Agriculture : les propositions de Nicolas Dupont-Aignan

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johanono
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Message non lu par johanono » 19 févr. 2011, 21:12:00

Je me permets de reproduire un billet que Nicolas Dupont-Aignan a consacré sur son blog aux problèmes actuels de notre agriculture :
Face à la détresse, comment redonner espoir au monde agricole ?


Vendredi, j'ai passé la matinée avec les agriculteurs de Seine et Marne, avant de participer samedi à un débat dans le Rhône (à Vaugneray) sur le thème de l'agriculture et du monde rural.

La situation de l’agriculture française est très contrastée. La hausse du prix des céréales (qu’il faut cependant relativiser car nous sommes revenus au prix de 1983) donne une bouffée d’oxygène à certains mais asphyxie les éleveurs. Ces derniers sont coincés entre le prix de vente du lait, toujours très bas, et le prix d’achat des aliments pour bétail qui a explosé.

Le résultat est là : les exploitations laitières sont prises à la gorge, le lait est vendu en dessous de son prix de revient. Bientôt il faudra importer du lait en France à mesure que les agriculteurs disparaissent.

Mais le désastre n’est pas seulement économique et social, il est humain. Dans l’indifférence générale, 400 agriculteurs se sont suicidés cette année (plus d’1 par jour). Au-delà de l’étranglement financier qui les désespère, c’est aussi la perte de maîtrise de leur activité qui les déstabilise.

Ce matin, un des agriculteurs me disait : « on nous vend des semences enrobées d’insecticides, nous ne savons même pas ce qu’il y a dedans. Ceux qui nous conseillent sont les fabricants qui incitent à mettre toujours plus d’engrais, malgré la mode de l’environnement ». C’est comme si le pharmacien était médecin. Les primes qui ont remplacé les garanties de prix enferment aussi les agriculteurs dans une bureaucratie européenne sans précédent.

Un autre me disait : que l’épuisement des sols est la conséquence de la logique de l’argent roi qui a emporté ce milieu. A qui servent les recherches de l’INRA si on manque d’agronomes de terrain capables de conseiller les agriculteurs, de mutualiser les bonnes expériences. Beaucoup d’entre eux ont conscience de la nécessité absolue de préserver leur terre pour garantir la fertilité. Ainsi il est vital de pratiquer la plantation de protéagineux qui permettent pendant trois ans de régénérer le sol.

Mais le problème majeur et central réside bien sûr dans l’ouverture totale des frontières qui met notre agriculture en concurrence avec des pays aux normes sociales et environnementales très faibles. Compte tenu du coût de la main d’œuvre et de la haute exigence que nous avons quand même en France, il va de soi que les producteurs de lait ne peuvent pas supporter la concurrence des pays de l’Est, voire l’Ukraine.

Le combat majeur doit, bien sûr, est celui que je soutiens depuis longtemps, d’une exception agricole sur le modèle de l’exception culturelle à l’OMC.
Pourquoi les artistes, le monde du cinéma se sont-ils protégés pendant qu’on laisse mourir nos paysans ? Tout simplement parce qu’ils vivent à Saint Germain-des-Prés et qu’ils ont su peser sur le pouvoir politique qui craignait de perdre leur soutien médiatique.

Si l’on veut redonner une dignité à nos agriculteurs, garantir la qualité des aliments que nos enfants mangent, permettre l’autosuffisance alimentaire de la France et de l’Europe à un prix stable, il faut bien sûr protéger nos marchés. Ce qui sera peut être bien pour l’Europe, sera aussi très positif pour l’Afrique car nous ne maîtriserons les flux migratoires que lorsque le paysan africain pourra vivre de sa terre.

Nous reparlerons de tout cela lors de ma visite prochaine au Salon de l’Agriculture le 25 février.
http://blog.nicolasdupontaignan.fr/post ... nt-redonne…

Tout est dit sur les problèmes actuels de notre agriculture et sur la nécessité de restaurer une forme de protectionnisme pour y répondre.

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 19 févr. 2011, 22:04:00

A part le paragraphe un peu populiste sur les artistes, ça n'est pas dénué d'intérêt bien entendu. Cela dit, vu qu'il conclut sur l'Afrique je tiens à rappeler que les pays occidentaux ont une responsabilité énorme sur la fragilité des agricultures africaines à cause des subventions qu'ils accordent aux leurs et qui déstabilisent les marchés africains par l'importation de produits meilleurs marchés. Je trouve qu'il y a ici une contradiction entre la volonté d'une part de protéger les agriculteurs européens (par des subventions réelles ou déguisées) et celle d'autre part de vouloir assurer aux agriculteurs africains une subsistance, notamment pour réduire la pression migratoire. Refuser de faire le lien entre les deux, c'est faire preuve d'un certain aveuglement.
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lancelot
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Message non lu par lancelot » 19 févr. 2011, 22:12:00

Tout a fait .... 

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johanono
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Message non lu par johanono » 20 févr. 2011, 01:18:00

El Fredo a écrit : A part le paragraphe un peu populiste sur les artistes, ça n'est pas dénué d'intérêt bien entendu. Cela dit, vu qu'il conclut sur l'Afrique je tiens à rappeler que les pays occidentaux ont une responsabilité énorme sur la fragilité des agricultures africaines à cause des subventions qu'ils accordent aux leurs et qui déstabilisent les marchés africains par l'importation de produits meilleurs marchés. Je trouve qu'il y a ici une contradiction entre la volonté d'une part de protéger les agriculteurs européens (par des subventions réelles ou déguisées) et celle d'autre part de vouloir assurer aux agriculteurs africains une subsistance, notamment pour réduire la pression migratoire. Refuser de faire le lien entre les deux, c'est faire preuve d'un certain aveuglement.
Il n'y a aucune contradiction. Dans le système actuel, nous avons un marché européen ouvert aux quatre vents de la mondialisation, ce qui provoque une chute des cours, laquelle chute des cours n'est que partiellement compensée par les subventions versées aux agriculteurs, ce qui explique que nos agriculteurs ne parviennent plus à vivre de leurs productions. Dans le même temps, les subventions massives permettent à nos agriculteurs d'écouler leurs productions dans certains pays du tiers-monde, livrant ainsi une concurrence déloyale aux producteurs locaux, mais ceci n'est pas contradictoire avec le fait que nos agriculteurs ne parviennent plus à vivre de leur production. Nous avons donc un système qui ne satisfait personne : ni les agriculteurs européens, qui ne parviennent plus à vivre de leur production à cause de cours trop bas, ni les pays du tiers-monde victimes d'une concurrence déloyale de la part des Occidentaux, ni les contribuables européens dont l'argent est dilapidé en dispendieuses subventions, ni les consommateurs du monde entier menacés par des scandales alimentaires à répétition.

En instaurant un protectionnisme européen, on fait en sorte que nos agriculteurs ne soient plus concurrencés par des pays à bas coûts de production : les cours européens remonteront donc et permettront à nos producteurs de mieux vivre (sachant que l'impact sur les prix à la consommation sera dérisoire, vu que le prix payé à l'agriculteur compte pour une faible part dans le prix du produit fini acheté par le consommateur). Naturellement, un tel schéma protectionniste implique que nous renoncions à notre vocation exportatrice, mais ce n'est pas gênant, puisque nos agriculteurs auront largement de quoi vivre, et le fait de renoncer à cette vocation exportatrice offrira des moyens de subsistance aux productions des pays du tiers-monde.

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Ilikeyourstyle
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Message non lu par Ilikeyourstyle » 20 févr. 2011, 03:49:00

Ces jours derniers, je comprenais que les prix des matières premières alimentaires étaient en inflation galopante, alors je ne comprends pas bien l'argument quant à la chute des cours. Voudrais tu dire que le prix du kilo de beef a augmenté de 50% en Asie du Sud-Est et qu'il diminuerait en France ? Alors l'économie ne serait pas aussi mondialisée qu'on ne le croit ?

J'en ai marre de ces larmes de crocodiles agricoles. Je suis né dans une ferme, alors j'ai une idée sur là où la paysannerie en était il y a 50 ans et là où on est aujourd'hui, j'ai vu des patrimoines considérables en terres agricoles,  mais aussi en biens immobiliers, se construire grâce à la manne européenne. Alors arrêtons 5 minutes ces plaintes qui deviennent lassantes.

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El Fredo
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Message non lu par El Fredo » 20 févr. 2011, 12:31:00

@johanono : alors s'il n'y a aucune contradiction, tu vas m'aider à résoudre ces apparents paradoxes :

1. si on cesse d'inonder les pays du tiers-monde de nos marchandises subventionnées, ça veut dire que nos exportations vers ces pays diminuent.

2. si on vise à faire augmenter les cours des matières premières, ça profitera aux céréaliers mais nuira aux éleveurs de bétail.

Le point 1 implique une perte de revenus pour notre agriculture, qu'il faut donc compenser. Maintenir les revenus des céréaliers implique de maintenir les cours des céréales à un niveau supérieur à celui actuel (actuellement très haut, au temps pour la "chute des cours" causée par le libre-échangisme mondialisé).

Le point 2 implique un effort double pour maintenir les revenus des éleveurs : perte des exportations + augmentations des matières premières nécessaires à l'alimentation du bétail.

Le tout selon des modalités qui restent à définir : les mécanismes de fixation artificielle des prix sont notoirement inefficaces, il ne reste donc que les subventions qu'il conviendra d'augmenter (et avec elles les contributions des Etats). Sans oublier que la concurrence sur le secteur agricole est essentiellement intra-européenne (Espagne, notamment). Ces solutions auront une influence sur notre production locale mais pas sur nos importations, ce qui risque de générer des chocs asymétriques et des déficits commerciaux.

Sans oublier non plus que la production agricole est dépendante du climat, des sols, etc. et qu'on ne peut pas toujours produire localement les produits qu'on importe. Passer d'une économie ouverte à une économie protectionniste influera sur le type et la quantité des produits disponibles sur le marché européen.

Enfin, d'un point de vue de la sécurité alimentaire, l'avantage d'une économie ouverte est de lisser les effets des catastrophes climatiques. Crucial si l'on vise l'autosuffisance.

Tout ceci ressemble fortement à de la pensée magique, car on ne cite aucun moyen concret (financier ou réglementaire) pour mettre en place la solution proposée. On dit : le protectionnisme est la solution à tous nos problèmes (et à ceux des autres par la même occasion) : revenus agricoles, prix des matières premières, auto-suffisance, etc. Mais on oublie que l'UE a déjà une politique très protectionniste en matière agricole (1,4% du PIB), il parait difficile de faire encore plus.
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Message non lu par Nombrilist » 20 févr. 2011, 13:09:00

Il y a une solution: on arrête de produire autant de viande. C'est durable, Grenello-compatible et GIEC-compatible.

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Message non lu par El Fredo » 20 févr. 2011, 13:39:00

Exactement.
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Message non lu par johanono » 20 févr. 2011, 17:16:00

El Fredo a écrit : @johanono : alors s'il n'y a aucune contradiction, tu vas m'aider à résoudre ces apparents paradoxes :
Volontiers.   ;)
1. si on cesse d'inonder les pays du tiers-monde de nos marchandises subventionnées, ça veut dire que nos exportations vers ces pays diminuent.
Tout à fait. Nos exportations diminuent, nos importations également. Et comme nos agriculteurs ne sont plus en concurrence avec des pays à bas coûts de production, les cours seront mécaniquement plus élevés. Nos agriculteurs pourront donc vivre décemment de leur production. Certes, cela ne résout pas le problème de la concurrence déloyale posée par certains pays européens, nous sommes d'accord sur ce point. Mais si on règle le problème de la concurrence posée par l'Argentine, le Brésil, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Canada ou les EU, ce sera déjà un pas en avant très important. Il sera alors temps de s'occuper de nos amis espagnols ou néerlandais. 
2. si on vise à faire augmenter les cours des matières premières, ça profitera aux céréaliers mais nuira aux éleveurs de bétail.
Peut-être, si on s'en tient au schéma actuel dans lequel les exploitations agricoles ont une mono-activité, c'est-à-dire que les éleveurs ne font que de l'élevage et les cultivateurs ne font que de la culture. Dans ces conditions, les éleveurs, qui ne font que de l'élevage, doivent acheter eux-mêmes la nourritures qu'ils donneront à leurs bêtes. Aujourd'hui, l'alimentation du bétail repose principalement sur la culture du maïs, et comme le maïs ne suffit pas à fournir une alimentation équilibrée, il doit être complété par des plantes telles que le soja, que l'Europe importe massivement. Dans ces conditions, forcément, nos éleveurs sont dépendants des cours mondiaux...  

Sauf que les alternatives existent. 

Traditionnellement, les exploitations agricoles étaient pluri-actives, c'est-à-dire que les éleveurs étaient aussi des cultivateurs et produisaient eux-mêmes les aliments qu'ils donnaient à manger à leur bétail. Si on revient à ce système, les éleveurs ne seront pas impactés par une hausse des cours des céréales. 

En outre, il y a d'autres alternatives que la culture du maïs pour alimenter le bétail. Par exemple, l'élevage des vaches sur prairies temporaires a déjà fait ses preuves. André Pochon a déjà fait de nombreuses démonstrations à ce sujet. Si on développe cette pratique, nos éleveurs ne seront pas impactés par une hausse des cours des céréales. 
Le tout selon des modalités qui restent à définir : les mécanismes de fixation artificielle des prix sont notoirement inefficaces, il ne reste donc que les subventions qu'il conviendra d'augmenter (et avec elles les contributions des Etats). Sans oublier que la concurrence sur le secteur agricole est essentiellement intra-européenne (Espagne, notamment). Ces solutions auront une influence sur notre production locale mais pas sur nos importations, ce qui risque de générer des chocs asymétriques et des déficits commerciaux.
Pas forcément besoin de mécanismes de fixation artificielle des prix. C'est la concurrence avec des pays à bas coûts de production qui fait baisser les cours, parce que pour conserver des marchés, nos producteurs sont obligés de s'aligner sur les prix proposés par les producteurs issus de ces pays à bas coûts de production. En restaurant les barrières douanières, on protège nos agriculteurs de cette concurrence, donc les prix remontent mécaniquement. Comme je l'ai indiqué, cela ne règlera pas le problème posé par la concurrence espagnole ou néerlandaise, mais cela règlera au moins le problème de la concurrence sud-américaine ou nord-américaine ou néo-zélandaise. Ce sera déjà un grand pas en avant. 


En outre, les mécanisme des prix garantis a déjà existé pendant de nombreuses années en Europe. Il a plutôt bien marché, trop bien, même, puisqu'il a engendré à une certaine époque des phénomènes de sur-production. Ce mécanisme est donc tout à fait applicable en cas de besoin. 

Sans oublier non plus que la production agricole est dépendante du climat, des sols, etc. et qu'on ne peut pas toujours produire localement les produits qu'on importe. Passer d'une économie ouverte à une économie protectionniste influera sur le type et la quantité des produits disponibles sur le marché européen.
Les barrières douanières ne sont pas forcément uniformes. Elles peuvent être modulées d'un secteur à l'autre, au gré des opportunités ou des contraintes climatiques. En outre, il ne faut pas oublier la nécessité de protéger nos productions ultra-marines. La banane antillaise, par exemple, est concurrencée par la banane latino-américaine. Des mesures protectionnistes permettraient de protéger la banane antillaise, ce serait une bonne chose pour le développement de ces DOM-TOM. 
Enfin, d'un point de vue de la sécurité alimentaire, l'avantage d'une économie ouverte est de lisser les effets des catastrophes climatiques. Crucial si l'on vise l'autosuffisance.
Sauf que l'autosuffisance n'est pas assurée aujourd'hui, ne serait-ce qu'à cause de la nécessité d'importer du soja pour nourrir notre bétail... 
Tout ceci ressemble fortement à de la pensée magique, car on ne cite aucun moyen concret (financier ou réglementaire) pour mettre en place la solution proposée. On dit : le protectionnisme est la solution à tous nos problèmes (et à ceux des autres par la même occasion) : revenus agricoles, prix des matières premières, auto-suffisance, etc.
Je ne prétends pas que le protectionnisme est la solution à tous nos problèmes. La preuve, j'ai déjà indiqué que, dans le système actuel, chaque Etat européen a la possibilité de moduler les aides européennes en fonction de critères environnementaux. Indépendamment des considérations relatives au protectionnisme, la France pourrait donc tout à fait décider d'orienter les aides vers l'élevage des vaches à l'herbe ou des cochons sur la paille, pratiques qui ont fait la preuve de leur efficacité et de leur caractère écologique. Ceci dit, le protectionnisme résoudrait pas mal de problèmes, c'est une évidence. 

Après, on en revient au débat que nous avons déjà eu sur les délocalisations. Je pense que nous sommes à peu près d'accord sur le modèle de société que nous voulons (en matière économique). Sauf que moi, je constate que le système mondialisé actuel est incompatible avec cet objectif, alors je propose des solutions. Des solutions que l'on peut discuter, mais qui ont le mérite d'exister. Gibet et toi, vous critiquez, mais vous ne proposez rien du tout. J'attends toujours que vous me démontriez par quels miracles la politique économique "sociale-démocrate" que vous semblez défendre verra le jour... J'attends toujours que vous me démontriez comment vous comptez faire pour remettre en cause la dérive productiviste actuelle de l'agriculture française. 

Je vais finir par penser que des gens comme Gibet et toi êtes en réalité les alliés objectifs du système actuels, voire ses valets.  :mrgreen:
Mais on oublie que l'UE a déjà une politique très protectionniste en matière agricole (1,4% du PIB), il parait difficile de faire encore plus.

Tu confonds protectionnisme et niveau des aides agricoles. Ce n'est pas parce que les subventions agricoles sont très élevées que nous sommes dans un cadre protectionniste. Au contraire, les subventions agricoles sont rendues nécessaires par la chute des cours elle-même provoquée par la mondialisation. Je ne demande pas davantage de subventions, je demande que les prix payés aux agriculteurs leur permettent de vivre de leur production. Dans un cadre protectionniste, les prix sont suffisamment rémunérateurs, et les subventions publiques ne sont plus nécessaires.

Par ailleurs, puisque tu évoques la politique de l'UE, j'en profite pour tordre le cou à une idée reçue. On dit souvent que, sans la PAC, nos agriculteurs seraient ruinés. Les choses ne sont pas si simples. Tout d'abord, c'est la PAC qui a provoqué la chute des cours qui empêche aujourd'hui nos agriculteurs de vivre correctement de leur production. Les subventions ne font que compenser (partiellement) cette chute des cours organisée par la PAC. En réalité, la PAC n'a nullement sauvé nos agriculteurs, elle a au contraire organisé leur ruine. Ne pas oublier non plus que la France est contributeur net à l'UE, c'est-à-dire qu'elle cotise davantage à l'UE que ce qu'elle reçoit sous forme de subventions. Les subventions européennes, c'est tout simplement une partie de notre argent qui nous revient avec une étiquette "européenne"... Et après, il faudrait dire "merci l'Europe" ?

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johanono
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Message non lu par johanono » 28 févr. 2011, 14:53:00

Nicolas Dupont-Aignan a visité le salon de l'agriculture. Il a reçu un accueil favorable de la part des agriculteurs : 





Peut-être son discours est-il en train de finir par convaincre ? Espérons-le. 

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sarkonaute
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Message non lu par sarkonaute » 28 févr. 2011, 18:16:00

à voir la vidéo, ducon geignant laisse les agriculteurs aussi indifférents que les journalistes, et c'est bien mérité.
Tous ensemble pour un nouveau rêve bleu avec Nicolas Sarkozy en 2012

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