Le grand virage protectionniste des Français

Venez discuter et débattre de l'actualité économique
Avatar du membre
johanono
Messages : 37487
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Message non lu par johanono » 17 juin 2011, 21:18:00

Sondage: 80% des Français pour un protectionnisme européen

Une vingtaine d’économistes et d’intellectuels, regroupés dans l’association « Manifeste pour un débat sur le libre-échange », ont voulu mettre en question le libre-échange intégral en organisant un sondage. Les résulats sont édifiants et encourageants pour la thèse du protectionnisme européen.

Combien faut-il de temps pour qu’une idée s’impose à nos élites ? Voilà déjà un moment que l’ouvrier de Peugeot a compris que le combat  qu’on lui impose est du genre de ceux que l’on voit dans le film Gladiateur : l’adversaire est surarmé tandis que le héros combat avec un coup de poignard dans le dos.

Bref, les Français d’en bas sont depuis longtemps acquis à l’idée protectionniste. Un précédent sondage publié par la Tribune en 2004 l’avait d’ailleurs mesuré : 54% des Européens se montraient favorables au protectionnisme européen. Avec la crise, l’opinion favorable au protectionnisme grandit en France : ainsi 80% des personnes interrogées dans le sondage IFOP, dont on lira les résultats ci-dessous, sont favorables à un protectionnisme aux frontières de l’Europe.

Le contraste est saisissant avec la légèreté avec laquelle le sujet est traité par la classe politique comme par les éditorialistes. Les uns et les autres écartent la proposition d’un haussement d’épaules, comme si le protectionnisme était une option d’un autre âge. Même des éditorialistes à priori peu portés sur l’économie, comme Alain Duhamel, Jean-Michel Aphatie ou Jean-Marie Colombani, considèrent le protectionnisme comme une sorte d’âge de fer de la politique économique, comme s’il existait un sens de l’histoire nous écartant définitivement de toute politique publique dans ce domaine, comme si le marché avait pour toujours rélégué la décision d’état au musée de la préhistoire moderne.
 
Durant la moitié de sa vie un professeur comme Maurice Allais, seul prix nobel d’économie français, s’était heurté au même genre de black-out. Or, nous sommes peut-être en train de sortir de cette aberration qui voit un peuple percevoir plus clairement que ses élites la réalité d’une situation : les travailleurs français (ou italiens ou espagnols, etc) n’ont aucune chance de devenir plus compétitifs que les travailleurs chinois, indiens, ou même, pour d’autres raisons, allemands. Avec les pays émergents, le désavantage compétitif, structurel, se situe à la fois au niveau de salaires 30 à 40 fois plus bas que ceux pratiqués en Europe et à celui d’une monnaie fortement sous-évaluée, surtout dans le cas chinois ; avec l’Allemagne le déficit de compétitivité est ponctuel mais réel : il réside dans l’adoption par l’Allemagne d’une TVA sociale qui contribue à une baisse de plus de 10% ddu coût du travail, comme l’a expliqué Jacques Sapir à plusieurs reprises, notamment dans ces colonnes.
 
Longtemps, nos dirigeants et l’écrasante majorité de nos économistes ont prétendu que l’ouverture à tous vents de l’économie française et européenne était bénéfique pour l’emploi et le pouvoir d’achat : ce que nous perdions en emplois industriels d’un côté, nous le retrouvions en emplois de service ou en pouvoir d’achat de l’autre. Double contre-vérité : les emplois de service sont étroitement liés à l’activité industrielle, et la grande distribution ainsi que les transporteurs captent à leur profit le différentiel de coût de production. Et puis, à quoi bon payer moins cher son écran plat si l’on doit, chômage des jeunes oblige, garder ses enfants trentenaires sous son toit ?
 
Ce mur de verre de la mondialisation heureuse est en train d’être percé. Même des personnalités comme Michel Rocard ou Valérie Giscard d’Estaing réalisent que l’Europe va dans le mur en poursuivant une  politique de libre-échange intégral avec des partenaires qui, eux, blindent leurs marchés. En se regroupant dans une association « Manifeste pour un débat sur le libre-échange », une vingtaine d’économistes et d’intellectuels ont voulu lancer le débat par ce sondage. Les résultats dépassent les espérances des plus militants d’entre eux. Nous relayons bien volontiers cette initiative.



L’état d’esprit face à la situation économique et sociale de la France
Globalement, quel est votre état d’esprit face à la situation économique et sociale actuelle de la France ?

Image


Le jugement à l’égard des conséquences de l’ouverture des frontières sur l’économie française
Diriez-vous qu’en matière économique, l’ouverture importante des frontières de la France et de l’Europe aux marchandises des pays comme la Chine ou l’Inde et l’ouverture de ces pays aux produits français a eu globalement des conséquences très positives, assez positives, assez négatives, très négatives ou aucune conséquence sur... ?

Image


L’impact perçu de l’ouverture des frontières
Diriez-vous qu’en matière économique, l’ouverture importante des frontières de la France et de l’Europe aux marchandises des pays comme la Chine ou l’Inde et l’ouverture de ces pays aux produits français est globalement une très bonne, plutôt bonne, plutôt mauvaise ou très mauvaise chose ou bien ni une bonne, ni une mauvaise chose pour... ?

Image


L’anticipation de l’impact de l’ouverture des frontières sur l’emploi en France
Pensez-vous que sur les dix prochaines années, l’ouverture des frontières de la France et de l’Europe aux marchandises provenant de pays tels que la Chine ou l’Inde et l’ouverture de ces pays aux produits français aura globalement des effets ... ?

Image


Le jugement à l’égard du faible niveau des taxes sur les produits importés des pays émergents
Aujourd’hui, les produits importés des pays tels que la Chine ou l’Inde sont peu taxés en France. Etes-vous favorable ou opposé à ce choix ?

Image


Le souhait à l’égard d’une évolution de ces taxes
Et faudrait-il selon vous... ?

Image


Les conséquences perçues d’une augmentation des taxes sur les produits importés des pays émergents
Selon vous, une augmentation des droits de douane perçus aux frontières de la France ou de l’Europe sur les produits importés de pays tels que la Chine ou l’Inde aurait-elle des conséquences positives, des conséquences négatives ou aucune conséquence sur... ?

Image


L’échelle à laquelle la hausse des droits de douane doit s’appliquer
Si les pouvoirs publics décident d’augmenter les droits de douane, faut-il le faire... ?

Image


L’adhésion à l’égard d’un renforcement des droits de douane en France en cas de refus européen
Si nos partenaires européens ne veulent pas relever les droits de douanes aux frontières de l’Europe, faut-il alors les relever aux frontières de la France ?

Image


La perception de l’importance du protectionnisme dans la campagne pour 2012
Dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle de 2012, l’ouverture économique des frontières et le montant des droits de douane devra-t-il être selon vous un sujet... ?

Image


Les acteurs devant porter le débat sur les droits de douane
Et parmi les acteurs suivants, lesquels vous semblent devoir porter en priorité le débat sur le montant des droits de douane ? En premier ? En second ?

Image



Personnellement, seriez-vous prêt à signer une pétition pour qu’un débat sur le relèvement des droits de douanes entre l’Europe et le reste du monde soit organisé au Parlement européen, sachant qu’un million de signatures est nécessaire ?

Image


http://www.marianne2.fr/Sondage-80-des- ... nnisme-eur…

Quelle heureuse nouvelle que voici ! Enfin les Français commencent-ils à réaliser les méfaits du libre-échangisme et les avantages qu'il y aurait à revenir au protectionnisme. Certes, l'UMPS qui nous dirige reste encore globalement acquise aux thèses euro-mondialistes, mais il faut espérer que la pression de l'opinion publique puisse faire changer nos élites d'avis.

Avatar du membre
Adeline
Messages : 4085
Enregistré le : 14 févr. 2011, 00:00:00
Localisation : vendée

Message non lu par Adeline » 17 juin 2011, 21:37:00

Certes, ceux qui doutaient ne doutent plus, toutefois, je ne pense pas qu'un retour en arrière puisse se faire sans engendrer des catastrophes économiques bien plus conséquentes.

Avatar du membre
johanono
Messages : 37487
Enregistré le : 14 août 2010, 00:00:00

Message non lu par johanono » 17 juin 2011, 21:47:00

Les Français plébiscitent le «made in France»

En quête de qualité comme de «solidarité» face à la crise, près de deux Français sur trois se disent prêts à payer plus cher pour des biens industriels fabriqués dans l'Hexagone plutôt qu'hors Europe, contre 44% il y a cinq ans. Image

Avec la crise et la baisse du pouvoir d'achat, on pouvait penser que les Français se focaliseraient sur les prix les plus bas, quitte à n'acheter que des produits étrangers meilleur marché. Il n'en est rien. D'après une étude du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc), près de deux Français sur trois (64%) se disent prêts à payer plus cher pour des biens industriels fabriqués localement, plutôt qu'hors Europe.

En dépit d'absence de typologie concernant les biens consommés (automobiles, produits alimentaires, etc), cette enquête publiée fin mai se fait l'écho d'«un changement profond d'attitude»: «cinq ans auparavant, seules 44% des personnes interrogées se disaient prêtes à payer ce supplément», souligne le document. Pour Fanette Recours, qui a dirigé l'étude, les Français apparaissent «en quête de sens» dans leur consommation. En clair, ils seraient conscients de l'impact de leurs achats sur le tissu industriel. Et l'achat local, en plus d'une reconnaissance de «la qualité du savoir-faire national», serait un moyen de «témoigner d'un soutien envers les salariés et entreprises les plus exposés à la crise».

Les bas revenus également concernés

Car un an avant l'étude, l'année 2009 a été marquée par de nombreux licenciements. Particulièrement touchée, l'industrie a perdu 170.000 emplois au plus fort de la crise, d'après les chiffres de l'Insee. «Pendant les crises, dès lors que les gens ou leurs proches perdent leur emploi, ou sont confrontés à la pauvreté, ils font plus attention à leur manière de consommer», analyse Fanette Recours. D'après elle, même si les hauts revenus constituent logiquement les plus enclins à payer l'éventuel surcoût du «made in France», les ménages à bas revenus ne sont pas en reste. «La majorité de ceux qui gagne moins de 900 euros par mois estime faire de même», argue la spécialiste.

Dans le détail, cette attention portée à l'origine des produits «est plus marquée chez les seniors», précise l'étude, puisque environ 70% des plus de 60 ans se disent prêts à payer plus cher pour un bien français. Mais «cette attitude se diffuse ces dernières années chez les 25-60 ans, notamment parmi les actifs, qu'ils soient cadres, employés ou ouvriers».

Acheter local : un acte militant

En revanche, les moins de 25 ans «font exception». Leur préférence pour le «made in France» a «peu augmenté depuis 2005», constate l'enquête. Même «s'ils privilégient plus qu'auparavant les produits européens». D'après l'étude, les jeunes sont «davantage attachés à l'Europe» que leurs aînés, «ayant le sentiment d'appartenir à un espace géographique plus vaste» que l'Hexagone.

Ainsi, privilégier le «made in France» en période difficile s'apparente à un acte militant. Dans ce cas, l'attention portée à l'origine des produits sonne comme un nouveau message au gouvernement contre le déclin industriel de la France.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011 ... G00672-les…

La prise de conscience des Français semble manifeste. De là à ce qu'ils changent leurs habitudes de consommation, il y a un pas qu'il faut se garder de franchir trop vite. Néanmoins, les choses semblent aller dans le bon sens.

Avatar du membre
Adeline
Messages : 4085
Enregistré le : 14 févr. 2011, 00:00:00
Localisation : vendée

Message non lu par Adeline » 17 juin 2011, 21:59:00

Certes, ton lien est éloquent, toutefois, j'émets quelques doutes. En effet, à une époque ou il nous faut tout, et maintenant et tout de suite, comment réagiraient les Français s'ils ne pouvaient plus s'offrir les dernières technologies et innovations à prix made in china ?
Je pense que les Français sont toujours très motivés en matière de promesses, mais je ne les croie pas capable de les assumer ensuite.

Avatar du membre
racaille
Messages : 8638
Enregistré le : 15 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Lemuria

Message non lu par racaille » 17 juin 2011, 22:02:00

Pour commencer je tiens à faire remarquer que le titre de cet article est mensonger. Le seul vote à 80% dans ce sondage n'indique pas la proportion de français séduits par le protectionnisme mais le pourcentage de ceux qui ont répondu à la question "Si les pouvoirs publics décident d’augmenter les droits de douane, faut-il le faire... ?" par une solution européenne plutôt que une solution nationale. Si ce sondage est effectivement un coup de poignard aux libre-échangistes dogmatiques, c'en est aussi un asséné aux europhobes : la lecture de ce sondage montre bien l'attachement des français à la construction européenne.

Perso je n'ai pas d'opinion économique très marquée alors je peux me permettre d'être pragmatique. Plutôt que de me demander si le protectionnisme est bon ou mauvais en termes abstraits, déconnectés du réel, je m'autorise à penser modestement cette question dans le contexte actuel, c'est à dire une gabegie financière généralisée et un système économique en faillite complète (le jour où les USA seront en défaut de paiement on va tous en ch... des ronds de chapeau^^). En l'occurrence l'instinct de survie aurait tendance à me conseiller d'aller voir du côté du protectionnisme, en particulier en matière de régulation des flux financiers (peut-être même plus qu'en matière de commerce et de flux de marchandises).

Le protectionnisme tel que je l'envisage grossièrement n'est pas synonyme de repli sur soi, de xénophobie ou de noyer des sans-papiers en les renvoyant à la mer. Même si je me contre-fiche de la symbolique désuète que certains voudraient faire porter par le protectionnisme et la notion de souveraineté, genre coq gaulois ou "fabrique de bons français", il faut bien se rendre à l'évidence qu'en dernier ressort, si un changement de politique économique ne peut se faire au niveau européen faute de cohérence et de compétence de nos représentants, nous devrons nous résoudre à agir unilatéralement si nous voulons garder nos miches aux frais. Il n'y a pas besoin d'être nationaliste et/ou d'extrême-droite pour le comprendre.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 17 juin 2011, 22:45:00

Oui, le malheur veut qu'à la moindre inquiétude, l'homme ait tendance à rentrer dans son terrier.
Quitte à y crever de faim !

Cela semble plus douillet que de relever les défis, mais les choix faciles se paient toujours cash.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

lancelot
Messages : 8370
Enregistré le : 19 mai 2009, 00:00:00

Message non lu par lancelot » 17 juin 2011, 22:48:00

L'analogie est osée, mais sous un certain angle, elle est pas fausse.

Mais que penses tu d'un terrier européen ?

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 17 juin 2011, 23:00:00

Qu'il est plus grand, laisse plus de latitudes, mais confinera nos entreprises loin de l'essor mondial.

Economie bonzaî en perspective, ce qui ne porte guère de fruits pour nourrir tous ceux qui en attendraient merveille ...

Ce n'est pas en quittant le terrain qu'on gagne le match.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

lancelot
Messages : 8370
Enregistré le : 19 mai 2009, 00:00:00

Message non lu par lancelot » 17 juin 2011, 23:06:00

Tu as raison.

Ce n'est effectivement pas en se repliant sur ses lignes que l'on fera progresser l'humanité ....

Il faut donc se battre pour imposer l'individu comme valeur essentielle et son bien être le but à atteindre, et non pas comme les libéraux le préconisent, placer l'individu comme supposé coupable qui doit d'abord trouver son financement avant de pouvoir intégrer la société.

Avatar du membre
racaille
Messages : 8638
Enregistré le : 15 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Lemuria

Message non lu par racaille » 18 juin 2011, 00:34:00

En quoi se prémunir des effets dévastateurs du capitalisme financier constitue un repli sur soi dans son terrier ? C'est ridicule.
Ce qui distingue principalement l'ère nouvelle de l'ère ancienne, c'est que le fouet commence à se croire génial. K M

Avatar du membre
Francis XV
Messages : 465
Enregistré le : 28 mai 2011, 00:00:00
Localisation : Seine-Saint-Denis
Contact :

Message non lu par Francis XV » 18 juin 2011, 01:05:00

mps a écrit :Oui, le malheur veut qu'à la moindre inquiétude, l'homme ait tendance à rentrer dans son terrier.
Quitte à y crever de faim !

Cela semble plus douillet que de relever les défis, mais les choix faciles se paient toujours cash.
Mais pourquoi t'emigres pas en Chine relever le défi ça nous fera des vacances ! icon_mrgreen

Avatar du membre
mps
Messages : 20146
Enregistré le : 01 mars 2009, 00:00:00
Localisation : Belgique

Message non lu par mps » 18 juin 2011, 09:00:00

A part des mises en cause sottes et grossières, tu as quelque chose à dire ?

Je pourrais te répondre d'aller travailler en Chine et d'y apprendre à être productif plutôt qu'à geindre sur la société icon_biggrin icon_biggrin icon_biggrin

Lancelot, tu me fais rire ! Les libéraux sont les seuls à voir chaque homme séparément, à tenter de "réparer" ce qui ne va pas pour lui donner accès à sa propre liberté, qui passe évidemment par son indépendance.

La gauche le maintien en troupeau aveugle, sensé fondre de reconnaissance pour une augmentation de 0,5 % de ses allocations.

Pour ton week-end (et ta peine), une page de littérature qu'on n'enseigne plus et prémonitoire de l'esclavage de gauche :

 

Un Loup n'avait que les os et la peau,
Tant les chiens faisaient bonne garde.
Ce Loup rencontre un Dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,
Sire Loup l'eût fait volontiers ;
Mais il fallait livrer bataille,
Et le Mâtin était de taille
A se défendre hardiment.
Le Loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos, et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
" Il ne tiendra qu'à vous beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le Chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :
Vos pareils y sont misérables,
Cancres, haires, et pauvres diables,
Dont la condition est de mourir de faim.
Car quoi ? rien d'assuré : point de franche lippée :
Tout à la pointe de l'épée.
Suivez-moi : vous aurez un bien meilleur destin. "
Le Loup reprit : "Que me faudra-t-il faire ?
- Presque rien, dit le Chien, donner la chasse aux gens
Portants bâtons, et mendiants ;
Flatter ceux du logis, à son Maître complaire :
Moyennant quoi votre salaire
Sera force reliefs de toutes les façons :
Os de poulets, os de pigeons,
Sans parler de mainte caresse. "
Le Loup déjà se forge une félicité
Qui le fait pleurer de tendresse.
Chemin faisant, il vit le col du Chien pelé.
" Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ? rien ? - Peu de chose.
- Mais encor ? - Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.

C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Avatar du membre
Ilikeyourstyle
Messages : 4387
Enregistré le : 06 déc. 2010, 00:00:00
Localisation : La Perle
Contact :

Message non lu par Ilikeyourstyle » 19 juin 2011, 06:32:00

Les français n'ont pas encore tout à fait tout compris. Un protectionnisme européen ne résoudra rien car notre commerce extérieur est négatif avec les pays de l'UE ce qui indique que notre économie n'est pas compétitive. Un protectionnisme économique n'aura pour effet que de faire grimper les prix des fruits tropicaux à l'étalage et da faire monter les prix des produits d'habillements et de chaussures made in China, mais celà ne fera pas investir dans les chemises et lers chaussures en France, les investissements iront dans les low costs de l'UE comme le Porugal, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie, la Pologne.

Ceci dit il y a bien un problème. J'étais en France cette semaine (raison pour laquelle vous ne m'avez guère vu ici-bas) et j'ai été stupéfait par le discours de certains de mes collègues parisiens traditionnellement chrétien-démocrates et libéraux (et pas tous français) qui disent que les constats des souverainistes et autres protectionnistes ne sont pas complètement faux.

Avatar du membre
Nombrilist
Messages : 63371
Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00

Message non lu par Nombrilist » 19 juin 2011, 09:10:00

Le protectionnisme concernerait les produits qui ont un équivalent européen, bien évidemment.

En ligne
pierre30
Messages : 11638
Enregistré le : 18 juil. 2009, 00:00:00

Message non lu par pierre30 » 19 juin 2011, 09:47:00

On constate une montée des envies de protectionnisme depuis 15 jours ou 3 semaines ! Cette envie était déjà présente, mais plus modérée.

Qu'est-ce qui a changé récemment ?

On a un pb sur la dette de la Grêce qui ne remboursera pas tout ce qu'elle nous doit. On le savait pourtant depuis longtemps si on s'intéressait un peu à l'économie.
On a une rumeur sur le risque d'éclatement de l'euro (voire de l'UE ! et pourquoi pas de l'ONU tant qu'on y est ?). Rien de nouveau puisque c'est lié à la Grêce.

On a des infos sur l'économie américaine qui patine. Cela est plus nouveau, mais ne concerne pas la solidité de l'euro directement; ni le protectionnisme en général.

On a des rumeurs sur la bulle de l'immobilier chinois qui parait-il présente quelques signes de faiblesse. La Chine pourrait, éventuellement, ne plus faire de la croissance à 2 chiffres dans l'avenir.
On est là dans de la prospective. C'est n'est plus de la prévision. Là encore il n'y a rien qui porte à augmenter le protectionnisme dans l'immédiat.

Certains économistes s'inquiètent d'une nouvelle crise globale (situation américaine + chine + dette des PIGS).


A cela s'ajoute la situation en Lybie qui traine en longueur, les révolutions dans les pays arabes qui n'ont pas encore abouti à la démocratie idéale; en bref peu de choses très positives dans l'actualité.

Je crois simplement qu'on est dans un contexte instable qui incite à se replier dans sa coquille. C'est probablement, selon beaucoup d'économistes et de politiques, ce qui déclencherait les problèmes qui nous menacent.

C'est tout simplement la trouille de l'avenir qui nous pousse à rentrer au terrier ..... en attendant le tremblement de terre ! icon_lol

Répondre

Retourner vers « Economie »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Google [Bot]