mps a écrit : Encore une vanne !
Dans un logement, ce n'est pas la surface qui coûte, mais l'équipement.
Exactement comme une robe de petite fille coûte à peut près aussi cher que celle de sa mère : la quantité de tissu est marginale, ce qui compte, ce sont les manches, les cols, les tailles, les ourlets.
Equiper un "petit logement", c'est prévoir le chauffage, les sanitaires, la cuisine, les détecteurs de fumée et de CO, l'ouvre-porte, et les formules compactes créent pous de problèmes d'installation qu'elles n'en résolvent.
En outre, ces logements, au contraire des "grands" n'ont généralement pas de compteurs, et sont loués eaau, gaz, électricité et chauffage compris. Quand on voit l'augmentation annuelle de ces fourntiures (47 % l'n dernier pour la mazout, par exemple), c'est la soupe à la grimace pour les propriétaires.
Dans le cas des logements étudiants, il faut encore compter un nombre accru de mauvais payeurs, de dégâts locatifs, et surtout l'absence de locataires, souvent, de juin à octobre.
Une très mauvaise affaire pour le propriétaire. Fiscalisons encore et les petits logements vont disparaître.
Mieux vaut pour tout le monde des appartements plus vastes, proportionnellement moins chers, et que se partagent plusieurs étudiants avec des baux de longue durée, et payant séparément leurs énergies.
Bref, tu nous sors le discours libéral classique : si on réglemente la location de ces petites surfaces, alors les proprios investiront moins et il y aura moins de petites surfaces sur le marché. C'est un discours destiné à faire pleurer sur le sort de ces pauvres proprios damnés de la Terre, mais qui ne résiste pas à l'épreuve des faits. Si on plafonne les loyers, d'une façon ou d'une autre, alors la location de petites surfaces sera moins rentable pour les proprio, ce qui fera chuter les prix d'achat, et c'est très bien ainsi.mps a écrit :
Avant de vomir, mieux vaut voir le dossier.
Prix d'achat de l'immeuble (n'oubliez pas que le propriétaire paie les couloirs, les dégagements, les excaliers, les caves, et pas seulement les m² qu'il loue).
Précompte immobilier (des milliers d'euros) et assurance générale (2.000 euros en moyenne)
Permis de division en logements indépendants (plans d'architectes en 15 exemplaires, centaines de photos etc (plusieurs milliers d'euros).
Exigence des pompiers (portes coupe-feu, planchers garantis résistance au feu, etc)
Certification électrique pontue et mise en conformité (des milliers d'euros)
Autres tracasseries urbanistiques ...
Tout cela pour des loyers sporadiques, énergies comprises ?
Par ailleurs, il faudra que tu m'expliques où tu as vu que les petits logements n'ont pas de compteurs d'eau ou d'électricité. Tous ces logements disposent de compteurs électriques individuels. En revanche, tous les appartements ne disposent pas de compteurs d'eau individuels, mais c'est lié au fait que, dans certaines copros, la consommation d'eau est gérée par la copro et donc rattachée aux charges. Idem pour le gaz ou le fuel. Mais ça n'a rien à voir avec la surface du logement. Et il faut savoir que la plus grosse partie des charges de copropriété est refacturée par le proprio au locataire : donc même quand ces "consommations" sont intégrées aux charges, c'est le locataire qui les paye.
Il faudra également que tu expliques ce que tu veux dire quand tu écris que "le propriétaire paie les couloirs, les dégagements, les excaliers, les caves, et pas seulement les m² qu'il loue)." Si tu veux parler des charges de copro, je te renvoie à ce que je viens d'indiquer sur la refacturation des charges par le proprio au locataire.
Il faudra également que tu expliques ce qu'est le "précompte immobilier". Peut-être que ça existe en Belgique, mais pas en France, où alors ça porte un autre nom, et alors je serais ravi de savoir à quoi ça correspond.
Pour ce qui est de l'assurance, un bailleur est assuré comme propriétaire non occupant, et cette assurance est beaucoup moins chère que celle de l'occupant.
Le permis de division, la certification électrique pointue, les autorisations de pompiers, tout ceci existe peut-être en Belgique, mais pas en France. En France, si tu veux diviser un appartement en plusieurs parties, il faut obtenir l'accord de la copro, et c'est tout. Point besoin d'architecte ou d'autorisations d'urbanisme ou de normes électriques à respecter. Et quand on loue des petites surfaces, il y a juste les critères du logement décent à respecter, et c'est bien la moindre des choses.
Pour ce qui est du risque lié à la location de petites surfaces, il faut quand même relativiser les choses. Certes, on peut supposer que la proportion de mauvais payeurs est plus importante, toutefois, le turn-over est également plus important, donc si on tombe sur un locataire mauvais payeur, on peut supposer que ce locataire ne restera de toute façon pas longtemps. Le risque financier est donc moindre. Inversement, si on loue une plus grande surface, on risque de s'adresser à des familles, donc des gens qui restent plus longtemps, et que l'on aura du mal à expulser en cas d'impayés, à cause notamment des obligations de relogement quand il y a des enfants.
En proportion de la surface, les petites surfaces coûtent plus cher à louer que les plus grandes surfaces, mais ça n'a rien à voir avec les normes, c'est simplement le produit de la loi du marché : il y a plus de demande pour des petites surfaces que pour des grandes surfaces.
C'est la mode, en effet. Ce que beaucoup de propriétaires ignorent, c'est qu'ils se mettent en infraction avec la copropriété en transformant une cave en habitation. Aujourd'hui, ils sont contents parce qu'ils gagnent du fric, mais ils viendront pleurer le jour où ils auront des problèmes avec le syndic où le jour où ils voudront vendre et que le notaire leur dira qu'il y a quelques petits soucis.lancelot a écrit :
J'en veux pour preuve la nouvelle mode des sous sols aménagés ... par d'archi, frais déjà inclus dans la copropriété, et des aménagement sommaires : du placo, une vmc et 2 convecteurs .... En 6 mois, c'est largement amorti.
A part ça, voici une petite histoire trouvée sur le site du Figaro :
Alors on peut raconter ce qu'on veut sur le sort de ces pauvres petits propriétaires, mais il y a quand même des pratiques qu'on ne peut accepter. C'est une question de morale. C'est une question d'insertion sociale des jeunes adultes. C'est aussi une question d'égalité des chances dans la vie (parce que ces problèmes de loyers chers pénalisent les plus modestes bien davantage que les fils à papa). Le gouvernement est donc dans son rôle en cherchant à lutter contre ces dérives. Reste à voir si la mesure proposée par Benoît Apparu sera efficace. J'en doute fort, et je pense même qu'elle sera quasiment impossible à appliquer.