie écologiste de survie » chère à Dumont ou aujourd’hui la « décroissance soutenable », comme les tickets de rationnement de M. Cochet, il savait lui exactement ce qu’il en retournait. Les cochons passent, les auges elles, restent et toujours les mêmes : Protection, conservation, étatisme (notamment fiscaliste et réglementaire), économie simple, sobre et économe, seront alors les piliers d’une puissante idéologie politique réactionnaire qui gouverne et parque la nature. L’introduction au numéro des Cahiers d’anthropologie sociale (très proche de P. Descola [7] ), intitulée « Parquer la nature » et reproduite en partie ci-dessous, amène justement dans la perspective souvent anthropologique des réflexions autour l’au-delà du « développement », à mettre en question ce rapport de l’écologisme à l’« homme » et à la « nature », qui est comme disait Charbonneau, le produits même de la société industrielle. Les décroissants doivent-ils sortir de l’écologisme ? Devant le silence assourdissant des sirènes écologistes, on ne saurait ignorer plus longtemps cette question pressante.
Clément H.

Image Parquer et gouverner la nature. L’écologisme et ses « parcs naturels » en question. La décroissance sur le fil du rasoir technocratique.


Cimes glacées et grandioses se détachant sur fond d’azur, silhouettes massives d’éléphants en contre-jour dans le nuage de poussière d’une savane, moutonnement à l’infini d’une forêt tropicale saisie à vol de rapace, banc de poissons bariolés nageant dans un atoll corallien. D’un côté les images d’Epinal ornant de plus en plus couramment les fonds d’écrans d’ordinateurs, mais de l’autre aussi, moins sereines, des dépêches, relayées par les médias : le changement climatique, la pollution de l’eau et de l’air, le défrichement des forêts, le recul de la banquise, la disparition des espèces... L’interférence entre les images idylliques d’une nature préservée et les informations dénonçant les périls des activités humaines pour l’équilibre écologique, se calque sans doute sur l’appréhension stéréotypée que des urbains peuvent se faire d’un environnement soustrait à leurs activités quotidiennes. Mais elle est aussi l’écho d’une association d’idées que l’énonciation des seuls mots de « parc naturel » peut faire germer spontanément en eux. Ces zones de nature protégée ne paraissent-elles pas, en effet, être par excellence celles qui maintiennent l’inviolabilité de ces paysages, apparemment dénués d’impacts anthropiques, et qui plaisent tant ? Les institutions qui veillent à leur pérennité ne sont-elles pas également, outre des conservatoires du beau naturel, des organisations utiles voire absolument nécessaires, puisqu’elles concourent à sauver « notre Terre », et par conséquent contribuent à alléger le trouble qui nous envahit lorsque nous pensons à l’état dans lequel elle sera transmise à notre descendance imaginée ? Peut-être, mais si les parcs naturels peuvent remplir la double fonction de préserver une nature digne d’admiration tout en garantissant un avenir à la diversité du vivant, on ne saurait s’en tenir à ce constat sans céder à une double ingénuité.
D’abord, ingénuité de l’idée de naturalité de la nature que les parcs ont pour tâche de protéger. Pour une part, les parcs naturels sont des révélateurs d’une manière d’envisager les rapports des hommes à leur environnement qui s’enracine dans un processus dont l’Occident moderne est héritier et à laquelle l’anthropologie elle-même en tant que pratique de réflexion sur le phénomène humain est largement redevable. En amont de cette institution, il y a en effet, la longue maturation historique du concept de nature, qui a conduit ce terme à servir de label pour désigner un domaine ontologique autonome et extérieur aux humains. Si les parcs ont pour finalité la protection et la conservation de l’environnement, cette finalité ne s’est pas imposée exclusivement pour minimiser les risques, ni parce que la nature aurait fait valoir d’elle-même sa franche beauté. On aura reconnu ici sans peine comment l’institution des parcs nationaux et des espaces protégés en général procède, autant qu’elle en marque un aspect, du grand partage entre nature et culture qui berce de contradictions la pensée de l’Occident et en constitue un signe diacritique : l’opposition entre une nature extérieure dans laquelle les humains peuvent certes s’insérer, en se pensant comme une espèce soumise aux mêmes déterminismes que n’importe quelle autre, mais dans laquelle ils aiment aussi se contempler à travers le prisme de la culture pour penser leurs différences réciproques.
Ingénuité face aux rapports sociaux avec les populations locales et les effets qu’ils impliquent, ensuite. Lorsqu’il passent de l’état de projets à un ancrage sur des terrains spécifiques, les parcs ne s’établissent guère, pour ne pas dire jamais, dans des no man’s land, et c’est la présence d’autres humains qui place ces institutions dans une position critique. Si les zones destinées à devenir des parcs, sont censées servir à la conservation des espèces et des espaces ou à la conservation de la beauté paysagère, elles doivent s’accommoder d’habitants locaux qui, depuis longtemps, avaient à leur façon socialisé et façonné cet environnement selon des pratiques se passant à l’évidence de la coupure entre nature et culture. Une telle situation conduit inévitablement à une multiplication de tensions et de conflits. L’extériorité et la naturalité des parcs s’en trouvent remises en question puisqu’il faut dès lors statuer (prendre des décisions et agir) sur les humains qui vivent dans les parcs, qualifier leurs activités, décider si elles sont compatibles avec les normes de protection, tout en oeuvrant à convertir les réticents au bien-fondé de cette forme de protection. Si le temps des déplacements massifs et de la purification des territoires est révolu, c’est la sélection des pratiques sociales compatibles avec la patrimonialisation des objets naturels qui tend à s’imposer, en alternant politiques incitatives et mesures répressives. Le gouvernement des hommes et des espaces, autant que l’intervention de la réglementation et la surveillance des gardes, est donc le corollaire pratique permanent de la protection de l’environnement via les aires strictement protégées. Toutefois, les populations locales qui peuvent n’y trouver confrontées ne sont pas forcément prêtes à les accepter et sont promptes aussi à faire valoir leur souveraineté, soit pour négocier des contreparties, soit pour dénoncer le parc et ses promoteurs comme les agents d’une politique de domination, déguisée sous des dehors écologiquement corrects.
Pour prendre la mesure des enjeux véhiculés par les parcs naturels, il n’est pas sans intérêt de revenir sur le contexte social et intellectuel qui les a vu naître dans l’Ouest américain de la seconde moitié du XIXe siècle. Le modèle de protection qui s’inaugure alors agglomère déjà la plupart des ingrédients des tensions et des contradictions effectives ou latentes que l’on retrouve dans tous ceux qui suivront son exemple : quadriller l’espace par des équipements et une réglementation stricte ou recourir à l’Etat pour en asseoir l’administration et la fermeté de gestion. Avec ce « modèle américain » naquit un outil qui fut corrigé, pour l’ébarber de ses excès ou pour l’assouplir en fonction de conditions locales différentes, mais dont l’originalité s’affirma comme un étalon de mesure implicite ou explicite pour tous ceux qui le reprirent à leur compte. Débutant dans l’ambiance popularisée par les westerns, l’histoire des parcs se joue entre la découverte des grands espaces par les colons partis à la conquête de l’Ouest et la disparition d’une « frontière » qui donne conscience de la fragilité d’espaces naturels jugés jusque-là illimités, et réduit ses habitants autochtones dans des réserves.
« Découverte » dans les années 1830 en pays miwok par des trappeurs, la Yosemite Valley fut le premier espace des Etats-Unis à bénéficier, quelques décennies plus tard, d’une protection officielle, interdisant l’exploitation privée de sa riche forêt de séquoias. Toutefois, ce fut à Yellowstone dans le Wyoming que le premier parc national véritable vit le jour en 1872, date majeure de l’histoire de la protection de la nature. Par ses activités thermales et ses geysers exceptionnels, Yellowstone impressionna l’âme romantique de ses explorateurs. Témoignage de wilderness par excellence, il servit de point de départ à un projet qui associe la protection d’une nature monumentale à l’éducation des citadins, mais aussi à la mise au ban de toute présence humaine autre que celle de ses admirateurs en visite. En 1916, les Etats-Unis adoptent le National Park Service Act, qui stipule que les parcs doivent être « conservés pour le bénéfice des générations futures », et confirme que la protection de la wilderness, exclut explicitement l’homme. Annulant l’histoire des populations indigènes qui pourtant avaient contribuer à les façonner, le Wilderness Act (loi sur les zones protégées), en 1964 encore, réitère l’idée que la nature véritable est un espace sauvage et inviolé, et caractérise les parcs nationaux comme des zones préservées que « l’homme visite sans y demeurer ». Si les parcs nationaux américains se construisent sur le mode de la nature sans l’homme, et c’est là un de leurs paradoxes, ils n’en devinrent pas moins des attractions touristiques. D’abord réservés à une élite, ils se contentèrent d’aménagements d’accueil légers (sentiers, refuges, etc.) mais la démocratisation du tourisme les poussa à se doter d’équipements lourds (parkings, routes, motels, maisons pédagogiques, etc.), afin de faire face aux flux grandissants de visiteurs. (...)
Ainsi les parcs et les aires protégées sont similaires à des enclos ; personne, on peut en convenir, ne se plie volontiers à vivre à l’intérieur d’un enclos, particulièrement si les effets contraignants de la barrière, de ses extensions légales, ses gardiens et ses contrôleurs, deviennent suffisamment sensibles pour se faire sentir. Enclos. On ne peut que s’interroger sur la signification et les modalités d’une protection environnementale administrée par des institutions qui s’intitulent d’un terme emprunté aux pratiques d’élevage. En effet, comme les dictionnaires l’enseignent, parc est le terme qui désigne la protection matérielle que les éleveurs disposent autour des bestiaux pour les mettre à l’abri de leurs prédateurs, et par métonymie la zone enserrée par la barrière. A partir de cette acception première, comment ne pas relever un paradoxe : l’environnement peut-il être protégé par un dispositif qui a adopté le nom, et bien des spécificités aussi, d’un moyen par lequel originellement on entendait protéger des loups, maraudeurs animaux domestiques, troupeau, richesse.
Vincent Hirtzel et Adel Selmi.


[1] B. Charbonneau, Le Jardin de Babylone, Encyclopédie des nuisances, 2002 (1969), p. 177.
[2] Ibid., p. 169.
[3] R. Dumont, L’utopie ou la mort, Seuil, 1973, p. 116, dans le chapitre « Ministère du blocus : impôt sur l’énergie et sur les matières premières, à recycler ». En 2005, dans cette ligne inébranlable du serrage écologiste de la ceinture économique qui ne cesse de proclamer « la police écologique ou la mort ! », l’idéologue verdâtre Yves Cochet proposait encore comme projet politique, un ministère des tickets de rationnement de l’économie. Parmi les « décroissants », nombreux rêvent encore, parfois même une guitare à la main, de « mesures radicales ».
[4] Norbert Wiener, Cybernétique et société, 10/18, 1954 ; Aurel David, La cybernétique et l’humain, Gallimard, 1965. Pour un point de vue récent sur la critique du paradigme cybernétique, Tiqqun, « L’hypothèse cybernétique », in Organe de liaison du parti imaginaire, 2001.
[5] R. Dumont, op. cit., p. 117.
[6] Ibid., p. 133.
[7] Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Gallimard, 2005.
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GIBET
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Message non lu par GIBET » 09 févr. 2011, 18:57:00

J'arrêtes là les textes qu'il ne s'agit pas de produire sur des pages entières
La décroissance c'est une analyse critique de ce que la croissance provoque quand elle entraîne le consommateur vers un marché ultra libéral à vocation capitalistique. (ce que nos institutions politiques et économiques, sont entraînées elles mêmes par la mondialisation)
Cette vision oblige a changer complètement de paradigme et d'imaginer globalement la société et de poser des actions soutenables (sinon c'est inutile)
Il est clair que sans recourir à la terreur il faudra passer par des solutions d'autorité dès que la majorité démocratique aura donné le feu vert à une telle politique
Certains, notamment la branche anarchiste, sont déjà engagés dans ces réflexions et fondent l'avènement de la société nouvelle sur une démarche révolutionnaire. Ce n'est pas le cas de tous les "objecteurs de croissance" (et non pas de conscience icon_biggrin ) qui travaillent à des transpositions réalistes.
Tu en as quelques exemples ci-dessus comment puis-je aller plus loin?
GIBET
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